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Pour aller plus loin, voici des liens vers des sites externes que vous pouvez consulter :
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Les trois instruments IASI volent sur les satellites de la série Metop : Metop-A (2006-2021), Metop-B (2012) et Metop-C (2018). La charge utile météorologique comprend, en plus de IASI, les instruments suivants :
Le cycle de fonctionnement opérationnel de IASI est synchronisé avec les autres instruments météorologiques de la charge utile pour faciliter une utilisation en synergie des données de tous les instruments, ce qui est essentiel pour atteindre les objectifs météorologiques de la mission.
L'instrument est conçu pour acquérir en continu des spectres de l’atmosphère et des images avec un débit de données de 1,5 Mbits/s. Son travail nominal n’est interrompu que lors des opérations de maintien de ses performances (modifications des paramètres du traitement des données, décontamination du radiateur et de l'optique...).
IASI est un spectromètre : il enregistre le rayonnement infrarouge émis par la Terre en analysant les modifications générées par les différents composés présents dans l’atmosphère.
Les caractéristiques principales sont définies de manière à répondre aux exigences de la mission et à se conformer aux capacités du satellite. En particulier, la résolution spectrale et la résolution radiométrique permettent la restitution des profils de température et d'humidité avec une résolution verticale de 1 kilomètre et respectivement une précision de 1 degré Celsius et 10%.
Le champ de vue est compatible avec les autres instruments météorologiques de la charge utile de Metop. Un mécanisme de scan permet de réaliser un balayage perpendiculairement à la trace du satellite.
La qualité et la précision des prévisions météorologiques sont une préoccupation de l’humanité depuis des siècles. Au-delà de la simple question du temps qu’il va faire, cette information revêt un rôle crucial pour le fonctionnement de nombreux secteurs économiques et activités humaines. Or, en quelques décennies, le développement des satellites a permis de grands progrès dans ce domaine.
Depuis les années 70, l’Europe disposait des satellites géostationnaires Meteosat et des données des satellites en orbite basse de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l’Agence américaine d’observation de l’atmosphère et de l’océan. En 1998, l’organisme européen de météorologie Eumetsat a mis en place avec l’Agence spatiale européenne, l’ESA, un nouveau programme de satellites opérationnels complémentaire des satellites de la NOAA, Metop.
Celui-ci est constitué de trois satellites à orbite polaire, lancés successivement en 2006 (Metop-A), 2012 (Metop-B) et 2018 (Metop-C). La constellation embarque notamment un instrument français développé conjointement par le CNES et Eumetsat. Baptisé IASI (interféromètre atmosphérique de sondage dans l’infrarouge), il fait faire un saut qualitatif significatif aux outils de prévision météorologique. Loin de se limiter à ce seul objectif, IASI représente une avancée majeure pour l’étude du changement climatique et pour le suivi atmosphérique.
Améliorer les prévisions météorologiques
Contribuer à l’étude du changement climatique
Etudier la composition de l’atmosphère
L'instrument IASI mesure deux fois par jour le spectre du rayonnement infrarouge émis par la terre, à partir d’une orbite héliosynchrone de faible altitude (800 km) et avec une trace au sol de 2 000 kilomètres de large. Il le fait avec une précision beaucoup plus fine (résolution spectrale et résolution spatiale) que les instruments utilisés auparavant.
L’analyse des spectres enregistrés donne des informations sur les températures dans la basse atmosphère, à la surface des mers et sur les terres émergées, sur l’humidité, sur le couvert nuageux partiel, et sur la température et la pression au sommet des nuages. Elle permet aussi de détecter des éléments chimiques à faible concentration qui ont une incidence notable sur l'effet de serre atmosphérique : ozone, monoxyde de carbone, oxyde d’azote, méthane.
En outre, IASI a la capacité de mesurer la concentration verticale globale des principaux gaz à effet de serre. Il fournit des données scientifiques importantes pour mieux comprendre les processus du climat et mieux les représenter dans les modèles planétaires.
Ces mesures bénéficient à trois grands domaines d’activité : en prévision météorologique, pour les études de composition de l’atmosphère et pour le suivi du climat.
