La mission Epsilon est le nom de la mission de l’astronaute française Sophie Adenot à bord de la Station spatiale internationale (ISS), actuellement prévue pour 2026. Il s’agira du premier vol vers la Station d’un spationaute (astronaute français) depuis 2021 et la mission Alpha de Thomas Pesquet. Sophie Adenot est également la seconde femme de nationalité française à se rendre à bord de l’ISS, 25 ans après Claudie Haigneré.
Informations essentielles
Mission | Premier séjour de Sophie Adenot à bord de la Station spatiale internationale |
Domaine CNES | Sciences |
Date de début | Début 2026 |
Partenaires | ESA, NASA, JAXA, ASC, Roscosmos |
Lieu | Station spatiale internationale (ISS) |
Durée | 6 à 8 mois |
Statut du projet | En développement |
Chiffres clés
- 200 : (estimation) nombre total d’expériences auxquelles Sophie Adenot prendra part au cours de son séjour dans la Station spatiale internationale
- 7 : nombre d’expériences préparées spécifiquement pour la mission Epsilon par le Cadmos (Centre d'Aide au Développement des Activités en Micropesanteur et des Opérations Spatiales), service du CNES à Toulouse
- 10 : nombre d’expériences françaises qui seront réalisées par Sophie Adenot et suivies par le Cadmos
Dates clés
- Printemps 2026 : départ prévu de Sophie Adenot vers l’ISS à bord d’une capsule Crew Dragon
- 20 juin 2025 : annonce au Salon du Bourget du nom de la mission, du patch et des expériences françaises auxquelles Sophie Adenot prendra part dans l’ISS
Le projet en bref
Sophie Adenot décollera début 2026 pour une mission de 6 à 8 mois à bord de la Station spatiale internationale, d’où elle mènera une série d’expériences scientifiques.
Parmi les expériences européennes, l’ensemble des expériences françaises seront directement suivies par le Cadmos (Centre d’Aide au Développement des Activités en Micropesanteur et des Opérations Spatiales) au CNES.
Plusieurs types d’expériences seront menées par Sophie au cours de sa mission. Certaines ont pour objectif d’approfondir les connaissances et la recherche dans de nombreux domaines, comme la physiologie, l’une des expertises historiques du Cadmos. D’autres serviront à éprouver de nouvelles technologies afin de préparer le futur, en particulier les explorations habitées vers la Lune ou Mars. Enfin, une expérience éducative, ChlorISS, sera menée par Sophie. L’objectif de celle-ci est de faire découvrir le secteur spatial à des jeunes de manière ludique, et de les inciter à se tourner vers des carrières scientifiques.
Nom et écusson de la mission
Choisi par Sophie Adenot, le nom Epsilon (le « e » grec) incarne l’essence des petites contributions qui ont pourtant un impact. En mathématiques, ε désigne en effet une petite quantité, tout comme le rôle d’un astronaute dans l’immensité d’un vol spatial. En astronomie, il représente la cinquième étoile la plus brillante d’une constellation.
Le patch de la mission comporte de nombreux points, symbolisant ces petits riens. Il comprend aussi un colibri, l’un des plus petits oiseaux de la Terre, essentiel dans les écosystèmes pour la pollinisation de nombreuses plantes. Trois points de couleur rappellent le drapeau français et représentent la Terre, la Lune et Mars. Enfin, l'étoile filante rappelle de manière poétique que les rêves nous maintiennent en vie.
Rôle du CNES dans le projet
Pour la mission Epsilon, au titre de la contribution française du CNES, le Cadmos (Centre d’Aide au Développement des Activités en Micropesanteur et des Opérations Spatiales) a préparé de nouvelles expériences scientifiques, technologiques et éducatives. À travers ce programme, le CNES cherche notamment à apporter des améliorations au laboratoire de pointe qu’est la Station spatiale internationale, afin que les scientifiques puissent avoir les meilleurs outils pour continuer de faire progresser la science depuis l’espace, pour la Terre. Il s’agit également de soutenir la recherche scientifique française et les avancées technologiques dans la perspective de l’exploration du Système solaire et des missions spatiales habitées lointaines.
Les expériences menées sont :
EchoFinder : réaliser des échographies en totale autonomie
EchoFinder est un échographe qui permettra d’obtenir des images par ultrasons en haute définition, sans aucun guidage depuis la Terre : l’échographie sera réalisée en totale autonomie, grâce à la réalité augmentée et à l’intelligence artificielle. Pour de futures missions habitées vers la Lune ou Mars, le délai de communication ne permettra pas d’opérer directement une échographie depuis la Terre. Des applications terrestres pourraient aussi être envisagées : en mer, dans les sous-marins ou pour pallier les déserts médicaux.
À bord de la Station, l’utilisation d’EchoFinder nécessitera deux astronautes : un « sujet » et un « opérateur ».
Partenaires : CHU Caen, MEDES
PhysioTool : un suivi physiologique des astronautes
PhysioTool a pour but de réaliser une veille technologique via différents capteurs physiologiques synchronisés. Divers paramètres pourront ainsi être mesurés pour le suivi médical de l’astronaute : tension artérielle, pression sanguine, fréquence cardiaque, température, saturation, fréquence respiratoire ou encore mesure du sommeil. L’objectif est de développer et valider une nouvelle instrumentation de physiologie pour la réalisation d’activités en micropesanteur, dans la Station ou pour de futures missions habitées (Lune, Mars). Le tout, afin de permettre un meilleur suivi médical des astronautes.
