Pays de Loire - L’île de Noirmoutier : entre convoitises, nécessité de développement et gestion des risques

Appartenant au littoral vendéen et se déployant au sud de l'estuaire de la Loire et à l'ouest du Marais Breton, l’île de Noirmoutier s’étend sur 48 km2 et est peuplée de 9 400 habitants permanents. Reliée au continent par un pont depuis 1971, elle est devenue un lieu de villégiature et de tourisme avec un parc de résidences secondaires dominant (65,5 %). La pression immobilière et foncière se heurte cependant aux risques de submersion alors que les Plans de prévention des risques limitent les zones constructibles. Dans ces conditions, l’île doit gérer au mieux son développement, entre convoitises et gestion des risques.

 

Légende de l’image

Cette image a été prise par un satellite Pléiades le 20/06/2015. Il s’agit d’une image en couleurs naturelles, de résolution native à 0,70m, ré-échantillonnée à 0,5m.

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Repères géographiques

 

 

Présentation de l’image globale

Noirmoutier : une île du
littoral atlantique

Un espace fragile façonné par les vents et les courants
 
Couverte par l’image, l’île de Noirmoutier est située sur le littoral atlantique, au sud de l'estuaire de la Loire et à l'ouest du Marais Breton. Cet espace insulaire vendéen de 48 km² a une orientation nord-ouest/sud-est et est constitué d'un socle rocheux cristallin au nord sur lequel s'est développé un long cordon dunaire visible sur l'image. Cette flèche sableuse, qui s’est mise en place sous l’action des vents et des courants, a isolé la Baie de Bourgneuf et permis l’accumulation de sédiments formant des zones de marais et donnant à l’île sa structure caractéristique.

Les limites entre ces différents espaces sont bien visibles au nord de l'image. La route entre l'Herbaudière et Noirmoutier-en-l'Île fait office de limite entre des parcelles agricoles et des bois, entrecoupés de zones urbanisées, au nord et des marais au sud. Ces marais, au cœur de l'espace insulaire, sont situés à l'est du cordon dunaire. La côte ouest de l’île est par contre davantage exposée aux vents dominants et aux tempêtes alors que la côte est et la Baie de Bourgneuf sont plus protégées.

Du fait du peuplement ancien de l’île, ses paysages se sont peu à peu humanisés. Cette anthropisation a débuté avec l’exploitation agricole du nord de l’île dès l’époque romaine. Elle s’est poursuivie avec la conquête puis la transformation très ancienne des anciens marécages en marais salants. Enfin, principalement au XIXème siècle, une famille de notables hollandais a mené à bien la poldérisation de toute la partie sud de l'île (côté Baie de Bourgneuf) ainsi que de l'ancien avant-port de Noirmoutier-en-l'Île.

La nature et les hommes ont ainsi dessiné une île partagée entre des espaces au-dessus du niveau de l'océan (le socle cristallin et le cordon dunaire) et de vastes zones inondables entre terre et mer couvrant aujourd'hui près des ¾ de la superficie de l’île. Cet espace insulaire, par nature fragile et limité, est aussi un espace attractif pour les activités humaines.

Un lieu de villégiature, un espace attractif pour le tourisme et les activités associées

L’île compte 9 425 habitants permanents répartis dans quatre communes : Noirmoutier-en l’Île au nord (4 666 hab., commune la plus peuplée), puis l’Épine, la Guérinière et Barbâtre en allant vers le sud.

Comme pour une grande partie des littoraux français, l'aménité du lieu, l'ensemble des éléments constituant le réel agrément de la vie insulaire dont profitaient initialement ses habitants permanents, a contribué à l'attractivité de l'île dans le contexte du développement du tourisme balnéaire sur la côte vendéenne. La localisation de l’île a renforcé son attractivité. Elle est en effet située à seulement 72 km de Nantes avec une très bonne desserte par voie routière et, au-delà de la métropole ligérienne, par voie autoroutière. Des liaisons régulières par les transports en commun (TGV et bus) permettent un accès facile jusqu’à Paris.

Ces logiques ont largement contribué à l’urbanisation de l’île. La construction de nombreuses résidences secondaires, de campings, d'hôtels a en effet induit une pression sur le foncier dans un territoire insulaire par nature limité. Le pont reliant Noirmoutier au continent depuis 1971, bien visible au sud de l'île, et son prolongement par une quatre-voies jusqu'à la commune de la Guérinière, ont favorisé ce processus.  

