Vega en détails
Contexte
Vega, lanceur dédié à l’envoi de charges utiles de masses faibles et moyennes (jusqu’à 1,5 tonnes) en orbite basse, avait pour objectif de desservir en particulier le marché des satellites d’observation terrestre en orbite polaire héliosynchrone. Un pari réussi après 12 ans d’activité puisque Vega a envoyé des satellites d’observation et d’étude de la surface de la Terre pour le compte de l’ESA, de la France, du Vietnam, du Maroc, du Kazakhstan, de la Turquie, du Pérou et de l’entreprise américaine Terra Bella (aujourd’hui Planet).
Objectifs
-
Desservir le marché des satellites d’observation terrestre en orbite polaire héliosynchrone
-
S’adapter à une vaste gamme de missions
-
S’aligner pour des décollages uniques et groupés
-
S’imposer comme une référence de fiabilité
Vega fut conçu dès l’origine pour être adapté à une vaste gamme de missions. Le lanceur est équipé d’un étage supérieur AVUM pouvant être rallumé en vol jusqu’à 5 fois, élément compétitif qui a permis de s’aligner pour les contrats de satellites uniques mais aussi pour des décollages groupés. Ce fut le cas pour son vol inaugural le 13 février 2012 lorsque suite à son arrivée en orbite basse, Vega a éjecté le satellite LARES et 8 micros et nano-satellites.
Commercialisé par Arianespace, Vega décollait du Centre Spatial Guyanais à une cadence de deux à trois vols chaque année. Jusqu’en janvier 2019, Vega a su s’imposer comme une référence de fiabilité dans un environnement concurrentiel, avec 20 réussis sur 22 tentatives, tout en devenant un élément indispensable pour l’accès à l’espace européen.

Déroulé du projet
Pour rendre Vega plus adaptable aux évolutions du marché, des travaux ont été menés sur le dispenseur du lanceur. Un effort tout particulier a été porté sur la capacité de mise en orbite de multiples petits satellites et constellations, grâce au développement de la nouvelle plateforme SSMS (Small Satellite Mission Service). Il s’agit d’un adaptateur particulier en fibre de carbone, développé grâce aux fonds de l’ESA et de l’Union Européenne : SSMS peut accueillir différentes configurations pour placer en orbite des mini-satellites (de 200 à 400 kg), des micro-satellites (de 60 à 200 kg) et des groupes de nano-satellites qui sont le plus souvent au format CubeSats (cube ou assemblage de cubes de 10 cm de côté et de moins de 25 kg). Le premier vol de Vega équipé d’un SSMS a eu lieu le 3 septembre 2020.
L’architecture évolutive du plus petit des lanceurs européens en fait un atout clé pour son avenir. Deux versions de Vega ont cohabité entre 2022 et 2024, puisque l’évolution Vega C est entrée en service cette année-là. En effet, le vol inaugural de Vega C a eu lieu le 13 juillet 2022. Plus puissante grâce à un nouveau premier étage P-120C commun avec Ariane 6 et à un nouveau second étage Zefiro Z40, Vega C offre des performances accrues tout en réduisant les coûts d'exploitation. Pensée dès sa conception comme une plateforme modulable, une seconde évolution est d’ores et déjà proposée à l’horizon 2028, Vega E.
Vega E sera équipée d’un nouveau dernier étage (propulsé par un moteur Méthane-Oxygène Liquide dénommé MR10), qui remplacera les deux étages Z9 et AVUM actuels. Vega fera donc partie du paysage européen pour au moins une décennie supplémentaire.

Organisation
Le programme Vega est sous maîtrise d’œuvre de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), et sa direction est gérée depuis le centre ESRIN (Italie) de l’ESA par une équipe intégrée incluant le CNES et l’ASI.
Les états participants au programme Vega de l’Agence Spatiale Européenne votent les budgets de développement et contrôlent les avancées du projet. L’ESA pilote le projet, propose les améliorations et gère le financement commun du programme.
La préparation finale et le lancement de Vega ont lieu au Centre Spatial Guyanais (CSG). Le site appartient au CNES. Les installations sont propriété de l’Agence Spatiale Européenne qui délègue à Arianespace la gestion du pas de tir et à l’industriel Avio S.p.a la responsabilité des opérations Vega. Le lanceur est commercialisé par Arianespace, basée à Evry, dont ArianeGroup est l’actionnaire majoritaire et Avio l’un des autres actionnaires minoritaires.
Les compétences des équipes de la direction du Transport Spatial du CNES sont sollicitées sur les thématiques suivantes : Techniques, Management de Projet, Assurance qualité et sûreté de fonctionnement.

Responsabilités des partenaires (étage supérieur/charge utile)
Étage | Sous-structure | Partenaire | Pays |
Payload fairing | Payload fairing | RUAG Space | Suisse |
Clamp band | EADS CASA | Espagne | |
Payload adapter | EADS CASA | Espagne | |
AVUM | Integration & testing | Avio | Italie |
Structure | EADS CASA | Espagne | |
Engine | YB Yuzhnoye | Ukraine | |
Thrust vector control system | S.A.B.C.A | Belgique |
Responsabilités des partenaires (étages inférieurs)
Étage | Sous-structure | Partenaire | Pays |
Zefiro-9 | Production, integration & testing | Avio | Italie |
Thrust vector control system | S.A.B.C.A | Belgique | |
Igniters | APP | Luxembourg | |
Zefiro-23 | Production, integration & testing | Avio | Italie |
Interstage-2/3 | Rheinmetall | Allemagne | |
Interstage-1/2 | Dutch Space | ||
Thrust vector control system | S.A.B.C.A | Belgique | |
Igniters | APP | Luxembourg | |
P80 | Investigation & testing | Avio | Italie |
Engine | Europropulsion | France | |
Interstage-0/1 | S.A.B.C.A | Belgique | |
Nozzle | SNECMA Solid propulsion | France | |
Thrust vector control system | S.A.B.C.A | Belgique | |
Igniters | APP | Luxembourg | |
Avionics | Thales, IN-SNEC, Selex Avionica, CRISA, RUAG Space, SAFT | France, France, Royaume-Uni/Italie, Espagne, Suisse, France |