Mozambique - Maputo : les multiples défis urbains, sociaux et environnementaux d’un métropole d’Afrique orientale

Véritable trait d’union entre le nord de l’Afrique du Sud et l’océan Indien, la ville de Maputo est sortie exsangue, bien que préservée par rapport au reste du pays, de la guerre civile qui s’est déroulée au Mozambique entre 1977 et 1992. Il aura fallu toute la résilience des Mozambicains et une aide internationale massive pour que, bon an, mal an, le pays se redresse et que Maputo – située sur un site littoral exceptionnel - retrouve un rôle de premier plan dans la région, en redevenant notamment le port naturel pour l’exportation des produits miniers des provinces septentrionales de son puissant voisin. Mais ce sont surtout les gisements gaziers découverts dans le nord du pays en 2010 qui pourraient, à terme, véritablement projeter la métropole dans un système urbain globalisé.

Cette image de Maputo, la capitale du Mozambique, a été prise par le satellite Sentinel-2A le 13 avril 2022. Il s’agit d’une image en couleurs naturelles de résolution native à 10m.

Maputo : une métropole de l’Afrique en devenir

1. Les enjeux de la croissance d’une ville africaine

De la ville et de la métropolisation africaines en perspective

Maputo est une métropole relativement peu peuplée comparée à d’autres métropoles africaines. Avec ses moins de trois millions d’habitants en 2020, elle se situe aux alentours du 25e rang des métropoles africaines en termes de population, bien loin des mégapoles de plus de 10 millions d’habitants que sont Le Caire, Kinshasa ou Lagos, ou d’autres métropoles comme Luanda, Dar es Salaam ou Johannesburg qui ont toutes entre 5 et 10 millions d’habitants. A titre de comparaison, sa population est similaire à celle de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, ou de Lusaka, celle de la Zambie.

Mais, il est fort possible que cette situation ne soit que temporaire et que la croissance de la métropole devienne exponentielle ces prochaines années avec le début de l’exploitation de gisements de gaz naturel liquéfié (GNL) découverts au début des années 2010 dans le nord du pays. Entre 1990 et 2020, la population de Maputo n’a fait que tripler alors que dans le même temps celle de Luanda, la capitale de l’Angola où des gisements de pétrole ont été découverts au milieu des années 1990, a été multipliée par six. La comparaison laisse entrevoir une belle marge de croissance pour la capitale du Mozambique, pays qui pourrait devenir rapidement un important exportateur mondial de GNL.

Le gaz naturel : un levier de développement, un enjeu d’avenir

Cette perspective rentière est toutefois incertaine. D’une part, la province septentrionale de Cabo Delgado, où se trouvent les gisements de GNL, est en proie depuis plusieurs années à une insurrection armée de groupes islamistes que le gouvernement mozambicain a du mal à contrôler. D’autre part, le boom des exportations de GNL est dépendant des besoins du marché mondial et de la rapidité de la transition vers des énergies non fossiles.

Toujours est-il que la métropole de ce pays en transition démographique va continuer de s’étendre à un rythme plus ou moins soutenu. Vers l’ouest au-delà de Matola en direction de l’Afrique du Sud (voir zoom 1) ; vers le nord de plus en plus près du littoral (voir zoom 9 et 10) ; vers le sud avec la construction récente du pont suspendu de Katembe (voir zoom 2), le plus grand d’Afrique ; ou enfin en direction de Boane (voir zoom 3) qui fait quasiment partie de la métropole aujourd’hui.

L’afflux d’investissements directs étrangers, l’émergence d’une classe moyenne de plus en plus nombreuse qui en découle, et l’inclusion de plus en plus forte de la métropole dans le système urbain sud-africain et dans la mondialisation vont profondément transformer Maputo. C’est donc bien une ville en devenir qui sera décrite ici, avec tous les défis urbains et environnementaux auxquels elle est confrontée et qu’elle doit dès maintenant résoudre pour gérer au mieux son développement.

2.    La capitale excentrée d’un des pays les plus pauvres au monde dans l’orbite sud-africaine

Maputo : un rôle paradoxal dans l’organisation du réseau urbain national

La métropole de Maputo est à la fois la capitale politique et économique du Mozambique, dominant la hiérarchie urbaine mozambicaine devant Nampula (745.000 hab.), Beira (533.000 hab.) et Chimoio (373.000 hab.). Mais la position très excentrée de Maputo, située à l’extrême sud du pays qui s’étend sur plus de 2.300 km du nord au sud, contraint fortement les relations entre ces villes et leur capitale. Beira et Chimoio sont à plus de 1.100 km de route de Maputo, Nampula à 2.000 km, et Pemba, la ville la plus au nord où se regroupent beaucoup d’entreprises liées à l’exploitation du GNL, à plus de 2.400 km. Avec de telles distances, les échanges entre les villes sont soumis aux aléas de la route N1, qui traverse le pays du Sud au Nord et dont l’état est inégal.

Maputo peut ainsi rester une idée très lointaine pour de nombreux Mozambicains. Bien entendu, l’avion “rapproche” considérablement ces différents lieux, mais cela n’est vrai que pour l’élite mozambicaine, quelques expatriés, ainsi que les employés de l’ONU et de ses agences, ou d’organisations non gouvernementales (ONG), le prix d’un billet étant beaucoup trop élevé pour la plupart des Mozambicains. Avec un PIB par habitant de 542 dollars en 2022 selon le Fonds monétaire international, le Mozambique est en effet un des pays les plus pauvres dans le monde (Zoom 4).

