Localiser les personnes en détresse et transmettre les alertes aux services de secours compétents, telle est la mission du programme international Cospas-Sarsat, qui repose sur un système de balises de détresse en liaison permanente avec des satellites, chargés de relayer les signaux reçus vers un réseau sol mondial.
Informations essentielles
Mission | Localisation à des fins de recherche et sauvetage (SAR : Search & Rescue), collecte de données émises par des balises de détresse, calcul de position, transmission des données aux services de secours compétents |
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Domaine CNES | Télécoms, navigation |
Date de début | Protocole entre organismes officiels en 1979, puis Accord international entre Etats en 1988 |
Partenaires | Quatre pays fondateurs : Canada, Etats-Unis, Russie et France. 41 autres organisations et pays participants |
Lieu | Instruments de détection embarqués à bord de satellites et réseau sol mondial |
Durée | Indéterminée |
Statut du projet | En exploitation avec des évolutions en développement |
Chiffres clés
- 45 états (et organisations) participants
- 406 MHz : fréquence d’émission des balises de détresse
- 32 centres de mission
- > 63 000 personnes sauvées à travers le monde
Dates clés
- 2022 : Déclaration de la capacité ELT(DT) répondant aux besoins de l’OACI pour le suivi des avions en détresse
- 2019 : Déclaration du service Return Link Service permettant l’acquittement par le système de la réception du signal de détresse (via le système SAR Galileo contribuant au système MEOSAR)
- 2016 : Premières données MEOSAR opérationnelles en complément de celles des systèmes LEOSAR et GEOSAR
- 1988 : Signature de l’Accord international fondateur du Programme (ICSPA) entre les quatre pays fondateurs : Canada, Etats-Unis, France, Union Soviétique
- 1982 : Mise en service du centre de contrôle mission français - FMCC (sur le site du CNES Toulouse)
Premier sauvetage de vies humaines grâce à Cospas-Sarsat en Colombie Britannique - 1982-1983 : Premier instrument soviétique embarqué sur le satellite Cosmos 1383 (1982), et premiers instruments français et canadiens sur le satellite américain NOAA-8 (1983)
- 1979 : Naissance du projet Cospas-Sarsat avec la signature d’un protocole entre organismes officiels du Canada, des Etats-Unis, de l’URSS et de la France
Le programme en bref
27 juillet 2019 : un voilier quitte le port de plaisance de la Trinité sur Mer avec quatre personnes à son bord pour une navigation de quelques jours. Le lendemain, une tempête approche de la Bretagne et des Charentes, avec des rafales à plus de 50 nœuds et une houle de 8 mètres.
Déjà à 70 milles de la côte française, le voilier ne résiste pas longtemps à la force des éléments : il est démâté et se retourne avec les quatre personnes à bord. Ces dernières parviennent à rejoindre le canot de survie et activent leur balise de détresse, seul et unique moyen d’alerte disponible à bord.
La balise émet un signal sur la fréquence 406 MHz, signal reçu par les satellites des constellations Cospas-Sarsat en orbite autour de la Terre. Les satellites transmettent les informations liées à la balise à une ou plusieurs stations au sol qui, après calcul de la position de la balise, fournissent à leur centre de contrôle mission associé (MCC) les données d’alerte. Grâce à l’interconnexion des MCCs au niveau mondial, ces données parviennent au FMCC (French Mission Control Centre) situé à Toulouse qui est le centre compétent pour traiter cette détresse. Tout cela en quelques secondes ! Le FMCC transmet à son tour les informations au centre de recherche et sauvetage compétent. Les unités de secours sont alors déployées sur le lieu du naufrage et viennent en aide aux plaisanciers dans le cas présent et, plus généralement, à toute personne dont la balise de détresse a été déclenchée.
Créé en 1979, Cospas-Sarsat est un programme mondial utilisant des radiobalises de détresse pour permettre la localisation d’alertes, qu'elles soient maritimes, aéronautiques ou terrestres. Aujourd'hui, plus de trois millions de balises Cospas-Sarsat sont en service à travers le monde : celles-ci sont obligatoires à bord des avions de ligne et des navires professionnels, ainsi que des navires de plaisance navigant à 60 nautiques et plus d’un abri.
