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Pour aller plus loin, voici des liens vers des sites externes que vous pouvez consulter :
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Affaiblissement du champ magnétique : l’Anomalie de l’Atlantique Sud
Déplacement du pôle magnétique
Découverte d’ondes magnétiques dans le noyau externe
Modèle Magnétique Mondial amélioré
La mission SWARM est une initiative de l'Agence spatiale européenne (ESA), avec la participation du CNES, du CEA-Leti et du CNRS. Elle consiste en une constellation de trois satellites placés en orbite quasi-polaire à environ 490 km d'altitude. Ces satellites sont équipés d'instruments de haute précision, dont des magnétomètres absolus scalaires (ASM) développés par le CEA-Leti et fournis par le CNES.
Les données recueillies par la mission SWARM de l'ESA ont confirmé une tendance à l'affaiblissement du champ magnétique terrestre, notamment dans l'hémisphère occidental. Une vaste région d'intensité magnétique réduite, connue sous le nom d'Anomalie de l'Atlantique Sud, s'est développée entre l'Afrique et l'Amérique du Sud. De 1970 à 2020, l'intensité minimale du champ dans cette zone est passée d'environ 24 000 nanoteslas à 22 000, et la zone de l'anomalie s'est déplacée vers l'ouest à un rythme d'environ 20 km par an. Au cours des cinq dernières années, un deuxième centre d'intensité minimale a émergé au sud-ouest de l'Afrique, suggérant que l'anomalie pourrait se diviser en deux cellules distinctes.
Pour en savoir plus :
Les mesures ont également révélé que le pôle magnétique nord se déplace vers la Sibérie, un phénomène qui a des implications pour la navigation et la compréhension des dynamiques internes de la Terre. La position du pôle Nord magnétique de la Terre a changé d'environ 965 km depuis sa première mesure en 1831, avec une accélération récente de 16 à 54 km par an. Bien que ce déplacement progressif ne soit pas une grande préoccupation, son accélération pourrait indiquer le début d'une inversion de champ. Cependant, prédire avec précision la prochaine inversion reste un défi, surtout avec moins de 200 ans de données.
Pour en savoir plus :
Les satellites SWARM ont permis la découverte d'un nouveau type d'onde magnétique qui balaie la partie la plus externe du noyau externe de la Terre tous les sept ans. Ces ondes, appelées ondes magnéto-Coriolis, se propagent vers l'ouest à une vitesse pouvant atteindre 1 500 kilomètres par an. Elles sont alignées le long de l'axe de rotation de la Terre et sont les plus fortes près de la région équatoriale du noyau. Cette découverte ouvre une nouvelle fenêtre sur les processus dynamiques internes de la Terre.
Tout comme la température et le niveau de la mer sont des variables climatiques essentielles, on peut décrire le champ magnétique terrestre comme une variable planétaire essentielle. Il est lié à de nombreux processus physiques dans le système terrestre, et son suivi est essentiel pour comprendre l'état de la planète dans son ensemble.
Les champs magnétiques traversent et entourent l'ensemble de la Terre, influençant et étant influencés par de nombreux facteurs différents. Le mouvement des fluides dans le noyau de la Terre génère l'essentiel du champ (dans un processus que nous appelons le géodynamo), qui s'étend dans l'espace et oppose le flux du vent solaire (plasma projeté depuis la surface du Soleil).
La région de l'espace dominée par le champ magnétique de la Terre est appelée la magnétosphère, où des processus complexes médiatisent le transfert d'énergie entre le vent solaire et le système terrestre, régulant, entre autres, l'apparition de l'aurore.
Mais cela ne s'arrête pas là. Les courants électriques dans la magnétosphère et l'ionosphère induisent des courants secondaires dans le sol, qui génèrent eux-mêmes des champs magnétiques dépendant de la géologie locale. Certaines des méthodes que nous utilisons pour évaluer la géologie locale consistent à cartographier les champs magnétiques.
Au-delà de la compréhension plus complète du fonctionnement de notre planète, ces données sont utilisées à des fins très pragmatiques, allant de la navigation de précision à l'atténuation des phénomènes météorologiques spatiaux.