IASI permet de restituer l’état initial de l’atmosphère (profils de température et d'humidité) utilisé en météorologie, avec une précision qui améliore fortement la qualité des prévisions. Les objectifs de performance sont de 1 °C pour la température et de 10% pour l’humidité, avec une précision verticale de 1 km.
Les données sont utilisées dans la majorité des centres de prévision météorologique du monde, tant dans les modèles globaux que dans les modèles de fine échelle. L'assimilation des données IASI fait toujours l’objet de recherches, notamment pour mieux prendre en compte les observations nuageuses, les canaux vapeur d’eau et les profils mesurés au-dessus des surfaces continentales.
IASI contribue également à la connaissance de la composition atmosphérique en temps réel et avec une grande précision. Les très bonnes performances radiométriques de IASI permettent de mesurer la présence d’une vingtaine de gaz, dont l’ozone et le monoxyde de carbone, avec des applications concrètes comme la prévision de la qualité de l’air. Les données IASI ont montré qu’il était possible de cartographier des composants que l’on pensait indétectables depuis l'espace comme l’ammoniac, un gaz caractéristique de l’élevage et des activités agricoles. L’observation de certains gaz permet ainsi de détecter des événements terrestres comme les feux (monoxyde de carbone) ou les éruptions volcaniques (dioxyde de soufre) et de suivre le déplacement de ces gaz dans l’atmosphère.
Les performances de IASI et sa longue durée d’exploitation (plus de 25 ans anticipés) permettent de constituer des séries temporelles de plusieurs variables climatiques essentielles, parmi lesquelles on peut notamment citer :
IASI suit ces différentes variables de jour comme de nuit, sur terre et sur mer, ce qui permet d’affiner et valider les modèles climatiques et d’évaluer les mesures mises en place.
L’instrument IASI a été développé par le CNES en coopération avec EUMETSAT. L’interféromètre, réalisé en trois exemplaires par Thales Alenia Space, a été conçu pour voler sur les satellites de la série Metop, programme européen de satellites de météorologie opérationnel initié à la suite d’un accord de collaboration entre l’agence américaine NOAA et Eumetsat en 1998, dont la réalisation a été confiée à Airbus Defence & Space.
Les trois instruments, identiques, ont été intégrés successivement sur les satellites Metop-A, lancé en 2006 par un lanceur Soyouz, Metop-B, lancé en 2012 et Metop-C, lancé en 2018. Metop-A, conçu pour une durée de vie nominale de 5 ans, a été désorbité en 2021 au terme de 15 ans d’activité. Les deux autres instruments IASI continuent de fournir chaque jour des données météorologiques et climatiques à des utilisateurs partout dans le monde.
Durant la prochaine décennie, une nouvelle génération doit prendre la relève afin d’améliorer encore les performances de cette mission. IASI-NG (Nouvelle Génération) sera lancé à bord des satellites météorologiques Metop-SG courant 2025.
Outre la maîtrise d’ouvrage de l’instrument IASI, le CNES a développé le logiciel opérationnel de traitement de données scientifiques jusqu’au niveau 1. Le CNES opère également depuis de Centre spatial de Toulouse le centre d’expertise IASI. Ce centre a en charge la surveillance des performances de l’ensemble du système IASI, le suivi et, quand cela est nécessaire, la mise à jour des paramètres de traitement des données et la résolution des problèmes dans les cas d’anomalies de performances du système.
Le système IASI est intégré au Eumetsat Polar System (EPS), le programme satellitaire opérationnel mis en œuvre par Eumetsat. La composante sol d’EPS intègre les procédures de commande et contrôle de IASI, qui permettent d’envoyer des télécommandes à l’instrument et de suivre les télémesures de surveillance de l’instrument, ainsi que le logiciel opérationnel. Eumetsat a en charge le traitement des données, la réalisation des produits et leur distribution aux utilisateurs.
