• Satellite et instruments

    Le satellite

    Solar Orbiter est un satellite stabilisé trois-axes spécialement conçu. Pour supporter le rayonnement solaire extrême au périhélie, un bouclier thermique, pointant toujours vers le Soleil, protège le satellite et dispose d’ouvertures pour permettre aux instruments de télédétection d’observer le Soleil. Le satellite fournit un environnement thermiquement stable et un pointage stable aux instruments à bord. 

    Solar Orbiter exploitera de nouvelles technologies développées par l'ESA pour la mission BepiColombo vers Mercure, planète la plus proche du soleil.

    Vue d'artiste de Solar Orbiter atteignant son premier périhélie
    Solar Orbiter atteint sa première périhélie (vue d’artiste) © ESA/Medialab

    Les instruments

    La charge utile de Solar Orbiter comprend une combinaison puissante de 10 instruments in-situ et de télédétection, conçus pour répondre à plusieurs questions fondamentales en héliophysique actuelle.

     

    Instruments héliosphériques in-situ

    • SWA (Solar Wind Analyser), Investigateur Principal : Dr. Christopher Owen, Mullard Space Science Laboratory, Grande Bretagne.
    • EPD (Energetic Particle Detector), Investigateur Principal : Dr. Javier Rodríguez-Pacheco, Université d'Alcala, Espagne.
    • MAG (Magnetometer), Investigateur Principal : Dr. Tim Horbury, Imperial College London, Grande Bretagne.
    • RPW (Radio and Plasma Wave analyser), Investigateur Principal : Dr. Milan Maksimovic, LESIA, Observatoire de Paris, France. 

    SWA consiste en une suite de capteurs qui mesurent les propriétés du vent solaire, comme la densité, la vitesse, la température et la composition.

    EPD mesure les particules énergétiques qui passent près de Solar Orbiter avec leur composition et leur variation au cours du temps. Les données aideront les scientifiques à comprendre les sources, les mécanismes d'accélération et les processus de transport de ces particules.

    MAG possède deux éléments qui mesurent le champ magnétique autour de Solar Orbiter. Il aidera à déterminer les liens du champ magnétique du Soleil avec le reste du système solaire et ses changements au cours du temps. Cela aidera à comprendre comment la couronne solaire est chauffée et comment l'énergie est transportée par le vent solaire.

    RPW est une expérience unique parmi les instruments de Solar Orbiter car elle fait à la fois des mesures in-situ et de télédétection (émissions radio solaires) à haute résolution temporelle. RPW mesure d’une part les ondes électriques depuis le continu jusqu’à 16 MHz et d’autre part les ondes magnétiques depuis quelques Hertz jusqu’à 500 kHz en utilisant un ensemble de senseurs pour déterminer les caractéristiques des ondes électromagnétiques et électrostatiques dans le vent solaire.

     

    Instruments de télédétection solaire

    • PHI (Polarimetric and Helioseismic Imager), Investigateur Principal : Dr. Sami Solanki, Max-Planck-Institut für Sonnensystemforschung, Allemagne.
    • EUI (EUV Extreme UV Imager), Investigateur Principal : Dr. Pierre Rochus, CSL (BE) jusqu’au lancement, puis remplacé par David Berghmans, Royal Observatory Belgium (BE) pour les opérations. 
      EUI prend des images de la chromosphère, de la région de transition solaire et de la couronne. Les scientifiques pourront étudier les mystérieux effets de chauffage de cette région et permettra des mesures in situ du vent solaire pour les relier à leurs régions solaires d'origine.
    • SPICE (EUV spectral Imager), Investigateur Principal : pour les opérations : Frédéric Auchère, IAS, Orsay (FR). 
      SPICE révèlera les propriétés de la région de transition solaire et de la couronne en mesurant les longueurs d'ondes dans l'extrême ultraviolet émises par le plasma. Ces données seront confrontées aux propriétés du vent solaire mesurées par les instruments in situ.
    • STIX (X-ray spectrometer/telescope), Investigateur Principal : Säm Krucker, Fachhochschule Nordwestschweiz, Windisch (CH).

    PHI, fournit des mesures haute résolution plein disque du vecteur du champ magnétique et de la vélocité de la ligne de visé (LOS) ainsi que de l'intensité du continuum dans la gamme des longueurs d'ondes visible. Les cartes de vélocités de LOS auront la précision et stabilité permettant des investigations détaillées héliosismiques de l'intérieur du Soleil, en particulier de la zone de convection solaire.

    STIX détecte les émissions de rayons X provenant du Soleil comme le plasma chaud, souvent lié à l'activité magnétique explosive des éruptions solaires. STIX fournira le temps, la localisation, l'intensité et l'énergie de ces événements pour que leurs effets sur les vents solaires soient mieux compris.

    • METIS/COR (Multi Element Telescope for Imaging and Spectroscopy / Coronagraph), Investigateur Principal : Dr. Ester Antonucci, INAF - Astronomical Observatory of Turin, Italie, remplacée par Marco Romoli en 2017, INAF – Université de Florence (IT).
    • SoloHI (Heliospheric Imager), Investigateur Principal : Dr. Russell A. Howard, US Naval Research Laboratory, USA, remplacé par Robin Colaninno en 2021.


    METIS/COR image simultanément les émissions visible et ultraviolettes de la couronne solaire et diagnostiquera, avec une couverture temporelle et une résolution spatiale sans précédents, la structure et la dynamique de toute la couronne de 1,7 à 4,1 rayons solaires depuis le centre du Soleil.