Les activités et aménagements de loisir sont venus compléter les activités économiques traditionnelles, qui survivent parfois difficilement. Les secteurs des services et du commerce sont aujourd’hui les plus importants employeurs dans l’île, et leur part augmente avec le vieillissement de la population qui  accroît les besoins en services à la personne. Certains de ces services (services de santé notamment) manquent d'autant plus que plus de 42 % des résidents permanents de l’île ont plus de 60 ans.

Une densification du bâti dans un espace soumis au risque de submersion

La pression anthropique a entraîné une densification du bâti d'autant plus incontournable que la superficie des zones encore constructibles a été limitée par une législation plus restrictive dans le cadre du plan de prévention des risques (PPR). Mais la superficie importante de zones construites et constructibles soumises à un réel risque d’inondation n’est pas si dissuasive. Ainsi la part des résidences secondaires, déjà très majoritaires aujourd’hui (65,5 % des habitations de l’île), continue d’augmenter. Car si l'image donne l'illusion trompeuse d’une île encore « vide d'hommes », son observation attentive montre à quel point l'espace manque pour des besoins importants et parfois concurrents.

Un dispositif de plus en plus étoffé d'infrastructures de défense contre la mer est visible le long du littoral (digues le long de la côte est de l’île, épis et enrochements le long du cordon dunaire...). La culture du risque de submersion s’est développée depuis la rupture catastrophique d’une digue au sud de l’île le 31 décembre 1978.

Depuis cet événement, des aménagements devenus essentiels avec l'augmentation de la pression et des activités anthropiques ont été créés sur les espaces soumis au risque de submersion (épis, digues, protection des dunes...). Peu touchée par les tempêtes destructrices des dernières années, la Communauté de Communes de Noirmoutier est néanmoins directement concernée par les programmes d'actions de prévention des inondations et par la mise en place d'un plan de prévention des risques littoraux (PPRL).

En effet, à l’image d'une grande partie des littoraux français, le recul du trait de côte dans un contexte de changement climatique y est un important problème. Il en va de même pour le risque potentiellement accru de tempêtes pouvant entraîner des surcotes dangereuses pour une île majoritairement sous le niveau de  la mer.

 

Zooms d’étude

 



La Tresson, entre zone dunaire et polders

Un vestige de zone dunaire préservée mais menacée

Cette image réunit de manière emblématique différents paysages et aménagements typiques de l'île et de ses activités. Centrée sur le territoire de la commune de la Guérinière, quartier de la Tresson, elle nous permet tout d'abord d'observer l'une des dernières zones dunaires préservées de la côte vendéenne, au sud-est de l'image.

Cet espace d’1,5 km de long et de 500 à 700 mètres de large est classé « espace naturel sensible départemental ». Il abrite plusieurs espèces protégées mais reste extrêmement fragile comme le montrent les chemins tracés par les visiteurs qui participent à la disparition de la végétation dunaire.

La zone dunaire : un espace très convoité par les résidents secondaires et les activités touristiques.

Ainsi, la zone préservée n’est plus qu’un vestige de l’espace dunaire initial urbanisé au sud-est par l’expansion de la commune de Barbâtre et au nord-ouest par la construction des lotissements de la Tresson et des Sables d’Or dans les années 1960. Ces derniers sont caractéristiques du développement du tourisme balnéaire de masse et de la forte demande de résidences secondaires des années 1960 et 1970.

La proximité des plages, le faible coût de terrains peu intéressants pour les activités traditionnelles (propriétés de quelques familles), ont favorisé le mitage et l’urbanisation des dunes. Deux campings, ont également été créés entre les lotissements et la commune de la Guérinière (au nord-ouest de l'image).

La fragmentation entre les différents espaces est nettement visible sur l’image. Le premier des deux lotissements (le plus au sud) est constitué de petites habitations avec jardin, la densification de l’habitat y est moins marquée que pour le second lotissement. Le premier camping, mitoyen de ce second lotissement, est caractéristique de l’évolution des campings de la côte vendéenne. On y voit nettement la succession très dense de mobil-homes parfaitement alignés et couvrant la quasi-totalité de l’espace dunaire.

