Published on December 24, 2025

L’année spatiale 2025 : notre rétrospective en images

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Notre calendrier de l’Avent dédié à la beauté du spatial vous a accompagné jusqu’à Noël. Redécouvrez ici les 24 images en lien avec notre actualité de l’année écoulée !

© CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/T. Leduc, 2025

À fond les lancements !

© © CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/T Leduc, 2025

3… 2… 1… Décollage ! En 2025, Ariane 6 a pris son envol quatre fois, propulsant satellites… et frissons ! Parmi les satellites placés en orbite figurent CSO-3, Sentinel-1D et Metop-SGA1, embarquant l’instrument de pointe IASI-NG, dédié à l'étude de l'atmosphère, de sa composition et du climat. Chaque lancement est un mélange de puissance, de précision et d’émerveillement : un spectacle qui fait battre le cœur et ouvre l’univers à portée de main. Accrochez-vous, l’espace n’a jamais été aussi proche !

Envie de découvrir les coulisses d'Ariane 6 avec celles et ceux qui orchestrent les lancements à Kourou ? C'est par ici !

Tête en l’air… et pas qu’un peu !

© Novespace/Laurent THEILLET, 2025

En avril 2025, les champions du défi « Astronaute d’un Jour » ont troqué leurs baskets contre des chaussettes, en apesanteur dans l’A310 Zéro-G. Imaginez : fous rires cosmiques, saltos improvisés, et la sensation géniale de flotter comme une plume en pleine tempête d’oreillers. Bref, ils ont goûté à la vie d’astronaute sans quitter la Terre (et sans risquer de croiser un alien maladroit). Mission zéro gravité : accomplie !

Astronaute d'un jour, c'est une aventure proposée par le CNES aux élèves de 4e. À la manière d’aspirants astronautes lors de leur sélection, les participants doivent passer avec succès des tests logiques, scientifiques et physiques mettant notamment à l’épreuve leurs capacités à travailler en équipe. La première édition s'est tenue au printemps et les lauréats ont fait l'expérience unique de la micropesanteur au cours d'un vol parabolique opéré par Novespace !

Retour en vidéo sur la première aventure Astronaute d'un jour

Dans l'air du temps

© @ESA/CORVAJA Stéphane, 2024

Cet ingénieur du CNES serait-il en train d'emballer un très gros cadeau pour Noël ? Eh non! Il s'agit d'une horloge atomique pour la Station spatiale internationale !

L'horloge atomique Pharao a été installée à bord de l’ISS en avril. Il s'agit de la première à atomes de césium refroidis dans l’espace. D’une précision extrême (elle dérive d'une seconde sur 300 millions d’années), elle permettra de tester les théories de la relativité générale d'Einstein en comparant le temps à bord de l’ISS et sur Terre. Les premières « franges de Ramsey » obtenues ont confirmé le bon fonctionnement de l’instrument, une étape clé avant sa mise en service complète.

À lire : ce passionnant entretien avec Martin Boutelier, responsable de la thématique physique fondamentale au CNES, sur la notion de temps et sa mesure au cours des siècles, jusqu'à aujourd'hui !

MicroCarb + CO3D, un décollage cinq en un !

© CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/P Piron, 2025

Le 25 juillet, le lanceur européen Vega-C a propulsé en orbite le satellite MicroCarb et la constellation CO3D. Deux missions françaises essentielles pour notre planète ! MicroCarb traque les flux de CO₂ dans l'atmosphère avec précision, tandis que les quatre satellites CO3D capturent notre planète en 3D. Une double mission qui change la donne pour l’observation spatiale — et ce n’est que le début ! Et si vous voulez tout comprendre sur la façon dont les satellites observent la Terre, ne manquez pas notre série Youtube : Terre en vue(s) !

À (re)voir, le lancement de MicroCarb et CO3D par Vega-C

Chaud devant… Attention la coiffe !