    Cet instrument prend des images du vent solaire en capturant la lumière émise par les électrons. Il permettra l'identification des perturbations transitoires du vent solaire, comme celles qui peuvent déclencher les éjections de masses coronales.

    Schéma de la localisation des instruments à bord du satellite
    Localisation des instruments à bord du satellite © ESA/ATG media lab
  • Solar Orbiter en détails

    Contexte

    Depuis le début des années 1990, 3 missions scientifiques européennes Ulysses, SOHO et Cluster ont fait de nombreuses découvertes étonnantes sur le Soleil, et comment ses tempêtes affectent la Terre. Néanmoins, les scientifiques ne peuvent toujours pas prédire le comportement turbulent de notre étoile. 

    Se rapprocher du Soleil pour étudier son atmosphère et l’observer avec une résolution jamais atteinte jusqu’ici : tel est l’objectif de Solar Orbiter, une mission de l’ESA avec une forte participation de la NASA. Avec à la clé, la possibilité de percer les secrets du vent solaire. 

    Représentation schématique de l’héliosphère
    Représentation schématique de l’héliosphère. L'héliosphère est une immense bulle magnétique qui contient notre système solaire, le vent solaire et le champ magnétique solaire. L'héliopause marque la frontière entre l'héliosphère et le gaz interstellaire © ESA

    Objectifs

    • Déterminer les propriétés de l’héliosphère proche du Soleil

    • Surveiller les détails fins de l’atmosphère magnétisée du Soleil

    • Identifier les liens entre la surface, l’héliosphère interne et la couronne solaire

    • Caractériser les régions polaires et la couronne équatoriale du Soleil depuis les hautes latitudes

    Solar Orbiter répondra aux grandes questions scientifiques concernant le système solaire afin de nous aider à comprendre comment notre étoile crée et contrôle l’héliosphère, la gigantesque bulle de plasma qui entoure l’ensemble du système solaire et en influence les planètes. 

    Solar Orbiter se concentre sur quatre domaines d'études principaux :

    • Le vent solaire et le champ magnétique de la couronne
    • Les événements solaires soudains et leurs effets
    • Les éruptions solaires et les particules énergétiques qu’elles produisent
    • La génération du champ magnétique du Soleil
       

    Les objectifs scientifiques de Solar Orbiter sont de :

    • Déterminer in-situ les propriétés et la dynamique du plasma, des champs électrique et magnétique, et des particules dans l'héliosphère proche du Soleil ;
    • Surveiller les détails fins de l'atmosphère magnétisée du Soleil ;
    • Identifier les liens entre activité à la surface du Soleil et l'évolution résultante de la couronne et de l'héliosphère interne, en utilisant les passages en quasi co-rotation solaire ;
    • Observer et caractériser les régions polaires et la couronne équatoriale du Soleil depuis les hautes latitudes.
    Premières images du Soleil prises par Solar Orbiter en juin 2020
    Premières images de Solar Orbiter en juin 2020 © Solar Orbiter/EUI Team; PHI Team/ESA & NASA

    Déroulé du projet

    Le satellite Solar Orbiter a quitté la Terre le 10 février 2020, à bord d’un lanceur Atlas V 411 depuis Cape Canevaral (États Unis). Solar Orbiter s’approchera à une distance de l’ordre de 60 rayons solaires, soit quelques 42 millions de km. Des conditions d’observation privilégiées pour observer notre astre avec une combinaison inégalée d’instruments et analyser finement son atmosphère.

    Pour récolter toutes ces données, Solar Orbiter combinera deux types de mesures : des mesures in situ, effectuées dans l’environnement immédiat du satellite, et des observations à distance.

     

    Croisière et assistances gravitationnelles

    Après le lancement, Solar Orbiter a commencé son voyage vers le Soleil qui a démarré par une phase de croisière d’une durée approximative de 1,8 ans. Pendant ce temps, le satellite a utilisé une série d'assistances gravitationnelles de Vénus et de la Terre, ce qui a amené Solar Orbiter sur une orbite solaire elliptique d'une période d'environ 180 jours, depuis laquelle il a pu commencer sa mission scientifique. 

    La recette en vol du satellite et de la charge utile a été réalisée pendant les 3 mois suivant le lancement. Depuis, les instruments in-situ sont opérés en permanence, tandis que les instruments de télédétection sont opérés sur quelques fenêtres seulement, pour des besoins de caractérisation et étalonnage. Lors de son insertion sur l'orbite nominale en novembre 2021, les instruments de télédétection ont fait des mesures à chaque passage au périhélie, qui en fin de mission sera à 0,28 UA du Soleil. Pour rappel une Unité Astronomique (UA) correspond à la distance Terre - Soleil qui est de 150 millions de km environ.

    Le saviez-vous ?

    Le site de l'ESA propose l’outil "Where is Solar Orbiter?" permettant de voir où se trouve le satellite à un instant donné.

    Accéder

    Le satellite s’approchera du Soleil tous les 6 mois environ. Au plus près, c'est-à-dire au périhélie, Solar Orbiter restera positionné au-dessus de la même région de l'atmosphère pendant que le Soleil tourne sur son axe. De la même façon que les satellites géostationnaires météorologiques ou de télécommunication survolent le même point de la surface de la Terre, le satellite sera quasiment en co-rotation avec le Soleil pendant quelques jours. Solar Orbiter est donc capable d'observer la création de tempêtes dans l'atmosphère solaire.