Pour en savoir plus :
Les données collectées par SWARM ont permis d'améliorer le Modèle Magnétique Mondial (WMM), modèle mathématique décrivant le champ magnétique terrestre à l’échelle globale, utilisé pour la navigation, la géolocalisation et la surveillance des infrastructures. Grâce à la couverture globale et à la séparation des champs internes et externes, le WMM offre désormais une meilleure précision, essentielle pour les applications sensibles aux variations du champ magnétique. Les données Swarm permettent de corriger régulièrement le WMM, qui est mis à jour tous les 5 ans (et parfois plus fréquemment si le pôle magnétique se déplace rapidement).
Pour en savoir plus :
Les données collectées par SWARM ont des applications variées, notamment :
La mission SWARM continue de fournir des données essentielles pour la compréhension du champ magnétique terrestre et de ses variations.
Chacun des 3 satellites de la constellation de la mission SWARM emporte 3 instruments dédiés à l’observation du champ magnétique.
Les 3 instruments sont :
La précision scalaire absolue de l'ASM est en effet meilleure que 65 pT, ce qui représente un millionième de la grandeur à mesurer. Ces instruments ASM fournissent les données d'intensité de champ de référence de la mission, et servent à calibrer les données vectorielles du champ fournies par l'association des instruments VFM couplés aux caméras stellaires STR. En raison de son rôle crucial pour la mission, l'ASM est entièrement redondé sur SWARM (redondance froide).
Conçu par le CEA-Leti à Grenoble et fourni par le CNES, qui a par ailleurs contribué à la spatialisation de cet instrument, ce magnétomètre scalaire de nouvelle génération améliore les performances et supprime les limitations des sondes à résonnance magnétique nucléaire (RMN) à précession de protons utilisées pour les missions Ørsted et CHAMP (sondes des magnétomètres scalaires Overhauser du CEA-Leti, développés en collaboration avec le CNES pour Ørsted).
Le principe de fonctionnement du magnétomètre scalaire (ASM) est basé sur la spectroscopie atomique de l'Hélium 4.
Il exploite l'effet Zeeman, le signal étant amplifié par une technique de pompage optique des atomes d'Hélium 4. Cette technologie innovante lui confère une sensibilité et des performances inégalées, identiques en tout point de l'orbite.
Ces mesures sont absolues, c'est-à-dire sans dérive ni biais, en raison du principe de la mesure, ce qui permet d'utiliser ce magnétomètre en tant que référence magnétique pour la mission SWARM. Véritable condensé de technologies, le défi majeur résidait dans la qualification pour l'utilisation spatiale de ses composants, dont notamment une source laser à fibre et un moteur piézoélectrique a-magnétique. Ces technologies ont été embarquées pour la première fois sur SWARM.
Le choix et la qualification de matériaux a-magnétiques a également été un challenge, le PEEK pur (un polymère non chargé) a ainsi été sélectionné. C'est la première fois que ce matériau était utilisé dans une application spatiale pour réaliser entièrement une structure mécanique complexe, incluant des capteurs composés de nombreuses pièces dont une partie mobile et des vis contribuant à la tenue mécanique.
L'ASM fournit en routine un jeu de mesures par seconde. Cependant, il est aussi capable de fournir des mesures scalaires à une fréquence de 250 Hz. Cette faculté a été exploitée en début de vie pour analyser le contenu spectral du champ magnétique au-delà de 1 Hz, jusqu’alors mal connu.
Grâce à un concept innovant, cet instrument permet également de réaliser des mesures vectorielles absolues, autrement dit de mesurer de manière absolue les composantes du champ magnétique selon trois directions perpendiculaires. Ceci en fait le premier instrument capable de réaliser des mesures scalaires et vectorielles simultanément au même point, avec une excellente stabilité. SWARM offre ainsi une opportunité unique de valider ce concept dans l'environnement spatial.