Vue par drone du transfert de la coiffe de la deuxième Ariane 6.
La coiffe du lanceur Ariane 6 est en train de rejoindre l'ensemble de lancement © CNES/ESA/Arianespace-ArianeGroup/Optique Vidéo CSG/P. Piron, 2025

Dans les étapes de préparation d'un lancement, il y a l'assemblage du lanceur. Oui, oui, un peu comme la maquette que vous avez prévu d'offrir à vos enfants ou le lego qui vous attendra sous le sapin ! 

Sur notre photo du jour, au Centre spatial guyanais, la coiffe de la 2e Ariane 6 est en train de rejoindre l'ensemble de lancement, où elle sera hissée sur le corps central de la fusée. Elle renferme déjà sa charge utile, le satellite CSO-3. L'Upper composite trailer (UCT), l'engin qui la convoie, a été spécialement conçu pour transporter la coiffe et son passager en toute sécurité. 

Lors du décollage, ce cône protecteur, qu'on appelle la coiffe, aura la délicate tâche de protéger le satellite contre la pression et les frictions de l’atmosphère. Elle se séparera une fois dans l'espace, avant d'être désintégrée à sa rentrée dans l'atmosphère.

Au Centre spatial guyanais, ce sont pas moins de quatre Ariane 6 qui ont été assemblées cette année. Le dernier lancement, quelques jours avant Noël, a permis la mise en orbite de deux nouveaux satellites de géolocalisation Galileo. Pour découvrir en images comment le lanceur lourd européen est transporté et assemblé, c'est par ici !

Le CNES a fait son (Paris Air) show

© CNES/PIRAUD Hervé, 2025

2025 était une année Bourget, LE rendez-vous attendu tous les deux ans par tous les passionnés d'engins volants. Et cette année, le Salon international de l'aéronautique et de l'espace (son nom officiel, ou "Paris Air Show" en anglais) a fait la part belle au spatial ! Alors au CNES, nous avons mis les petites soucoupes volantes dans les grandes. Innovation, coopération, souveraineté et missions scientifiques étaient au programme avec des conférences et des animations inédites : visite en réalité virtuelle de l'ensemble de lancement d'Ariane 6 et écrans 3D sans lunettes à la découverte des débris spatiaux ou de MMX. 

Sur le stand, nous avons reçu de nombreuses visites : classes en grand nombre, familles, passionnés, créateurs de contenus, astronautes et collègues, et même venue du président de la République, la semaine du 16 au 22 juin a été rythmée par les rencontres, les signatures et les découvertes spatiales. Nous avons été sur le pont pour vous faire découvrir l’espace avec des étoiles plein les yeux et, on l'espère, créer des vocations chez les plus jeunes !

À lire, les 10 annonces du spatial français dévoilées au Salon du Bourget

Il rêvait d'un autre monde

© ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA, image processing by M. Schirmer (MPIA, Heidelberg)

Ne vous fiez pas à son allure fantomatique : le cliché que vous observez représente au contraire la naissance de nouveaux mondes. Ces volutes de gaz et de poussière interstellaires ont été immortalisées par le télescope spatial Euclid de l'Agence spatiale européenne (ESA). Elles font partie d'une nébuleuse sombre appelée LDN 1641, située dans un vaste complexe de nuages de gaz poussiéreux, dans la constellation d'Orion, à environ 1 300 années-lumière de la Terre. Regorgeant d’étoiles très jeunes encore en formation, ce vaste complexe moléculaire verra sans doute apparaître, dans quelques millions d'années, de nouveaux systèmes planétaires…

Depuis 2023, Euclid explore le ciel afin de permettre aux scientifiques de créer la carte 3D la plus complète jamais réalisée de l'univers extragalactique, et de percer les mystères de la matière noire et de l'énergie noire. Partie prenante de ce projet d'exploration spatiale européen, le CNES assure le financement de 13 laboratoires ou instituts français du consortium et gère le traitement des données de la mission au sein du segment sol.

À (re)voir, notre émission Twitch "Euclid, détective cosmique"

Miroir, miroir, que vois-tu de la Terre ?

© CNES/Adrien RIBET, 2025

Miroir, miroir, dis-moi, dis-moi ce que tu vois de la Terre !