    La trajectoire de Solar Orbiter passera de façon répétitive près de Vénus et l’assistance gravitationnelle de la planète sera utilisée pour élever l’inclinaison de l’orbite du satellite. Ceci permettra aux instruments d’observer les régions polaires du Soleil pour la première fois. Après 10,5 ans, Solar Orbiter verra les pôles depuis des latitudes supérieures à 33°, à comparer avec les 7° au mieux depuis la Terre.

    La mission est contrôlée depuis l'ESOC (European Space Operations Centre), situé à Darmstadt en Allemagne. Les opérations scientifiques sont gérées depuis l'ESAC (European Space Astronomy Centre) à Madrid, en Espagne.

     

    Organisation

    La mission Solar Orbiter appartient au programme Cosmic Vision 2015-2025 de l’ESA. Développé par AIRBUS Defence and Space (Royaume Uni) sous maîtrise d’ouvrage ESA, le satellite Solar Orbiter a été lancé par la NASA. 

    L’ESA est responsable de l’approvisionnement du satellite, de l’instrument SPICE, du senseur SIS de l’instrument EPD, du développement du segment sol (sauf les segments sol des instruments), des opérations. AIRBUS Defence & Space est responsable de la fourniture du satellite sous contrat ESA et a mis en place une équipe industrielle dans toute l’Europe.

    La NASA est responsable du lancement, de la fourniture de l’instrument SoLOHI et du senseur HIS de l’instrument SWA et diverses contributions à d’autres instruments.

    Quant à la France, elle a participé notamment à la fabrication de 6 des 10 instruments de Solar Orbiter. Le CNES contribue au financement de la mission Solar Orbiter à travers sa contribution obligatoire au programme de l'ESA et directement à travers le programme national pour les instruments et sa participation au centre MEDOC. 

    Le CNES était garant des fournitures françaises. Il a financé et supervisé l’ensemble des développements, il était maître d’ouvrage de la contribution française, développée en partenariat avec les laboratoires du CNRS et du CEA, de l’Observatoire de Paris-PSL, d’universités et d’écoles. 

    L’instrument RPW a été conçu et réalisé par un consortium international comprenant des laboratoires français, tchèque, autrichien et suédois.

    Le CNES assure la maîtrise d’œuvre, l’intégration, les essais et la livraison de l’instrument RPW à l’ESA et il apporte un soutien technique aux autres laboratoires impliqués.

    Le LESIA est responsable scientifique de l’instrument, Milan Maksimovic est le chercheur principal.

    En France, en plus du LESIA et du CNES, d’autres laboratoires du CNRS sont impliqués comme le LPC2E (Laboratoire de Physique et Chimie de l’environnement et de l’Espace à Orléans et le LPP (Laboratoire de Physique des Plasmas). 

    L’instrument RPW est composé de 3 sous-ensembles : le boîtier électronique (Main Electronix Box, MEB), sous responsabilité du LESIA, qui a été livré à l’ESA en juin 2017, le magnétomètre (Search Coil Magnetometer, SCM), sous responsabilité du LPC2E, qui a été livré en janvier 2018 et les antennes électriques, approvisionnées par le CNES auprès de STELLAR SCIENTIFIC LLC (Berkeley, USA), qui sont venues compléter la livraison de RPW en juin 2018.

    Les laboratoires du CNRS impliqués ont bénéficié d’un soutien financier du CNES depuis le début du projet.

    Solar Orbiter est commandé depuis l'ESOC en Allemagne. Là les expérimentateurs Solar Orbiter affichent, sur les écrans d'ordinateur de leurs stations de travail, les images et mesures produites par leurs instruments.

     

    Participations soutenues par le CNES

    La participation scientifique française soutenue par le CNES peut être résumée comme suit :

    • IAS : Frédéric Auchère (PI SPICE, Co-I EUI et Co-I PHI).
    • LAM : P. Lamy (CO-II METIS),
    • LESIA : MMaksimovic (PI RPW), N Vilmer (Co-I STIX).
    • CEA : A-S. BRUN (Co-I STIX)
    • IRAP : Ph. Louarn (Co-PI expérience SWA).
    • LPC2E : M. Kretzschmar  (Co'I RPW/SCM).
    • LPP : M. Berthomier (CoI SWA/EAS), Th. Chust (Co-I RPW/TNR).
  • Satellite et instruments

    Le satellite SOHO

    Le satellite SOHO a été construit pour l'ESA par un consortium industriel de pays Européens, conduit par Matra, alors que les instruments ont été fournis par les scientifiques européens et américains, et financés par leurs institutions nationales.

    SOHO en salle d’intégration
    SOHO en salle d’intégration en 1995 à Toulouse © ESA

    SOHO est constitué de deux modules. Le module de service, la partie inférieure du satellite, fournit la puissance, le contrôle thermique, le pointage et les télécommunications pour tout le satellite, elle supporte aussi les panneaux solaires. Le module de la charge utile est au-dessus, il contient 12 instruments scientifiques:

