A l’extrémité orientale du continent eurasiatique et dans l’Extrême-Orient subarctique russe, le port et la base militaire navale de Petropavlovsk jouent un rôle majeur dans l’affirmation de la puissance de la Russie dans l’océan Nord-Pacifique, face aux Etats-Unis et au Japon. Valorisant un site de rade exceptionnel au fond d’une grande baie, la base de sous-marins nucléaires porteurs des missiles balistiques, dont le pendant étatsunien se trouve dans la région de Seattle, vient rappeler l’importance de ces systèmes d’armes dans les rapports de force géostratégiques mondiaux à l’heure de la montée des tensions et de l’exacerbation des logiques de puissance.
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Cette image de Petropavlovsk, ville de la Fédération de Russie et la capitale du Kamtchatka a été prise le 21 août 2018 par le satellite Sentinel 2B. Il s’agit d’une image en couleurs naturelles de résolution à 10m.
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L'image ci-contre indique quelques repères géographiques de la viille Russe, Petropavlovsk
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Présentation de l'image globale
Petropavlovsk : une base militaire navale au Kamtchatka,
le balcon russe sur l’océan Nord-Pacifique
Petropavlovsk : un site exceptionnel de rade et de baie sur l’océan Nord-Pacifique
Comme le montre l’image, nous sommes ici le long d’un littoral bordé par un océan, c’est l’océan Nord-Pacifique. Au centre de l’image se déploie une vaste rade, la rade de Petropavlovsk, dite aussi golfe de l’Avatcha. Elle occupe le site d’une ancienne caldeira due à l’effondrement d’un puissant volcan. Elle se déploie sur 24 km de profondeur et 20 km de large.
De forme à peu près ronde, profondément ancrée dans les terres et bien abritée grâce à une ouverture relativement restreinte de 3 km de large, et donc facilement contrôlable, cette rade constitue un magnifique port naturel et donc un site d’une qualité exceptionnelle. De 26 m de profondeur seulement, les eaux de surfaces gèlent en hiver. Comme le montre l’image, au nord et au sud de la rade, la forme du littoral est dissymétrique. Au nord, le liséré littoral a été régularisé par les courants marins et présente donc un profil très régulier et sans aspérité ; alors qu’au sud au contraire les montagnes et hautes terres tombent dans la mer en multipliant les flèches, caps et falaises.
Au nord et au nord-est de la rade s’identifie bien sur l’image une agglomération : c’est la ville de Petropavlovsk et son port. Au sud-est, on relève d’autres importantes installations humaines, c’est le vaste complexe militaire qui accueille la base des sous-marins nucléaires de la Flotte russe.
Cette rade se situe elle-même au fond d’un ensemble naturel d’ampleur régionale bien plus vaste comme en témoigne au nord comme au sud le tracé du littoral. Nous sommes là au fond de la grande baie de l’Avatcha, qui est une des cinq grandes baies ourlant le littoral oriental de la péninsule du Kamtchatka. En position la plus méridionale, elle se déploie au sud du Cap Chipounski, présente une ouverture de 120 km de large et est globalement tournée vers le sud/sud-ouest.
Cette très longue côte est baignée par le courant marin du Kamtchatka, dont la présence explique la richesse des eaux et l’importance de la pêche. Ce courant froid de surface circule à l’ouest du Pacifique-Nord, en partant de la mer de Béring au nord pour se diriger vers le sud où le courant Oya shivo (ou Oya-Chivo) prend le relais. Evalué à 300 km de large, ses eaux progressent au rythme de 2 km/heure et ses températures varient de +1°C à + 10°C selon les saisons.
La haute chaîne Orientale volcanique de la péninsule du Kamtchatka
La lecture de l’image témoigne de l’importance des hautes terres qui tombent presque dans la mer. On trouve soit des cônes isolés comme au nord, soit des hauts plateaux et des barrières montagneuses, présents sur tout l’ouest et le sud de l’image. Dans ce climat subarctique dominent les forêts de trembles, de bouleaux ou de pins alors que la toundra d’altitude s’installe à partir de 1.500 m. Les espaces agricoles sont peu nombreux du fait des fortes contraintes et la région est donc très largement dépendante des importations de produits agricoles et alimentaires.
