Recruté en 2009 dans le corps des astronautes de l’ESA, Thomas Pesquet a réalisé 2 missions à bord de la Station spatiale internationale (ISS), Proxima en 2016 et Alpha en 2021. Ces missions sont l’aboutissement d’années de préparation, un travail d’équipe entre l’astronaute, les scientifiques et les ingénieurs de l’ESA et du CNES.
Un profil d’astronaute
Pour être astronaute, il faut certes être passionné d’espace au point d’avoir envie d’aller chatouiller les étoiles, mais aussi être un grand travailleur, curieux, plutôt scientifique, et aimer les aventures en équipe. Ça tombe bien Thomas Pesquet coche toutes les cases. Ingénieur formé à l’institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (ISAE-Supaero) et pilote instructeur dans l’aviation civile, il a aussi travaillé au CNES comme ingénieur, notamment sur l’autonomie des missions spatiales. Un parcours idéal pour mener la mission n°1 des astronautes : réaliser des expériences scientifiques dans l’espace.
Avant chaque mission, une grande partie de la préparation de l’astronaute consiste à apprendre comment réaliser ses futures expériences. Pour cela, Thomas Pesquet a dû comprendre leur but, les gestes techniques et les phases à suivre pour les réaliser. Des heures d’entraînement, en classe, devant un ordinateur, en laboratoire… À bord de l’ISS, les astronautes réalisent des expériences pour différentes agences spatiales. Mais un astronaute dispose d’un temps réservé pour mener des expériences spécifiquement mises au point dans son pays. La France a ainsi pu développer 7 missions pour la mission Proxima en 2016 et 12 pour Alpha en 2021. Thomas Pesquet a dû les découvrir en plus de la centaine d’autres programmée, de son entraînement physique et de sa préparation de commandant de bord sur Alpha.
Préparer les missions futures
De retour sur Terre, les équipes du CNES et Thomas Pesquet se retrouvent pour échanger sur les résultats des expériences, les difficultés rencontrées, les idées à poursuivre… Cela permettra d’améliorer les futures expériences ou de faciliter la poursuite de celles qui se poursuivent dans l’ISS avec d’autres astronautes.
Thomas Pesquet se prépare également pour la suite. Il a déjà passé près de 400 jours dans l’espace, il a été le 1er Français commandant de bord de l’ISS, il a battu le record européen du temps passé dans le vide spatial en sortie extravéhiculaire (39h54 en 6 sorties), il a été le 1er Européen embarqué à bord du Crew Dragon de Space X pour la mission Alpha. Tout cela en fait l‘astronaute européen le plus expérimenté en 2023 et… un bon candidat pour participer au programme ARTEMIS vers la Lune. En tout cas, Thomas Pesquet est partant ! Il continue de suivre et de participer aux recherches préparant ces futures missions.
Le CADMOS, soutien scientifique de Thomas Pesquet
Le CADMOS (Centre d'Aide au Développement des Activités en Micropesanteur et des Opérations Spatiales), basé à Toulouse, est l’un des centres européens chargés d’aider les scientifiques à concevoir et préparer les expériences ensuite embarquées dans l’ISS. Puis il accompagne les astronautes lorsqu’ils les réalisent dans la station. C’est ici qu’ont été mises au point les expériences françaises de Proxima et Alpha. Durant leur mise en œuvre dans l’ISS, Thomas Pesquet dialoguait par écran interposé avec cette équipe du CNES au sol.
Parfois, un scientifique était sur place, au CADMOS, pour échanger avec l’astronaute ou pour le guider. Durant la mission Proxima, un médecin échographe a même opéré sur Thomas Pesquet un examen à distance depuis Toulouse. Il s’agissait de tester ECHO, un nouveau modèle d’échographe (un dispositif qui permet d’obtenir des images de l’intérieur du corps humain par ultrasons), pilotable à distance. Comme tous les astronautes, Thomas Pesquet contribue à l’étude des effets du milieu spatial sur le corps humain, un domaine phare du CNES, essentiel pour préparer les futures missions habitées.
Une aventure partagée
L’une des missions du 10e astronaute français consiste à transmettre son expérience et diffuser la connaissance spatiale. Et Thomas est un pro des réseaux sociaux. À Terre ou en orbite, il partage ses découvertes, explique son travail, raconte son quotidien dans l’ISS, poste les photos de la Terre qu’il prend depuis la Station.
Plusieurs expériences de Proxima et Alpha ont été imaginées par des étudiants avec l’aide du service éducation-jeunesse du CNES. Par exemple l’observation de la croissance de graines et de cristaux en micropesanteur pour la mission Proxima. Ou, durant la mission Alpha, l’observation du comportement du blob dans l’espace. Des centaines de classes ont comparé l’évolution sur Terre et dans l’espace de ce drôle d’organisme sans cerveau, mais capable de se déplacer, de se nourrir, et même de transmettre ses apprentissages à ses congénères.
Quizz
Combien d’expériences françaises ont été réalisées par Thomas Pesquet durant ses 2 missions dans l’ISS ?
A - 6
B - 12
C - 19
D - 119
C : Thomas Pesquet a réalisé 7 expériences françaises durant la mission Proxima et 12 durant la mission Alpha. Leur conception et leur préparation impliquent des laboratoires de recherche, des entreprises, des startups… Car elles permettent de faire progresser la science spatiale mais débouchent aussi sur des applications utiles sur Terre, en médecine, dans l’industrie, pour l’environnement…