    • GOLF (Global Oscillations at Low Frequencies) et VIRGO (Variability of Solar Irradiance and Gravity Oscillations) effectuent des séries de mesures longues et ininterrompues des oscillations du disque solaire intégrées, respectivement en vitesse et en intensité. De cette manière, des informations seront obtenues sur le noyau solaire.
    • SOI/MDI (Michelson Doppler Imager/Solar Oscillations Investigation) mesure les oscillations de la surface du Soleil avec une résolution angulaire élevée. Ceci permettra d'obtenir des informations précises sur la zone convective du Soleil, la couche la plus externe de l'intérieur solaire.
    • SUMER (Solar Ultraviolet Measurements of Emitted Radiation), CDS (Coronal Diagnostics Spectrometer), EIT (Extreme ultraviolet Imaging Telescope), UVCS (Ultraviolet Coronagraph Spectrometer) et LASCO (Large Angle and Spectrometric Coronagraph) fournissent une combinaison de télescopes, spectromètres et coronographes qui observent l'atmosphère chaude du Soleil, la couronne, s'étendant très loin au-dessus de la surface visible.
      SUMER, CDS et EIT observent la couronne interne, UVCS et LASCO observent la couronne externe. Ils obtiennent des mesures de la température, de la densité, de la composition et de la vitesse dans la couronne, et suivent l'évolution de structures avec une résolution élevée.
    • CELIAS (Charge, Element, and Isotope Analysis System), COSTEP (Comprehensive Suprathermal and Energetic Particle Analyzer) et ERNE (Energetic and Relativistic Nuclei and Electron experiment) analysent in situ l'état de charge et la composition isotopique des ions du vent solaire, et la charge et la composition isotopique des particules énergétiques émises par le Soleil.

    SWAN (Solar Wind Anisotropies) cartographie à partir de dix diamètres solaires la densité en hydrogène dans l'héliosphère. Il utilise des télescopes sensibles à une longueur d'onde particulière de l'hydrogène, permettant de mesurer la structure à grande échelle des jets du vent solaire.

  • Centre technique

    Le centre MEDOC

    MEDOC (Multi-Experiment Data and Operations Center) fonctionne comme centre auxiliaire du centre principal d'opérations des instruments au Goddard Space Flight Center de la NASA.

    MEDOC permet à la communauté solaire européenne de participer pleinement à la phase opérationnelle de SOHO, que ce soit en contribuant à la planification des programmes d'observations, en exploitant les facilités offertes pour l'analyse des données reçues ou encore en accédant à l'archive SOHO.

    Le service MEDOC est relié par ligne dédiée rapide au Centre NASA et reçoit en temps réel le flot de données SOHO, ainsi que toutes les données auxiliaires nécessaires à la mise à jour permanente de la planification et de l'exécution des programmes SOHO. MEDOC accueille très convivialement les équipes qui pilotent les instruments de SOHO ainsi que les autres chercheurs solaires. Ces derniers peuvent s'installer à MEDOC où ils peuvent accéder à ses stations de travail et leurs logiciels spécialisés. Ils peuvent aussi accéder à distance à l'Archive SOHO (la "banque de données du soleil") et même effectuer, à distance, des traitements sur les stations de MEDOC.

    MEDOC met sur pied des campagnes spécifiques de l'ordre d'un mois, pendant lesquelles la responsabilité des opérations quotidiennes est déléguée à MEDOC. Ces campagnes ont en particulier l'objectif d'exploiter la coopération avec les grands observatoires sol Européens, tels Tenerife (Iles Canaries), Pic du Midi, Radio-Héliographe de Nançay, etc.

     

    Opérations d’archivage

    MEDOC est aussi Centre Européen d'Archivage des données de tous les instruments de SOHO. Il est conçu pour un accés à distance portant non seulement sur la nature des données (consultation d'un catalogue) mais aussi sur les fichiers de données eux-mêmes. Tout utilisateur d'Internet a ainsi libre accès à un certain nombre d'images de son choix prises avec instruments de SOHO.

    MEDOC a bénéficié des soutiens suivants : CNES, CNRS, Conseil Régional d'Ile-de-france, Département de l'Essonne, Université Paris Sud (XI).

    Le système MEDOC, qui a été réorganisé partiellement en 1999 afin d'optimiser les moyens en place et de minimiser le coût de maintenance, est formé des sous-systèmes suivants :

    1. Le sous-système dédié aux opérations :
      - Pour la réception et la distribution de la télémesure reçue en temps réel ou en temps différé
      - Pour l'envoi des télécommandes
    2. L’archive Mission
    3. L’archive Long Terme
    4. Le serveur d'analyses
    5. Le sous-système de gestion des accès au réseau public et serveurs web/ftp
    6. Les périphériques divers
    7. Le réseau
    8. L’infrastructure et les moyens d'accueil

    La répartition des tâches entre l'IAS et le CNES est la suivante : l'IAS, leader du projet, a la responsabilité des interfaces avec les PI, l'EOF, l'ASE, le SOHO Working Team (constitué des PI). Le CNES a la responsabilité des communications entre le site d'Orsay et l'EOF et de l'archivage long terme. En mode d'Opérations, l'IAS s'appuie sur les scientifiques impliqués dans les instruments de SOHO à titre de PI, CoI, etc...

    MEDOC étant à usage multi-instruments, son directeur rapporte des progrès réalisés devant un Comité scientifique (mis en place en juillet 95 et dont la dernière réunion s'est tenue le 15 avril 1998 à Orsay), un comité directeur et, si nécessaire, devant le SWT. Pour toutes les questions matérielles (budgétaires et logistiques), il est responsable devant l'IAS.

  • Résultats

    Résultats clés

    Voici quelques résultats importants de l'observatoire spatial solaire SOHO.