Au nord se déploient les pentes méridionales d’un vaste cône : c’est l’Avachinsky, un volcan actif qui culmine à 2.741 m. Au nord-ouest de celui-ci (hors image) se trouve son voisin, le Mont Koriak, ou Korialski, dont la forme très particulière s’impose largement dans le paysage puisqu’il culmine nettement plus haut (3.456 m), ce qui en fait le sommet le plus élevé du groupe volcanique régional. Enfin au sud-est des deux premiers se trouve le mont Kozelski (2.170 m.). Enfin, au sud de l’image à 45 km au sud-ouest de Pétropavlovsk se trouve le mont Vilioutchik, un volcan éteint qui atteint les 2.173 m. et qui domine la petite baie du même nom.
Ces trois hauts volcans sont des stratovolcans dont la lave est épaisse et a donc du mal à s’écouler. Ceci explique leurs formes coniques caractéristiques, leurs grandes hauteurs et leurs fortes pentes attaquées par l’érosion. Ces volcans sont encore très actifs. Leurs panaches volcaniques et leurs nuées ardentes et lahars, ou coulées de boues et de cendres, qui dévalent leurs pentes sont particulièrement impressionnants et dangereux.
Nous sommes là dans une zone de subduction exceptionnelle puisque la plaque tectonique continentale du Pacifique s’enfonce sous la plaque asiatique à la vitesse moyenne de 10 cm par an, générant de nombreux séismes et de violentes éruptions. La vaste péninsule du Kamtchatka est organisée par un fossé central dans lequel coule le fleuve Kamtchatka, qui donne donc son nom à la péninsule. Ce fossé est encadré par deux longues chaînes de montagnes, la chaîne centrale et la chaîne orientale. On compte environ 160 volcans, dont une trentaine très actifs. Point culminant de tout l’Asie russe et plus haut volcan actif du continent eurasiatique, le mont Klioutchevski (hors image) est un stratovolcan culminant à 4.750 m.
A l’échelle mondiale, cette région se rattache donc à ce que l’on dénomme la « ceinture de feu du Pacifique », qui courre du Japon au Chili. A l’échelle régionale, les volcans présents sur l’image appartiennent donc à la chaine orientale de la péninsule du Kamtchatka qui s’étend du sud-ouest au nord-est sur 600 km de long et sur 120 km de large. Au large de la péninsule se déploie la fosse océanique Kouriles-Kamtchatka qui atteint à la latitude de Pétropavlovsk la profondeur de – 7.919 m., ce qui en fait une des fosses les plus profondes du monde. Cette particularité permet aux sous-marins en patrouille d’atteindre très vite lorsqu’ils sortent de la rade des profondeurs qui les rendent indétectables.
Un espace au climat subarctique aux fortes contraintes
Comme on peut le voir sur l’image pourtant prise à la fin du mois d’août, la neige est encore présente en altitude. Nous sommes ici à 53°53 de latitude nord et 158°08’ de longitude Est. Malgré la présence de l’océan et bien que située à la même latitude que le Royaume-Uni, la région appartient à un climat sub-arctique sans saison sèche.
La température annuelle moyenne n’est en effet que de 2,1°C. Pour autant, si les températures estivales sont fraiches (10 à 12°C en juillet/aout), les températures hivernales sont relativement clémentes (- 7 à -8°C en janvier/février). Avec 1.576 mm. de précipitations par an, la région est bien arrosée, en particulier l’automne. Mais du fait de températures assez basses, la neige, abondante en hiver, est présente un quart de l’année au sol, tout comme les brouillards présents un quart de l’année.
Au nord-ouest de la baie, on identifie facilement le cours de l’Avatcha et son delta qui se jette dans la rade. Ce delta présente de fortes contraintes (crues, terrains marécageux ou amphibies…) qui expliquent l’installation privilégiée des hommes au nord et au sud-est de la rade afin d’éviter cet espace répulsif. L’Avatcha est un petit fleuve côtier qui prend sa source dans les Monts Ganalski à 2 277 m. (hors image) et qui se jette dans la rade à laquelle il donne son nom. Long de 122 km, il draine un bassin de 5.090 km2 et a un débit moyen de 136 m3/seconde. Ce fleuve présente un régime nival, c’est-à-dire très lié à la fonte des neiges au printemps. Aux fortes crues des mois de mai, juin, juillet et aout qui cumulent presque 60 % des écoulements annuels répondent les étiages, ou basses eaux, de la période hivernale.
