Publié le 21 mai 2025

Quatre naufragés secourus grâce au système Cospas-Sarsat en Polynésie française

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Le sauvetage des passagers d’un catamaran souligne l’efficacité de ce système d’alerte de détresse, de recherche et sauvegarde international, dont le CNES est un organisme coopérateur pour la France.

Photographie d'un poste de contrôle au centre de mission Cospas-Sarsat - FMCC
© CNES/DE PRADA Thierry, 2021

Il était 20h40, dimanche 18 mai 2025, lorsque le catamaran Pathfinder battant pavillon américain a chaviré dans les eaux des Marquises en Polynésie française. À son bord, quatre personnes. En cause : la combinaison d’une mer agitée et de vents modérés, un défi pour les navigateurs d’embarcations de plaisance. 

L’équipage a alors déclenché sa balise de détresse Cospas-Sarsat « PLB » (1). L’alerte a immédiatement été reçue par le Centre de contrôle mission français (FMCC), implanté au CNES à Toulouse. Celui-ci a alors activé le Centre de coordination de sauvetage aéro-maritime de Polynésie française (JRCC de Tahiti).

La coordination efficace et exemplaires des secours maritimes et aériens est parvenue à sauver les quatre personnes naufragées (lire encadré). La balise Cospas-Sarsat a permis à ces naufragés de bénéficier d’un système d’alerte de détresse couplé à une localisation fine, auxquels on doit la fin heureuse de cette aventure. 

Une coopération internationale exemplaire

De 20h40 à 20h53, de multiples détections de la balise de détresse ont été réceptionnées par le Centre de coordination de sauvetage aéro-maritime (JRCC) de Tahiti, qui a alors activé et coordonné les moyens maritimes sur la zone. Parallèlement, à 23h44, un avion particulier de type CESSNA engagé sur les recherches a localisé le catamaran retourné, tandis que les navires de pêche sur place constataient la présence du bateau de plaisance à la dérive, sans présence de naufragés. De nouvelles émissions de la balise de détresse ont interpellé les secours car une dérive vers l’île de Tahuata ne semblait pas pertinente. Les naufragés ont finalement été récupérés et repêchés sains et saufs à 3h04 par le navire de pêche Poeani alors qu’ils tentaient de regagner la terre à l’aide de paddles.

64 000 personnes secourues

Depuis 1982, le système Cospas-Sarsat, qui comprend aujourd’hui 45 états et organisations, a permis de sauver plus de 64 000 personnes dans près de 20 000 situations de détresse. Créé en 1979, ce programme mondial utilise des radiobalises de détresse pour permettre la localisation d’alertes, qu'elles soient maritimes, aéronautiques ou terrestres. Aujourd'hui, plus de trois millions de balises Cospas-Sarsat sont en service à travers le monde. Elles sont obligatoires à bord des avions de ligne et des navires professionnels, ainsi que des navires de plaisance navigant à 60 nautiques et plus d’un abri.

Fondé par la France, le Canada, les États-Unis et la Russie, l’organisation internationale Cospas-Sarsat et le programme éponyme regroupent aujourd'hui 45 États et organisations. Le programme a pour mission de collecter, localiser et distribuer les signaux de détresse émis par les balises 406 MHz, relayés via plusieurs constellations de satellites vers un réseau de stations de réception (les LUTs) et un ensemble de centres de contrôle mission interconnectés (les MCCs).

(1) Personal Locator Beacon : balises dites personnelles (par opposition aux balises maritimes ou aux aéronautiques).

Un travail d’équipe opéré depuis le CNES à Toulouse

Le CNES associé à la DGAMPA et la DGAC sont les organismes coopérateurs pour la France. Au quotidien, différents acteurs Cospas-Sarsat travaillent de concert sur le site du CNES de Toulouse pour offrir un service de collecte et de distribution d’alertes de détresse efficace et robuste. C'est en effet tout un écosystème institutionnel comme industriel qui joint ses forces pour mener à bien cette belle mission. Outre le CNES, la DGAMPA et la DGAC, CapGemini développe et maintient les différentes chaînes du Centre de contrôle mission ainsi que le Registre des balises françaises, Telespazio assure le maintien en condition opérationnelle du segment sol, Thales Alenia Space développe et maintient les antennes (LUT)… entre autres.

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