La comète Churyumov-Gerasimenko vue par la sonde Rosetta
La comète Churyumov-Gerasimenko capturée par Rosetta en 2015. La sonde se trouvait à 87 km de la comète © ESA/Rosetta/NAVCAM/, 2015

Les comètes

Les comètes sont des petits corps glacés orbitant aux confins de notre Système solaire. Mais lorsqu’elles reviennent vers le Soleil, elles offrent aux scientifiques des données précieuses sur son passé.

C'est quoi une comète ?

Une comète est un petit corps solide constitué de roches et de glaces. On en a aujourd’hui détecté moins de 5000, de formes et d’orbites très irrégulières. Leur (petite) taille varie de quelques centaines de mètres à quelques dizaines de km de diamètre.

Une chevelure et 2 queues

Lorsque la comète s’approche du Soleil, la chaleur transforme les glaces en gaz (sublimation), créant la chevelure : un halo de gaz et de poussières arrachées du noyau. Puis ce halo est poussé par le vent solaire (des particules solaires éjectées à très grande vitesse). Il forme alors 2 queues qui peuvent atteindre des centaines de millions de kilomètres : l’une, courbe, est composée des poussières éjectées par la comète. L’autre, plus rectiligne et souvent bleutée, est faite de gaz ionisés (chargés électriquement) par la lumière ultraviolette du Soleil.

La comète ne produit pas de lumière (excepté les ions dans sa queue). C’est en fait le reflet du Soleil sur sa chevelure et sa queue qui nous permet de les voir dans le ciel.

Pas si propre la glace cométaire !

Je vous déconseille la glace cométaire dans votre verre ! Le noyau est composé de glace d’eau mais aussi d’autres glaces (comme le dioxyde de carbone), de matières organiques et de minéraux. C’est pourquoi elles sont plutôt sombres, et donc difficiles à observer quand elles sont inactives !

Certains scientifiques pensent ainsi qu’elles sont à l’origine de différents éléments terrestres : atmosphère, eau et premières briques de la vie.

La comète Hale-Bopp capturée par un télescope terrestre
La comète Hale-Bopp capturée par un télescope terrestre en 1997 © ESO/E. Slawik

Comètes, astéroïdes et planètes naines

Astéroïdes et comètes sont ce qu’on appelle les petits corps du Système solaire. Si les comètes sont actives à l’approche du Soleil, les astéroïdes, petits cailloux de roches et de métaux, sont, eux, inertes. Les scientifiques ont aujourd’hui recensé 1,4 millions de ces petits corps qui orbitent autour de notre étoile, dans différentes régions plus ou moins lointaines : la plupart sont des astéroïdes mais il y a également 4500 comètes et 5 planètes naines (corps sphériques comme les planètes mais pas assez massifs pour avoir fait le ménage sur leur orbite).

Nos connaissances évoluant sans cesse, il faut en effet revoir parfois les définitions et créer de nouvelles catégories.

Les différents types d’objets ou phénomènes lumineux, vus dans le ciel
Les différents types d’objets ou phénomènes lumineux qui peuvent être vus dans le ciel © Agence spatiale canadienne

Adresses lointaines

Les comètes orbitent autour du Soleil, aux confins de notre Système solaire. Mais parfois, certaines « changent de cap ». Elles peuvent quitter notre Système solaire, expulsées notamment par les perturbations gravitationnelles exercées par les planètes (Neptune, Jupiter, Saturne...). Ou, au contraire, plonger vers le Soleil où elles s’illuminent.

Le nuage d’Oort

Les comètes dites à longue période proviennent du nuage d’Oort : une sorte de bulle englobant le Système solaire, qui commence à 20000 UA (soit 20000 fois la distance Terre-Soleil) et s’étend bien au-delà. Il est formé de milliards de petits corps glacés qui deviendront des comètes s’ils tombent vers le Soleil. Dans ce cas, ces comètes se retrouvent sur des orbites très étirées : elles peuvent mettre des milliers, voire des millions d’années, à boucler leur route autour du Soleil. Ainsi, elles ne passent à proximité de notre astre (et dans notre champ de vision) que très rarement.