La péninsule du Kamchatka : le balcon russe sur le Nord-Pacifique
La péninsule du Kamchatka est une très vaste péninsule montagneuse orientée nord-est/sud-ouest. Couvrant 370 000 km², elle est d’une surface grande comme la Californie ou équivalente à 66 % du territoire de la France métropolitaine. Large dans sa partie maximale de 400 km, elle se déploie sur une longueur de 1.200 km. Du fait de cette forte extension latitudinale, son extrémité méridionale – le cap Lopatka - touche aux espaces de la mousson alors que sa partie septentrionale appartient au domaine arctique.
Située à l’extrémité orientale du continent eurasiatique, cette péninsule prolonge l’arc des îles Kouriles, qui courre de l’île japonaise d’Hokkaido au cap Lopatka. Elle sépare la mer d’Okhotsk à l’est de l’océan Pacifique et de la mer de Béring à l’est. La mer de Béring est un sous-ensemble maritime du Nord-Pacifique compris entre le détroit de Béring et l’arc insulaire et la fosse des Aléoutiennes qui appartiennent à l’Alaska et sont sous souveraineté des Etats-Unis.
Du fait de sa position aux marges du continent eurasiatique, la péninsule du Kamchatka fonctionne comme un balcon russe sur le Nord-Pacifique. Nous sommes ici très loin de Moscou, qui se trouve 6.775 km plus à l’ouest et à neuf fuseaux horaires et bien loin aussi de la grande métropole de Valdivostock située 2.252 km au sud-ouest. Par contre du côté des Etats-Unis, l’Alaska se trouve à seulement 2.000 km à vol d’oiseau et Seattle - et sa base de sous-marins nucléaires – à 5.000 km.
La péninsule du Kamchatka et la base navale de Petropavlovsk occupent donc une position géostratégique majeure. Face aux Etats-Unis à l’est dans le Nord-Pacifique et au Japon au sud, avec lequel le contentieux frontalier sur les îles Kouriles n’est toujours pas réglé par un traité international depuis 1945. C’est pourquoi la presqu’île fut longtemps soumise à un régime spécifique, en particulier durant la Guerre froide, interdisant toute présence étrangère jusqu’en 1990. Nous sommes ici dans une des zones frontalières littorales qui fut longtemps une des plus fermées au monde.
Pour autant, cette marge - fortement marquée par l’éloignement et l’isolement – demeure un désert froid et montagneux puisque la densité moyenne dans la péninsule est de seulement 1,2 hab./km2. Comme dans toutes les hautes latitudes, son économie et son peuplement demeurent très dépendants des transferts réalisés par le centre, ici moscovite (budgets militaires, hauts salaires et primes pour attirer les actifs…), et donc de la situation politique, économique et financière de l’URSS puis de la Russie. En particulier l’implosion de l’URSS et la Présidence de Boris Eltsine entrainèrent une forte chute de la population résidente (- 28 %) et une profonde crise de l’appareil militaire. A contrario, l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine se traduit par un réinvestissement dans cette marge stratégique et une certaine ouverture (développement du tourisme national et international…).
Le contrôle et mise en valeur : un enjeu géohistorique ancien
Occupée par des peuples autochtones (Itelmètes…), la péninsule voit arriver les Russes à la fin du XVIIème siècle dans le cadre des grands mouvements de découverte et de colonisation des puissances européennes. A l’initiative du tsar Pierre le Grand, Vitius Béring - lors d’une première expédition (1725/1730) – longe la côte arctique et découvre entre les masses continentales américaine et eurasiatique l’étroit détroit qui porte aujourd’hui son nom. Fort de cette première découverte de grande importance stratégique, une deuxième expédition – plus puissante cette fois, car forte de 10 000 personnes - est lancée (1733/1743) qui descend la côte du Kamchatka. Découvrant la baie puis la rade, Vitus Béring décide d’y fonder un poste russe et de lui donner les noms des deux navires de son expéditions, le Saint-Pierre et le Saint-Paul – qui font donc Petropavlovsk.