Une métropole-capitale excentrée dans l’orbite sud-africaine

Lorsque l’on regarde les systèmes urbains africains, Maputo apparaît clairement comme faisant partie de l’orbite du système urbain sud-africain gravitant autour de Johannesburg. Les deux métropoles ne sont distantes que d’environ 550 km, soit à peine six heures de route par la route N4 qui est en très bon état et comporte deux fois deux voies sur la majeure partie du trajet. L’option aérienne réduit le temps de trajet à une heure vingt, avec cinq vols par jour. Maputo est donc considérablement plus proche de Johannesburg que de toutes les autres villes mozambicaines d’importance.

Le pont suspendu ouvert en 2019 a également “rapproché” Maputo de Durban au Sud, qui n’est maintenant qu’à sept heures de route, ce qui est toujours plus court que de faire le trajet Maputo-Beira. Cette inclusion dans le système sud-africain est non seulement favorisée par des infrastructures performantes, mais aussi par le fait que les deux pays appartiennent à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dont un des objectifs est d’établir une zone régionale de libre-échange.

Mbombela : frontière, proximité, sécurité, intégration régionale

Mais plus que Johannesburg ou Durban, la ville avec laquelle Maputo a peut-être le plus de liens est Mbombela - anciennement Nelspruit, située dans la province sud-africaine du Mpumalanga, qui n’est qu’à trois heures de route de la capitale mozambicaine. Peu connue en Europe, elle joue pourtant un rôle régional considérable. C’est en effet là que des dizaines de maputiens, expatriés ou appartenant à la classe moyenne mozambicaine, vont faire leurs courses le week-end pour acheter à meilleur prix tous les produits introuvables à Maputo.
Et c’est aussi à Mbombela aussi que de nombreux hommes d’affaires maputiens décident de résider pour échapper au risque d’enlèvement contre rançon qui reste important à Maputo du fait du climat d’insécurité régnant dans le pays et dans l’agglomération de Maputo.

Le centre d’un pouvoir monopolistique

L’excentrement géographique – à la fois littoral et très méridional - de Maputo fait que la capitale du Mozambique est loin et en position marginale par rapport à l’assiette territoriale du Mozambique. La très grande distance qui la sépare des provinces septentrionales explique en partie l’incapacité du gouvernement à mettre fin aux divers mouvements armés qui persistent dans le Nord du pays, notamment à l’insurrection d’inspiration islamiste dans la province de Cabo Delgado.

Pourtant le Frelimo, le parti au pouvoir depuis l’indépendance, contrôle, sauf très rares exceptions, tous les pouvoirs (présidence, gouvernement, parlement, provinces, mairies, justice), et cela grâce à un réseau étendu et fondé sur un système de prébende, mais aussi à une mentalité d’assiégés qui marque la ville de Maputo. Il suffit pour s’en convaincre de regarder le palais présidentiel, quasiment invisible de la rue derrière ses hautes murailles. Celui-ci est situé sur un des points les plus hauts de la ville, surplombant l’océan comme une nouvelle forteresse qui remplacerait celle que les explorateurs européens avaient construites dans l’actuelle Baixa, la ville basse.

Mais peut-être faudrait-il relativiser cela en précisant que le centre du pouvoir est aussi un peu plus en retrait dans le quartier huppé de Sommerschield, sous la forme d’un immeuble très bien entretenu entièrement occupé par le siège du Frelimo. C’est d’ailleurs à quelques dizaines de mètres de cet immeuble que se trouvent à la fois la résidence du numéro un du parti historique d’opposition, la Renamo, mais aussi les bureaux du Centre d’intégrité publique, la principale association de surveillance de la vie démocratique, dénonçant sans cesse la corruption très présente dans le pays si l’on en croit le classement de l’ONG Transparency International qui classait en 2021 le Mozambique en 147e position sur 180 dans son classement de la perception de la corruption dans le monde.

3. Une ville sous influence(s) : des strates historiques à la rivalité Chine/États-Unis

L’histoire coloniale puis communiste a profondément marquée la ville de Maputo, ne serait-ce que parce que cette ville est tout simplement née de la colonisation. Mais au fur et à mesure que les perspectives d’exploitation du GNL se concrétisent, d’autres influences s’affichent de plus en plus ostensiblement, transformant l’identité visuelle de Maputo.

Les héritages coloniaux portugaise : une ex-centralité aujourd’hui affaiblie

La ville de Lourenço Marques - l’ancien nom de Maputo - a été fondée par les Portugais à la fin du XIXe siècle, autour de la forteresse de Nossa Senhora da Conceição, reconstruite en 1946 par les colons portugais et qui est aujourd’hui le Musée historique du Mozambique. L’espace urbain est encore marqué par cette colonisation qui s’est arrêtée en 1975 avec l’indépendance du pays et le départ de la grande majorité des colons portugais après une longue guerre de décolonisation qui débouche au Portugal sur la chute de la dictature et le rétablissement de la démocratie lors de la Révolution des Œillets, et l’accès à l’indépendance du Mozambique la même année.

La ville coloniale se reconnaît avant tout dans les grandes avenues qui structurent le plan en damier de la plus grande partie de la commune de Maputo, mais aussi, et à l’opposé, dans le plan plus tortueux des anciens quartiers “indigènes” qui s’étaient greffés tout autour de cet ensemble planifié (voir zoom 5). Ce passé colonial est peut-être également ce qui a condamné le centre de Maputo, la décolonisation lui faisant perdre sa fonction et son magnétisme, Maputo devenant alors une ville sans véritable centre.

En effet, si la Baixa était bien le centre de la ville durant la période coloniale, elle est devenue aujourd’hui un quartier très populaire où les classes aisées rechignent à se rendre. Certes, quelques lieux de pouvoir y ont été implantés, comme le ministère de l’industrie et du commerce ou le siège de la Banque centrale du Mozambique, mais l’essentiel du pouvoir s’est décentré pour se reporter sur les quartiers plus périphériques, et notamment ceux situés plus à l’Est, proches du front de mer, sans en faire pour autant le nouveau centre de la métropole.