Jupiter, Halley et la ceinture de Kuiper

Des comètes voyagent également dans une zone du Système solaire plus proche de nous : entre Jupiter et la ceinture de Kuiper située à 30 fois la distance Terre-Soleil. Ces comètes mettent donc moins de temps pour faire le tour du Soleil (on dit qu’elles ont des périodes courtes) : entre 5 et quelques centaines d’années.

Étoiles filantes

Quand l’orbite d’une comète croise celle de la Terre, les poussières de sa chevelure, de la taille d’un grain de sable, sont parfois projetées dans notre atmosphère : ce sont les étoiles filantes !

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Des archives de notre histoire

Le Soleil et les planètes de notre Système solaire se sont formés il y a environ 4,5 milliards d’années à partir de gaz et de poussières. Mais toute cette matière primitive n’a pas été utilisée… Il en est resté les petits corps, dont les comètes formées par l’agglomération de grains de carbone et de glace. Elles sont depuis restées intactes, loin du Soleil, comme figées dans un congélateur.

Une exploration spatiale récente

Selfie de Rosetta à 16km de la comète Churyumov-Gerasimenko
Selfie réalisé par la caméra CIVA de Philae, encore à bord de la sonde européenne Rosetta située à 15 km de la comète Chury © CNES/ESA/Rosetta/Philae/CIVA, 2014

Les comètes sont observées par les astronomes depuis l’Antiquité. Mais la première mission spatiale date de 1986, avec le survol par une sonde de la comète de Halley. Ou plutôt 4 sondes : Sakigake (Japon), Vega 1 et 2 (URSS) et la sonde européenne Giotto qui s’en est approchée à moins de 600 km.

Depuis, 5 autres comètes ont été survolées, voire visitées !

Entre 2014 et 2016, la sonde européenne Rosetta s’est mise en orbite autour de la comète Churyumov-Gerasimenko (Chury), récoltant de très nombreuses données. Rosetta a notamment confirmé que les comètes contenaient de la matière organique. Un petit robot franco-allemand, Philae, s’est même posé sur la comète – une première ! – pour analyser directement le matériau de la surface.

Comet Interceptor, une mission sans destination

Cette mission européenne doit décoller en 2030 pour étudier… on ne le sait pas encore. L’idée est d’envoyer un satellite (équipé de 2 nanosatellites) en « attente » à 1,5 million de km de la Terre, prêt à filer vers une éventuelle comète en provenance direct du nuage d’Oort. Une comète qui ne sera donc pas encore « abîmée » par un passage près du Soleil.

Des échantillons cométaires étudiés sur Terre

En 2004, la sonde américaine Stardust est passée dans la queue de la comète Wild-2, pour en collecter des poussières. Ces échantillons ont ensuite été rapportés sur Terre. En 2011, cette même sonde a servi à observer la comète Tempel 1 (percutée en 2005 par l’impacteur américain Deep Impact dans le but d’en apprendre plus sur l’intérieur de ce petit corps).

Quizz

La comète de Halley, qui boucle sa rotation autour du Soleil (période) en 76 ans, est passée dans notre ciel en 1986. Elle reviendra en 2061. Mais d’où tient-elle son nom ?

A – De la ville de Hailey, aux Etats-Unis

B – Du mot anglais holly qui signifie houx

C – De la chanson Hailey de Justin Bieber

D – Du scientifique britannique Edmond Halley

D : L’astronome Edmond Halley (1656 – 1742) avait prédit que la comète aperçue en 1682 reviendrait après 76 ans. Elle passa début 1759, confirmant la prédiction de Halley. La comète fut baptisée en l’honneur du scientifique décédé 17 ans plus tôt.