Teti’aroa est un atoll des Îles du Vent situé à 53 km au nord de l’île de Tahiti, rattaché administrativement à la commune d’Arue (nord de Tahiti). Il est constitué de treize îlots de sable corallien ou « motu ». Un seul est aujourd’hui occupé, par un hôtel construit en 1973 pour Marlon Brando, puis transformé par Richard Bailey, PDG de Pacific Beachcomber, en resort présenté comme « 100 % éco responsable » et accueillant des scientifiques travaillant sur la protection des océans. Inauguré en juillet 2014, ce resort de grand luxe propose 36 villas avec piscines et une résidence qui attirent les « élites mondialisées » séduites par son histoire, la beauté du site et l’entre-soi qu’il garantit. En 2017, Barack Obama s’y est installé six semaines pour écrire ses mémoires. Les autres motu, inhabités, et le lagon, abritent une riche faune aviaire et marine. Teti’aroa constitue désormais une enclave touristique de luxe, pour « happy-few » et « jet-setteurs » planétaires, dont la mise en valeur touristique est assortie d’un discours volontariste de développement économique et social et de préservation de l’environnement.

Légende de l’image
Cette image de Tetiaroa, un atoll dans l'archipel de la Société en Polynésie française., a été prise par un satellite Pleaides le 13 mai 2022.
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Présentation de l’image globale
Teti’aroa : un atoll–enclave touristique des Îles du Vent : La mise en grand luxe pour les élites mondialisées
Un atoll des Îles du Vent : un système bien spécifique
Teti’aroa est un atoll des Îles du Vent, dans l’archipel de la Société, en Polynésie française, situé à 53 km au nord de Tahiti et administrativement rattaché à la commune d’Arue. Par rapport aux autres îles, il présente plusieurs caractéristiques qui en font un système singulier.
Premièrement, l’atoll est la seule île basse de l’archipel. Il s’étend sur 6 km², soit environ 585 hectares, divisés en treize motu ou îlots. Le lagon mesure 7 km de large et atteint 30 m de profondeur.
Deuxièmement, l’atoll ne possède aucune passe : un anneau récifal émergé et continu isole entièrement le lagon de l’océan. L’accès maritime, difficile, n’est possible qu’en petite embarcation, qu’il faut piloter avec précaution pour « surfer » une vague au-dessus d’une faille du récif – la plus fréquentée se trouve au sud-ouest du motu Rimatu’u – et seulement lorsque la houle le permet. Une fois à terre, tous les motu sont accessibles à pied.
Malgré cet isolement relatif, l’atoll recèle un important patrimoine. D’anciens marae attestent d’une occupation pré-européenne ; un marae dégagé en 1962 par l’archéologue Pierre Vérin sur l’îlot Onetahi a été daté par le Bishop Museum (Honolulu) des XVIIᵉ-XVIIIᵉ siècles. La végétation, dominée par les cocoteraies, rappelle l’époque de l’exploitation du coprah, l’amande de noix de coco dont on extrait l’huile.
D’est en ouest se succèdent : Onetahi (hôtel The Brando Resort, village, laboratoires, piste d’atterrissage de 757 m), Honuea, Tiaraunu, Motu Tauini, Motu Auroa, Hiraanae, Oroatera, Motu Ai’e – site de nidification des sternes – Tahuna Rahi (île aux Oiseaux, réserve ornithologique), Tahuna Iti, réduit aux trois quarts de sa surface, Motu One, Rimatu’u (lac saumâtre, petite baie où l’on observe des requins juvéniles, vestiges d’une cocoteraie) et enfin Reiono, point méridional qui abrite l’une des dernières forêts primaires de Pisonia grandis en Polynésie.
Réserve de biodiversité et stratégie de protection
Le lagon translucide héberge oursins, holothuries, pâtés de Porites, bénitiers multicolores, poissons-picasso, perroquets verts, chirurgiens bagnards, poissons-ballons, requins pointe-noire ou citron, raies, etc. Les plages des motu accueillent crabes, tortues vertes et imbriquées venues pondre, ainsi qu’une abondante avifaune marine : frégates, gygis blanches, fous bruns et à pattes rouges, noddis, sternes huppées et fuligineuses…
Motu Tahuna Rahi constitue un haut lieu de reproduction ; la nidification attire quelques visiteurs. Entre juillet et novembre, la traversée depuis Tahiti permet d’observer baleines à bosse et nouveaux-nés. La pêche, réglementée dans tout l’atoll, est interdite dans la moitié sud du lagon et autorisée sur les pentes externes du récif.