    • Découverte des éjections de masse coronale (CME) fréquentes

    • Mise en évidence de la rotation du noyau solaire en tant que corps rigide

    • Localisation de l'origine du vent solaire rapide

    Synthèse des résultats

    Parmi les nombreux résultats obtenus concernant l'étude de l'intérieur du soleil (héliosismologie) et des couches externes (chromosphère, zone de transition et couronne), il faut citer :

    • La rotation du centre du soleil (noyau) semble celle d'un corps rigide. La vitesse de rotation est voisine de celle de la surface (GOLF).
    • La vitesse du son déduite des mesures est en bon accord avec les modèles solaires les plus récents jusqu'à 0,1 rayon solaire, mais il existe un désaccord près du centre en-dessous de 0,1 rayon solaire (GOLF).
    • La découverte de la localisation de l'origine du vent solaire rapide (SUMER) en bordure du réseau chromosphérique.
    • La première détermination de la température dans la couronne au-dessus d'un trou polaire source du vent solaire rapide (SUMER/CDS).
    • Les mesures de la densité électronique, de la température et des vitesses du plasma de la région de transition dans différentes structures (SUMER/CDS).
    • La très grande instabilité temporelle du soleil calme à toute les échelles spatiales (EIT).
    • La détection et la cartographie de l'hélium ionisé dans la basse couronne produisant une élévation brutale du bord solaire dans les trous coronaux (macrospicules, EIT).
    • La découverte du très grand nombre d'éjections de masse coronale (CME) (plusieurs par jour) qui sont déclenchées à la base de l'atmosphère (souvent avec l'éruption d'un filament) et le suivi de leur propagation dans l'espace (EIT/LASCO).
    • L'observation de plus de 5000 comètes rasantes (LASCO).
    • La première cartographie de la répartition de l'hydrogène dans l'héliosphère et de son évolution en fonction du cycle solaire (SWAN).
    • La détection des régions actives sur la face cachée du soleil (SWAN) (c’est-à-dire au niveau des régions situées de l’autre côté du soleil qui ne sont pas encore visibles du satellite SOHO).
    • La détection des comètes par la signature en rayonnement L de leur dégazage (SWAN).
    Images produites par SOHO, éjection de masse coronale
    Images produites par SOHO : Éjection de masse coronale © ESA & NASA ; NASA/SDO/AIA, JHelioviewer/D. Müller

    Découverte des éjections de masse coronale (CME) fréquentes

    Les instruments EIT (Extreme Ultraviolet Imaging Telescope) et LASCO (Large Angle and Spectrometric Coronagraph) à bord de la mission SOHO ont permis des avancées majeures dans l'observation des éjections de masse coronale (CME). Le Soleil peut produire plusieurs CMEs par jour en période de maximum d'activité, souvent déclenchées à la base de l'atmosphère solaire en association avec l'éruption de filaments. Ces éjections projettent des nuages de plasma magnétisés dans l'espace interplanétaire, qui peuvent atteindre des vitesses de l'ordre de 2000 km/s. Par ailleurs, l'instrument EIT, dont l'Institut d'Astrophysique Spatiale (IAS) est l’Investigateur Principal (PI) a permis la découverte des "ondes coronales", également appelées "ondes EIT", qui sont des perturbations se propageant dans la couronne solaire à la suite de certaines CMEs, et pouvant avoir un impact global sur la structure magnétique de la couronne. Ces ondes fournissent des informations précieuses sur les interactions entre les éjections de masse coronale et la structure de la couronne solaire. 

    Ejection de masse coronale autour du disque solaire masqué.
    Une éjection de masse coronale imagée par l’instrument LASCO du satellite SOHO le 7 avril 1997 à 15h52 UT. © B. J. Thompson et al., The Astrophysical Journal, 1999.

    bpc_soho_ejection-masse-coronale-lasco.png

    Une éjection de masse coronale imagée par l’instrument LASCO du satellite SOHO le 7 avril 1997 à 15h52 UT. 

    Pour en savoir plus : SOHO/EIT Observations of the 1997 April 7 Coronal Transient: Possible Evidence of Coronal Moreton Waves, B. J. Thompson et al., The Astrophysical Journal, 517, L151–L154, 1999. https://iopscience.iop.org/article/10.1086/312030

    Mise en évidence de la rotation du noyau solaire en tant que corps rigide

    Les mesures effectuées par l'instrument GOLF (Global Oscillations at Low Frequencies) de la mission SOHO ont permis d'étudier la rotation interne du Soleil. Les données combinées à celles de MDI/SOHO (Michelson Doppler Imager) ont révélé que la rotation différentielle en latitude observée en surface se conserve dans les couches externes (jusqu'à 0,8 rayon solaire) pour s'amenuiser progressivement jusqu'à la partie supérieure de la zone radiative (à environ 0,67 rayon solaire) et laisser place à une rotation rigide en deçà. La zone radiative tourne avec une période d'environ 27 jours, soit la rotation des couches externes à une latitude proche de 30°. Cette découverte a des implications majeures pour notre compréhension de la dynamique solaire et des mécanismes de transport d'énergie et de moment angulaire ainsi que de la génération de champ magnétique à l'intérieur de l'étoile.

    Profils de rotation des couches internes du Soleil aux latitudes 0°, 32° et 60°. Données obtenues avec les instruments LOWL, GONG et MDI du satellite SOHO.
    Profils de rotation des couches internes du Soleil aux latitudes 0°, 32° et 60°. Données obtenues avec les instruments LOWL, GONG et MDI du satellite SOHO. © A. Eff-Darwich et al., The Astrophysical Journal, 2002.

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    Profils de rotation des couches internes du Soleil aux latitudes 0°, 32° et 60°. Données obtenues avec les instruments LOWL, GONG et MDI du satellite SOHO. 