Une ville communiste

La toponymie de la ville est également marquée par le passé communiste du Frelimo, le parti au pouvoir depuis l’indépendance, et qui s’est reconverti depuis quelques années à un pragmatisme politique de circonstance qui épouse les perspectives économiques prometteuses du pays.

Les noms des rues se répartissent ainsi en quatre catégories : les noms liés à la lutte de libération contre les colons (avenues Eduardo Mondlane ou Guerra popular), les noms liés aux indépendances africaines (avenues Julius Nyerere ou Ahmed Sékou Touré), les noms divers et plus génériques (rua do Telegrafo) et, enfin, les noms liés à l’histoire du communisme mondial (voir le zoom sur la ville communiste). Dans tous les cas, et peut-être plus que dans toute autre métropole, il est possible de lire l’histoire du pays dans la ville. Une histoire qui est très contemporaine et que la toponymie a du mal à faire remonter au-delà de l’indépendance du pays (voir zoom 6).

Le Front de mer : un miroir des influences rivales Chine/ États-Unis

Les influences contemporaines marquent aussi la ville et en premier lieu le front de mer, à l’Est de la ville le long de l’avenue Marginal. Ces influences sont d’abord chinoises. Comme dans beaucoup de pays d’Afrique ces dernières années, le Mozambique a bénéficié de nombreux investissements et prêts chinois. Aujourd’hui, la Chine est un des principaux partenaires commerciaux du pays, se situant en 2021 au troisième rang des exportations et des importations mozambicaines selon le Cepii.

Cette influence marque très visiblement l’espace urbain de Maputo, ne serait-ce que par la construction, grâce à des financements chinois, du pont de Maputo-Katembe, le plus grand pont suspendu du continent africain. Il permet de traverser la baie en quelques minutes et favorise bien sur l’étalement urbain vers le Sud. Son coût est estimé à environ 750 millions de dollars, sachant que depuis 2010, le PIB du Mozambique oscille entre 11 et 18 milliards de dollars. Au-delà du pont, l’image de Maputo a été également marquée par la construction de l’hôtel Gloria, qui monopolise l’attention du visiteur qui arriverait à Maputo par la mer (voir zoom 7).

L’influence de la Chine est disputée par les États-Unis qui investissent énormément dans le pays, que ce soit sous la forme d’aide bilatérale consacrée notamment à la lutte contre le VIH/sida - il est utile ici de rappeler que le Mozambique est le troisième pays en termes de nombre de personnes contaminées par le virus -, ou par les investissements dans le domaine du gaz naturel liquéfié, notamment par l’entreprise Exxon Mobil. Cette concurrence d’influence s’affiche elle aussi sur le front de mer avec le déménagement de l’ambassade des Etats-Unis, auparavant coincée entre deux bâtiments sur l’avenue Kenneth Kaunda, sur l’avenue Marginal, à quelques centaines de mètres de l’hôtel Gloria.

Dans ce panorama du front de mer, le monde des affaires manque encore à l’appel. Bien sûr, quelques immeubles de bureaux s’affichent sur l’avenue du 25 septembre, au sud de la ville, regroupant des entreprises comme Vodacom, KPMG ou les entreprises de pétrole et gaz Galp et Eni, et surtout, les tours Rani, les deux tours du groupe Aujan dont l’une est réservée aux bureaux, marquent déjà le profil architectural du front de mer. Mais le développement vertical de cette façade maritime n’est sans doute encore rien par rapport à ce qu’il pourrait devenir à moyen terme lorsque les exportations de gaz naturel liquéfié auront véritablement décollé.

4. Une métropole régionale encore faiblement connectée au monde

L’intégration de Maputo dans le réseau urbain mondial est encore modeste. La présence d’entreprises transnationales est encore timide et très spécialisée dans les ressources naturelles, et la ville accueille peu de touristes et peu de marchandises transitent par son port. Mais la métropole dispose de nombreux atouts qui, exportations de GNL aidant, pourrait peut-être lui faire gravir quelques échelons dans les classements des villes mondiales.

Une tentative de classement mondial : une métropole gamma

Selon le classement réalisé par le GaWC, centre de recherche de l’université de Loughborough du Royaume-Uni, Maputo est une ville de rang gamma-, aux côtés d’Accra et de Luanda. Pour situer un peu les choses, les métropoles africaines, et a fortiori celles situées au sud du Sahara, ne sont que très peu présentes dans ce classement, mises à part Johannesburg (seule métropole alpha), Le Cap et Nairobi (beta), Lagos et Kampala (beta-), Dar es Salaam (gamma+), Durban et Dakar (gamma). Maputo tire donc son épingle du jeu étant donné sa faible population et son statut de Pays le moins avancé (PMA).

Du point de vue des services aux entreprises, on trouve à Maputo quelques cabinets d’audit et de conseil internationaux, comme KPMG cité plus haut, Deloitte, ou Bureau Veritas, mais avec des effectifs très réduits par rapport à ce qu’ils peuvent être ailleurs. Quelques banques transnationales sont aussi présentes, comme la Société Générale ou la Barclays Bank, mais là aussi avec une présence très faible. Ces services sont surtout disponibles pour les quelques entreprises transnationales présentes dans le secteur des ressources naturelles, mis à part Vodacom dans celui des télécommunications. Total Energies, Exxon Mobil et Eni sont les principales entreprises engagées dans l’exploitation du gaz naturel liquéfié, avec elles, des entreprises comme Technip, et une multitude de sous-traitants dont les opérations ne sont pas, bien sûr, à Maputo, où se trouvent néanmoins leurs principaux bureaux du fait de la situation tendue et rendue dangereuse par l’insurrection armée de groupes terroristes islamistes dans la province de Cabo Delgado.