Du fait de son importance comme fenêtre sur le Pacifique, le site est très vite bien tenu par les Russes. Dans le cadre de ces navigations au long cours portées par les découvertes, le poste de Petropavlovsk est d’ailleurs aussi visité par Cook pour l’Angleterre en 1774, puis La Pérouse pour la France en 1787. N’oublions surtout pas qu’à la même époque, la présence russe – même légère et limitée - s’affirme aussi progressivement de l’autre côté du Pacifique en Alaska, et jusqu’au nord de la Californie.
Fondée comme poste en 1740 puis élevée au statut de ville en 1812, Pétropavlovsk est la plus ancienne ville de l’Extrême-Orient russe. En 1854, lors de la guerre de Crimée, une expédition navale anglo-française y est mise en échec par la résistance russe. Mais dans la seconde partie du XIXem siècle, la ville subit deux chocs majeurs : la vente en 1868 par la Russie de l’Alaska aux Etats-Unis et, surtout, le transfert des grandes fonctions de commandement sur Nikolaïevsk/Amour, dans le kraï de Khabarovsk, en 1860 puis Vladivostok en 1871. Ce transfert s’inscrit dans le cadre de la conquête et de la mise en valeur de l’immense Sibérie d’un côté et de la recherche d’un débouché maritime oriental à la puissance russe plus méridional et plus branché sur les grands enjeux est-asiatiques (cf. Mandchourie, Chine, rivalités puis guerre entre la Russie et le Japon en 1905) de l’autre. Peuplée de seulement 500 habitants en 1880, la ville monte péniblement à 1.700 hab. en 1930.
A partir des années 1930, l’affirmation de l’URSS dans l’Extrême-Orient et le Pacifique va profondément changer la donne au plan stratégique. D’abord contre le Japon impérialiste entre les années 1930 et 1945. Puis contre la grande puissance rivale que sont les Etats-Unis depuis la Guerre froide jusqu’à aujourd’hui. Dopée par les activités militaires et la grande pêche, la ville passe de 35 000 hab. en 1939 à 86 000 hab. en 1959.
Zoome détude
La ville de Pétropavlovsk-Kamtchatski et son agglomération
Une ville marquée par les héritages soviétiques mais redynamisée
Bien visible sur l’image générale, la ville de Pétropavlovsk-Kamtchatski s’étend sur le rivage septentrional de la baie. Fondée en 1740 comme fort et base lors de la seconde expédition de V. Béring, la ville et son port occupent un espace littoral s’adossant au piémont de collines qui tombent parfois directement dans la mer. Cette topographie explique la mise en valeur bien différenciée du littoral, plus ou moins facilement accessible, et le caractère disjoint de l’urbanisation. Si les petites datchas et les structures pavillonnaires sont nombreuses, l’habitat collectif sous forme de grandes barres de plusieurs étages, plus ou moins défraichies, domine largement du fait des héritages urbains de la période soviétique.
Durant la présidence de Boris Eltsine, la ville connaît une véritable hémorragie démographique. Elle tombe de 268.800 habitants en 1989 à 198.000 en 2002 (- 70.800 hab., - 26 %) pour atteindre 182.000 habitants en 2014.
Capitale du kraï du Kamtchatka, c’est un centre administratif, économique, industriel (grande pêche, conserveries, chantiers navals, scieries…) et scientifique (Instituts de recherche de l’Académie des Sciences…) très important qui domine très largement, voire écrase, la hiérarchie urbaine régionale (hôpitaux, enseignement, commerce, services à la personne…).
Un des grands ports de la pêche Nord-Pacifique
Carrefour régional des communications maritimes et aériennes, c’est aussi un port de pêche de toute première importance comme en témoigne l’image des installations. Celles-ci se trouvent au sud de l’agglomération à l’abri d’une petite baie protégée par une presqu’île.
En effet, grâce à la qualité exceptionnelle des eaux et à leur fort potentiel halieutique, la grande pêche est un des principaux piliers de l’économie civile locale, en particulier du fait de l’exploitation de l’« or rouge » (saumon rouge, chinook, coho, rose ou keta), des fameux crabes du Kamtchatka et des différents poissons (flétans…).
La nouvelle dynamique du tourisme national et international
Mais la grande nouveauté des dernières décennies tient, du fait de la levée de l’interdiction pesant sur les personnes étrangères au début des années 1990, au développement du tourisme national et international. Si les effectifs globaux demeurent faibles avec quelques dizaines de milliers de personnes par an et du coût des prestations offertes, les effets locaux sont considérables.