Au nord du camping, une piscine et des services (petit restaurant, supérette…) montrent la volonté de développer une offre d’hébergement complète avec des installations de loisirs suffisamment attractives pour concurrencer l’offre plus traditionnelle des hôtels ou des campings classiques comme le camping municipal juste à côté. La mairie de la Guérinière a également construit un stade municipal et une zone d’accueil pour les campings-cars dans l’espace restant entre le lotissement, le camping et la quatre-voies qui sert de limite entre la zone dunaire et la zone de polders.

La zone dunaire constitue le principal rempart de défense contre la mer de la côte ouest de l’île, un rempart mobile par nature mais fixé par l’artificialisation du milieu. Or cette situation aggrave le recul du trait de côte qui menace clairement aménagements touristiques et habitations construits imprudemment à proximité du front de dune à une époque où la législation le permettait.

Une zone de polders occupée par des activités agricoles et aquacoles

Les polders, au nord de la route, ont été construits au XVIIIème et XIXème siècle par la famille Jacobsen qui était propriétaire de la quasi-totalité des terrains couvrant l’emprise de l'image. La ferme « seigneuriale » est d'ailleurs bien visible au nord de l’espace dunaire préservé. La poldérisation s’est inspirée du modèle hollandais. La digue qui se détache clairement dans la partie supérieure de l'image, préserve les parcelles agricoles des eaux de la Baie de Bourgneuf au nord. Les cartes anciennes montrent clairement que les polders ont remplacé des marais en voie de comblement. Le site était donc parfaitement adapté pour gagner des terres sur la mer.

Les terrains agricoles sont au contact avec la quatre-voies. Entre ces terrains et la digue, des marais en voie de comblement et des fossés assurent l’assèchement des parcelles. Au nord-ouest (coin supérieur gauche de l’image), ces marais sont  utilisés pour les activités de la zone ostréicole de la Nouvelle Brille.

Même si l'ostréiculture ne représente plus qu’une part limitée de l’emploi sur l’île elle reste importante. Il est à noter que cet espace est totalement sous le niveau de la mer et dépend d’un entretien sérieux des digues qui doivent être rehaussées régulièrement. L’aménagement ancien prévoyait en outre des digues de retrait : un compartimentage des polders qui permettait d’éviter une inondation de l’ensemble de la zone en cas de rupture de la digue.  

 

 



la commune de Noirmoutier- en-l'île et le bois de la Chaise

Au centre, la commune de Noirmoutier-en-l'Île couvre l'essentiel de l'espace

Elle est délimitée au sud par la jetée Jacobsen, une digue longeant l'étier avec le chenal d'accès au port de Noirmoutier. Ce dernier est dans le prolongement du chenal, un peu plus à l'ouest. Il se termine par une écluse qui permet de gérer le niveau d'eau dans les marais desservis par l'étier.

Au centre du bourg, près de la jetée Jacobsen et enserré dans le tissu urbain, on distingue le château du XIIème siècle entouré de murailles et de fossés du XVIIème siècle. Il est séparé du chenal du port par la place d'arme, devenue un parking, bordée par deux hôtels particuliers du XVIIIème siècle. En haut à droite des murailles du château, se trouve l'église de Noirmoutier. Un peu plus à l'ouest, on distingue une petite place avec la mairie de la commune.

C'est dans ce petit centre urbain que l'on trouve l'essentiel des commerces (rue piétonne partant de la place de la mairie), certains fermés durant la période hivernale. Il est à noter que les habitudes des visiteurs changent. La saison touristique était autrefois essentiellement estivale, mais la desserte facilitée et les liaisons régulières entre l'île et des métropoles importantes ont augmenté la fréquentation pendant les week-ends et les vacances scolaires.

Le quartier de Banzeau près du port, au sud-est du centre urbanisé, est un ancien quartier de pêcheurs aujourd'hui très prisé par des résidents secondaires d'une catégorie sociale plutôt aisée. Il en va de même pour les quartiers anciens du bourg, autour du château et de la mairie, autrefois moins prisés. La commune de Noirmoutier-en-l'Île reste néanmoins la plus peuplée et rassemble une part importante des habitants permanents de l'île, d'autant plus qu'elle s'étend sur toute la partie nord et comprend les villages du Vieil et de l'Herbaudière.