    Pour en savoir plus : Inversion of the Internal Solar Rotation Rate, A. Eff-Darwich et al., The Astrophysical Journal, 573 857 ; DOI 10.1086/340747, 2002. https://iopscience.iop.org/article/10.1086/340747

    Localisation de l'origine du vent solaire rapide

    Les observations réalisées par l'instrument SUMER (Solar Ultraviolet Measurements of Emitted Radiation) à bord de SOHO ont permis de localiser l'origine du vent solaire rapide. Ces mesures ont montré que ce vent provient des des frontières de ce que l'on appelle le réseau chromosphérique, dans les trous coronaux, des régions de la couronne solaire caractérisées par des lignes de champ magnétique ouvertes et une faible densité de plasma. Le vent solaire rapide se propage dans l'héliosphère à des vitesses pouvant atteindre 800 km/s. Cette découverte a amélioré notre compréhension des mécanismes d'accélération du vent solaire et de son interaction avec le milieu interplanétaire.

    Zoom sur une région de la surface du Soleil montrant la carte des vitesses Doppler du gaz à la base de la couronne solaire, chauffé à des millions de degrés d’où le vent solaire est originaire. Images et données obtenues avec les instruments SUMER et EIT du.
    Zoom sur une région de la surface du Soleil montrant la carte des vitesses Doppler du gaz à la base de la couronne solaire, chauffé à des millions de degrés d’où le vent solaire est originaire. Images et données obtenues avec les instruments SUMER et EIT. © SOHO/SUMER et SOHO/EIT/ESA/NASA.

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    Zoom sur une région de la surface du Soleil montrant la carte des vitesses Doppler du gaz à la base de la couronne solaire, chauffé à des millions de degrés d’où le vent solaire est originaire. Images et données obtenues avec les instruments SUMER et EIT.

    Pour en savoir plus : Solar Wind Outflow and the Chromospheric Magnetic Network, D. M. Hassler et al., Science, vol. 283, issue 5403, 810, 1999. https://www.science.org/doi/10.1126/science.283.5403.810

  • SOHO en détails

    Contexte

    SOHO, première pierre angulaire, avec Cluster, du programme Horizon 2000 de l'ESA, fait partie de la contribution européenne aux programmes scientifiques internationaux de l'étude des relations Soleil-Terre STSP et ISTP. Les diverses prolongations de la mission SOHO au-delà de sa durée nominale ont permis de couvrir la totalité du cycle solaire.

    La France a fortement participé à la réalisation de cinq des douze instruments destinés à étudier le Soleil sous plusieurs aspects : héliosismologie, rayonnement électromagnétique, plasma et vent solaires.

    Le satellite SOHO a été construit en Europe par un consortium industriel conduit par Matra, alors que les instruments ont été fournis par des scientifiques européens et américains, financés par leurs institutions nationales. Neuf responsables d'instruments ou "Principal Investigators" (PI's) sont européens et trois sont américains. La NASA est responsable du lancement et des opérations de mission. Le réseau DSN de la NASA est utilisé pour contrôler le satellite et en recevoir les données. Le contrôle de la mission est assuré depuis le Goddard Space Flight Center dans le Maryland.

    Objectifs

    • Observation des vibrations du Soleil

    • Observation de la couronne solaire

    • Mesure du vent solaire in-situ

    • Détermination de l’anisotropie du vent solaire

    Un des principaux objectifs de SOHO est l'observation des vibrations provoquées par les ondes acoustiques qui se propagent depuis l'intérieur vers la surface du Soleil. Les ondes se déplacent dans le Soleil comme les ondes sonores dans l'air. La température, la composition et les mouvements profonds de l'intérieur du Soleil influencent la période des oscillations et fournissent des renseignements précieux sur les conditions régnant à l'intérieur du Soleil. Trois instruments sont destinés à cette science née au cours des années 1980 "l'héliosismologie".

    Illustration de la structure explicative du Soleil
    Structure du Soleil © ESA

    L'atmosphère externe du Soleil, la couronne, s'étend jusqu'à plusieurs fois le diamètre solaire. Mais parce que cette couronne est plusieurs millions de fois moins brillante que la photosphère, la surface visible du Soleil, elle ne peut être observée que durant les éclipses du Soleil par la Lune. Seuls des instruments spatiaux, comme SOHO, permettent d'observer en permanence le rayonnement ultraviolet ou X du Soleil.

    Illustration représentant la taille de la Terre comparée à celle d'une éruption solaire
    Taille de la Terre comparée à une éruption solaire © ESA & NASA

    Enfin, un troisième paquet d'instrumentation scientifique est chargé d'effectuer des mesures in-situ du vent solaire et de la détermination de son anisotropie (c’est-à-dire, des variations de sa vitesse et de son intensité en fonction de sa direction de déplacement).

     

    Déroulé du projet

    SOHO (Solar and Heliospheric Observatory) est une mission conjointe de l'Agence Spatiale Européenne et de la NASA. Lancé en 1995, la sonde SOHO est en orbite de halo autour du point de Lagrange L1 à 1,5 million de km de la Terre dans la direction du Soleil. De cette situation, SOHO observe le Soleil 24H/24.

     

    Organisation

    Le CNES a contribué au financement de la mission SOHO via sa contribution au programme obligatoire de l'ESA et directement au titre du programme national en ce qui concerne sa participation aux instruments et au centre MEDOC.