Comme capitale régionale, la ville est la principale porte d’entrée pour visiter et découvrir la péninsule du Kamtchatka en se spécialisant dans un tourisme de découverte et d’aventure. L’offre devient de plus en plus abondante et diversifiée. Survol et découverte, voire étude, des appareils volcaniques exceptionnels et des grands sites naturels d’une large partie de la péninsule par hélicoptère ou par voiture 4X4 sur les pistes. Visite de la « vallée des geysers », de la caldeira d’Uzon, un bassin hydrothermal exceptionnel de 12 km sur 9 km, de la réserve de la biosphère du Kronotski, du parc naturel de Nalytchevo ou du Lac Kourile dans le Parc national du Sud du Kamtchatka.... Observation de la faune sauvage (ours bruns, rennes…) et chasse. Visites folklorisées des campements des Peuples premiers (Evènes, Koriaks) ….
La grande base aérienne, militaire et civile, d’Elizovo
L’image générale témoigne de l’essor urbain dans la partie nord. Dans la banlieue à l’ouest de la rade se trouve la commune urbaine de Mokhovaïa (12 000 hab.) et à quelques kilomètres se trouve la station touristique et de ski de Morozovo.
Mais c’est surtout la ville d’Elizovo, située à 32 km au nord-ouest de Petropavlovsk, qui retient l’attention sur l’image. Située au bord du fleuve Avatcha, elle compte environ 40.000 habitants. Son développement repose largement sur le rôle de son important aéroport. Il présente la particularité d’être dual, c’est-à-dire à la fois militaire et civil. On y trouve en particulier une très grande base militaire qui joue un rôle majeur dans toute la défense aérienne de la façade Nord-Pacifique de la Russie.
La base militaire navale et la ville de Vilioutchinsk
Au sud-ouest de la grande rade, la baie de Kracheninnikov est bien identifiable avec sa longue et étroite presqu’île qui la ferme partiellement. La base navale est à 20 km à vol d’oiseau et à 55 km par la route de Pétropavlovsk. Cette partie de la rade est composée de différents ensembles qui composaient la ville secrète de « Pétropavlovsk-50 », ville de garnison et base militaire fermées et non mentionnées sur les cartes jusqu’en 1962. En 1968, elle prend le nom de Sovetski (ou Staraïa Taria) pour devenir aujourd’hui Vilioutchinsk. Cette ville compte environ 22.000 habitants, avec les militaires, leurs familles et tous les services nécessaires à leur vie courante.
Ce puissant complexe est composé de trois grands ensembles techniquement et spatialement séparés, donc bien identifiables. Sur la presqu’île se trouve la base de Rybatchi. L’URSS y installe une base de sous-marins en 1938 face à la montée de la menace japonaise. Elle abrite aujourd’hui la seule base de la Flotte du Pacifique de la Marine russe qui accueille les sous-marins à propulsion nucléaire porteurs des missiles balistiques (SNLE). Ces systèmes d’armes jouent un rôle majeur dans les équilibres militaires géostratégiques mondiaux, en allant en particulier naviguer au large des côtes étasuniennes ou asiatiques. Ces installations accueillent aussi une partie de l’escadre navale de surface de la Flotte du Pacifique, dont le quartier général est à Vladivostok et une autre partie des unités à Fokino. Enfin, au centre-sud de l’image, Seldevaïa est le chantier naval assurant la réparation et l’entretient de la flotte militaire.
Documents complémentaires
Image régionale : la baie de Pétropavlovsk dans son cadre régional.
Timelapse montrant la région de Petropavlosvk au cours des saisons (les dates sont indiquées en haut à gauche)
D'autres ressources
Sur le site GeoImage
Russie - Mourmansk, capitale arctique et port militaire stratégique
Russie - Vladivostok : une des plus grandes bases militaires navales sur l’Océan pacifique
Royaume-Uni - Faslane : la base navale sous-marine écossaise au rôle géostratégique
Le détroit de Béring : fenêtre, frontière et interface géostratégiques entre Océans glacial arctique et Océan pacifique, entre Russie et Etats-Unis
Contributeur
Proposition de Laurent Carroué, Inspecteur général de l’Education nationale