Pour aller plus loin, voici des documents pédagogiques et techniques que vous pouvez télécharger :
Instruments, version détaillée (PDF)
Pour aller plus loin, voici des liens vers des sites externes que vous pouvez consulter :
Sentinel-2 repose sur l’usage de deux satellites opérationnels, en orbite polaire héliosynchrone à 786 km d’altitude. Afin d’assurer la continuité de la mission, les satellites opérationnels sont remplacés en fin de vie, ce qui peut entraîner des phases d’acquisition à 3 satellites simultanément.
Construits par Airbus Defense and Space, qui fait appel sur ce projet à environ 60 entreprises, les satellites embarquent chacun un même instrument scientifique nommé MSI (Multi Spectral Instrument), détecteur optique sensible à 13 bandes spectrales.
D’une masse d’environ 1,2 tonne, les satellites ont décollé depuis le site de Kourou sur une fusée européenne Vega. Les Sentinel-2 resteront actifs durant 7 années au minimum, emportant suffisamment de carburant pour 12 ans d’opération et se désorbiter en fin de mission. Après Sentinel-2, l’ESA assurera la continuité de la mission avec Sentinel-2 NG, en cours de préparation.
L’orientation et la position spatiale du satellite sont particulièrement importantes puisque l’objectif est de fournir des images à haute résolution. Les données des capteurs d’étoiles sont fusionnées avec une centrale inertielle et un récepteur GNSS au sein d’une unité AOCS (Attitude and Orbit Control Subsystem).
Les satellites Sentinel-2 doivent répondre au défi de la transmission de données : à chaque orbite MSI est capable d’enregistrer plus d’un To d’images multi-spectrales qu’il faut retransmettre aux centres européens. Un transmetteur en bande X peut communiquer avec les stations Copernicus mais les satellites sont aussi équipés pour une transmission laser optique via le système de relais de données européen EDRS (European Data Relay Service).
Les satellites Sentinel-2 embarquent chacun un seul instrument scientifique, nommé MSI (MultiSpectral Instrument), d’une masse de 290 kg et conçu par Airbus Defense and Space en France.
MSI est un ensemble de capteurs optiques passifs : la collecte des données repose sur la réflexion de la lumière solaire sur la surface et l’atmosphère terrestre. Les images capturées ont une largeur (une fauchée) de 290 km sur le sol terrestre et le satellite réalise des périodes d’observation de 17 minutes en moyenne (32 minutes maximum, jusqu’à saturation de la mémoire interne de traitement), créant des « bandes » d’images exploitables.
Le fonctionnement reprend celui d’un appareil photographique, avec quelques spécificités liées à la mission Sentinel-2 :
Pour protéger les capteurs d’une possible illumination par le Soleil, MSI est équipé d’un obturateur mécanique qui est aussi utilisé pour des phases d’étalonnage.
Comme il n’y a qu’une prise de lumière, la fauchée est identique pour chaque capteur, mais la résolution spatiale varie selon la longueur d’onde concernée.
Pour en savoir plus sur les caractéristiques techniques des instruments, consultez le PDF « Instruments, version détaillée » téléchargeable depuis la page Ressources.
Sentinel-2 est la composante optique multi-spectrale du programme européen Copernicus. Ses deux satellites opérationnels en orbite depuis mars 2017 (Sentinel-2 B) et septembre 2024 (Sentinel-2 C) ont pour mission d’acquérir en continu des images multi-spectrales à haute résolution (13 bandes spectrales entre 10 et 60 mètres de résolution spatiales) des surfaces terrestres émergées et avec une courte périodicité (autour de 5 jours) entre deux observations.
La continuité des observations peut être renforcée en exploitant les images multi-spectrales fournies par d’autres satellites tels que SPOT et Landsat.
Sentinel-2 A, lancé en juin 2015 et remplacé depuis janvier 2025 par Sentinel-2 C, reste fonctionnel. Il va continuer à être exploité pendant quelques temps encore, offrant une fréquence d’observation encore plus grande, notamment sur l’Europe.
