Publié le 15 décembre 2025

Mission VA266 : un nouveau départ pour Galileo avec Ariane 6 !

  • Actualité

  • Transport spatial

  • Télécommunications

Dans la nuit du 16 au 17 décembre, Ariane 6 effectuera son premier lancement de satellites Galileo depuis le Centre spatial guyanais. Un symbole fort pour la souveraineté spatiale européenne.

Contrôle du satellite Galileo L14#FM34 dans le bâtiment S1A du Centre spatial guyanais.
© CNES/ESA/Arianespace-ArianeGroup/Optique Vidéo CSG/P. Piron, 2025

La campagne VA266 (« 266e vol Ariane ») est sur le point de s'achever au Centre spatial guyanais ! Ce mercredi 17 décembre, à 2h01 locales (6h01 heure de Paris), le lanceur lourd européen Ariane 6 décollera de Kourou avec à son bord SAT 33 et SAT 34, deux satellites de la constellation européenne de géopositionnement Galileo (l’équivalent européen du GPS américain). Il s’agit de la 14e mission de la constellation de première génération de ce programme. Ces deux satellites font partie des six derniers de cette génération, prévus pour être lancés d’ici 2027. 

L’orbite moyenne pour faciliter le maintien à poste

SAT 33 et SAT 34 seront injectés par le lanceur sur une orbite terrestre moyenne (dénommée MEO : medium earth orbit) à environ 22 922 km de la Terre avant de rejoindre eux-mêmes leur orbite opérationnelle, située 300 km plus haut. Une orbite n’est pas choisie au hasard ! Elle permet un compromis optimal entre couverture globale, précision de navigation et consommation d’énergie lors du lancement et des opérations de mise et maintien à poste. Sur une orbite plus basse, davantage de satellites seraient nécessaires pour la même couverture. Plus haut, le signal prendrait plus de temps pour arriver au sol et serait dès lors moins précis.

Renforcer la robustesse des services Galileo

L’objectif de la mission Galileo L14 est de renforcer la robustesse et d'assurer de la pérennité des services de navigation déjà opérés par la constellation : 

  • au niveau gouvernemental, via le Public Regulated Service (PRS), la version sécurisée et anti-brouillage de Galileo,
  • à destination du grand public, via l’Open Service (OS), qui est utilisé sur nos smartphones ou autres outils de géolocalisation. Gratuit et non crypté, ce service offre un positionnement précis, un temps exact et une synchronisation fiable.

À la clé ? Un service de positionnement, de navigation et de synchronisation toujours plus fiable pour des milliards d’utilisateurs grand public, mais également dans les secteurs du transport (maritime, aérien, routier, ferroviaire), de l’agriculture de précision, des services d’urgence et de secours (via les systèmes Cospas-Sarsat et SAR Galileo), les infrastructures critiques et la logistique, les objets connectés ou encore la gestion des véhicules autonomes.

Galileo : un système de navigation souverain

Le programme Galileo est le système européen de navigation par satellite conçu pour garantir une souveraineté européenne vis-à-vis des autres systèmes mondiaux de navigation par satellite, tels que le GPS américain, les systèmes russe GLONASS et chinois Beidou. Financé par l’Union européenne, le système est géré par l’Agence européenne des systèmes de navigation globale par satellite (GSA). 

Son objectif principal ? Assurer une souveraineté européenne en matière de géolocalisation, en fournissant des services de haute précision pour des applications civiles et commerciales. Ainsi, Galileo contribue non seulement à la sécurité et la souveraineté européenne, mais aussi à la compétition internationale dans le domaine stratégique de la navigation par satellite.

En savoir plus

Ces nouveaux satellites confortent la capacité de Galileo à répondre aux besoins croissants en fiabilité et précision. Par ailleurs, depuis le 24 juillet 2025, le nouveau service d'authentification OSNMA (open service – navigation message authentification) est entré dans sa phase opérationnelle initiale. Il peut donc être utilisé par tous les utilisateurs afin de vérifier que le signal du service ouvert (OS) reçu provient bien d’un satellite Galileo, et qu’il n’a pas été falsifié. Ce service garantit ainsi la légitimité du signal reçu.

 

Le futur de la constellation Galileo

Les premiers lancements de la constellation Galileo datent de 2016.  Au-delà des satellites de première génération comme SAT 33 et 34 lancés fin 2025, une deuxième génération de satellites Galileo — plus performante — est en cours de développement. Objectif : améliorer encore davantage la robustesse du système, grâce à des avancées en matière de propulsion électrique, d’antennes, de meilleure résistance au brouillage, de meilleure précision des signaux, d’horloges atomiques plus précises, de communications inter-satellites… Tout cela pour accroître la performance, la sécurité et la flexibilité du système et de renforcer la souveraineté européenne dans le domaine du géopositionnement.  

Les 30 satellites Galileo tournent en orbite à plus de 23 000 km de la Terre. Ils sont répartis sur 3 orbites circulaires différentes
Vue d'artiste de la constellation Galileo. © CNES/ill./CARRIL Pierre, 2022.

Ce qu’il reste à faire jusqu’en 2027 ?

  • le lancement des 6 derniers satellites G1 (dont SAT 33 & 34 en 2025),
  • la mise à niveau continue de la constellation pour maintenir une disponibilité maximale,
  • le renforcement des services déjà en place.

Grâce à ces évolutions, Galileo restera, pour les décennies à venir, un pilier de la navigation mondiale !

Quel système utilise mon smartphone ?

Il est possible de connaître en temps réel le système de navigation qu’utilise votre smartphone ! Pour cela, téléchargez les applications GPS Test sur Android ou GNSS View sur Apple store. Vous saurez alors quels satellites de géopositionnement votre appareil utilise. 

D’autres applications sont proposées sur le site de l’EUSPA (en anglais).

Continuez votre exploration