Les données vectorielles expérimentales de l'ASM peuvent être comparés pour validation avec celles, nominales, du VFM. Les résultats permettent aussi de vérifier la qualité des données nominales de la mission, et ouvrent des perspectives particulièrement intéressantes pour les futures missions de magnétométrie spatiale. Celles-ci pouvant alors s'affranchir de la nécessité d'embarquer à la fois un magnétomètre scalaire absolu et un magnétomètre vectoriel relatif.
Un des modèles d'ingénierie de l'ASM a été adapté pour réaliser un prototype de magnétomètre automatique destiné aux observatoires terrestres. Le mode vectoriel a été optimisé pour obtenir des performances comparables à celles des magnétomètres à saturation de flux actuellement utilisés dans ces installations.
Ce prototype a l'avantage d'offrir une stabilité qui évite de le calibrer pendant un an, alors que les équipements actuels des observatoires nécessitent une calibration plusieurs fois par semaine.
Ce prototype, développé en collaboration avec le CEA-Leti, le CNES et l'IPGP a été testé à l'observatoire magnétique de l'IPGP à Chambon-La-Forêt, dans le Loiret. La validation de cet instrument est une opportunité pour envisager d'installer des observatoires terrestres dans des zones lointaines difficiles d'accès, permettant de compléter les mesures de la constellation SWARM.
La mission SWARM est constituée d'une constellation de 3 satellites semblables destinés à étudier le champ magnétique terrestre.
Pour optimiser l'utilisation des 3 satellites et obtenir les résultats voulus avec la mission SWARM la constellation de satellites est répartie comme telle :
Les 3 satellites suivent des orbites non héliosynchrones, quasi polaires, quasi-circulaires avec les paramètres suivants :
Sur chacun des satellites de la mission SWARM, le champ magnétique est mesuré par la combinaison de trois instruments : un magnétomètre vectoriel relatif (VFM, pour Vector Field Magnetometer), qui mesure les composantes du champ magnétique selon trois directions perpendiculaires ; une caméra stellaire (STR), qui restitue l'attitude de ce champ dans l'espace ; et un magnétomètre absolu (ASM pour Absolute Scalar Magnetometer) qui mesure l'intensité du champ de manière absolue avec une extrême précision.
Chacun des satellites de la constellation SWARM est équipé d'un dispositif d'instruments comparable à une boussole en trois dimensions, capable de fournir des mesures précises à la fois de l'intensité et de la direction du champ magnétique. En outre, un accéléromètre et un instrument de mesure du champ électrique fournissent des informations supplémentaires sur l'état de l'environnement ionosphérique dans lesquels ils évoluent.
Au début de leur vie en orbite, les trois satellites se trouvent relativement près les uns des autres. Deux d'entre eux volent en tandem à la même altitude (environ 460 km initialement) selon une inclinaison de 87,35° ; cette altitude décroît naturellement jusqu'à 300 km environ en fin de mission.
Le troisième satellite est positionné à une altitude plus élevée (530 km au début de la mission), avec une inclinaison légèrement différente (87,95°).
Les orbites des satellites dérivent et, de fait, le satellite le plus haut croise la trajectoire des deux autres, selon un angle de 90°, au cours de la troisième année d'exploitation. Ainsi, des données sont acquises simultanément à des altitudes et heures locales différentes, ce qui aide à discerner les effets des différentes sources du champ magnétique.
Les trois satellites SWARM ont une forme trapézoïdale, inhabituelle pour des satellites, avec un long mât déployé dès leur mise en orbite. Ce design original répond à plusieurs défis : réduire la traînée aérodynamique sur ces orbites basses, rendre la charge utile la plus compacte possible pour pouvoir embarquer les trois satellites dans la coiffe du lanceur Rockot, mais aussi répondre aux exigences de propreté magnétique inhérentes à la mission.
Développé pour le compte de l'ESA par un consortium industriel conduit par EADS-Astrium GmbH, chaque satellite mesure environ 9 mètres de long, mât compris, et affiche une surface frontale d'environ 1 m², ceci afin de réduire la traînée aérodynamique et la quantité de propergol gaz nécessaire à son maintien à poste.