Suivre la santé des plantes et phénologie
Suivre le changement des sols
Suivre les ressources hydriques
Cartographier des risques
Sentinel-2 offre au sein de Copernicus des données brutes qui, après traitements, permettent le suivi de nombreuses thématiques telles que l’occupation des sols, l’urbanisation, l’évolution des forêts, des zones humides et de la végétation, des glaciers et des littoraux. Les quatre missions principales d’observation sont regroupées sous les thèmes suivants :
La mission Sentinel-2 collecte de façon systématique les données terrestres continentales au-delà de 56° Sud (latitude du Cap Horn) jusqu’à 83° Nord (Nord du Groënland). Cela inclut :
Sentinel-2 B et C sont sur une orbite circulaire héliosynchrone à 786 km d’altitude en moyenne, inclinée à 98,62°. Cela signifie qu’un point du globe est observé tous les 5 jours avec les mêmes conditions d’éclairement et de visée. Les variations du paysage constatées sont ainsi plus facilement attribuables aux facteurs saisonniers ou naturels qu’à des changements des conditions de mesure. Les satellites survolent les mêmes zones du globe avec une illumination systématiquement identique, correspondant à 10h30 du matin au-dessus des zones survolées. Cela évite au maximum les ombres au sol, tout en minimisant la couverture nuageuse. De plus, les passages de Sentinel-2 B et C sont prévus pour être compatibles avec les images des programmes SPOT-5 et Landsat : les images peuvent être fusionnées pour améliorer la fréquence temporelle d’observation.
Sentinel-2 est une composante importante du programme européen Copernicus. La Commission Européenne fixe ses objectifs et assure la responsabilité financière de Copernicus, tandis que l’ESA est chargée de sa mise en application en collaboration avec les instances européennes et les agences nationales. L’organisation européenne pour les satellites météorologiques (EUMETSAT) et le centre européen de prévision météorologique (ECMWF) sont aussi partie intégrante de Copernicus.
L’ESA est responsable des opérations du segment sol des missions Sentinel-1, 2 et 3 et du satellite Sentinel-5p, qui collectent chaque jour des milliers d’images. Ces données sont disponibles de façon ouverte et gratuite aux utilisateurs, avec un objectif ambitieux : mieux comprendre notre planète et améliorer la qualité de vie des citoyens européens.
Le CNES dispose d’une expertise reconnue des satellites optiques pour l’observation terrestre grâce au programme SPOT. L’agence a livré son savoir-faire pour les logiciels de traitement des images brutes de Sentinel-2, et pour l’étalonnage des instruments en vol, notamment au cours de la phase de préparation en orbite avant la mise en service définitive. Le CNES assure également un suivi continu de la qualité radiométrique et géométrique des images produites. Le CNES s’est engagé pour la diffusion des données de Copernicus au grand public et organise des campagnes de validation pour que de futures applications puissent exploiter efficacement les données de Sentinel-2.
Les images « brutes » (aussi appelées niveau 1A) de Sentinel-2 ne sont pas accessibles pour le grand public. Les données transférées sur les serveurs au sol doivent d’abord être traitées, géolocalisées et étalonnées (les traitements sont décrits dans les Algorithm Theoretical Basis Document). Les images sont ensuite découpées en « tuiles » (zones de 110 km par 110 km se recouvrant de 10 km) et mises à disposition sur une plateforme ESA dédiée : le Copernicus Data Space Ecosystem (CDSE).
Le CNES fournit aussi ces images tuilées sur sa plateforme GEODES au niveau 1C, corrigées géométriquement et en réflectance au sommet de l’atmosphère ; ou au niveau 2A, données de réflectance au sol corrigées de l’atmosphère. Le niveau 2A produit par le CNES est issu de la chaîne de traitement Sentinel-2 MAJA, développée par le CESBIO (Centre d’Etudes Spatiales de la Biosphère) et initiée avec l’agence spatiale allemande DLR en 2005. Les données de réflectance MAJA tirent parti des acquisitions prises au cours du temps pour améliorer les corrections et fournissent des masques précis d’eau, de nuages et d’ombres de nuages.
Pour aller plus loin, voici des liens vers des sites externes que vous pouvez consulter :
Vega-C est lancé depuis le Centre Spatial Guyanais, sur le même site que le lanceur Vega.
