Le C’Space 2025 a été à la hauteur de sa réputation : un concentré de passion, de défis techniques, de moments partagés et surtout, de jeunesse tournée vers l’avenir. La campagne nationale de lancements de fusées étudiantes, qui s’est déroulée du 5 au 12 juillet sur le camp militaire de Ger, a établi un record de lancements : 20 fusées expérimentales, 43 mini-fusées, et 9 largages CanSat ! Un chiffre qui témoigne non seulement de la passion des participants, mais aussi de l’efficacité des équipes encadrantes du CNES et des bénévoles de l’association Planète Sciences mobilisés pour cette grande aventure.

Coorganisée par le CNES, Planète Sciences et le 1er régiment de hussards parachutistes de l'Armée de Terre, le C’Space a pour objectif de préparer élèves et étudiants à la réalité professionnelle en leur donnant la possibilité d’expérimenter la démarche de projet scientifique et technique de A à Z, de la conception jusqu’au lancement, et de rencontrer des acteurs du domaine spatial. Cette année encore, des jeunes de tous horizons ont fait le déplacement : collèges, lycées, IUT, écoles d’ingénieur, universités… venus de toute la France et au-delà (une équipe mexicaine et une équipe péruvienne ont notamment fait le déplacement cette année).
Des projets techniques ambitieux
Plusieurs fusées expérimentales ont marqué les esprits. Comme Pegasus, conçue par le club CACS de CentraleSupélec, qui a réussi un vol bi-étage avec deux phases propulsées nominales. Ou encore EOS, du club Astrolab de Centrale Méditerranée, qui a réalisé un vol nominal malgré les difficultés. Et enfin Bibi, du club ESO (ESTACA), une remarquable mini-fusée bi-étage qui a réalisé deux superbes vols nominaux.

La compétition CanSat Talents, toujours aussi attendue, a vu neuf projets largués à 150 mètres d’altitude, avec un nouveau challenge cette année : une séparation de CanSat, soit deux CanSats avec deux parachutes. Les CanSat sont des sondes nanosatellites de la taille d'une canette, lancées par une fusée ou un ballon et qui redescend sous parachute en effectuant des missions scientifiques.

Enfin, comment ne pas évoquer Diamant de l’équipe Rocketry France, réplique à l’échelle 1/4 de la fusée mythique ayant lancé Astérix, le premier satellite français, en 1965 ? Fruit d’un travail acharné d’une équipe d’astromodélistes intergénérationnelle allant de 17 à 80 ans, ce projet a rencontré un problème majeur de propulseur... Mais face à l’échec technique, c’est la solidarité et la résilience du groupe qui ont marqué les esprits.
Tremplin vers le spatial
En préambule de la journée officielle, mercredi 9 juillet, les deux lancements nocturnes ont offert des images féériques : ciel dégagé illuminé par la pleine lune, passage de la Station spatiale internationale et étoiles filantes.
L’après-midi ouvert au public, jeudi 10 juillet, a vu les fusées expérimentales, minifusées et CanSat enchaîner les décollages sous les yeux du public, des familles et des invités venus découvrir les projets. Des ateliers de fusées à eau ont permis aux plus jeunes de vivre, à leur niveau, l’expérience d’un décollage.

Les équipes étudiantes sont reparties avec des données de vol, des enseignements concrets et surtout l’envie d’aller plus loin. Pour certains, le rendez-vous est déjà pris pour 2026. Pour d’autres, le prochain pas, ce sera un stage, un premier emploi ou un projet encore plus ambitieux.