Published on December 22, 2025

Diamant-A : l’héritage spatial qui inspire les générations

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Pour célébrer le 60e anniversaire du premier lanceur français, l'association d’astromodélisme Rocketry France a lancé Diamant-1, une réplique de 5 mètres. Un événement appuyé par le CNES.

© Rocketry France

Sagement positionnée sur son pas de tir au camp militaire de Ger, ce mercredi 26 novembre 2025 au petit matin, la fusée Diamant-1 ressemble trait pour trait à Diamant-A, son aînée, lancée 60 ans plus tôt depuis la base saharienne d'Hammaguir en Algérie. Quelques centaines de mètres plus loin, les membres de l’association d’astromodélisme Rocketry France et les employés du CNES présents sont concentrés et s’affairent aux derniers préparatifs de lancement.

Compte à rebours. Tout le monde retient son souffle. Allumage des propulseurs. Décollage. Après 18 mois de travail acharné, l’engin s’envole, transmet son altitude en temps réel aux équipes au sol avant d'atteindre un apogée de 1,62 km, le tout en moins de 20 s. Le vol de Phénix — le nom donné au vol commémoratif par l’association — est nominal.

Pour Lucie Ruscony-Vaiana, élève ingénieure et membre de l’association, l’heure est au soulagement : « C’est le premier projet d’astromodélisme auquel je participe. J’y ai appris énormément de choses, de la conception aux procédures de sécurité, ainsi que sur le fonctionnement des lanceurs. Aujourd’hui, c’est l’aboutissement d’un énorme travail d'équipe. Je suis très fière de ce qu’on a accompli. »

Lucie, comme ses coéquipiers, peut savourer. Le premier prototype, dont l’envol était prévu cet été durant le C’space, a subi une avarie moteur au moment du lancement. La seconde tentative, programmée à l’automne lors des Rencontres italiennes de modélisme (MIR), s’est également soldée par un échec. Mais en dépit des obstacles, la résilience et la persévérance de chacun a permis la réussite de ce projet hors-normes.

60 ans de soutien aux lancements étudiants

Experts en mini-lanceurs, le CNES a partagé son savoir-faire dans ce domaine avec Rocketry France. Une collaboration qui s’inscrit parmi les missions historiques de l’agence spatiale française : « Nous intervenons avec les médiateurs scientifiques de Planète Sciences auprès d’associations étudiantes pour garantir la sécurité et la réussite des projets », explique Nicolas Verdier, pyrotechnicien.

Historiquement, l’accompagnement sur les activités de fusées étudiantes remonte à la création du CNES, il y a plus de 60 ans. À l'époque, l'enthousiasme pour l'aérospatial était si fort que des accidents liés à des lancements amateurs ont conduit à leur interdiction. Le CNES a alors été chargé de l’encadrement des activités associatives et a pris en charge la mise à disposition des propulseurs pour les amateurs, sous l’égide de l’Association nationale des clubs spatiaux (ANCS), devenue Planète Sciences. « Depuis sa création cette association a pour ambition d’aider le CNES à sécuriser les lancements non professionnels », précise Nicolas Verdier.

L’implication des bénévoles et ingénieurs : une transmission continue

Initié par l’association d’astromodélistes Rocketry France, le projet Diamant-1 marque une étape particulière dans cette histoire. Contrairement aux programmes étudiants traditionnels, le projet commémoratif est ouvert à tous, jeunes et moins jeunes. « Compte tenu du gabarit exceptionnel de Diamant-1, nous avons collaboré avec les membres de Rocketry France pour établir un cahier des charges et les former aux bonnes pratiques », détaille Nicolas Verdier. Pour ce travail commémoratif, le CNES a également apporté son expertise en sécurité pyrotechnique. « Nous avons appris à connaître leurs méthodes et à adapter nos règles de sécurité pour ce projet », ajoute Paul Miailhe, également pyrotechnicien. L’équipe projet a ainsi pu bénéficier d’un encadrement professionnel tout en conservant l’esprit amateur qui anime leur association. 

Le projet Phénix est pour tous les membres de l’équipe un projet d’ingénierie complet avec des défis dans tous les domaines : la mécanique, l’électronique et même l’aérodynamique.

Paul Miailhe

  • Pyrotechnicien

Diamant-1 incarne parfaitement l’esprit de persévérance et de transmission qui anime le domaine spatial depuis six décennies. Grâce à la collaboration entre le CNES, Planète Sciences et les associations d’astromodélistes, les jeunes générations continuent d’apprendre et d’innover, perpétuant ainsi l’héritage des pionniers de l’espace. Une nouvelle preuve que la passion et la rigueur restent les moteurs de la conquête spatiale

Visionner la vidéo du lancement de Diamant-1

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