Et, invariablement, MicroCarb répondait : "En scrutant la planète à la ronde, aucune mesure de CO₂ n’échappe à mon regard."

Sur notre photo du jour, le satellite MicroCarb reçoit les derniers ajustements de nos ingénieurs  et techniciens avant de partir à l’aventure dans l’espace. Chaque vis, chaque réglage compte pour que ses mesures soient parfaites. Un vrai travail de précision… pour un regard sans faille sur la Terre !

À voir, notre mini-docu "MicroCarb, le satellite français qui veut comprendre le climat"

Supersonique ou spatial ?

© CNES/Planète Sciences/Thomas BLUMSTEIN, 2025

À votre avis, que voit-on sur cette image ?

  • A. Le Père Noël filant dans son traîneau à vitesse supersonique, en route pour distribuer tous ses cadeaux à temps
  • B. Le lancement d’une mini-fusée étudiante au C’Space, prête à s’élancer vers l’aventure spatiale 

Un indice : l’un des deux voyages se fait grâce à la gravité, l’autre grâce à des étudiants passionnés et à beaucoup de science !

Cet été, les étudiants ont visé les étoiles avec leurs mini-fusées au C’Space 2025, le grand rendez-vous spatial étudiant organisé par le CNES et Planète Sciences. Lancement, tests, émotions : une aventure scientifique et humaine inoubliable pour ces futurs talents du spatial. Prochaine étape ? L’orbite, bien sûr !

Pour en savoir plus sur le déroulé de la campagne et les projets qui ont été lancés au C'Space 2025, c'est par ici !

30 ans à dompter les ondes !

© CNES/OLLIER Alexandre, 2025

Mines de crayons ? Pyramides de glace ? Perdu : notre photo du jour n'est pas non plus une installation d'art contemporain et n'a rien à voir avec l'exposition en cours de l'Observatoire de l'espace, le laboratoire culturel du CNES !

Il s'agit en réalité des absorbants qui tapissent les murs de la BCMA (Base Compacte de Mesure d’Antenne), la chambre anéchoïque du CNES, qui a fêté ses 30 ans en 2025. Son rôle : mesurer les performances d'une antenne pour savoir si elle sera en mesure de communiquer parfaitement avec la Terre après avoir quitté notre planète.

Ces cônes en mousse et en carbone absorbent les ondes électromagnétiques. Le but ? Créer le chemin le plus pur possible entre l'endroit d'où on émet l'onde et l'endroit où on reçoit l'antenne à tester. Ainsi, les ondes sphériques se redressent en ondes planes pour se rapprocher au maximum des conditions spatiales. Les ingénieurs et techniciens du CNES orchestrent ainsi une danse millimétrée de précision et de savoir-faire, où technologie de pointe et expertise historique se rencontrent pour préparer les missions spatiales de demain.

À voir : dans les coulisses du CNES à la BCMA

À l’assaut de la stratosphère… pour la science !

© CNES/LOUVEL Stéphane, 2025

Au CNES, on est experts en satellites, lanceurs, sondes d'exploration… mais aussi en ballons ! Avec les États-Unis, la France est l’un des pays les plus actifs dans le développement et les opérations de vols de ballons stratosphériques. La base de lancements de ballons du CNES située à Aire-sur-l'Adour, dans les Landes, a d'ailleurs fêté ses 60 ans d'activité cette année. 

Ces bulles d'ingéniosité sans moteur peuvent atteindre la stratosphère pour étudier ce milieu à l'aide d'instruments scientifiques embarqués. Et chaque année, les opérateurs Ballons du CNES mènent à bien des campagnes de lancement partout dans le monde.

Prenons Strato-Science 2025 : pendant 1 mois, du 10 août au 10 septembre, le CNES a lancé quatre ballons géants sur la base de Timmins, au Canada, en partenariat avec l'agence spatiale canadienne (ASC). C'est là qu'a été prise notre photo du jour. Chacun de ces ballons était chargé d'instruments scientifiques représentant en tous 26 instruments. Comme de petits aventuriers, ils ont gravi les différentes couches de l'atmosphère pour atteindre 40 km d’altitude, testant de nouvelles technologies et offrant un point de vue unique sur la Terre.