La métropole va-t-elle gravir les échelons du classement du GaWC et passer à un statut de ville gamma ou gamma+, voire beta ? Rien n’est moins sûr, car si l’ONU prédit que le Mozambique passera dans quelques années du statut de PMA à celui de pays à revenus intermédiaires, on ne peut que s’étonner que quelques places seulement séparent Maputo de Luanda, la capitale de l’Angola ayant elle aussi connu son boom pétrolier dans les années 2000. Il n’est donc pas certain que l’exploitation du gaz fasse de Maputo une ville plus mondiale qu’elle ne l’est. S’il est probable que d’autres entreprises transnationales, notamment de services aux entreprises s’implantent, ou augmentent leurs effectifs, le classement n’en sera peut-être pas changé pour autant, notamment parce qu'il est dynamique et montre les positions relatives des métropoles les unes par rapport aux autres dans une sorte de compétition permanente. Autrement dit, si Maputo se développe, les autres métropoles ne sont pas inactives pour autant.

Des portes modestes ouvertes sur le monde

L’inclusion de Maputo dans le réseau mondial se voit également par ses portes d’entrée sur le monde, notamment son port et son aéroport. Ce dernier, inauguré en 2010, est relativement modeste en termes de liaisons aériennes internationales et de trafic. Avec moins d'une vingtaine de vols par jour, Maputo est très loin de Johannesburg, en tête des aéroports africains avec près de 200 vols quotidiens. De fait, peu de liaisons internationales sont possibles : vers Lisbonne avec TAP Air Portugal, vers Johannesburg et Le Cap avec South Africa Airways et Airlink, le hub d’Addis Abeba avec Ethiopian Airlines, Istanbul avec Turkish Airlines, Doha avec Qatar Airways, et enfin Luanda avec la TAAG. Tout cela pour un trafic annuel de 1,1 million de passagers en 2019, juste avant la crise du Covid, soit dix fois moins que ce que connaît l’aéroport du Cap, ou vingt fois moins que celui de Johannesburg, ou à peu près l’équivalent du trafic annuel de passagers de l’aéroport de Strasbourg en France. Mais là encore, le potentiel de croissance est considérable étant donné le développement à venir du GNL, et aussi les atouts touristiques du pays.

Le port de Maputo joue un rôle important dans les exportations mozambicaines, notamment de bauxite ou de graphite vers la Chine ou les Etats-Unis, mais aussi et surtout des minerais du nord de l’Afrique du Sud (voir zoom 8). Lourenço Marques étant en son temps un port important pour l’exportation de l’or du Gauteng. Aujourd’hui, ce sont principalement des minerais non aurifères sud-africains qui passent par le port de Maputo. Malgré un temps d’attente qui peut être très long à la frontière de Ressano Garcia pour les camions transportant le minerai, le port de Maputo reste en effet compétitif par rapport aux ports sud-africains, que ce soit celui de Durban, de Port Elizabeth ou du Cap qui brillent surtout par leur inefficacité selon un rapport récent de la Banque mondiale. Cette connexion relie encore plus Maputo au système urbain sud-africain, la ville servant de connexion portuaire à une partie de l’hinterland minier septentrional du grand voisin.

Enfin, une autre porte d’accès au réseau mondial est celui du mall de Baia Mall le long de l’avenue Marginal, à quelques centaines de mètres de la nouvelle ambassade des États-Unis. C’est dans ce mall qu’on trouve un supermarché Spar et quelques rares boutiques de marques internationales, comme Timberland, en attente de clients. C’est dans ce lieu que défilent les expatriés, mais aussi les classes aisées maputiennes venant goûter un style de vie moderne et à la recherche de marques globales produites par Unilever ou Procter & Gamble, au milieu de marques principalement portugaises et sud-africaines.

5. Une métropole au défi de son aménagement

La croissance d’une ville n’est pas déterminée par son aménagement. Autrement dit, il n'est pas nécessaire qu’une ville dispose d’un plan d’aménagement urbain exhaustif et prévoyant pour qu’elle devienne en quelques années une mégapole. Cependant, pour éviter les nombreux problèmes que connaissent des villes comme Kinshasa, les autorités mozambicaines ont intérêt à trouver dès aujourd’hui des solutions durables aux défis que posent le développement urbain de Maputo.

Trois d’entre eux sont bien identifiés. La question de l'engorgement du trafic est primordiale car les grandes avenues de Maputo sont d’ores et déjà saturées par l’équipement rapide des ménages en voitures. La faible densité des habitations qui se développent notamment au nord de la métropole est un autre enjeu important, en grande partie lié à la question des transports qui vient d'être évoquée. Enfin, l'approvisionnement en eau reste problématique depuis plusieurs années maintenant, et le changement climatique pourrait avoir à termes des effets importants sur le front de mer.

Inégalités, insécurité et ségrégations socio-spatiales : la survalorisation littorale

Maputo n’a pas véritablement de centre. L’ancien cœur de Maputo - la ville coloniale organisée autour de la mairie et de la cathédrale - n’a plus le lustre d’antan. La Baixa, est aujourd’hui un quartier commerçant et très populaire où sont vendus des produits électroniques relativement bas de gamme, des vêtements d'occasion sur les trottoirs, ou des matériaux de construction. Le Centre Culturel Franco-Mozambicain ou le Centre Culturel Brésilien ont choisi de s’y installer mais font figure d’exception, de la même manière que la Banque centrale du Mozambique dont le coût de construction a défrayé la chronique.

Le pouvoir et les ménages nantis se sont largement transférés soit vers l’Est et le front de mer, soit – pour les moins dotés - vers l’ouest et Matola. Fait caractéristique, les fonctionnaires de l’ONU en poste à Maputo n’ont le droit d’habiter que dans quatre quartiers pour des raisons de sécurité : COOP, Sommerschield, Polana et Triunfo. Ces quatre quartiers brillent surtout par leur homogénéité résidentielle, mis à part Triunfo où l’on retrouve une certaine mixité où des ménages plus pauvres côtoient des mozambicains aisés et des expatriés (voir zoom 9).