Le complexe de lancement Vega existant a été modifié pour accueillir ce nouveau système de lancement. Le portique mobile dispose désormais d’un pont roulant plus puissant, de nouveaux renforts en porte-à-faux, de volets de plateforme, d’un nouveau secteur de mât et de palettes, tandis que des services fluides modifiés ont été installés sur le pas de tir.
Ces modifications rendent le pas de tir et le portique compatibles avec les deux véhicules, Vega et Vega-C et a permis de faire la transition entre ces deux lanceurs. Le dernier Vega a quitté le pas de tir guyanais le 5 septembre 2024. Il n’y aura maintenant plus que des lancements Vega-C.
La préparation du lancement se déroule sur le pont roulant, à l'intérieur d'un bâtiment mobile de 50m de haut et de plus de 1000 tonnes, qui abrite tout l'équipement de soutien pour assembler et vérifier la fusée de manière sûre et confortable pour le personnel et les équipements.
Les éléments du lanceur Vega-C arrivent par bateau au port de Pariacabo à Kourou. Ils sont ensuite acheminés par la route jusqu’au Centre Spatial Guyanais. Ils sont stockés puis transportés sur le pas de tir Vega, sous le portique mobile.
Une fois le premier étage (P120) positionné sous le portique mobile il est rejoint par le deuxième étage (Zefiro-40) puis le troisième étage (Zefiro-9). L’étage supérieur (AVUM+) est ensuite intégré au-dessus et rempli de carburant.
Les charges utiles de Vega-C partagent certaines des installations de préparation des charges utiles d'Ariane. Les bâtiments de préparation des charges utiles permettent le déballage des satellites et des équipements de contrôle, les travaux d'assemblage mécanique, les inspections électriques et mécaniques et la vérification des sous-systèmes de la charge utile.
Avant d’être mis sous coiffe dans son hall de préparation, le satellite est fixé sur une structure qui lui permettra d’être séparé de la fusée et placé sur sa bonne orbite.
Une fois la coiffe refermée autour de son ou ses passager(s), elle est prête pour son transfert jusqu'au pas de tir.
Dans la chronologie d’assemblage du lanceur, la coiffe est transférée en dernier sous le portique mobile. Elle y est ensuite hissée et assemblée au-dessus de l’étage supérieur.
La séquence de vol débute par l’allumage du moteur P120C. Après une combustion d'environ deux minutes, il se sépare du lanceur.
Avec l'allumage du 2e étage, le moteur Zefiro-40 prend le relais du P120C et continue à propulser le lanceur pendant deux autres minutes. Il s'en sépare ensuite, et c'est le troisième étage Zefiro-9 qui prend le relai et fournit la poussée au lanceur.
Une fois arrivé à une altitude de plus de 140 km, hors de l'atmosphère, les 2 demi-coiffes se séparent, laissant les satellites poursuivre leur voyage à découvert.
Après deux minutes et trente secondes de propulsion, le Zefiro-9 se détache lui aussi du lanceur.
Le moteur AVUM+ réallumable prend alors le relais pour propulser l’étage supérieur jusqu’aux orbites de libération des satellites. Sa durée de fonctionnement dépend de sa mission.
Après la séparation des satellites, le moteur est allumé une dernière fois pour désorbiter l'étage supérieur et éviter de laisser des débris en orbite.
Le centre de contrôle opérationnel de Vega-C, appelé Pandora, est situé à côté de la salle de contrôle Jupiter au Centre Spatial Guyanais.
Le centre opérationnel est comme le cockpit d'avion, permettant de surveiller le lanceur, tandis que Jupiter est comme le contrôle du trafic aéroportuaire qui surveille et contrôle tous les aspects d'un lancement.
Vega-C est un lanceur d’environ 35 m de haut. Au moment du décollage, il pèse 210 tonnes et peut lancer entre 2,5 et 3 tonnes de charge utile en orbite basse.
Grâce à une nouvelle gamme de supports, Vega-C peut accueillir plusieurs configurations de charges utiles, allant de CubeSats à un satellite unique.
