Avec le CCU4, le CNES se dote d’un nouveau moyen sol pour le déplacement des charges utiles sur la base spatiale. Un renforcement de capacité qui vient sécuriser l’offre du CSG, 23 ans après la mise en service de son prédécesseur le CCU3.
Un nouvel équipement viendra bientôt compléter les moyens sol du Centre spatial guyanais. Son nom, le CCU4 ou conteneur de charges utiles n°4, qui s’ajoutera aux CCU2 et CCU3 déjà en service. Il s’agit d’un caisson roulant posé sur une remorque tractée, conçu pour déplacer les satellites d’un bâtiment à l’autre avant leur mise sous coiffe, en maintenant les conditions de température et de qualité de l’air. Moyen dédié aux charges utiles, il permettra de transporter des satellites jusqu’à 16 t pour tout type de mission de la base spatiale, aussi bien Vega qu’Ariane 6. La conception du CCU4 est différente de celle de son prédécesseur, le CCU3, et reprend les principes du CCU2 avec une capacité d’emport augmentée. Le CCU3 se présente en effet comme une salle blanche roulante avec des groupes électrogènes pour alimenter la climatisation et les moyens de filtration, et assurer une légère surpression empêchant toute entrée d’air extérieur chargé d’humidité et de pollution. Avec le CCU4, l’idée est plutôt d’avoir un système inerte suffisamment isolé pour conserver des caractéristiques d’environnement internes satisfaisantes durant le déplacement sans alimentation extérieure. Seul le principe de surpression est maintenu au moyen de bouteilles d’air comprimé.
Un plan d’essais avant la mise en service
Le CCU4 a été construit par Excent à Tarascon-sur-Ariège sous maîtrise d’œuvre de la Direction du transport spatial du CNES. Après la finalisation de l’assemblage et de la phase de test chez l’industriel, il a été acheminé en Guyane le 3 novembre, à bord du navire de transport Canopée d’ArianeGroup. Actuellement en fin de préparation, il sera ensuite soumis à un plan d’essais préalable à son déploiement opérationnel.
« Nous allons tester ses différentes fonctionnalités en le déplaçant de bâtiment en bâtiment, explique Thierry Figeac. L’objectif est de caractériser les vibrations, l’accélération pendant les phases de roulage, et de réaliser une série de mesures d’hygrométrie, de température et de contrôle particulaire pour démontrer que les performances du véhicule sont conformes aux spécifications attendues par les donneurs d’ordre. » A l’issue de cette campagne, le CCU4 sera prêt pour ses premières missions.