Une ville dont les centres sont ses axes : migrations pendulaires et saturation

Le centre de la métropole est donc difficile à localiser et relativement mouvant. Comme dans beaucoup de métropoles dont le développement a été récent, le centre est à rechercher dans les axes de communication. Le centre à Maputo, c’est en effet l’avenue Marginal, le long de laquelle se trouvent les lieux de pouvoir décrits plus tôt, ou encore l’avenue Julius Nyerere, sa parallèle, ou encore, et cette fois-ci perpendiculairement, les avenues Mao Tse Tung, Eduardo Mondlane, 24 de Julho et 25 de Setembro, qui irriguent la ville basse. C’est par ces axes qu’arrivent et repartent les résidents de Matola venus travailler à Maputo, ou si l’on prend l’avenue Vladimir Lénine sur un axe Nord-Sud, les habitants de Zimpeto et de ses marges venus eux aussi travailler à Maputo.

Cette centralité routière se vérifie le soir et le matin quand les axes sont les lieux de la ville où la densité d’habitants est certainement la plus forte, même si le degré d’encombrement est encore loin de ce que l’on peut observer dans d’autres métropoles africaines, comme Addis Abeba, Nairobi, Lagos ou même Lusaka. Mais les embouteillages seront de plus en plus difficiles à gérer si un plan de développement des transports urbains n’est pas rapidement finalisé, car les nombreux chapas - ces fameux vans Toyota de type Hiace que l’on trouve dans de très nombreuses métropoles africaines - ne suffiront pas à absorber les nouveaux habitants de la métropole et les déplacements découlant de son développement économique.

Soir et matin, les axes-centres de Maputo sont rapidement bouchés. Pourtant, le plan de la ville lui permettrait facilement de fluidifier son transit. Les avenues déjà citées sont larges et peuvent facilement accueillir des couloirs réservés aux bus, voire à un tramway puisqu’il y en avait un durant une partie de la période coloniale. L’autre atout de la ville est sa gare ferroviaire, à l’ouest de la Baixa qui permet de relier Matola à Maputo dans des trajets pendulaires de type RER.

Le défi est par contre beaucoup plus important sur l’axe Nord-Sud, celui qui se développe le plus aujourd’hui. En effet, les avenues longitudinales sont beaucoup moins nombreuses et moins larges. L’avenue Lénine, au-delà de la place de l’OMM, se transforme en route pavée bordée de nombreuses boutiques populaires. Les arrêts des véhicules y sont très fréquents et rendent les trajets très longs pour les commuteurs pendulaires de Zimpeto. L’avenue Marginal est elle-aussi rapidement saturée. Elle est suffisamment large pour accueillir un ou deux couloirs de bus mais elle doit récupérer, au niveau de l’avenue Para o Palmar, tout le trafic de l’avenue Julius Nyerere qui devient plus étroite et beaucoup moins roulante au-delà. La route périphérique – « la circulaire » - construite au Nord est censée pouvoir délester l’avenue Marginal pour les voyageurs septentrionaux se rendant plus à l’Ouest de Maputo ou souhaitant rejoindre l’Afrique du Sud.

Le rêve périurbain en plein essor

Maputo est aujourd’hui une métropole avant tout périurbaine. Sa belle skyline remplie d’immeubles relativement anciens et pas très hauts, que l’on voit bien de l’autre côté de la baie, à partir des rives de Katembe, ne doit pas faire illusion. Les images montrent bien, vers le Nord surtout, un étalement urbain constitué de petites maisons individuelles sans étages, situées sur des parcelles de terrain relativement grandes par rapport à l’enjeu urbain (voir zoom 10).

Dans les quartiers plus proches et peu construits, comme ceux de Triunfo, du côté de la circulaire ou de la route de Marracuene, les constructions érigées par des promoteurs immobiliers sont plus hautes, promouvant une plus grande densification. Mais la quantité d’espace relativement plat et peu exploité qui se trouve au Nord et à l’Ouest de la métropole laisse penser que le développement de la couronne périurbaine de Maputo est loin d’être terminé.

De nombreux défis environnementaux

L’étalement urbain le long du littoral, pourtant si attrayant, n’est que très récent. Les images satellites montrent à quel point la bande littorale est sous urbanisée comparé aux espaces situés au Nord et à l’Ouest de Maputo. Cela tient à plusieurs facteurs, et notamment au fait que la zone littorale est plutôt marécageuse et n’est donc pas très propice à la construction de lotissements ou d’immeubles d’habitation. De plus, les risques naturels y sont relativement importants, même si les cyclones tropicaux touchent généralement le pays bien plus au Nord, ou si la montée des eaux n’est pour le moment qu’un enjeu lointain (voir zoom 11).

Toujours est-il que les orages estivaux suffisent à inonder de nombreux quartiers populaires où l'évacuation de l'eau ne se fait pas correctement, et ravinent les rues non bitumées dès qu'elles sont en pente. Une partie de la ville se retrouve donc paralysée dès que les orages sont particulièrement forts ou que les pluies durent plus longtemps que d'habitude. L'impact probable du changement climatique sur la fréquence et la force de ces phénomènes météorologiques extrêmes renforce la nécessité de l'aménagement de la métropole et la mise en place d'un réseau d'évacuation des eaux de pluie performant.

Un autre enjeu environnemental concerne l'étalement de Maputo vers le Nord, et en particulier la zone naturelle de Macaneta, immédiatement à l'Est de la ville de Maracuene, bientôt rattrapée par la métropole. En s'étalant et en développement ses activités touristiques, la métropole remet en question l'existence d'espaces situés à sa marge où la biodiversité est particulièrement élevée (voir zoom 12).