Au nord-est de la zone urbaine on voit très nettement un bois, le Bois de la Chaise, qui appartient pour l'essentiel à des propriétaires privés. De nombreuses résidences secondaires de type anglo-normand ont été construites au cœur du bois de chênes verts au XIXème siècle. Elles sont desservies par des allées non goudronnées, en accord avec la charte des propriétaires du Bois de la Chaise, qui aboutissent à de petites anses avec des plages de sable fin.

La plage des Dames, reconnaissable à son estacade en haut à droite de l’image, est bordée par des cabines de bain et a servi de décors à plusieurs films. Les résidents secondaires de ce premier lotissement touristique de l'île prenaient le bateau les transportant à Saint-Nazaire (ou à Pornic) au bout de cette estacade. Le Bois a gardé depuis cette époque ses résidences secondaires, propriétés de catégories sociales très aisées parisiennes ou nantaises principalement.

Des marais salants, des zones d'activités aquacoles et agricoles autour de Noirmoutier-en-l’île

Au nord-ouest de l'image, la zone urbanisée s'implante progressivement sur l'espace agricole suivant le processus connu du mitage et de l'artificialisation des terres périphériques. L'urbanisation continue en effet de progresser sur l'île mais se heurte ici aux zones de production des fameuses pommes de terre de Noirmoutier. Le nombre d'agriculteurs connaît cependant, ici comme ailleurs, une baisse régulière et, au fil des successions, les terrains agricoles plus ou moins enclavés ou en bordure de la zone urbaine sont peu à peu construits. Des programmes immobiliers tendent également à densifier le tissu urbain par la destruction d'anciennes maisons individuelles pour construire des résidences avec plusieurs appartements.

Le chenal du port est bordé au sud par une zone de hauts-fonds et de vasières servant de débouché à deux autres étiers. Au sud du chenal, une zone d’activités avec la capitainerie du port, des chantiers de construction navale, la coopérative de sel de l'île... Plus au sud, d'anciens marais salants situés sur la commune de l’Épine sont désormais dédiés à d'autres activités ou ont été remblayés. On voit ainsi, le long de la route menant au bourg, un centre commercial et un centre de loisirs aquatiques. Certains des anciens marais salants, proches des digues, sont utilisés par une entreprise d'aquaculture.

Les marais salants encore en activités sont davantage situés au centre de l'île. Cette activité, qui à son apogée s'étendait sur l'intégralité de la zone de marais, a périclité au point de quasiment disparaître dans les années 1960. Mais elle connaît un regain d'intérêt depuis les années 1990. L'image montre bien une certaine concurrence entre les différentes activités présentes sur cet espace.



Le port de l'Herbaudière

Le port de l'Herbaudière : un ensemble divisé entre deux secteurs d’activités

Le bassin à droite sur notre image est bien plus rempli que l'autre. Il s'agit du port de plaisance qui connaît, comme les autres ports de plaisance français, une très importante fréquentation. Il comporte 570 places, dont 50 pour les visiteurs. L'essor de la plaisance entraîne un manque important de places d'amarrage aggravé par l'immobilisation prolongée de la plupart des bateaux qui sortent à peine plus d'un jour par an pour la plupart. Cette situation est illustrée sur l'image par la densité de l'occupation du bassin à l’est qui pose problème.

A l'inverse, le port de pêche situé près du chenal d’entrée comporte beaucoup moins d'unités que le port de plaisance (environ 70 navires). L'Herbaudière a gardé sa criée dont les bâtiments sont visibles à gauche des bassins du port. La pêche a réussi à se maintenir sur l'île mais cette activité est en difficulté. Encore plus à gauche, en s'éloignant des bassins, des bâtiments abritent des entreprises d’accastillage et de construction navale (chantiers Bénéteau notamment).

L'espace portuaire étant saturé, certains élus ont envisagé l'extension du port et la construction d'un terre-plein sur la plage visible au nord de l'image. Parmi les arguments avancés, la nécessité d'installer à l'Herbaudière des locaux de maintenance pour le projet de parc éolien au large de l'île. Mais cette idée s’est heurtée à l'opposition des associations de défense de l'environnement qui s'opposent à l'artificialisation de cette côte de l'île. Elle a aussi rencontrée l’opposition des usagers du port pour des raisons liées à l’emplacement du projet. Ce dernier semble aujourd’hui abandonné mais illustre bien la tension entre des besoins d’extension d’infrastructures portuaires saturées et la volonté de préservation des littoraux.