L’hétérotopie de Marlon Brando : un tourisme confidentiel et rustique (années 1960)
En 1904, la famille royale Pomare de Tahiti offre l'atoll de Teti’aroa au seul dentiste de Tahiti, Johnston Walter Williams, un Canadien qui devient plus tard consul du Royaume-Uni de 1916 à 1935. Il y développe une plantation de coprah, dont les vestiges sont encore visibles sur le motu Rimatu’u (zoom 2).
En 1960, à l’occasion du tournage du film Les Révoltés du Bounty à Tahiti et Mo’orea, Marlon Brando découvre Teti’aroa. Après avoir convaincu la descendante directe du Dr Williams, madame Duran, de lui céder l'atoll, Brando négocie en 1966 avec les autorités locales un bail emphytéotique de 99 ans, couvrant 440 hectares, puis 587 en 1967. Le lagon est exclu de la transaction : il appartient au domaine public maritime. Marlon Brando fait construire sur Onetahi (zoom 1) quelques bungalows où il vit jusqu’en 1990, entre ses séjours à Los Angeles : des fare (bungalows traditionnels) aux toits en feuilles de pandanus, une électricité rationnée, produite à l’aide d’un générateur au fuel domestique…
Le lieu est alors destiné à un tourisme confidentiel et rustique. Les employés de Brando sur l’atoll perçoivent Tahiti et sa capitale, Pape’ete, comme le « continent » : un autre espace, proche mais très différent de « qui se tient éloigné », la traduction en français de « Teti’aroa ». Le personnel de Brando accueille des groupes de visiteurs venus de Pape’ete par la mer, pour profiter d’une journée de robinsonnade de rêve comme l’analyse J. Gay (2013). Le rempart du récif permet de tenir éloignés les importuns : l’île est un sanctuaire… pour célébrité hollywoodienne. Une hétérotopie ?
Concept théorisé par Michel Foucault lors d'une conférence au Cercle d'études architecturales donnée en 1967, l’hétérotopie désigne la différenciation des espaces, souvent clos ou enclavés, caractérisés par une discontinuité avec ce qui les entoure. Le terme est forgé sur les racines grecques exprimant la différence ou l'altérité (ἕτερος) et le lieu (τόπος), mais aussi sur le mot utopie. Si l'utopie offre un idéal « sans lieu réel » (quoique certaines utopies aient pris forme dans l’espace, comme les phalanstères ou les cités-jardins), l'hétérotopie, elle, correspond à un lieu réel (Lévy et Lussault, 2013). L’hétérotopie est avant tout un « lieu autre » en lien avec l’imaginaire (cf. site Géoconfluence de l’ENS de Lyon).
Le motu Onetahi, le grand basculement des années 2000 vers une île-hôtel de grand luxe
Après sa mort, en 2004, le bail de l'île revient aux héritiers de Marlon Brando, qui acceptent de louer une partie de l'atoll, le motu Onetahi (78 hectares), pour le développement d’un hôtel, en contrepartie de 5 % du chiffre d'affaires. En octobre 2008, le promoteur Richard Bailey, PDG de Pacific Beachcomber, obtient l'autorisation d'effectuer d’importants travaux sur la barrière de corail afin d'aménager les installations, suscitant des controverses quant à la destruction de l'écosystème de l'atoll.
L'hôtel The Brando Resort ouvre ses portes le 1er juillet 2014. Le personnel de l’hôtel vit sur l'atoll, à proximité de la piste d’atterrissage au nord du motu Onetahi, où se concentrent également les aménagements logistiques. Les centaines d’employés logent dans des studios avec climatisation, internet et télévision. La population officielle au recensement de 2017 se monte à 240 habitants permanents, tous logés sur le motu Onetahi. Les installations individuelles et collectives du resort sont visibles au sud du motu Onetahi, le long des plages. Chacune des 36 villas individuelles dispose d’un accès privatif à la plage.
