Publié le 31 juillet 2024

C’Space : un nombre de lancements record pour l’édition 2024 !

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Du 6 au 13 juillet, le rendez-vous annuel des étudiants avec l’espace a battu un record de lancements de mini-fusées avec 39 décollages.
Décollage d'une fusée expérimentale au C'Space 2024.
Décollage d'une fusée expérimentale au C'Space 2024. © CNES/C'Space/Thomas Labois

Qu'est-ce que c'est le C's​pace ?

Le C'Space est la campagne annuelle de mise en œuvre de projets spatiaux étudiants. L'objectif ? Leur permettre de tirer des fusées expérimentales depuis le camp militaire de Ger du premier Régiment de hussards parachutistes (RHP), près de Tarbes dans les Pyrénées. Les engins conçus peuvent mesurer jusqu'à 3 m de long et atteindre 3 km de haut ! Les fusées doivent également embarquer une expérience justifiant leur taille ainsi que leur altitude attendue en vol.

Pendant la semaine de l'événement, les étudiants peuvent participer au concours CanSat. Dans un volume équivalent à une canette de soda (33cl ou 1L), l'objectif est de condenser la technologie pour simuler une sonde spatiale atterrissant sur une planète éloignée. Un drone, volant à 150m d'altitude, largue ensuite les CanSat qui commencent à prendre leurs premières mesures en vol avant de rejoindre la terre ferme où de nouvelles actions pourront être accomplies.

Au programme également cette année, la troisième édition de lancements de minifusées nocturnes, le largage d'un ballon mais aussi le lancement de minifusées par des jeunes, du niveau collège aux études supérieures, allant jusqu'à 1m de long et volant à des altitudes d'environ 500-800m.​

Nos équipes du CNES sur le terrain au C'Space 2024.
Nos équipes du CNES sur le terrain au C'Space 2024. © CNES/C'Space/A. Bernard-Brunel

Attiser la curiosité

L'édition 2024 du C'Space s'est articulée autour de nombreux temps forts dont le visionnage du vol inaugural d'Ariane 6 le 09/07/2024. Les jeunes ont pu poser leurs questions à nos ingénieurs du CNES qui ont commenté le lancement en direct. Tout au long de la semaine, les étudiants ont pu assister à des présentations de l'écosystème du spatial (NewSpace, Spaceship FR et Nanolab Academy). ​

Une journée VIP a aussi été organisée et a réuni professionnels, amateurs, familles et jeunes. Au programme :

  • La présence de la DGA avec une tourelle de suivi de fusées
  • Le Spatiobus et son centre de contrôle de satellites mobile
  • Un atelier « fusées à eau »
  • Une présentation d'une équipe du SpaceshipFR (travaux préparatoires à la conception de bases ou vaisseaux lunaires)

Place aux lancements

Pour promouvoir le concours CanSat, une version pilote appelée CanSat Talents 2024 a été testée. Des professionnels de la société Agap2 ont participé au jury du CanSat pour élire leur équipe Coup de Cœur : AeroIPSA. Ils ont ensuite pu discuter avec les membres de cette équipe sur les possibilités de carrières ainsi que leurs attentes et ambitions. Une opportunité qui pourrait conduire à des entretiens pour des postes ou des stages au sein de l'entreprise. Les étudiants péruviens du Grupo Estudiantil Aerospatial ont, quant à eux, atteint la première place du classement lors du concours. 

Autre temps fort du C'Space, la session nocturne qui fut un moment magique. Deux minifusées ont été lancées, dont la première en vol balistique. La deuxième, lancée juste après le passage de l'ISS, la Station spatiale internationale, a pu, suite à l'ouverture de son parachute, voir une étoile filante traverser le ciel, épatant l'ensemble du public. Comme si on avait commandé à l'ISS de larguer un boulon, juste au bon moment.

Malheureusement, la semaine s'est achevée par un rouge météo, un événement inattendu ! Un vent au-delà des critères a empêché le lancement des dernières fusées qualifiées. Malgré cela, le record de minifusées lancées depuis 2019 (date du début des enregistrements) a été atteint avec 39 décollages sur les 49 présentées. ​Egalement 12 fusées expérimentales (2 m de longueur en moyenne et jusqu'à 3 000 m d'altitude) ont été lancées sur les 20 présentées.

Des ingénieurs du CNES mobilisés​​

Les ingénieurs du CNES participent activement au C'Space depuis de nombreuses années. Tout au long de l'événement, diverses missions leur sont confiées autour des fusées expérimentales. Durant l'année, ils peuvent également être amenés à collaborer avec d'autres experts du CNES, notamment pour valider les calculs des jeunes afin de garantir des lancements sans risques.

Près de 200 participants se sont retrouvés sur le camp militaire de Ger (64) pour le C'Space 2024 début juillet.
Près de 200 participants se sont retrouvés sur le camp militaire de Ger (64) pour le C'Space 2024 début juillet. © CNES/C'Space/A. Bernard-Brunel

Les équipes du CNES sont mobilisées sur 3 missions principales lors du C'Space : ​

  • Contrôle : pour s'assurer de la conformité des fusées expérimentales avant leur lancement. Nicolas Praly et Olivier Boisneau, contrôleurs du CNES au C'Space depuis plusieurs années, réalisent des nombreux tests avec les bénévoles de Planète Sciences (dont ils ont fait partie), afin de vérifier la conformité des fusées à un cahier des charges bien précis. La logique de la chronologie de mise en œuvre est également étudiée. Si tout est conforme, les étudiants se voient délivrer un « Bon pour vol » permettant de lancer leur fusée. Nicolas et Olivier sont habituellement accompagnés de Thierry Stillace, qui n'a pas pu être présent pour la première fois depuis 47 éditions du C'Space (pour la bonne cause car mobilisé sur la campagne Ariane 6). Cette année, de nouveaux embauchés du CNES issus de la filière C’Space ont intégré l’équipe des contrôleurs : Romain Frayssinhes, Corentin Laroche et Chloé Mamet.​
  • Sauvegarde : également mobilisé sur Ariane 6, Pierre Serin a cette année été remplacé par Paul Miailhe au poste de responsable sauvegarde. Ce rôle est confié au CNES chaque année. Le responsable sauvegarde garantit que les opérations sur la zone de lancement ne génèrent aucun risque en collaborant avec l'officier de tir, les services de sécurité et météo. Il assiste le directeur des opérations en cas de besoin.
  • Pyrotechnie : les équipes d'étudiants ne s'occupent pas de la mise en place du moteur dans leur fusée. Cet exercice est confié à des pyrotechniciens du CNES, cette année représentés par Pierre Omaly, Sylvain Coutiet et Nicolas Verdier. Leur rôle est de monter les moteurs Pro54, Pro75 et Pro98, de les intégrer dans les fusées expérimentales et d'assurer le raccord de l'inflammateur pour la mise à feu. Une fois la fusée équipée de son système de propulsion, les pyrotechniciens déverrouillent le système d'allumage. Les équipes d'étudiants, placées à environ 300 m de la zone de lancement, n'ont plus qu'à appuyer sur un bouton pour un décollage en toute sécurité.
Vérification du moteur d'une fusée expérimentale par un contrôleur du CNES au C'Space 2024.
Vérification du moteur d'une fusée expérimentale par un contrôleur du CNES au C'Space 2024. © CNES/C'Space/A. Bernard-Brunel

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