Le mât est pointé dans le sens opposé au vol. En effet, l'instrument de mesure du champ électrique (EFI), placé sur la face avant du corps du satellite, doit pouvoir sonder le plasma ionosphérique sans être gêné par le sillage du satellite.
Lorsque le mât est déployé, le satellite n'a plus aucun élément mobile. En particulier, les panneaux solaires sont fixes, ceci afin de ne pas perturber les mesures effectuées par l'accéléromètre installé au centre du satellite.
Enfin, chacun des magnétomètres scalaires absolus (ASM) a été installé en bout de mât, afin d'être éloigné au maximum des perturbations magnétiques générées par les équipements du corps du satellite. Le banc optique qui supporte le magnétomètre à saturation de flux (VFM), ainsi que les trois senseurs stellaires sont quant à eux montés sur la partie médiane du mât.
L'étude détaillée du champ magnétique terrestre reste l'une des clés privilégiées pour étudier le système Terre dans son ensemble et permet également de faire évoluer des applications plus larges, comme la technologie spatiale, les systèmes de navigation et de guidage, ou l'exploitation des ressources.
Être capable de prédire son évolution à l'échelle de la durée des systèmes exposés aux forts orages magnétiques (comme les lignes de haute tension) ou aux rayonnements (comme les satellites) est aussi un enjeu, d'autant que l'anomalie de l'Atlantique Sud continue de s'étendre et de se creuser.
Discerner et comprendre les différentes sources du champ magnétique terrestre
Étudier la dynamique du noyau de la Terre
Cartographier la lithosphère et le manteau de la Terre
Comprendre la façon dont fonctionnent les courants couplés entre l'ionosphère et la magnétosphère
La mission SWARM a pour objectif de procéder à l'étude la plus complète jamais entreprise du champ magnétique et de l'environnement ionosphérique terrestres. Cette constellation de trois satellites mesure l'intensité, la direction et les variations du champ magnétique terrestre, et de manière complémentaire, le champ électrique, la densité et les vents thermosphériques.
Les principaux objectifs sont de mieux caractériser et comprendre :
SWARM est la première mission de ce type constituée de plusieurs satellites. Elle prend la relève du satellite allemand CHAMP (2000-2010), qui embarquait une instrumentation comparable, et du satellite danois Ørsted, lancé en 1999, dont le magnétomètre scalaire continue de fournir des données.
Ces données, de même que celles des observatoires magnétiques terrestres qui enregistrent les variations du champ à travers le monde, permettent d’encore mieux tirer parti de la mission SWARM, notamment pour ce qui concerne l'évolution à long terme du champ principal.
Pour bien étudier le champ magnétique terrestre, il est crucial d'adopter une stratégie d'observation, qui permette d'identifier les contributions de ses différentes sources. La constellation de trois satellites constituant la mission SWARM a été optimisée dans ce but. Il est ainsi possible d'étudier le signal provenant du noyau, du manteau, de la lithosphère, de l'ionosphère et de la magnétosphère, et des courants océaniques.
En étudiant le champ principal, il est possible de "voir" la dynamique du noyau et la façon dont la géodynamique fonctionne, afin de progresser dans notre capacité à prédire l'évolution du champ principal (et donc celle de la fameuse anomalie de l'Atlantique Sud), sur peut-être quelques dizaines d'années.
À partir des données de SWARM, il est également possible de progresser dans la construction de modèles en trois dimensions de la conductivité électrique du manteau terrestre. Ces modèles sont importants pour mieux connaître la nature et l'état thermodynamique des roches constituant le manteau, en complément des informations fournies par l'étude des ondes sismiques et du champ de gravité de la Terre.
La lithosphère est l'enveloppe terrestre rigide de surface. Elle comprend la croûte terrestre et une partie du manteau supérieur. Jusqu'à une certaine profondeur, à partir de laquelle la température atteinte fait disparaître toute aimantation, les roches qui la composent sont souvent aimantées. La distribution et l'intensité de cette aimantation donnent des informations précieuses sur la géologie, l'activité tectonique et l'histoire du champ magnétique.