Un joyau dans son écrin ?

© CNES/Adrien RIBET, 2025

Tel un bijou dans son écran, ce petit instrument, concentré de technologie, est destiné à affiner notre compréhension de l'histoire géologique de Mars.

En digne successeur des instruments embarqués ChemCam et SuperCam, qui évoluent sur la planète rouge depuis plusieurs années, MicroLibs a été conçu pour analyser la composition chimique de roches et de minéraux martiens par spectroscopie laser. Mais avec une différence notable vis-à-vis de ses aînés : son poids. Là où SuperCam pèse au total 10,6 kg, MicroLIBS n'en pèse, lui, que… 1,5 !

Il faut dire que le fruit de la collaboration entre le CNES et l’IRAP, épaulés par l’Observatoire Midi-Pyrénées (OMP), le Los Alamos National Laboratory (LANL), et le Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt (DLR), doit répondre à des critères très précis pour pouvoir être embarqué à terme sur un hexacopter (un type de drone à dix hélices) martien.

Pour mener à bien la mission qui lui sera confiée, l'instrument s'appuie sur la technique LIBS (pour Laser Induced Breakdown Spectroscopy), une méthode de spectroscopie de plasma induit par laser, capable d'identifier et de quantifier les principales molécules composant les planètes rocheuses (silicium, fer, magnésium, calcium), mais également des éléments plus légers et rares comme le lithium, le bore, l’hydrogène et le carbone. 

En piste pour le Toulouse Space Festival !

© CNES/OLLIER Alexandre, 2025

Du 15 au 18 mai 2025, nos équipes se sont mobilisées pour embarquer le public dans l'espace au Toulouse Space Festival, un grand événement pour célébrer l'exploration spatiale . Conférences, ateliers, défis astro-sportifs, jeux vidéo immersifs… Petits et grands ont pu toucher l'espace du bout des doigts… ou presque !

Dans un même temps, le CNES a mis en valeur ses projets éducatifs en organisant au TSF son premier Festival Education Jeunesse. Des classes de toute la France se sont retrouvées pour échanger et partager leurs expériences . C'est aussi là qu'ont été menées les épreuves de l'aventure Astronaute d'un jour, un défi astro-sportif pour les classes de 4e, sous l'œil attentif d'Arnaud Prost, parrain de l'édition et astronaute de réserve à l'ESA !

À voir : les moments marquants du Toulouse Space Festival avec le CNES

Nom d'un Gaulois !

© SEREB, 1965

C'était il y a tout juste 60 ans. Le 26 novembre 1965, un "irréductible Gaulois" s'apprête à tutoyer les étoiles.

Sur cette image, un ingénieur met la touche finale à Astérix, le tout premier satellite français.

Trois ans après la création du CNES, l'instrument pionnier au nom du héros de bande dessinée embarque à bord de Diamant — qui est également le tout premier lanceur français—, propulsant ainsi l'Hexagone au troisième rang des nations spatiales.

Soixante ans plus tard, on célèbre encore ce moment fondateur de l'exploration spatiale française. Et puisque la BD d'Uderzo et Goscinny est une incroyable source d'inspiration, c'est le compagnon canin d'Asterix qui prête son nom au futur rover martien, Idefix®. Son objectif ? Étudier les deux lunes de la planète rouge, Phobos et Deimos. Encore une preuve que les aventure de nos héros gaulois les emportent bien au-delà de nos frontières, par Loucetios* ! 

* équivalent du dieu romain Mars chez les Gaulois

À voir, les images d'archives du lancement de la première fusée Diamant

Le mercure grimpe !

© ESA/BepiColombo/MTM, CC by-sa 3.0 IGO/, 2025

Bien que située à moins de 80 millions de kilomètres de la Terre — on pourrait presque parler d'une "voisine de palier" —, Mercure est l'une des planètes du Système solaire les moins étudiées. Et pour cause ! Sa grande proximité avec notre Soleil rend son observation et son étude complexes. 