Vega-C est une évolution du lanceur Vega. Comme pour son prédécesseur, ses principaux éléments sont :
Le premier étage P120C de Vega-C remplace le P80 du lanceur Vega, pour offrir une augmentation significative de la poussée au décollage. La structure monolithique en fibre de carbone du P120C pèse environ 8 000 kg et contient 143,6 tonnes de propergol solide. Pendant sa combustion (deux minutes), ce moteur fournit une poussée moyenne de 4 500 kN, soit l'équivalent de la puissance de 15 moteurs d'avions de ligne modernes.
Le P120C remplit une autre fonction : ces moteurs à combustible solide sont aussi utilisés comme propulseurs d'appoint pour le lanceur Ariane 6 (il existe 2 configuration pour Ariane 6,avec deux ou quatre P120C).
Le deuxième étage Zefiro-40 est un moteur-fusée de 7,6 m de haut. Il contient 36,2 t de propergol solide, fournissant une poussée moyenne de 1304 kN. Il est allumé à une altitude d’environ 100 km.
Le troisième étage, Zefiro-9, est le même que celui utilisé sur Vega. D'une hauteur totale de 3,17 m et d'un diamètre de 1,92 m, il contient 10,5 tonnes de propergol et fournit une poussée maximale de 320 kN dans le vide.
Le Z9-A possède le rapport masse de propergol/masse inerte le plus élevé de tous les moteurs-fusées à propergol solide de transport spatial jamais mis à feu.
L’étage supérieur AVUM+ (Attitude Vernier Upper Module), assure le contrôle d'attitude et le positionnement orbital précis et est conçu pour des séjours prolongés dans l'espace. AVUM+ contient 740 kg de propergol liquide et fournit une poussée moyenne de 2,42 kN.
La capacité de rallumage de l'AVUM+ permet à Vega-C d'atteindre une grande gamme d'orbites et peut livrer plusieurs charges utiles au cours d'une seule mission. Après séparation de toutes les charges utiles, une dernière poussée peut désorbiter l'étage supérieur afin de minimiser les débris laissés en orbite.
L’étage supérieur est surmonté d’une coiffe qui contient les satellites et les protège des contraintes aérodynamiques, thermiques et acoustiques pendant la traversée de l'atmosphère. La coiffe du lanceur Vega-C est plus large que son homologue sur Vega. Elle passe ainsi de 2,6 m à 3,3 m de diamètre et permet un emport de charge(s) utile(s) plus important.
Il existe différents adaptateurs de lancement pour Vega-C. Ces adaptateurs, qui assurent la connexion entre les charges utiles et le lanceur lui-même, rendent Vega-C très adaptable pour le lancement de nombreux types de satellites sur différentes orbites.
Missions de covoiturage pour petits satellites. Le distributeur « SSMS » (Small Spacecraft Mission Service) permet des lancements en covoiturage. Le SSMS peut être configuré pour accueillir des dizaines de petits CubeSats, plusieurs mini-satellites de 400 kg, et même des configurations plus exotiques comme un grand satellite principal avec des compagnons plus petits.
L’adaptateur de charge utile « Vespa-C », utilisé pour les lancements doubles d'une masse supérieure à 400 kg, profite du plus grand volume disponible dans le carénage Vega-C.
Configuration "Un seul grand passager" : l'adaptateur de lancement « Vampire » est utilisé pour les charges utiles uniques de grande taille.
Vega-C permettra également le lancement de la mini navette Spacerider, actuellement en cours de développement par l'Agence Spatiale Européenne.
Entre 2012 et 2024, le lanceur Vega a fait partie du paysage spatial européen, aux côtés du lanceur moyen russe Soyouz et du lanceur lourd Ariane 5. Ces trois lanceurs permettent alors de couvrir toute la gamme des besoins d’emport, depuis les petits satellites (et l’orbite basse) jusqu’aux gros satellites en orbite géostationnaire.
En 2022, le CNES annonce officiellement le départ du personnel et des installations russes présents sur la base de Kourou, consécutivement à la suspension des lancements décidée par Moscou suite aux sanctions de l'Union européenne à l'encontre de la Russie après l'invasion de l'Ukraine.