L'analyse de l'aimantation des fonds océaniques, par exemple, a donné des éléments clés pour comprendre l'histoire de ces fonds et déterminer la séquence des inversions du champ magnétique terrestre. En analysant le signal provenant de ces sources, SWARM permet de combler les lacunes, qui empêchaient d'avoir une cartographie complète, à toutes les échelles spatiales, de ce signal particulièrement riche en informations.
L'ionosphère est la partie supérieure de l'atmosphère en partie ionisée par le rayonnement ultra-violet solaire. Elle s'étend de 60 km à 800 km. De par sa nature même, l'ionosphère est donc un très bon conducteur électrique du côté jour, particulièrement en certains lieux comme le long de l'équateur magnétique. Se dilatant tous les matins et se contractant tous les soirs, elle se déplace dans le champ magnétique principal, provoquant l'apparition de courants électriques et d'un signal magnétique associé. Des courants nettement plus complexes et irréguliers, alimentés depuis la magnétosphère en suivant les lignes du champ magnétique principal, la parcourent également.
Tous ces courants produisent des signaux magnétiques, parfois très intenses, que les satellites SWARM peuvent détecter. Il en est de même des courants électriques associés à la circulation de particules chargées dans la magnétosphère, à bien plus grande distance (typiquement 3 à 5 rayons terrestres). Pour l'identification et l'analyse des signaux produits par ces courants, la constellation adoptée pour SWARM est également très adaptée.
La présence d'un accéléromètre et les mesures in situ des caractéristiques électriques du plasma ionosphérique, permettent en outre d'étudier l'impact de ces courants en termes, par exemple, d'apport d'énergie dans la thermosphère.
Comprendre la façon dont fonctionnent les courants couplés entre l'ionosphère et la magnétosphère, et l'influence de l'activité solaire sur ces courants, constitue un défi majeur pour mieux appréhender l'environnement proche de la Terre.
La mission SWARM a été placée sur orbite par un lanceur Rockot depuis le cosmodrome de Plessetsk au nord de la Russie le 22 novembre 2013 à 12h02 UTC (13h02 CET), avec une séparation simultanée des trois satellites.
Les 3 satellites ont été injectés simultanément, sur une orbite quasi-polaire, à une altitude de 490 km. Plusieurs manœuvres orbitales ont été ensuite réalisées afin de positionner les satellites sur leur orbite cible, à 460 km d'altitude pour le tandem SWARM-A et B et 530 km pour SWARM-C. Cette configuration opérationnelle a été atteinte 4 mois après le lancement.
L'ESOC (European Space Operations Centre), à Darmstadt en Allemagne, supervise la mission via la station principale de réception de Kiruna en Suède (des stations complémentaires seront également utilisées en début de vie). La phase délicate de lancement et de début de vie dure environ trois jours, au cours desquels les mâts sont déployés et les équipements critiques de la plate-forme sont activés. Puis, les différents instruments scientifiques sont activés successivement. La recette en vol, d'une durée de trois mois, a ensuite pour but de vérifier que tout fonctionne correctement, avec les performances attendues. L'ESRIN (European Space Research Institute), installé à Frascati en Italie, assure la gestion et la distribution des données scientifiques, le traitement et l'archivage étant effectués au Royaume-Uni.
En proposant pour la mission SWARM un instrument ayant des capacités uniques et des performances inégalées, le CNES a joué pleinement son rôle de vecteur d'innovation, à la fois vis-à-vis de l'ESA, afin de répondre aux exigences de fiabilité et de disponibilité posées par l'agence spatiale européenne, mais aussi vis-à-vis du CEA-Leti, en permettant au prototype de magnétomètre développé par le laboratoire de "gagner ses galons" pour le vol spatial.
La responsabilité du CNES a été de fournir à l'ESA les six magnétomètres absolus qui équipent chacun des trois satellites SWARM, ainsi que les algorithmes associés.
L'agence spatiale française a également apporté son support au maître d'œuvre du satellite, EADS-Astrium GmbH, pour l'intégration et les tests des magnétomètres sur les satellites. Enfin, le CNES est responsable de la validation des données de niveau 1b des magnétomètres absolus.