C'est pour réparer cet impair que la sonde BepiColombo a été envoyée en 2018. Mais ce voyage, en raison de la force gravitationnelle de notre étoile, n'a rien d'un promenade de santé. Afin de se rapprocher progressivement de Mercure, la sonde effectue depuis plusieurs années des survols de la planète (ainsi que de la Terre et de Vénus). Ces manœuvres sont appelées assistances gravitationnelles. Le dernier survol a eu lieu en janvier 2025 : l'occasion de prendre des clichés inédits de Mercure, dont la surface n'est pas sans rappeler celle de notre Lune.

Sur ce cliché, on croirait presque à une visite du célèbre vaisseau Enterprise, de Star Trek, mais il ne s'agit "que" d'un bras de la sonde :) 

Dans le cadre de la collaboration internationale avec la JAXA, l'agence spatiale japonaise, le CNES a assuré la maîtrise d'ouvrage pour le compte de l'ensemble de huit laboratoires français IAS, IPGP, IRAP, LAM, LATMOS, LESIA, LPC2E, LPP, qui ont participé à la conception de 6 des 16 instruments de la mission. Bepi-Colombo arrivera enfin à destination fin 2026 ! 

À voir, notre mini-docu "BepiColombo : percer les secrets de Mercure"

Connexion en cours…

© CNES/GRIMAULT Emmanuel, 2024

Derniers préparatifs avant le départ ! Notre photo du jour montre un satellite Kinéis en salle blanche, avant son envoi vers l'espace. C'est en mars 2025 que les cinq derniers satellites Kinéis ont été mis en orbite avec succès, formant une constellation française de 25 nanosats (des satellites de petite taille). Aujourd'hui, la totalité de cette constellation dédiée à l'internet des objets se trouve en orbite autour de la Terre.

Le système IoT (internet des objets) de l'entreprise Kinéis, créée à l'initiative du CNES et de CLS (Collecte Localisation Satellites), est l'héritier du système Argos. Il permettra de connecter et de localiser n’importe quel objet connecté en tout point du globe et de garantir la transmission des données aux utilisateurs en quasi-temps réel à bas-débit, avec une faible consommation d’énergie.

Le CNES, dans son rôle de soutien de l'écosystème spatial, a développé le centre de contrôle de la mission et les moyens pour préparer les opérations de déploiement et d'exploitation de la constellation Kinéis.

Pour en savoir plus sur l'aventure Kinéis, c'est par ici !

S'exposer un peu plus au soleil…

© CNES/ESA/Arianespace/Optique vidéo CSG/T. Leduc - P. Piron, 2024

À Kourou, le Centre spatial guyanais (CSG) passe à la vitesse solaire ! Après l'achèvement et l'installation d'un premier champ photovoltaïque début 2025, les travaux d'un deuxième parc solaire ont débuté en août pour produire encore plus d’énergie renouvelable et réduire l'empreinte carbone de la base. D'ici à 2026, ce sont trois centrales solaires photovoltaïques qui produiront une partie des besoins en électricité du port spatial de l'Europe, géré conjointement par le CNES, l'ESA et Arianespace. Une fois opérationnels, ces champs représenteront près de 10 % des besoins énergétiques du site. Mise en service prévue : mai 2026. De quoi donner un vrai coup de soleil à la mission énergie du CSG !

Pour en savoir plus sur ce chantier d'envergure, découvrez l'interview de Jérémy Hedin, expert infrastructure et maîtrise de l'énergie au CNES, et François Clément, expert études et travaux, en charge de ce projet à grande échelle.

Concentration maximum

© CNES/OLLIER Alexandre, 2025

Qu’est-ce qui peut bien mobiliser à ce point l’attention des militaires du Commandement de l’Espace (CDE) ? Il s’agit d’AsterX 2025, l’exercice de défense spatiale organisé à Toulouse au printemps 2025. Son objectif : entraîner nos unités d’élite à anticiper le risque croissant de dangers liés à un écosystème spatial toujours plus complexe.

