Cospas-Sarsat en détails

Contexte
Le programme Cospas-Sarsat a été initié en pleine Guerre Froide, dès le début des années 1970. Pouvoir porter secours de manière efficace, n’importe où sur le globe, nécessitait la mise en place d’une organisation internationale tout en laissant la responsabilité aux administrations. C’est pourquoi quatre états ont décidé de coopérer malgré une situation politique conflictuelle : les États-Unis, l’URSS (représentée par la Russie aujourd’hui), le Canada et la France.
Jusqu’aux années 1970, les systèmes de sauvetage maritime et aéronautique utilisaient des fréquences radio VHF dont la portée était limitée. La volonté d’étendre la couverture du système à l’ensemble du globe a conduit au développement, dans les années 1970, d’un système de secours mondial par satellite : Cospas-Sarsat . En 1972, une premiere réglementation états-unienne a rendu obligatoire l’utilisation de balises de détresse. Puis en 1975, a été déployé un système de balises pour les avions en même temps que pour les bateaux de plaisance, plus de 25 0 000 au total.
Objectifs
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Assurer la gratuité et la non-discrimination en cas d’utilisation des balises des détresse 406 MHz
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Déployer des balises activables dans le monde entier
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Rendre plus aisés et rapides la recherche et le sauvetage en mer
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Augmenter la précision de la localisation des personnes en détresse
Principe général
L’un des principes fondamentaux garantis par le programme Cospas-Sarsat consiste en la gratuité et la non-discrimination en cas d’utilisation des balises de détresse 406 MHz.
Les balises de détresses Cospas-Sarsat sont activables dans le monde entier, le programme y rendant le même niveau de service. Le service rendu par Cospas-Sarsat est à distinguer de la conduite des opérations de recherches et de sauvetage par le centre compétent, qui demeure de la responsabilité de l’Etat concerné.
Les balises de détresse sont conçues pour un emport à bord des navires (balises EPIRB), des aéronefs (ELT) ou pour un usage terrestre et/ou un usage multiple (plusieurs supports).

Le système MEOSAR
Avec le système MEOSAR de satellites en orbite moyenne, entré en opérations à la fin 2016, le temps nécessaire à la localisation d’une balise a fortement diminué et les positions plus précises. Aujourd’hui, seule une minorité d’opérations de sauvetage sont réalisées sans le concours du MEOSAR.
De nouvelles fonctionnalités apparaissent aussi sur les balises Cospas-Sarsat :
- 2020 : grâce au programme SAR Galileo, une fonction dite de lien retour est disponible depuis janvier 2020. Elle permet d’indiquer par un accusé réception à la personne en détresse que le signal a bien été reçu par un centre de mission.
- 2023 : une balise aéronautique spécifique, appelée ELT(DT) (« Distress Tracking ») est embarquée à bord des avions depuis 2023 : son apport majeur est l’émission d’une alerte en amont du crash, permettant de reconstituer la trajectoire. La recherche et le sauvetage sont alors beaucoup plus aisés.
- une nouvelle génération de balises, dites de deuxième génération, est en cours de développement et permettra une localisation encore plus précise.

Déroulé du projet
En 1976, la technique de détection par effet Doppler a commencé à être utilisée (sur une fréquence de 121,5 MHz) par le Canada, les États-Unis et la France : le projet SARSAT. En même temps, la Russie expérimentait l’équivalent pour ses navires : le projet Cospas.
La date officielle de 1988 est connue comme celle de la signature du programme, mais une entente fut signée dès le 23 novembre 1979par quatre institutions basées au Canada, aux États-Unis, en France et en Union soviétique (MDC, le CNES, la NASA et MORFLOT).
Ainsi, les premières vies humaines furent sauvées dès le 10 septembre 1982 grâce au 1er satellite LEO (LEOSAR Cospas-1), lancé la même année (30 juin).
Le 24 mars 1983 a eu lieu le lancement du premier satellite LEOSAR Sarsat-1.
L’organisation devient pleinement opérationnelle en 1985.
Organisation
Le programme Cospas-Sarsat regroupe aujourd’hui 45 États (et organisations) et assure une couverture mondiale. Il est composé de :
- 4 membres fondateurs - les États-Unis, la Russie, le Canada et la France - pourvoyeurs des segments spatiaux, même si désormais ils ne sont pas les seuls à fournir des satellites pour le programme Cospas-Sarsat,
- 32 états fournisseurs de segments sol (antennes et centres de réception associés)
- 13 états utilisateurs
- 2 organisations opératrices de segment sol (Taïwan et Hong Kong)
- 3 contributeurs au segment spatial (Commission européenne, Eumetsat, Inde)
Le programme Cospas-Sarsat travaille en outre en collaboration avec trois organisations internationales : l’Organisation Maritime Internationale (OMI), l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) et l’Organisation Internationale des Télécommunications (UIT).
La gestion des orientations majeures du programme incombe aux membres fondateurs via le Conseil Cospas-Sarsat, qui se réunit une à deux fois par an. Les discussions techniques ont lieu entre tous les participants au travers de divers forums dont le Comité Conjoint annuel qui dure une dizaine de jours sous formes de multiples sessions de travail.