L’accessibilité : produire l’entre-soi
L’atoll dispose d’une piste d’atterrissage privée, initialement aménagée sur le sable, bien visible au nord du motu Onetahi, et desservi par la compagnie Air Tetiaroa depuis l'aéroport international de Tahiti-Faa’a (17 minutes de vol). La fréquentation est exclusivement réservée aux clients de l'hôtel The Brando Resort. La plupart d’entre eux gagnent l’aéroport international de Tahiti Faa’a en jet privé, avant d’embarquer sur les petits appareils d’Air Tetiaroa, en transitant à cet effet par un terminal privé luxueux de l’aéroport de Tahiti-Faa’a, faisant office de « sas » d’accès à cet espace exclusif, et symbolisant la discontinuité spatiale.
La compagnie aérienne créée spécialement pour l’hôtel de luxe emploie une trentaine de personnes et exploite quatre appareils qui se consacrent au transport à la demande des très riches clients. Outre le trajet aéroport de Faa’a vers Teti’aroa, la compagnie réalise également la navette avec Bora Bora ou d’autres îles polynésiennes pour les clients qui le souhaitent. Ce motu-hôtel (cf concept d’île-hôtel de J-Ch GAY) se destine à une clientèle très fortunée, élite politique, économique et financière planétaire, et en particulier au « tout Hollywood ». La star Beyoncé, par exemple, y a privatisé 11 villas pour son 42ème anniversaire en 2023.
Développement exemplaire ou exploitation de la crise environnementale afin de garantir les intérêts des plus riches ?
L’installation du resort The Brando au sud du motu Onetahi, dont on distingue les villas individuelles de part et d’autre des équipements collectifs sur l’image, en retrait des plages a suscité des controverses. Des opérateurs organisant des excursions et des pêcheurs disposant de ressources abondantes à Teti’aroa se sont insurgés contre ce qu’ils ont considéré comme une privatisation de fait du lagon. Une partie de la population polynésienne s’est exprimée contre l’aménagement d’un quai qui a nécessité l’excavation de la barrière de corail du motu Onetahi afin de faciliter l’acheminement des matériaux de construction.
Des articles de presse ont relayé les polémiques : « Teti’aroa aurait pu et dû hériter du statut de sanctuaire de la biosphère », mais les héritiers de Marlon Brando, « Simon Teihotu et sa mère Tarita n’ont pas résisté au zèle aiguisé et au matelas de billets de banque des promoteurs encouragés par l’immobilisme des autorités du Territoire. En lieu et place, l’île va abriter un hôtel-sanctuaire pour milliardaires, un jardin secret pour privilégiés fortunés qui y séjourneront bien à l’abri des regards extérieurs. » (L’Est républicain, 26 fev. 2010)
La protection de l’environnement a enrichi l’argumentaire d’accompagnement de ce qui est présenté par les investisseurs privés et par les autorités comme une initiative de développement économique pourvoyeuse d’emplois locaux, quand bien même une bonne partie des employés et notamment des cadres est elle aussi internationale… La restauration est ainsi présentée sur le site promotionnel du resort : « Chef Jean Imbert apporte sa touche personnelle à la restauration de l’hôtel, mariant les saveurs de la Polynésie aux techniques culinaires de la gastronomie française. Fort de son expérience dans des établissements de renommée mondiale, notamment au Plaza Athénée et à la Maison Christian Dior à Paris, à l'hôtel Cheval Blanc St-Barth et au Venice Simplon-Orient-Express, la signature du chef se retrouve dans les nouveaux menus. En retravaillant les classiques avec intelligence, et en sublimant les produits cultivés sur Teti’aroa, Le Brando vous livre les saveurs de la Polynésie ».
Les acteurs du projet médiatisent sa dimension de laboratoire écologique innovant : 4 000 panneaux solaires assurent l'électricité, les eaux de pluie sont récupérées, les générateurs fonctionnent à l'huile de coprah extraite de la noix de coco. C'est également le premier hôtel au monde à utiliser la technologie de climatisation par eau de mer SWAC (See Water Air Conditionning). Ce système puise de l'eau à grande profondeur (- 935 mètres) dans le Pacifique où elle est à 4 °C, grâce à un tuyau de 2,5 kilomètres de long. Le tri et le traitement des ordures renforcent aussi cet argumentaire, ainsi que la promotion d’une cuisine biologique, le classement en réserve naturelle des motu où prospère la faune sauvage, et les initiatives de protection des nids de tortues de mer qui foisonnent sur les plages privées des villas.