Imaginez un peu : dans un environnement simulé avec 4 000 objets spatiaux et près de 29 capteurs terrestres de veille, détection et pistage, les participants ont dû s'organiser et œuvrer pour faire face à 18 aléas spatiaux sur toutes les orbites et 10 types de menaces potentielles.

C’est dans ce même esprit de collaboration stratégique que les nouvelles installations du CDE ont été inaugurées en novembre à Toulouse, tout près du CNES. La base aérienne 101 « général Robert Aubinière » a, pour l’occasion, accueilli le président de la République Emmanuel Macron.

Un radar pour peser la forêt

Mise sous coiffe du satellite Biomass au Centre spatial guyanais.
© CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG S. Martin, 2025

Déployé, il mesure 10 m de haut, 12 de large and 20 de long. Le tout pour un poids de 1 127 kg. Depuis cet été, le beau bébé Biomass ausculte les forêts tropicales, boréales et tempérées , à environ 650 km d'altitude.

Avec une mission ambitieuse : évaluer avec une résolution inégalée, de l’ordre de 50 à 100 mètres, l'impact des espaces boisés sur le cycle du carbone et les changements climatiques. Concrètement, le radar dit « à synthèse d’ouverture » (SAR) embarqué à bord du satellite réalise deux fois par jour des relevés polarimétriques des zones forestières afin d'évaluer les variations de hauteur entre le sol et la canopée. Les données ainsi obtenues doivent ensuite permettre aux scientifiques de modéliser les milieux observés en trois dimensions.

Initiée par l’ESA et le CESBIO (une unité mixte CNES/CNRS/IRD/Université Paul Sabatier de Toulouse), Biomass est la septième mission du programme Earth Explorer de l’agence spatiale européenne. Cette mission illustre également le soutien du CNES, l'agence spatiale française, à la recherche scientifique française.

L'antenne du satellite Biomass se déploie dans l'espace : un événement à revoir ici !

Il y a du gonflage dans l'Aire !

En 1964, le CNES faisait d’Aire-sur l’Adour sa base officielle de lâchers de ballons en France. Ce petit bourg des Landes présentait en effet plusieurs atouts : une météo favorable (peu de jours de vent), pas de couloir aérien au-dessus de lui et surtout, une faible densité de population sur une large zone allant vers l’est (les courants d’air stratosphériques soufflant la plupart du temps d’ouest en est). 

C'est là que l'activité des ballons stratosphériques a gonflé, gonflé… jusqu'à faire de la France l'une des nations expertes dans le domaine. 

Et si, depuis 2007, le CNES ne lâche plus de ballons lourds à "Aire" pour des questions de réglementation, ce site reste le centre d’entraînement des ballonniers de l’agence spatiale française et l'épicentre national de cette activité. 

Le 4 octobre dernier, les ballonniers du CNES ont d'ailleurs exceptionnellement ouvert le site au public pour mieux faire connaître leur métier et fêter six décennies de lâchers.

Pour découvrir plus en détail l'histoire du centre d'Aire-sur-l'Adour, c'est par ici !

Découvrez aussi le témoignage de Claude Bannelier, un ancien ballonnier du CNES qui a vu naître et évoluer la filière Ballons en France.

© CNES/OLLIER Alexandre, 2025

Clic, clac, c'est dans la boîte ! Cet instrument bien protégé est une caméra française qui s'apprête à décrocher la Lune. Elle fait en effet partie du trio des capteurs français Caspex qui décolleront en 2026 vers notre satellite naturel, monté sur le rover émirati Rashid-2.

Ce périple lunaire ne sera le premier voyage lointain pour ces instruments : développées au CNES, les caméras Caspex équipent déjà le rover Perseverance, actuellement en mission sur le sol martien. Mais cette version, plus récente, permettra de capturer le paysage sélène avec une précision inégalée grâce à ses 12 millions de pixels de résolution (contre 4 millions dans sa version précédente). 