De son côté, l'ESA est responsable du développement, des tests, du lancement et de l'exploitation de la constellation SWARM. L'agence spatiale européenne, chargée de la diffusion des données SWARM, s'engage également à fournir au CNES un accès à toutes les données nécessaires pour valider les données des magnétomètres, notamment les mesures vectorielles du champ magnétique.
Le CNES a confié la réalisation des magnétomètres ASM au CEA-Leti, mais s'est largement impliqué pour aider le Leti tout au long du développement, afin notamment de garantir la maîtrise des procédés de fabrication, assurer la reproductibilité des performances sur les différents modèles de vol et vérifier l'aptitude des nombreuses technologies innovantes embarquées dans ces instruments à résister aux conditions spatiales sur la durée de la mission.
Certains composants du magnétomètre ont dû être entièrement qualifiés pour le vol spatial, car rien n'était disponible "sur étagère", du fait des besoins spécifiques de l'instrument. Principaux éléments concernés par cet effort de "spatialisation" : le laser à fibre inclus dans le boîtier électronique de commande de l'instrument, le moteur piézoélectrique chargé de commander la sonde de mesure, ainsi que divers matériaux (dont le PEEK), composants et procédés.
Par ailleurs, les experts du CNES sont intervenus à plusieurs reprises pour réaliser des analyses d'ingénierie lors des phases de conception et des expertises sur anomalies lors des phases d'intégration et essais. Le partenariat très ouvert noué entre le laboratoire du CEA et le CNES, a permis de poser les bases d'une coopération exemplaire où chaque partie a pu livrer le meilleur de son savoir-faire.
L'Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP), assure l'expertise scientifique sur les magnétomètres. L'IPGP est chargé de la phase de validation scientifique des données fournies par les magnétomètres ASM, un travail qui bénéficie à l'ensemble de la communauté scientifique impliquée dans SWARM, l'IPGP jouant par ailleurs un rôle majeur dans l'exploitation scientifique de l'ensemble de la mission.
Enfin, via son comité scientifique TOSCA (Terre, Océan, Surface Continentale, Atmosphère), le CNES soutient la recherche sur le magnétisme terrestre dans les laboratoires français et la communauté scientifique impliquée dans la mission SWARM. Après le lancement, le CNES continue son rôle de soutien à la mission, via son Programme d’Accompagnement de la Recherche Spatiale (PARS).
Pour aller plus loin, voici des liens vers des sites externes que vous pouvez consulter :
Sites des instruments de STEREO :
Sites des laboratoires :
Chaque satellite STEREO est équipé des quatre ensembles instrumentaux suivants :
Un réseau de stations terrestres, mis en place par la NOAA, reçoit en permanence des données de STEREO. Une antenne du CNES, inutilisée depuis plusieurs années, a été remise à niveau à cette occasion et vient compléter ce premier réseau mondial de météo de l'espace.
Le projet STEREO est la troisième mission du programme scientifique international de l'étude des relations Soleil-Terre STP (Solar Terrestrial Probes Program). C'est un ensemble de deux satellites de la NASA dont les instruments ont été conçus et réalisés par des scientifiques Américains et Européens.
Obtenir des informations sur les effets des éruptions solaires sur l’environnement terrestre
Obtenir des images stéréoscopiques des éruptions solaires
Caractériser la matière éjectée par les éruptions solaires
Relier la matière éjectée par les éruptions solaires à leurs sources sur le Soleil
La mission STEREO a pour but de fournir des informations originales sur les éruptions solaires et leurs effets sur l'environnement terrestre. Afin d'obtenir des images stéréoscopiques des éruptions, un satellite précède la Terre dans sa rotation autour du Soleil, et l'autre la suit. Les images obtenues par les satellites sont combinées avec les données "in situ", ainsi qu'avec des données d'observatoires au sol, et de satellites en orbite basse pour suivre en trois dimensions le stockage d'énergie magnétique, l'éjection puis la trajectoire de la matière coronale dans le milieu interplanétaire. Lorsque l'éjecta atteint l'orbite de la Terre, les magnétomètres et les instruments de mesure du plasma installés à bord des satellites STEREO permettent de caractériser la matière éjectée et de relier sans ambiguïté ces mesures à leur source solaire.