Parmi les problématiques environnementales qui reviennent sur le devant de la scène de manière plus épisodique, le risque industriel est également bien présent avec l’entreprise Mozal, par exemple, qui représente une bonne partie du PIB mozambicain mais est également source potentiel de pollution de l’air (voir zoom 15).

Un dernier défi, plus actuel, est celui de l’approvisionnement en eau de la métropole et de sa population croissante. Bien qu’étant entourée de fleuves, Maputo doit rationner la distribution d’eau aux habitants, ce qui amène certains d’entre eux à puiser directement dans la nappe phréatique (voir zoom 13).

6. Maputo, une belle endormie ?

A quelle autre métropole ressemblera Maputo dans dix, vingt ou trente ans ? Sera-t-elle une nouvelle Luanda, c'est-à-dire une métropole dont le développement permis par l'exploitation de pétrole aura été quelque peu freiné par le « mal hollandais » et la corruption massive des années de pouvoir de l'ex-président Dos Santos ? Deviendra-t-elle une nouvelle Kinshasa, une mégapole au développement incontrôlé ? S'arrimera-t-elle encore plus dans le système urbain sud-africain pour se transformer en nouvelle Johannesburg ? Difficile à dire avec certitude, mais de l'ensemble des points qui ont été abordés dans cette étude, il ressort plusieurs tendances fortes.

Tout d'abord, la métropole dispose d'un potentiel d'étalement très important vers le Nord, l'Ouest et le Sud. D'autre part, le front de mer occupe une place de plus en plus importante dans le développement de la ville. Avec un océan plus propre, la ville aurait vraisemblablement le potentiel touristique d'une ville balnéaire comme Durban. Enfin, le développement du port de Maputo, en partie en lien avec l'industrie minière sud-africaine, reste son principal atout, et un atout peut-être plus certain dans le temps que celui du GNL. Dans ces conditions, Maputo ressemblerait plus dans quelques années à Dar-es-Salaam ou à Durban justement. Toujours est-il qu'elle ressemble encore aujourd'hui à une belle endormie, mais qui est en passe de se réveiller.

Zooms d’étude

Zoom 1. A l’Ouest : Matola, la première ville de Maputo ?

L’étalement urbain de Maputo.

L’étalement urbain s’est tout d’abord fait vers l’Ouest, ce qui a permis la croissance très rapide de la ville de Matola qui, avec son gros million d’habitants, est aujourd’hui la deuxième ville la plus peuplée du pays, à quelques dizaines de milliers d'habitants derrière la commune de Maputo. Cette partie autonome de la métropole accueille la classe moyenne mozambicaine à la recherche de logements moins chers et plus spacieux. L’offre scolaire a suivi avec l’établissement de plusieurs écoles internationales privées comme la Willow International School. Cependant, les emplois de services restent principalement localisés dans la ville de Maputo, ce qui entraîne de nombreux embouteillages routiers aux heures de pointe, que l’absence d’un véritable système transports publics ne permet pas de résorber.

Comme dans plusieurs métropoles africaines, des solutions commencent néanmoins à se mettre en place, comme le système intermodal Metrobus qui permet d’échapper aux embouteillages en reliant Matola, et plus loin Boane, à Maputo par le train. Une fois arrivés à la gare de Maputo, les usagers de Metrobus ont accès à des bus confortables qui les amènent ensuite à proximité de leur lieu de travail. Cette solution a non seulement l’avantage d’être relativement économique par rapport à l’utilisation de la voiture, mais aussi d’éviter l’inconfort des chapas, ces transports collectifs privés en camionnettes Toyota que l’on retrouve dans de nombreux pays en Afrique, et qui sont massivement utilisés par les ménages les plus modestes.

Matola est aussi un centre industriel relativement important à l’échelle du pays, regroupant plusieurs usines comme l’usine d’aluminium Mozal (voir zoom 14) ou encore celle de l’embouteilleur sud-africain Coca Cola Sabco ouverte en 2016. Mais là encore, la densification de l’urbanisation éloigne d’autant plus la localisation de nouveaux établissements industriels. C’est ainsi que les deux grandes brasseries de Heineken et, surtout, de CDM (Cervejas de Moçambique), appartenant au groupe Ambev, ont été établies sur la commune de Maracuene, qui apparaît de plus en plus comme une edge city de la métropole. Avec le départ éventuel des entreprises et la densification urbaine, la commune de Matola, qui dispose d'une surface sensiblement plus grande que celle de Maputo, pourrait éventuellement devenir la première ville du pays dans un futur proche.

L’entreprise Mozal : 25 % du PIB mozambicain

Bien visible sur l’image, l’entreprise Mozal, détenue en majorité par le groupe minier australien South32, et en minorité par différentes entités dont le gouvernement mozambicain, vaut un zoom à elle seule. Située à la périphérie de la ville de Matola, à l’Ouest de la métropole de Maputo, Mozal, qui a représenté un investissement total de deux milliards de dollars, est le plus gros employeur industriel du pays. Mais pour véritablement comprendre ce que représente l’entreprise pour l’économie du pays, il suffit de voir que les exportations d’aluminium représentent environ un quart des exportations du Mozambique en valeur.

Ouverte en 2000, l’usine a été rapidement rejointe par l’étalement urbain de la métropole de Maputo pour être aujourd’hui complètement cernée par l’urbanisation. La pression immobilière est donc forte sur les hectares de terrain que possèdent l’usine à proximité de la baie de Maputo. Le site est également sous la surveillance de diverses organisations non gouvernementales à la suite d’un épisode de pollution de l’air en 2010. L’entreprise avait décidé cette année-là de désactiver les filtres de ses cheminées pendant six mois, ce qui a exposé les habitants des alentours à des gaz nocifs, notamment de dioxyde de souffre. Cependant, l’importance économique de l’entreprise semble la mettre à l’abris, pour le moment, de l’étalement urbain de Maputo et des préoccupations des riverains quant à son impact environnemental.