Le décollage de Rashid-2 devrait avoir lieu au second semestre 2026. Plus tard dans l'année, une autre mission fera les yeux doux à la caméra Caspex, puisqu'un autre exemplaire partira avec la mission MMX sur le rover Idefix® pour observer les deux lunes martienne Phobos et Deimos.

Vitesse de croisière

© NES/ESA/Arianespace-ArianeGroup/Optique Vidéo CSG/S. Martin, 2025

Bien avant d'être assemblée et positionnée sur son pas de tir à Kourou en Guyane, Ariane 6 traverse le monde… en bateau !

Les éléments du lanceur arrivent séparément depuis l’Europe à bord du Canopée

Ce navire hybride, développé par ArianeGroup, mesure 121 mètres de long (soit la longueur d'un terrain de football !) et 22 mètres de large et dispose d'une assistance à voile. Une innovation qui permet de transporter 5 000 tonnes de charge utile,  tout en réduisant jusqu’à 30% la consommation en carburant et les émissions de gaz à effet de serre. 

Les éléments du lanceur sont ensuite acheminés depuis le port de Pariacabo au Centre spatial guyanais par voie routière pour être assemblés.

Depuis son vol inaugural le 9 juillet 2024, le lanceur européen Ariane 6 a opéré quatre lancements commerciaux, déployant en orbite en 2025 les satellites CO3D, MetOP-SG-A1, Sentinel-1D et Galileo L14.

Revivez le lancement de la dernière Ariane 6

Reine des neiges

© CNES/Distribution Airbus DS, 2025

Où cette image a-t-elle bien pu être capturée ? Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer au premier abord, ce paysage fantomatique n'a pas été photographié une région boréale. Non. Le paysage glacial que vous avez sous les yeux a été prise par un satellite Pléiades dans l'hémisphère Sud. Il s'agit en outre d'un territoire français : Port-aux-Français est une petite station scientifique située dans les îles Kerguelen. 

Avec ses 120 habitants en été, c'est également la plus grande ville de l'archipel qui comprend 300 îles.

Situé à 49° sud (donc à la même distance de l'équateur que la Normandie), ce petit bout de terre isolé dans l'océan Indien connaît un climat froid et extrêmement venteux, mais non glacial. La température annuelle y est de 4,5°C en moyenne avec une amplitude de 6°C entre l'été et l'hiver austral.

Initiés par le CNES et Airbus Defence and Space, Pléiades 1A et Pléiades B forment depuis 2012 un couple de satellites d'observation de la Terre.  Ils opèrent sur la même orbite, à 180° l’un de l’autre, afin de fournir des images détaillées de la surface terrestre à des utilisateurs civils (cartographes, géologues, hydrologues…). Les clichés obtenus sont également destinés à l'usage militaire.

Une affaire qui dure ! Cette année, le CNES et  Airbus Defence and Space ont décidé de prolonger les opérations de la constellation Pléiades jusqu’à fin 2028. 

Quand le compte à rebours mène à l’espace…

© CNES/OLLIER Alexandre, 2025

Calendrier de l’Avent ou compte à rebours spatial ? C’est à partir du 15 février 2026 que Sophie Adenot décollera vers l’ISS, la Station spatiale internationale.

Astronaute française de l’ESA, l'agence spatiale européenne, la Française coche les dernières étapes de sa mission εpsilon : entraînement, répétitions, expériences scientifiques, messages aux équipes… Un agenda plus chargé que les propulseurs d'un lanceur Ariane le jour d’un tir !

Elle était au CNES il y a exactement un mois pour rencontrer "l'équipe de France" qui sera derrière elle et se familiariser avec les expériences françaises préparées par le Cadmos, le Centre d’aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales, un service du CNES basé à Toulouse.

Très bientôt, à partir du 15 février, Sophie Adenot filera vers l’ISS à 28 000 km/h, pour une mission de 8 mois en orbite à 408 km de la Terre, gagnant officiellement son statut d’ "étoile montante" — au sens littéral.

Pas de chocolat, mais la perspective d'un décollage en cadeau final : un moment que beaucoup attendent déjà !