Fondé par la France, le Canada, les États-Unis et la Russie, l’organisation internationale Cospas-Sarsat et le programme éponyme ont beaucoup évolué et regroupent aujourd'hui 45 Etats et organisations. Le programme a pour mission de collecter, localiser et distribuer les signaux de détresse émis par les balises 406 MHz, relayés via plusieurs constellations de satellites vers un réseau de stations de réception (les LUTs) et un ensemble de centres de contrôle mission interconnectés (les MCCs).
S’il est remarquable par sa finalité, son ancienneté et sa portée internationale, ce programme l’est tout autant par sa vigueur puisque les évolutions qu’il a connues dans son histoire n’ont sans doute jamais été aussi riches qu’elles le sont depuis plusieurs années. L’évolution majeure concerne l’ajout aux systèmes basés sur des constellations de satellites en orbite basse (LEOSAR) et en orbite géostationnaire (GEOSAR), du système MEOSAR qui utilise des charges utiles de recherche et sauvetage embarquées sur des satellites de navigation en orbite moyenne des constellations européenne Galileo (système SAR Galileo), américaine GPS, russe GLONASS et chinoise BDS. Le système MEOSAR permet de fournir une localisation précise des balises de détresse activées, et ce en quasi-temps réel au lieu de quelques minutes à quelques heures avec les systèmes LEOSAR et GEOSAR seuls. Cet apport est significatif pour mener à bien les opérations de recherche et de sauvetage dans les plus courts délais, et garantir ainsi les meilleures chances de survie des personnes en détresse.
Grâce au programme Cospas-Sarsat, plus de 60 000 personnes ont été sauvées à travers le monde depuis la création du Programme. Pour la seule année 2023, environ 3 100 personnes ont été secourues dans le monde au cours de 1 076 opérations de recherche et sauvetage. Dans la zone de service du FMMC, ce sont 262 personnes qui ont été sauvées en 2023, au cours de 110 opérations SAR.
Rôle du CNES dans le programme
Le CNES est l’organisme coopérateur de Cospas-Sarsat pour la France, désigné par le Ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE), comme l’est le représentant de la France auprès de l’organisation internationale dont il assure la présidence dans le cadre d’une présidence tournante entre les quatre représentants des pays fondateurs. La France est ainsi l’un des pays clés du programme Cospas-Sarsat depuis sa création, avec l’appui du CNES qui en est un des acteurs historiques majeurs.
Le centre de contrôle mission français (FMCC) est hébergé sur le site du CNES à Toulouse qui est également en charge de sa maintenance et de ses évolutions (projet national Cospas-Sarsat au CNES). Il est opéré sous la responsabilité de la Direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture (DGAMPA) et de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Le FMCC collecte, traite, distribue et archive les alertes émises par les balises de détresse dans sa zone de service. Il coordonne en outre l'action opérationnelle de six autres MCCs (Chypre, Grèce, Italie, Norvège, Royaume-Uni, Turquie).
Le CNES assure également, pour la Commission européenne, les opérations du service SAR Galileo depuis Toulouse, qui contribue au système MEOSAR de Cospas-Sarsat, en opérant et maintenant notamment les quatre stations sol de la CE localisées en Europe et à La Réunion (projet SAR Galileo au CNES).
Contacts CNES
Représentant de la France auprès de l’organisation internationale Cospas-Sarsat & Responsable Programme Cospas-Sarsat (CNES)
Bruno CHAZAL
Courriel : bruno.chazal at cnes.fr
Cheffe de projet national Cospas-Sarsat (CNES)
Laure LUNO
Courriel : laure.luno at cnes.fr
Chef de projet SAR Galileo (CNES)
Eric JURADO
Courriel : eric.jurado at cnes.fr
Expert sénior Recherche & Sauvetage (CNES)
Didier DELCUVELLERIE
Courriel : didier.delcuvellerie at cnes.fr
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