Accéder repères géographiques de l'image satellite 

Zoom 2. L'étalement vers le Sud conditionné par le prix du pont

Le pont de Maputo, construit grâce à des financements chinois et inauguré en 2019, a offert une formidable perspective de développement de la ville vers le Sud. Le pont permet d’économiser un temps précieux pour se rendre de l’autre côté de la baie, ce qui n’était auparavant possible que grâce à un bac ou par son contournement par l’Ouest. Grâce au pont, et à la rénovation de la route 201, il est maintenant possible pour les classes aisées de Maputo de se rendre en moins de deux heures à la station balnéaire de Ponta de Ouro, et en sept heures environ dans la ville sud-africaine de Durban. A l’inverse, cela permet aux touristes sud-africains de la province du Kwazulu Natal de rallier plus rapidement et facilement les plages mozambicaines.

C’est tout l’équilibre de la métropole qui est ainsi transformé puisqu’elle peut désormais s’étaler vers le Sud, ce qui doit changer en toute logique la physionomie de la commune de Katembe, qui fait face à Maputo de l’autre côté de la baie. Cependant, ce développement a été ralenti par l’épidémie de Covid-19, mais aussi par le prix du péage pour passer le pont qui reste très élevé par rapport au niveau de vie de la plupart des habitants. Le pont est donc encore très loin de connaître les embouteillages des principales artères de Maputo. L’élévation du niveau de vie des habitants attendu grâce à l’exploitation de gaz naturel changera peut-être la donne d’ici quelques années.

Accéder aux repères géographiques de l'image satellite

Zone 3. Boane, l'hinterland maraîcher en passe d'être intégré dans la métropole

Située au Sud-Ouest de Maputo, la ville de Boane joue un double rôle dans l’approvisionnement de la métropole. C’est tout d’abord là que se trouve la principale station de traitement de l’eau qui dessert la métropole. L’eau du fleuve Umbuluzi passant par le barrage de Pequenos Lebombos est traitée avant d’être envoyée dans le réseau de la métropole (voir zoom sur le barrage de Pequenos Lebombos). Boane est également un lieu spécialisé dans le maraîchage, comme le montre les nombreux champs présents sur l’image. On retrouve ici le schéma christallérien de la ville et de son arrière-pays l’alimentant en denrées diverses, même s’il faut relativiser l’importance de ce rôle sachant que l’essentiel des fruits et légumes consommés à Maputo viennent d’Afrique du Sud, qui représente par ailleurs presque un tiers des importations mozambicaines.

On voit également sur cette image que l’agriculture s’industrialise. En effet, des plantations de bananes sont visibles le long de l’Umbuluzi, plantations qui rappellent par leur densité celles beaucoup plus nombreuses et étendues que l’on trouve en Afrique du Sud voisine, et montrent les investissements importants dans le domaine de l’agriculture ces dernières années. Le pays n’est qu’aux alentours de la trentième place des exportateurs de bananes dans le monde mais dispose des avantages qui pourraient lui faire rapidement gagner quelques rangs supplémentaires (voir zoom 13).

Autre fait intéressant, c’est à Boane que sont enregistrées de nombreuses entreprises, dont l’entreprise Mozal, qui représentent ensemble plus d'un quart du PIB mozambicain (voir zoom 14). Avec la progression de l’étalement urbain de Maputo, la ville de Boane pourrait être complètement intégrée à la métropole dans très peu de temps. En effet, l’urbanisation est presque continue entre le front Sud-Ouest de la métropole à Belo Horizonte, et la ville de Boane. Dans ces conditions, les activités agricoles pourraient avoir du mal à y subsister encore longtemps.

Accéder aux repères géographiques de l'image satellite

Zoom 4. Les traces de la ville coloniale

Les traces de la ville coloniale se voient particulièrement bien de part et d’autre de l’avenue Marien Ngouabi (ancienne avenue Caldas Xavier du temps de Lourenço Marques), qui marquait pendant la colonisation la frontière entre d’une part le ville “ciment” (les quartiers réservés aux colons dont les maisons étaient construites en béton) et la ville “canisse” (les quartiers où les migrant venus de tout le pays pour travailler comme personnel domestique pour les colons n’avaient le droit de construire qu’avec des canisses, voire du bois et du zinc pour les plus riches d’entre eux). Cette frontière n’est plus si forte depuis l’indépendance, notamment parce que les quartiers affluents ont migré plus à l’Est vers le front de mer, entre Polana Cimento et Triunfo.

Mais la ville canisse est restée très populaire, voire pauvre comme dans le cas du quartier de Mafalala où la classe moyenne maputienne n’ose pas s’aventurer. Reste que le plan de la ville montre bien la ségrégation spatiale qui existait à l’époque de la colonisation et qui se traduisait par un urbanisme totalement différent. D’un côté, l’ancienne ville coloniale est organisée selon des rues perpendiculaires formant un plan en damier et bâtie d’immeubles en béton, de l’autre, l’ancienne ville “indigène” s’est auto-construite et se démarque par ses rues tortueuses et ses maisonnettes aux matériaux bon marché. Cependant, la croissance de la métropole entraîne une certaine pression immobilière sur ces anciens quartiers périphériques qui jouissent aujourd’hui d’une localisation favorable du fait de leur proximité avec les quartiers où se situent la plupart des emplois. Une dynamique de gentrification est donc en cours mais reste relativement faible comparée au développement des zones situées au Nord de la métropole.