    SOHO est piloté depuis le Goddard Space Flight Center (GSFC) de la NASA situé à Greenbelt dans le Maryland aux États-Unis. Ses données sont reçues par le Deep Space Network (DSN) de la NASA et acheminées au Centre d'Opérations des Expérimentateurs (EOF) situé au GSFC.
    C’est là que sont reçues les images et mesures produites par les instruments. Depuis l'EOF, les expérimentateurs pointent les instruments de SOHO sur une région particulière du Soleil, ou modifient le mode opératoire de l'instrument. Les scientifiques de SOHO utilisent leurs instruments de la même manière qu'un observateur le ferait depuis un observatoire solaire au sol. 

    Les expérimentateurs de SOHO coordonnent leurs observations entre eux et/ou avec des observatoires solaires au sol.
    Des catalogues et des banques de données accessibles numériquement sont installés à l'EOF et dans d'autres Instituts, aux États-Unis et en Europe.

    Les instruments de SOHO produisent un flot de données de 200 kilobits par seconde, qui peuvent être transmises continuellement aux stations du DSN situées à Goldstone (USA), Canberra (Australie) et Madrid (Espagne).

     

    Soutien du CNES à l’exploitation scientifique des données

    Les besoins d'opérations, d'exploitation et d'archivage sont respectivement de :

    • Assurer une programmation optimale des instruments embarqués, tenant compte éventuellement d'informations externes (campagnes multi-satellites, activités particulières) et de récupérer toutes les informations utiles aux traitements scientifiques
    • Exploiter les données disponibles pour en extraire le maximum d'informations scientifiques
    • Documenter et archiver les données de manière à en assurer la pérennité pour des études futures

    Il faut également mentionner une utilisation originale des données de l'instrument SWAN pour produire des indices d'activité de la face cachée du Soleil. La prise en compte de ces indices devrait permettre d'améliorer la précision des extrapolations d'orbite de certains satellites, l'activité solaire étant un élément important pour la modélisation de la densité de l'atmosphère à l'altitude de ces satellites.

     

    Participations soutenues par le CNES

    Des PI français pilotent les instruments GOLF, EIT et SWAN. Le coronographe C2 de LASCO a été réalisé au LAM. En résumé, les participations scientifiques françaises supportées par le CNES sont :

    • INSTRUMENT EIT IAS (PI: F. Auchère)
    • INSTRUMENT GOLF IAS (PI: P. BOUMIER), et CEA/AIM (R. GARCIA),
    • INSTRUMENT SUMER IAS (C. Bocchialini)
    • INSTRUMENT LASCO LATMOS (PI E. Quémerais)
    • INSTRUMENT SWAN LATMOS (PI D. Koutroumpa)

    A ces participations, s'ajoute MEDOC, qui est placé sous responsabilité de l'IAS (Eric Buchlin).

  • Plateforme

    Structure de la plateforme

    La plateforme Myriade Evolutions est conçue pour une durée de vie typique de 7 ans, des orbites basses de 500 km à 800 km et des orbites héliosynchrones (SSO : Sun Synchronous Orbit) pour toutes les heures locales de passage (LTAN : Local Time at Ascending Node).

    La structure de la plateforme est un parallélépipède rectangle de dimensions 98 x 102 x 58 centimètres constituée :

    • D'une virole d'interface avec le lanceur, et supportant le module de propulsion d'une part, le reste de la structure principale d'autre part,
    • De 4 panneaux latéraux en NIDA, permettant la fixation des équipements : ces panneaux s'ouvrent en pétales afin de faciliter la réalisation des travaux d'intégration,
    • De 4 cornières en aluminium permettant de rigidifier la structure,
    • D'un panneau supérieur, également en NIDA, destiné à recevoir la charge utile.

    Un module de propulsion chimique bi-compatible hydrazine et ergol vert, à base de 4 moteurs 1 N, permettra d'assurer les opérations de mise à poste, de maintien de l'orbite opérationnelle, puis de désorbitation en fin de vie.

    L'avionique (calculateurs et système de contrôle d'attitude) s'appuie fortement sur les avioniques des filières existantes chez Airbus DS et TAS de façon à maximiser les synergies sur toute la gamme des satellites en orbite basse.

    Le système de puissance comprend un générateur solaire constitué de 2 ailes, une batterie et un nouveau boîtier compact de régulation et distribution électrique.

    Ces éléments sont complétés par un nouvel émetteur / récepteur en bande S pour la TMTC, ainsi qu'une mémoire de masse et un émetteur haut débit bande X pour le traitement du flux de données mission.

    Ces développements sont faits en conformité avec la LOS (Loi sur les Opérations Spatiales) et incluent des fonctions telles que la passivation en fin de vie (dépressurisation du réservoir d'ergol et passivation électrique notamment).

    Vue schématique d’une charge utile monté sur une plateforme Myriade-Evolutions
    Vue schématique d’une charge utile (en violet) monté sur une plateforme Myriade-Evolutions. Volume alloué aux charges utiles : 820 x 830 x 1010 mm3. Configuration du générateur solaire adaptable aux besoins mission © Thales Alenia Space/Airbus Defence and Space, CNES

    Quelques chiffres

    Performances offertes aux charges utiles :

    • Masse : 150 kg
    • Puissance : 150 W permanent
    • Pointage : précision < 0.035 °
    • Propulsion : 150 m/s
    • Mémoire de masse : 512 Gbits à 4 Tbits
    • Télémesure mission haut débit : 180 à 310 Mbits/s
    • Débit télémesure plate-forme : 625 kbits/s à 1 Mbits/s
    • Durée de vie : 7 ans

     

    Lanceurs

    Certains lanceurs pourront être utilisés par les microsatellites Myriade-Evolutions.