Les deux satellites STEREO ont été lancés avec succès par un lanceur DELTA II depuis Cape Canaveral, USA, le 25 octobre 2006.
L’objectif de la mission était de placer ces deux satellites à deux positions différentes, suffisamment écartées sur une orbite héliocentrique superposée à l’orbite de la Terre autour du Soleil, afin de pouvoir construire des images stéréoscopiques des éruptions solaires, d’où le nom du projet.
Pour atteindre ces positions et cette configuration, les deux satellites ont d’abord été lancés ensemble sur une orbite terrestre très excentrique avec un périgée proche de la Terre et un apogée derrière la Lune. Pour écarter les deux satellites et les placer en orbite héliocentrique, chacun a procédé à une assistance gravitationnelle de la Lune, deux mois après le lancement pour l’un et trois mois après le lancement pour l’autre. Petit à petit, les deux satellites ont été écartés pour être situés en 2009 à 90° l’un de l’autre sur leur orbite héliocentrique, c’est-à-dire aux points de Lagrange L4 et L5 de la Terre.
La mission qui devait durer 2 ans initialement et donc se terminer en 2008 est toujours en cours. D’ailleurs, un nouvel écartement des satellites a été effectué en 2011 pour les placer à 180° l’un de l’autre. La NASA a perdu le contact avec STEREO-B en 2016 et c’est avec STEREO-A que la mission continue aujourd’hui, mais sans possibilité de construction d’images stéréoscopiques.
Plusieurs équipes scientifiques françaises, soutenues par le CNES, ont contribué à la réalisation des instruments de STEREO.
Le principal investigateur de l’instrument STEREO/WAVES ou S/WAVES en abrégé est membre du LESIA (depuis 2025 le LESIA est devenu le LIRA : Laboratoire d’Études Spatiales et d’Instrumentation). Les équipes ont hérité pour la conception de l’instrument de l’expérience acquise sur ISEE, Ulysses, WIND, FAST et Cassini.
L’IAS, l’Institut d’Astrophysique Spatiale ainsi que l’Institut d’Optique Graduate School ont participé à la réalisation de composants de l’imageur en extrême ultra-violet SECCHI (Sun Earth Connection Coronal and Heliospheric Investigation) dont les données sont disponibles au pôle de données et services MEDOC. SECCHI était placé sous la responsabilité du Naval Research Laboratory de Washington.
L’IRAP, l’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie a développé les détecteurs SWEA (Solar Wind Electron Analyser) pour les deux satellites. Une version plus récente de l’instrument se trouve d’ailleurs à bord de la sonde martienne MAVEN de la NASA. Ils font partie de l’ensemble instrumental IMPACT (In situ Measurements of PArticles and CME Transients), placé sous la responsabilité de l’Université de Californie à Berkeley.
Le quatrième instrument, PLASTIC (PLAsma and SupraThermal Ion and Composition) était placé sous la responsabilité de l’Université du New Hampshire et n’a pas eu de participation des laboratoires français.
Pour aller plus loin, voici des liens vers des sites externes que vous pouvez consulter :
Mise à disposition de la base d’image complète SPOT World Heritage
L’expérience Take Five a permis de préparer les missions des satellites de la gamme Sentinel-2
Utilisation des données du projet SPIRIT pour cartographier les changements dans les grandes régions glaciaires
Le projet Spot World Heritage a permis de constituer la base d'images la plus complète pour la mission des satellites SPOT 1 à 5, soit environ 23 millions de scènes réparties sur l’ensemble du globe et sur une profondeur temporelle de 30 ans.
Les images d’archives des satellites SPOT 1 à 5, qui étaient jusqu’à lors accessibles via Airbus DS le sont désormais via le site SWH dédié et bientôt GEODES.
Le CNES a travaillé depuis 2013 sur la conservation de ce patrimoine en procédant au traitement en masse de toute l’imagerie SPOT-1 à 5 afin de constituer une base d’images la plus complète possible.
