Les OVNIS, Objets Volants Non Identifiés, font parler d’eux depuis des décennies. Ils inspirent les auteurs de films, de livres ou de jeux vidéo. Mais les OVNIS intéressent également les scientifiques qui cherchent à expliquer ces phénomènes de façon rationnelle. A l’image de nos experts, au CNES, qui enquêtent au GEIPAN.
Oui, les OVNIS existent...
OVNI, Objet Volant Non Identifié. Il s’agit de la traduction de l’expression anglaise Unidentified Flying Object (UFO), qui a donné le terme français « ufologie » autrement dit la discipline qui étudie les OVNIS. Mais de quoi parle-t-on exactement ?
Des phénomènes étranges…
Les OVNIS sont une catégorie des PAN (Phénomène Aérospatiaux Non-identifiés), des phénomènes, principalement lumineux, observés dans le ciel par des témoins. Ils peuvent avoir lieu dans l’atmosphère ou au-dessus, dans l’espace. Et ils sont observés par des personnes au sol ou dans les airs, des pilotes d’avion par exemple. Ces phénomènes sont jugés étranges, inhabituels, voire inexplicables par les témoins.
… mais explicables.
Dans plus de 60% des cas, les PAN s’expliquent par des méprises, des erreurs de perception. Il peut s’agir de :
- Aéronefs ou satellites
- Ballons festifs, ballons publicitaires, montgolfières
- Lanternes asiatiques
- Oiseaux
- Expérimentations militaires
- Bolides traversant l’atmosphère
- Rentrées atmosphériques de satellites ou d’étages de fusées
- Corps célestes (étoiles, planètes…)
Notez que ces explications n‘enlèvent en rien l’aspect étrange du PAN aux yeux des témoins. Un satellite peut en effet refléter la lumière du Soleil de façon étonnante. Ou un oiseau apparaître curieusement dans la lumière de lasers dirigés depuis le sol par exemple.
De nouveaux « PAN » apparaissent également avec le développement de l’aérospatial. Comme ce halo défilant suivi d’une petite sphère lumineuse, de plus en plus observés depuis les années 2010 : il s’agit en fait du second étage réutilisable de la fusée Falcon 9 de SpaceX (voir image ci-dessous). En effet, pour revenir vers la surface, l’étage doit changer d’orbite et donc rallumer son moteur, créant une « bulle de propulsion » qui peut être étrangement éclairée par le Soleil. Il doit aussi éjecter les gaz en réserve : c’est la petite sphère lumineuse !
Au commencement, les soucoupes volantes
Le « phénomène OVNI » apparaît en juin 1947 aux Etats-Unis, le jour où Kenneth Arnold, un riche industriel américain, aperçoit, par le hublot de son avion privé, 9 « objets » se déplaçant à la vitesse de jets. « Comme des disques ricochant sur l’eau », dira-t-il, les comparant à des Flying saucers, une expression qui sera donnera en français les soucoupes volantes. Etait-ce des nuages lenticulaires, un vol de pélicans, une escadrille d’avions secrets, une hallucination… ? Le mystère demeure !
Reste que suite à cela, les témoignages d’observation de soucoupes volantes – et de rencontres avec de petits hommes verts - se multiplient aux Etats-Unis, mais aussi en Europe et notamment en France... Le phénomène entre peu à peu dans la culture populaire. Et il n’en sortira plus : films, BD, musiques, jeux vidéo. Les films La Soupe aux Choux (France, 1981), Independance Day (USA, 1996) ou Nope (2022, USA) n’en sont que quelques exemples, choisis de manière totalement arbitraire !
Mais le sujet est aussi pris au sérieux par les scientifiques et les autorités (armée, gouvernement), qui s’interrogent sur les possibles origines des OVNIS.
Les enquêteurs de l’étrange
L’ufologie, discipline qui consiste à analyser les PAN, apparaît dès les années 1950. Des organisations « ufologiques » vont se multiplier au cours des décennies, plus ou moins rationnelles et objectives dans les enquêtes qu’elles mènent. Les gouvernements et agences spatiales également étudient les PAN, au Chili, en Argentine ou encore aux États-Unis. La france créé un service spécialement dédié.
Le GEIPAN : une mission du CNES
En 1977, au CNES, nous mettons en place le GEPAN (Groupe d’Étude des Phénomènes Aérospatiaux), qui deviendra le SEPRA (Service d’Etude des Phénomènes de Rentrées Atmosphériques) et enfin le GEIPAN en 2005 (Groupe d’Études et d’Information des Phénomènes Aérospatiaux). Il s’agit d’un centre opérationnel (petit, 3 personnes y travaillent à temps plein) chargé d’enquêter sur les PAN rapportés par des témoins en France. Pour cela, la structure s’appuie sur un réseau d’enquêteurs bénévoles et d’experts : météorologues, personnels de l’armée de l’air et de la gendarmerie, experts du CNES spécialisés en mécanique spatiale ou en imagerie, astronomes, psychologues…
Il s’agit d’abord de recueillir des témoignages, selon une démarche scientifique, avant de les étudier pour chercher une explication aux phénomènes observés.
Chaque année, le GEIPAN reçoit environ 700 signalements de PAN, dont 80 à 120 cas donneront lieu à l’ouverture d’une enquête qui pourra durer plusieurs années. Les autres signalements, facilement explicables, ne nécessitent pas l’ouverture d’un dossier.
- Dans plus de 60% des cas, les enquêtes aboutissent à une explication rationnelle : avion, ballon gonflé à l’hélium, drone… Ce sont les cas de type A et B qui correspondent à des méprises ou des erreurs de perception.
- 36% des cas sont inexpliqués par manque de données, les experts manquent d’informations exploitables pour conforter ou abandonner leurs hypothèses, cas de type C.
- Enfin, 3% des cas restent inexpliqués, malgré une enquête approfondie. Les cas de type D1 et D2.
Quizz
Depuis les années 2020, les enquêteurs du GEIPAN font fasse à la multiplication de témoignages d’un phénomène étrange : l’apparition de points lumineux et brillants, visibles à l’horizon, qui se succèdent et qui émettent des flashs très brefs. Mais de quoi s’agit-il ?
A - De lanternes chinoises
B - De reflets du Soleil sur les satellites de la constellation Starlink qui se suivent en chapelet
C - De signaux codés émis par des satellites espions
D - E.T. qui téléphone maison
B : Les satellites de la constellation Starlink de SpaceX apparaissent parfois comme de points lumineux et brillants, visibles à l’horizon, qui se succèdent et qui émettent des flashs très brefs