    La conception des satellites avec une interface standard de 937 mm sera optimisée pour des positions internes de VEGA-C mais sera compatible de tous les lanceurs ou micro lanceurs du marché ou en cours de développement ayant les performances requises pour une telle masse en lancement simple ou multiple.

    Schémas interne de VESPA-VEGA, Myriade-Evolutions
    Accommodation sous coiffe interne VESPA-VEGA de Myriade-Evolutions © CNES
  • Myriade-Evolutions en détails

    Contexte

    Un satellite est constitué d’instruments d’observation, de télécommunication, scientifiques ou autres, qui constituent ce qu’on appelle la charge utile de la mission. Pour opérer de manière autonome dans l’espace, ils nécessitent des infrastructures assurant leur approvisionnement en énergie, la gestion de leur température, ainsi que tous les dispositifs permettant leur communication avec le sol. Cela inclut le transfert des commandes à distance, des mesures télémétriques, et la collecte de leurs données. 

    Toutes ces fonctions de servitude sont les services apportés par ce qui est appelé une plateforme de satellite. Les sous-systèmes de contrôle de l’attitude et de l’orbite via la propulsion sont également deux éléments cruciaux qui font partie de la plateforme. Tandis qu’un instrument est conçu pour une mission spécifique, l’objectif est de rationaliser les plateformes en les regroupant par familles ou filières afin de réduire les coûts de développement. Toutefois, il est possible de les adapter localement à chaque mission si nécessaire, pour en optimiser les performances. C’est ce que vise à faire la filière Myriade.

    En orbite basse, on observe une segmentation des missions, entre microsatellites d’entrée de gamme et mini-satellites à vocation opérationnelle. La plateforme Myriade visait à remplir le premier segment microsatellites de 150 kg partiellement redondés (c’est-à-dire était conçue pour des microsatellites de masse environ 150 kg avec certains éléments doublés pour assurer une continuité de la mission en cas de panne). 

    Myriade Evolutions vise la gamme des missions opérationnelles pour des masses satellites de l’ordre de 400 kg. Elle s’appuie sur une panoplie d’équipements performants développés ou adaptés pour l’occasion, autour des avioniques des 2 maîtres d’œuvre Airbus et Thalès Alénia Space, qui peuvent ainsi prolonger la mutualisation à l’œuvre sur les autres segments de satellites. La segmentation de ces plateformes et donc des satellites les utilisant est in fine reliée aux capacités d’emport des lanceurs en lancement simple ou multiple.

    Objectifs

    • Fourniture de plateformes pour applications scientifiques, défense et industrielles

    • Faible coût

    • Adaptation à divers besoins mission

    • Adaptation aux plannings courts

    Le programme a pour but de développer et de qualifier une ligne de produits plateforme disponible pour la période 2015-2030. Cette ligne de produits fournira des plateformes pour des applications scientifiques, de défense et industrielles. Comme pour la première génération de plateforme MYRIADE, un faible coût, la capacité d'adaptation à divers besoins mission et un planning court sont les principaux moteurs du programme Myriade Evolutions.

     

    Déroulé du projet

    Après une phase d'étude en 2011-2012 visant des satellites de la classe 250 kg, le projet a été réorienté au vu des missions d'application et cible maintenant des satellites de la classe 400 kg.

    Le domaine de vol a été redéfini de manière à servir les missions probables sur cette période : observation et suivi de la Terre, observation du Soleil et de l'espace (depuis une orbite basse LEO - Low Earth Orbit), programme de défense. Ces objectifs ont mené à la spécification d'un domaine de vol allant de 500 à 800 km d'altitude, des orbites héliosynchrones (SSO : Sun Synchronous Orbit) pour toutes les heures locales de passage (LTAN : Local Time at Ascending Node). La durée de vie en orbite spécifiée est de 7 ans.

    Le programme inclut l'élaboration de l'ensemble des spécifications de la plateforme et de ses composantes, puis le développement et la qualification des produits nécessaires pour répondre aux performances demandées. Le programme Myriade Evolutions sera conforme au standard CNES ISIS, de manière à assurer l'opérabilité satellite par le Centre de Commande Contrôle ISIS, dont le développement a commencé en 2012. Le développement des simulateurs et bases de données nécessaires font partie du programme et seront disponibles pour les missions.

    Ce programme est financé par l'action "Espace" du PIA (Plan d'Investissements d'Avenir).

    La première plateforme a été réalisée début 2017 et sera utilisée pour la mission MERLIN, réalisée en coopération  avec l’agence spatiale allemande (DLR), et dédiée à la mesure de la concentration en méthane dans l'atmosphère.

    Plusieurs missions commerciales ont été réalisées par Airbus sur la base de cette plateforme, Perusat et Theos 2 à destination des gouvernements péruviens et thaïlandais. Ces 2 satellites sont en fonction en orbite (lancements respectifs 2016 et 2023).

     

    Organisation

    Initié par le CNES et réalisé en partenariat avec Thales Alenia Space et Airbus Defence and Space, ce programme est financé par l'action "Espace" du Plan d'investissements d'avenir (PIA). Les premiers équipements Myriade Evolutions ont volé à partir de 2016 (bande X, Propulsion, Structure). Les autres équipements ont été livrés entre 2017 et 2019. 

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