Au sud et à l'ouest de l'image : l’espace urbanisé et un camping sur la zone dunaire.

L'Herbaudière fait partie de la commune de Noirmoutier-en-l'Île. La zone urbaine s'est développée autour du port : la rue principale débouche ainsi sur un parking devant les bassins. Dans l’espace entre la première ligne de maisons et le port de plaisance, des commerces se sont implantés pour profiter de la manne touristique qui emploie une part importante de la population permanente de l'île et du bourg, en complément de la pêche et de la construction navale. Il n'en a pas toujours été ainsi. Tout en bas de l'image, le long de la rue principale, une ancienne conserverie de sardines est occupée aujourd'hui par une entreprise de construction navale.

A l'ouest, la zone dunaire de la pointe de l'Herbaudière est occupée par un camping traditionnel. On peut voir tout au bout de la pointe un ensemble d'anciens bunkers allemands, vestiges du mur de l'Atlantique. L'île de Noirmoutier est en effet idéalement placée pour le contrôle de la sortie de l'estuaire de la Loire et du port de Saint-Nazaire.


 

 



La pointe du Devin, le port du Morin et les marais salants

En haut de l'image des marais salants en partie exploités

Les délimitations très régulières des marais au nord de la zone montrent clairement que l'espace marécageux originel a été transformé par la main de l'homme. Un réseau très élaboré de fossés alimentés en eau par les étiers et de bassins de profondeurs différentes débouche sur les marais salants où le sel est récolté.

Ces derniers sont reconnaissables sur l'image au quadrillage de leurs œillets. Mais on note également que plusieurs marais ne sont plus entretenus et sont à l'abandon. L'activité saunière est certes en phase de croissance mais elle est loin d'égaler les superficies exploitées lors de son apogée, qui couvraient la quasi-totalité des marais du centre de l'île. Ces espaces de marais abandonnés par les activités humaines sont aujourd'hui préservés pour leur biodiversité et notamment leur faune aviaire.

Là encore la pression humaine se fait sentir. L'expansion de la zone urbanisée a déjà entraîné le remblaiement de quelques marais. Mais la zone étant inondable, le plan local d’urbanisme (PLU) le plus récent a dû limiter la superficie des espaces encore constructibles pour être en conformité avec les dernières législations, notamment celles consécutives à la catastrophe engendrée par la tempête Xynthia de 2010.

Le Port du Morin et les ouvrages de défense contre la mer

La tension entre la nécessité de favoriser le développement d'activités économiques pour maintenir une population sur l'île et la nécessaire prise en compte de l'environnement et des risques naturels se fait particulièrement sentir sur cette image.

Au sud, l'aménagement du Port d'échouage du Morin ambitionnait de fournir aux marins locaux un nouvel équipement. C'est aujourd'hui principalement un port de plaisance. Mais sa construction a entraîné l'artificialisation d'une partie du trait de côte au détriment de la zone dunaire. La construction des deux jetées avait soulevé de nombreuses craintes concernant les plages au sud de la construction. De fait, une zone d'accumulation sableuse clairement visible sur l'image s'est développée le long de la côte au nord du port. A l'inverse, un recul du trait de côte est constaté au sud. La destruction du port n'étant pas envisageable, on a construit des épis pour tenter de retenir le sable sur la plage au sud. L'un de ces équipements est visible sur l'image au sud du port.

Plusieurs épis, ainsi qu'une digue bordée d'une route ont été construits sur la Pointe du Devin pour défendre l'île des assauts des tempêtes et des vents dominants (en haut à gauche sur l'image). L'image nous permet de voir avec une réelle acuité à quel point la dune, principal rempart contre la mer, est étroite et fragile à cet endroit de l'île. Selon les archives, cette digue serait au moins la quatorzième construite depuis le Moyen Age. La fréquence des inondations passées montre à quel point la prévention et la gestion des risques est une question cruciale pour l’Île de Noirmoutier.

 

Contributeur

Sophie Pereira, Lycée Yourcenar du Mans