Les investisseurs, forts de ce discours écologique, ont mis en avant la responsabilité sociale et environnementale du tourisme de luxe à Teti’aroa. Par exemple, alors que la présence de deux espèces de rats envahissantes a eu un impact significatif sur la végétation indigène, les populations d’oiseaux de mer nicheurs, les tortues de mer et les crabes terrestres comme le crabe de cocotier, la Teti’aroa Society Island Conservation, The Brando Resort et d’autres partenaires ont mené un projet d’éradication des rats envahissants en 2022, couvrant 520 hectares de terres et utilisant la technologie des drones. Ces acteurs envisagent et médiatisent désormais la perspective d’une translocation de la Gallicolombe érythroptère et du Chevalier des Tuamotu, espèces menacées. L’atoll de Teti’aroa a aussi été sélectionné pour participer à un programme de conservation de variétés rares de cocotiers.
The Brando accueille également des missions scientifiques en résidence. Ainsi la Teti’aroa Society indique qu’elle est un « sponsor de la Blue Climate Initiative - un grand programme pluriannuel qui exploite la recherche et l'innovation pour accélérer les stratégies basées sur l'océan pour lutter contre le changement climatique. Rassemblant des esprits de classe mondiale, des praticiens pionniers et des leaders émergents, l'Initiative cible des solutions révolutionnaires qui luttent contre le changement climatique tout en protégeant et conservant nos océans, en tirant parti de leur pouvoir pour relever certains des plus grands défis de notre époque - énergies renouvelables, approvisionnement alimentaire durable, eau potable propre, santé humaine améliorée, biodiversité florissante et économies océaniques durables ».
Caution écologique à une forme de séparatisme des « ultra-riches », ou véritable souci de préservation ? Il s’agit là d’un débat central de la mise en tourisme de l’éloignement et de l’exceptionnel. Faut-il le sanctuariser, l’interdire aux « ultra-riches » (comme aux autres visiteurs), ou, par eux, assurer sa préservation en limitant sa fréquentation ?
Zooms d'étude
Zoom 1. Onetahi : une enclave de grand luxe dans l’enclave
Les clients de The Brando Resort paient à minima 4 000 dollars la nuit. Il faut rester de deux à cinq nuitées minimum, en « all-inclusive », et ajouter le prix du transport aérien. Les 36 villas avec piscine, donnant chacune sur leur plage privée, se composent d’une à trois grandes chambres avec vue sur le lagon, d’un bureau et d’un salon. Du bois flotté se mêle aux bois précieux. Dans le salon et le bureau, des gravures et des objets polynésiens rappellent où l'on est. Les toits sont recouverts de feuilles de pandanus conformément à la tradition polynésienne. Cette décoration, couplée aux paysages, permet de cultiver le mythe de la « robinsonnade » du Pacifique, mais les standards d’accueil sont bien internationalisés.
Pour circuler sur le motu, des vélos sont mis à la disposition des hôtes. Des visites de l'île aux oiseaux, des soixante-dix ruches, des installations scientifiques, la plongée sous-marine, la pêche, l’accès au spa, installé au cœur d'une forêt de pandanus avec une salle double perchée à six mètres dans les arbres, des cours de yoga et de pilates sont proposés à la clientèle. La nuit, elle peut assister à la ponte des tortues.
En dehors des clients et des employés, personne n’est autorisé à fréquenter ou même à observer le resort. Les aménagements de Teti’aroa concernent exclusivement le motu-hôtel Onetahi, que les embarcations n’approchent jamais. Des clichés de stars en vacances sur Onetahi paraissent parfois dans la presse locale avec leur accord, mais seulement une fois ces célébrités reparties. Le cheminement des autres visiteurs, exclus d’Onetahi, se limite aux motu du sud de l’atoll.



Zoom 2. Le motu Rimatu’u et Sud de Rimatu’u : un pôle touristique secondaire
Le littoral de la plupart des autres motu reste accessible, faisant partie du domaine public. Le motu Rimatu’u peut être atteint par bateau après une navigation houleuse d’environ quatre heures : deux embarcations sont ici visibles à l’ouest, à proximité de la faille du récif permettant le passage lorsque les conditions sont réunies. Le passage sur Rimatu’u est toléré. Des compagnies privées de locations de catamarans proposent des excursions à la journée ou au week-end depuis les marinas de Pape’ete ou Arue. Une douzaine de catamarans, qui embarquent de 1 à 8, ou jusqu’à 20 passagers pour le plus grand, peuvent y mouiller sur la pente extérieure du récif où quelques bouées de mouillage sont installées, profitant des vestiges des aménagements de la plantation de coprah. Les visiteurs gagnent l’atoll à l’aide de petites embarcations pneumatiques motorisées manœuvrées par des pilotes habitués du site.