Environ 23 millions de scènes en niveau L1A (correction radiométrique, pas d’orthorectification) ont ainsi pu être produites et cataloguées.
Depuis juin 2021, un catalogue en ligne développé par le CNES permet à tout utilisateur de télécharger gratuitement les images proposées.
Pour ce faire, il suffit de créer un compte et de respecter la licence ETALAB 2.0. La mention du projet SWH – CNES doit accompagner les images récupérées.
Toujours dans l’objectif d’une facilitation d’accès et d’utilisation de la donnée, des évolutions pourront être programmées : un traitement à la demande pourra permettre de retraiter les images au niveau L1C (produit ortho-rectifié exprimé en réflectance au sommet de l’atmosphère).
Aujourd’hui un site connexe est déjà disponible afin d’orthorectifier les images L1A, mais sans recalage géographique. Les produits de type THR, et des corrections atmosphériques pour atteindre le niveau L2A sont également à l’étude
À partir de fin janvier 2013, le satellite SPOT-4, en fin de vie, s’est offert une dernière mission : Take Five.
L'orbite de SPOT-4 a été abaissée de 2,5 km pour le positionner sur une orbite à forte revisite (5 jours), afin de préparer les algorithmes, méthodes et applications de la mission pour la composante optique du programme Copernicus, Sentinel-2.
SPOT-4 a ainsi permis de combiner une répétitivité équivalente à celle de Sentinel-2 avec une large fauchée (120 km en bi-instrument), une résolution du même ordre de grandeur et 4 bandes spectrales.
Ce sont 42 sites dont 16 en France qui ont été systématiquement imagés pendant une durée de 4 mois.
Les niveaux 1A ont été produits par SPOT Image, les niveaux supérieurs ont été produits par le centre de production MUSCATE du CNES.
Suite au succès de l'expérimentation Take Five sur SPOT-4, une nouvelle édition, cofinancée par l'ESA, a été décidée sur SPOT-5.
Cette expérimentation de fin de vie avait pour objectif, comme la précédente, de préparer l'arrivée des satellites Sentinel-2 de l'ESA. Il s'agissait de mettre SPOT-5 sur une orbite à forte répétitivité (5 jours) et d'acquérir environ 150 sites prédéfinis tous les 5 jours pendant 5 mois, soit 30 acquisitions de chaque site, afin de suivre l'évolution de la végétation et des cultures d'été.
Le 2 avril 2015, l'orbite de SPOT5 a été abaissée de 2,5 km afin de rallier une orbite à 820 km avec une répétitivité de 5 jours.
Après une période intense de préparation, les images Take Five ont été programmées par les ingénieurs mission depuis le CMP SPOT pendant toute la durée de l'opération (jusqu'à début septembre 2015). Les premières images ont été rendues publiques le 8 avril 2015.
Un petit film pour expliquer l’expérience Take Five :
Take-5 : l'expérience pour préparer la mission spatiale "Sentinel 2"
Aujourd’hui les images des expériences Take 5 sont accessibles sur les portails THEIA et GEODES.
Le projet SPIRIT, porté par le CNES, Spot Image, IGN Espace et le LEGOS, visait à approfondir la compréhension du relief dans les zones polaires. À l’occasion de la quatrième Année polaire internationale, l’instrument HRS embarqué sur le satellite Spot 5 a capturé des paires d’images stéréoscopiques couvrant de nombreux glaciers situés dans ces régions. Grâce à ces données, des images en haute résolution ainsi que des modèles numériques de terrain ont été mis à disposition de la communauté glaciologique.
L’analyse des données du projet SPIRIT a permis de recalculer avec précision la contribution des glaciers d’Alaska à l’élévation du niveau de la mer entre 1962 et 2006, et de montrer que la fonte des glaciers d’Alaska a contribué à une élévation moyenne du niveau de la mer de 0,12 mm/an sur cette période. Les données montrent également une forte variabilité régionale : si quelques glaciers comme certains des Chugach Mountains s’épaississent encore, la majorité s’amincissent, avec des cas spectaculaires comme le glacier Columbia, qui a perdu jusqu’à 400 m d’épaisseur depuis 1980.