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C'est pour quand la découverte d'une exoplanète habitable ?

Découvrir une planète habitable comme la Terre, ça serait fort, non ?

Tu en penses quoi toi ?

L’exobiologie, tu as tout à fait raison.

C’est le nom que l’on donne à ce domaine de recherche.

On en a déjà parlé dans la saison 1.

Et les planètes qui pourraient abriter cette exobiologie, on les appelle les exoplanètes.

Des planètes qui se trouvent à l’extérieur de notre Système solaire.

Alors c’est pour quand, la découverte d’une exoplanète habitable ?

Salut les impatients !

Alors, avant d’essayer d’en trouver une, ce serait bien de savoir combien il y en a !

La première exoplanète a été découverte par Didier Queloz et Michel Mayor en 1995.

Depuis, on en a découvert des milliers, et certains modèles prédisent qu'il pourrait y en avoir des milliards, rien que dans notre galaxie.

Ça fait beaucoup mais finalement ce n'est pas si étonnant quand on sait qu'il y a des centaines de milliards de systèmes solaires dans la Voie Lactée.

Alors pour imaginer trouver une exoplanète, il faut d'abord savoir comment les trouver.

Bah oui comment fait-on ?

Pour ça, il existe plusieurs méthodes.

La plus simple à comprendre, c'est la méthode dite des transits.

On observe la luminosité d'une étoile.

Quand la lumière diminue, c'est qu'une exoplanète est passée devant.

Avec cette méthode, on parvient à déterminer l’orbite et la taille de l’exoplanète.

Cette technique marche bien, particulièrement avec des satellites en orbite, des télescopes spatiaux.

Il y a aussi la méthode des vitesses radiales, c'est celle-ci qui a permis de découvrir la première exoplanète en 1995 car c'est la seule qui marche vraiment bien depuis un télescope situé sur Terre.

C’est un peu comme avec la lumière, mais avec la vitesse.

En fait l'attraction gravitationnelle de l’exoplanète provoque des oscillations détectables dans la vitesse de déplacement de l'étoile.

En mesurant ces infimes variations, on peut déterminer la masse de l’exoplanète.

En parallèle de ces méthodes dites indirectes, il y a la méthode directe, comme la coronographie ou l'interférométrie, qui sont des techniques récentes qui permettent d'occulter la lumière de l'étoile pour détecter l’exoplanète en orbite.

On observe alors directement l’exoplanète, qui est un million de fois moins brillante que son étoile mais qui devient alors visible grâce à cette occultation.

Bref, vous l'avez compris, c'est hyper technique et passionnant car plus l'orbite d'une exoplanète est grande, et plus elle sera dure à détecter.

Mais je me demande comment on sait si elle est habitable ou non...

Si elle possède de l'oxygène ou de l'eau…

Tu le sais toi ?

Pour nous aider à comprendre, j’accueille Pascale Danto, cheffe de projet de la contribution française au futur télescope européen ARIEL, chez nous au CNES.

Salut Pascale, la connaissance des atmosphères des exoplanètes est hyper importante pour savoir si elles sont habitables ou pas.

Comment on fait pour les analyser à une telle distance ?

« Salut Sylvain.

Pour analyser les atmosphères des exoplanètes, on va attendre que la planète passe devant l’étoile.

A ce moment-là, l'atmosphère va être éclairée par cette étoile et nous, en fonction des molécules qui composent l'atmosphère, on va recevoir un signal un petit peu différent, à chaque fois.

On parle de signature moléculaire à différentes longueurs d'ondes, et donc de cette manière, on va pouvoir détecter de l'eau, de l'oxygène, du carbone, du méthane... toutes sortes de molécules.

On appelle ça la détection spectrométrique. »

Mais alors c'est quoi les missions spatiales de demain ?

« Sylvain, le monde des exoplanètes est en ébullition et on a plusieurs missions spatiales qui sont en cours de développement actuellement.

On a PLATO qui est une mission de l'ESA, donc l'agence spatiale européenne, qui sera tirée en 2026 et sur laquelle on a une forte participation du CNES et qui va découvrir des milliers d'exoplanètes.

On a aussi une mission NASA en cours de développement, la mission Roman Space Telescope, sur laquelle on participe aussi, et qui est une mission... un petit peu la suite d'Hubble, qui va permettre de découvrir une grande partie de l'espace avec la même précision que Hubble.

Et on prévoit de découvrir plus de 100 000 exoplanètes avec ce télescope spatial.

Après tout ça (Roman va être tiré en 2027) la mission ARIEL arrive avec un tir en 2029. La mission ARIEL qui est une mission ESA, agence spatiale européenne, sur laquelle le CNES a une très forte participation.

Cette mission ARIEL va permettre de caractériser l'atmosphère de milliers d'exoplanètes.

En parallèle de toutes ces missions, on travaille aussi sur des développements technologiques qui vont permettre de détecter les exoplanètes et de les caractériser avec beaucoup plus de précision encore.

On parle de coronographie, on parle d'interférométrie, donc ces techniques qui occultent la lumière de l'étoile pour nous permettre de voir des exoplanètes qui sont dans des zones potentiellement habitables.

Donc ni trop près, ni trop loin, de leur étoile. »

Alors Pascale, c'est pour quand la découverte d'une exoplanète habitable ?

« A l'heure actuelle, on a quelques mesures avec James Webb qui commence à analyser les atmosphères de certaines exoplanètes, mais on a surtout beaucoup de modélisations.

Donc après les missions PLATO, Roman Space Telescope, ARIEL, je veux dire en 2030 à peu près, on va en savoir déjà beaucoup plus sur ces exoplanètes et sur leurs atmosphères.

Et puis on est aussi en train de travailler avec la NASA sur la mission du futur qui s'appelle Habitable Worlds Observatory, l'observatoire des mondes habitables et qui devrait nous permettre de détecter et caractériser des exoplanètes dans des zones habitables.

Donc je dirais qu'à l'horizon 2040-2045 à peu près, on devrait en savoir beaucoup plus sur ces atmosphères d'exoplanètes et peut-être sur des planètes potentiellement habitables.

Et donc la suite, ça sera de trouver comment y aller, comment aller à des milliards de km d'ici, à des dizaines d'années-lumière. »

Merci Pascale, à bientôt !

« A bientôt Sylvain, merci ! »

Vous l'avez compris, les techniques de détection des exoplanètes deviennent de plus en plus performantes, et de plus en plus précises.

Nous devrions donc découvrir, dans quelques dizaines d'années, une ou plusieurs exoplanètes habitables.

Et qui dit habitable, dit peut-être avec de la vie dessus.

Bon évidemment, comme l'a dit Pascale, il n'y aura plus qu'à trouver comment y aller et parcourir l'immense distance qui nous sépare...

Mais ça, c'est une autre histoire !

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Allez, à bientôt les impatients !

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