Ces visiteurs, peu nombreux, moins fortunés, dont l’origine est davantage « locale » - urbains de Pape’ete, classes moyennes ou supérieures tahitiennes, expatriés et leurs proches en vacances… - débarquent pour la journée. Certains passent quelques nuits sur les catamarans. Ils pratiquent le snorkeling, la plongée sous-marine, la pêche à l’extérieur de l’atoll, le kite-surf sur le lagon, observent les baleines, les requins et la faune aviaire sur le motu Tahuna Rahi à l’est, qui est accessible à pied par les eaux peu profondes du lagon, visitent les vestiges des installations de la plantation de coprah abandonnée, découvrent la flore locale et les berges du lac d’eaux saumâtres…
La « promenade découverte » proposée à la journée consiste essentiellement à traverser le motu Rimatu’u et à longer le motu Tahuna Rahi, l’île aux oiseaux, à pied par le lagon, puis à pratiquer le snorkeling dans le lagon ou sur les pentes externes du récif sud. C’est également une escale pour quelques rares catamarans qui gagnent Makatea, une île de l’archipel des Tuamotu qui ne dispose pas d’aérodrome, à 236 km au nord-est de Tahiti.





Zoom 3. Tiaraunu et Oroatera : Les motu du nord quasiment inoccupés
Les motu du nord de l’atoll sont quasiment inoccupés. Les cocoteraies dominent l’espace terrestre : à Teti’aroa, le cocotier domine la végétation de huit ilots sur douze. Les motu sont tous accessibles à pied dès lors que l’on franchit les hoa ou « fausses passes », à pied ou à la nage : ce sont des chenaux intermittents de faible profondeur, allant de 20 à 50 cm sur le platier externe à 2 mètres sur le platier interne, de communication de l'eau de mer dans le lagon par-dessus la barrière du récif corallien de l’atoll, entre deux motu. Ils sont visibles ici au centre de l’image. Les hoa ont un rôle très important dans la communication entre l'océan et les eaux lagonnaires. Ces échanges se font par-dessus les platiers, et permettent l’oxygénation du lagon.
Les activités de pêche sont réglementées dans l’ensemble du lagon de Teti’aroa. Deux zones sont délimitées dans le lagon. La moitié Nord, visible ici, est libre des activités de pêche, dans le respect de la réglementation générale, à l’exception de la pêche au fusil sous-marin de nuit. La moitié Sud est fermée à toute pêche, y compris la pêche à pied sur le récif barrière. La pêche au filet est interdite à l'intérieur de tout le lagon de Teti’aroa, et la réglementation générale de 1988 interdit l'usage de tout filet sur les pentes externes dans toute la Polynésie française.


Bibliographie et sitographie
- Gay, J.C (2013). Les îles du Pacifique dans le monde du tourisme. Hermès, La Revue, 65, 84-88. https://doi.org/10.4267/2042/51501
- Gay Jean-Christophe. Deux figures du retranchement touristique : l’Île-Hôtel et la zone franche. In: Mappemonde 59, 2000/3. pp. 10-16. DOI : https://doi.org/10.3406/mappe.2000.1583 www.persee.fr/doc/mappe_0764-3470_2000_num_59_3_1583
- MORENA Edouard, Fin du monde et petits fours. Les ultra-riches face à la crise climatique. La Découverte, « Sciences humaines et sociales », 2023, ISBN : 9782348074554. URL : https://www.cairn.info/fin-du-monde-et-petits-fours--9782348074554.htm
- L'Est Républicain - 26 févr. 2010 à 11:52 | mis à jour le 22 août 2016 à 14:39 -Patrice COSTA
https://www.estrepublicain.fr/environnement/2010/02/26/tetiaroa-l-atoll-... - https://www.tefenua.gov.pf/
- https://www.tetiaroasociety.org/fr
- https://www.air-tetiaroa.com/
- https://www.wired.co.uk/article/rat-pacific-island-drones
Autrice
Elodie Desbiens-Dervaux, IA–IPR d’Histoire-Géographie, Académie de Bordeaux