Consécutivement à ce retrait du lanceur moyen Soyouz, arrivent sur les pas de tir de Kourou les nouveaux lanceur Ariane 6 et Vega-C, tous deux des évolutions des versions précédentes (Ariane 5 et Vega).
L’augmentation de puissance du Vega-C, la grande adaptabilité du lanceur Ariane 6 (déclinable en lanceur moyen avec 2 boosters ou en lanceur lourd avec 4 boosters) et le fait que le nouvel étage propulsif à ergols solides P120C est produit en série, à la fois comme 1er étage du Vega-C mais aussi comme booster sur Ariane 6, permettent à nouveau à l’Europe de pouvoir répondre à tous les besoins, tous les profils de lancements, charges utiles et orbites opérationnelles, et ce en toute autonomie.
Le maître d’œuvre de Vega-C est l’industriel italien Avio (à l’origine en consortium avec l’agence spatiale italienne ASI). En novembre 2023, au sommet sur l’Europe Spatiale à Séville, est acté qu'Arianespace arrête la commercialisation du lanceur Vega-C au profit d’Avio qui devient ainsi, d’ici fin 2025, le maître d'œuvre industriel mais aussi l'opérateur de lancement, qui se charge de la commercialisation du lanceur.
Augmentation de performance de 50% par rapport au précédent lanceur Vega
Mise en commun du 1er étage de Vega-C avec le lanceur Ariane 6 (qui s’en sert comme boosters)
Réduction des coûts
Vega-C est une version évoluée à capacité accrue de la famille du lanceur Vega. Cette version représente une augmentation notable des capacités par rapport à son prédécesseur. Avec ces nouvelles capacités, Vega-C augmente les performances de Vega de 1,5 tonne à environ 2,3 tonnes sur orbite polaire. La coiffe, plus grande, permet d’emporter de plus grandes charges utiles mais surtout différents systèmes de déploiement de satellites (voir page « Lanceur et charge utile »).
Outre l’emport de satellites, Vega-C devrait être le lanceur plaçant en orbite le futur laboratoire robotisé européen Space-Rider, qui devrait mener diverses expériences pendant plusieurs mois dans l’espace avant de retourner sur Terre à la manière d’une navette spatiale autonome et réutilisable.
Suite au vol inaugural du lanceur Vega-C le 13 juillet 2022, qui place en orbite le satellite scientifique italien LARES 2 ainsi que 6 cubesats, un deuxième vol est programmé 6 mois plus tard, le 21 décembre 2022. Malheureusement ce vol, qui devait mettre en orbite les 2 satellites Pleiades Neo 5 et 6, se solde par un échec.
Après le fonctionnement nominal du premier étage P120C et l’allumage nominal du deuxième étage, une baisse progressive de la pression est observée 151 secondes après le décollage, conduisant à la perte de la mission.
La cause de l’échec est finalement attribuée à une détérioration graduelle de la tuyère du moteur Zefiro 40.
Après modification du moteur et plusieurs essais de qualification au sol, Vega-C fait son retour en vol le 5 décembre 2024, plaçant son passager, le satellite Sentinel-1C du programme européen Copernicus, en orbite héliosynchrone à ~700 km d’altitude.
L'Agence Spatiale Européenne est propriétaire du programme Vega-C et travaille avec Avio comme maître d'œuvre, autorité de conception et très prochainement opérateur de lancement responsable de l'exploitation commerciale du système.
Le moteur à propergol solide P120C utilisé par Ariane 6 et Vega-C est développé par Europropulsion, détenue à parité par Arianegroup (France/Allemagne) et Avio (Italie).
Le CNES gère les installations de lancement de Vega-C au port spatial de l'Europe à Kourou.
Les États participants au programme Vega-C sont l’Autriche, la Belgique, la République tchèque, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, la Roumanie, l’Espagne, la Suède et la Suisse.
Une nouvelle version Vega-E est déjà en développement. Équipée d’un nouveau dernier étage cryotechnique à la place de l’AVUM, cette version aura de meilleures performances que Vega-C et utilisera de nouveaux ergols.