Partenaires : CHU Angers, Université de Lorraine, MEDES, Artinis, Somnomedics
EchoBone : réaliser des échographies osseuses
Les os représentent un obstacle majeur pour l’imagerie par ultrasons, mais il existe une technique pouvant être utilisée pour étudier l’anatomie osseuse : la densité et le flux sanguin dans les os. EchoBone génèrera, avec un seul instrument, des images échographiques de l’anatomie des os, afin d’évaluer la qualité structurelle du tissu osseux et de quantifier le flux sanguin à l’intérieur des os. À ce stade, cette expérimentation sera testée par Sophie Adenot au sol : elle effectuera des mesures avant et après son vol.
Partenaires : CHU Angers, Université de Delft, Inserm
MultISS : analyser les bio-contaminations de surfaces
MultISS (Multimodal Multispectral Imaging & Spectroscopy System) est un outil dont l’objectif sera d’observer et analyser les bio-contaminations de surfaces à bord de la Station, grâce à une analyse multi-spectrale et par fluorescence. L’objectifs est de prévenir le développement de contaminants biologiques dans les engins spatiaux pour préserver la santé des astronautes lors des futurs vols habités de longue durée. En outre, ces contaminations, comme par exemple la bio-corrosion, peuvent endommager les systèmes de survie et autres équipements critiques.
Partenaires : Lumetis, COMAT
MatISS-4 : des surfaces propres et intelligentes
MatISS-4 est un dispositif passif capable de recueillir et de piéger les contaminants atmosphériques. Cette série d’expériences vise à étudier la manière dont des surfaces dites « intelligentes » pourraient stopper le développement de micro-organismes pathogènes. Les matériaux de l’expérience sont sélectionnés pour leur propension à repousser les micro-organismes, empêcher leur croissance, ou créer leur propre biofilm afin de former un bouclier protecteur. Le premier volet de l’expérience, appelé MatISS-1 et déployé par Thomas Pesquet lors de sa mission Proxima, a fourni aux chercheurs des données de référence.
Partenaires : ENS Lyon, COMAT
EuroSuit : une combinaison intra-véhiculaire française
EuroSuit est un nouveau concept de combinaison intra-véhiculaire, proposé par le CNES, qui pourrait jouer un rôle essentiel pour garantir la sécurité des astronautes lors des phases critiques de la mission, telles que le lancement et l’atterrissage. Sophie Adenot testera lors de sa mission un prototype de combinaison, afin d’éprouver la rapidité de l’enfilage et du retrait en cas d’alerte.
Partenaires : Spartan, Décathlon
ChlorISS : prends-en de la graine !
L'expérience ChlorISS consiste à faire germer simultanément des graines d’Arabette des dames et de Mizuna en micropesanteur dans la Station spatiale internationale et sur Terre. Elle sera effectuée à la fois à bord de la Station par Sophie Adenot, et au sol par des milliers de classes du primaire au lycée. L’objectif ? Étudier l’influence de la gravité et de la lumière sur la croissance des deux types de graines.
Cette expérience éducative a pour but de faire participer plus de 4 000 établissements scolaires à la mission de Sophie Adenot et, plus généralement, à l’aventure spatiale française. En lien avec les programmes scolaires de sciences de la vie et de la Terre, physique-chimie, mathématiques et technologie, l’expérience ChlorISS s’inscrit dans la politique éducative du CNES dont l’ambition est de stimuler l’intérêt des jeunes pour le spatial et d’éveiller leur curiosité pour les attirer vers des carrières scientifiques et techniques.
Lumina : mesurer les radiations à bord de la Station spatiale internationale
Lumina est un dosimètre à fibre optique visant à démontrer la fiabilité de ce composant comme outil de mesure des radiations ionisantes à l’intérieur de la Station spatiale internationale. Cette expérience avait été montée pour la mission Alpha de Thomas Pesquet en 2021 et est depuis toujours en activité à bord de la Station. Ses objectifs sont de mesurer et d’anticiper des radiations reçues à bord de la Station. La dosimétrie par fibre optique pourrait devenir une technologie indispensable à la protection du matériel et des astronautes lors des voyages spatiaux vers la Lune ou Mars.
Partenaires : Laboratoire Hubert Curien (Université Jean Monnet Saint-Étienne / CNRS) – iXblue – CERN
FoodProcessor : un robot culinaire en micropesanteur
FoodProcessor est un robot culinaire qui pourrait permettre, à terme, d’améliorer l’alimentation des astronautes lors des vols d’exploration de longue durée. En effet, les technologies de conservation actuelles des plats cuisinés ne garantissent pas des qualités nutritionnelles suffisantes pour la durée de conservation de 5 ans imposée par ce type de mission. Une première version du robot a été testée par l’astronaute danois Andreas Mogensen en 2023, qui avait réalisé une mousse au chocolat. Sophie Adenot réalisera à son tour une recette pour tester de nouveaux procédés en micropesanteur.
Partenaires : MEDES, Inneolab
EveryWear : un assistant pour l’astronaute
EveryWear est une application mobile évolutive grâce à laquelle il est possible de collecter des données médicales et scientifiques directement à partir des capacités offertes par l’iPad que les astronautes ont avec eux à bord de la Station ou/et à l’aide d’un ensemble de capteurs connectés. Cette expérience avait été montée à bord de l’ISS par Thomas Pesquet en 2017 lors de sa mission Proxima et est encore utilisée depuis de manière pérenne par les astronautes. Ses objectifs sont d’assurer le suivi nutritionnel des astronautes, l’exécution d’expériences de physiologie via des questionnaires et l’échange de messages privés entre les astronautes et les équipes médicales au sol.
Partenaire : MEDES
Contact CNES
Chef de projet de la mission Epsilon au CNES
Rémi CANTON
Courriel : remi.canton at cnes.fr