Accéder aux repères géographiques de l'image satellite

Zoom 5. Les traces de la ville communiste

Le Frelimo (Front de Libération du Mozambique), au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1975, a embrassé l’idéologie marxiste-léniniste pendant plus d’une décennie, avant de l’abandonner en 1989, au moment où dans le monde le bloc soviétique commence à vaciller de toutes parts. Cette période a considérablement marqué la ville et sa toponymie, à tel point que l’on a l’impression de traverser l’histoire du marxisme-léninisme du XIXe aux années 1980, en se promenant dans Maputo. C’est d’autant plus vrai que ce sont avant tout les grandes avenues qui ont été baptisées du nom des grands acteurs du communisme, le nom des héros nationaux ou panafricains étant souvent réservés à des avenues généralement plus modestes.

Sur l’image satellite, on distingue ainsi l’avenue Karl Marx, l’avenue Lénine et l’avenue Friedrich Engels qui traversent la ville du Nord au Sud. Perpendiculairement, on retrouve l’avenue Mao Tse Tung, hommage au dirigeant chinois qui a soutenu le Frelimo dans sa lutte pour l’indépendance, ou encore l’avenue Ho Chi Minh. D’autres noms sont plus inattendus comme l’avenue Kim Il Sung, qui rejoint la Mao Tse Tung par le Nord, ou encore des noms moins radicaux comme l’avenue Salvador Allende ou l’avenue Olof Palme. Certains noms manquent à l’appel et interrogent sur les relations géopolitiques du Frelimo avec d’autres pays du bloc communiste. Pas de rue dédiée à Fidel Castro, et encore moins Che Guevara, alors que l’aide cubaine a toujours été importante dans le pays.

 

Zoom 6. Le front de mer, "the place to be"

Le potentiel touristique du front de mer de Maputo, au Nord comme au Sud de la baie, est énorme. La rénovation de l’avenue Marginal et les quelques aménagements qui ont été faits sur la plage pour accueillir les centaines de badauds qui viennent profiter de la plage durant le weekend, laissent entrevoir ce que ce front de mer pourrait devenir dans un avenir proche. Le lieu pourrait rapidement devenir une promenade des Anglais australe, à condition cependant que la gestion des égouts soit revue pour éviter leur rejet dans l’océan. Toujours est-il que c’est désormais sur ce front de mer que s'établissent les entités qui souhaitent afficher aux yeux de tous leurs ambitions mozambicaines.

C’est le cas notamment pour les Etats-Unis et la Chine qui rivalisent dans la course aux opportunités que représente le Mozambique, pays qui a été une des principales destinations des investissements directs à l’étranger durant les années 2010. D’un côté, l’hôtel Gloria qui fait désormais partie de l’identité paysagère de Maputo, et de l’autre, la nouvelle ambassade des Etats-Unis qui a déserté le quartier des ambassades sur l’avenue Kenneth Kaunda pour montrer sa puissance et ne plus laisser de doutes sur l’intérêt que représente le Mozambique à ses yeux. Entre les deux sites, un casino vient confirmer le potentiel du front de mer.

Le style de l’hôtel rappelle les standards des constructions chinoises que l’on retrouve ailleurs en Asie du Sud-Est, comme par exemple au Cambodge. Ses près de 200 mètres de façade et sa douzaine d’étages s’imposent facilement dans un voisinage où seules les tours Rani et l’hôtel Radisson Blu émergent. L’hôtel, qui détrône dans le paysage hôtelier l’hôtel colonial Polana, s’accompagne d’un mall, relativement peu fréquenté, dans lequel on trouve entre autres un supermarché vendant toute une gamme de produits chinois. Fait intéressant, l’ambassade de Chine est à quelques centaines de mètres en surplomb, sur l’avenue Julius Nyerere, comme si elle veillait sur l’hôtel et sa clientèle.

La nouvelle ambassade des Etats-Unis n'est qu'à quelques centaines de mètres du complexe chinois. L’énorme édifice, très moderne, reprend sur sa façade ajourée des motifs Makonde, une des populations du Mozambique, surtout présente dans le nord du pays. La taille du bâtiment dépasse de très loin celle des autres ambassades, y compris celle du Portugal, du Brésil ou de la France qui soutient désormais les investissements colossaux de Total dans le pays. Les Etats-Unis font donc passer le message, par l'intermédiaire de ce projet architectural, qu'ils prétendent à devenir ou rester la puissance numéro un dans la région.

Accéder aux repères géographiques de l'image satellite
 

Zoom 7. Le port de Maputo, un port sud-africain

D’un point de vue global, le port de Maputo est un port extrêmement modeste. En termes de nombre de containers, il se situe dans les tréfonds des classements mondiaux des plus grands ports, et n’apparaît même pas dans les 25 premières places des classements des ports les plus importants en Afrique. Il est loin derrière les grands ports de l’océan Indien comme Durban, à quelques centaines de kilomètres plus au Sud, ou Dar-es-Salaam plus de 2000 kilomètres au Nord. Il est même dépassé en trafic par le port de Beira, la seconde ville du Mozambique.

Cependant, en termes de transport de vracs et du point de vue des entreprises minières sud-africaines, le port de Maputo joue un rôle absolument crucial. Les raisons de cette situation paradoxale sont multiples. Historiquement tout d’abord, le port de Maputo a été le port d’exportation de l’or sud-africain durant la colonisation portugaise. C’est encore le cas aujourd’hui mais plutôt pour les entreprises exportatrices de manganese ou de charbon dont les gisements sont situés pour la grande majorité d’entre eux dans le Nord de l’Afrique du Sud. Mais cette proximité géographique ne suffit pas à expliquer pourquoi beaucoup d'entreprises sud-africaines privilégient Maputo plutôt que Richards Bay, Durban, Port-Elizabeth ou Le Cap. Après tout, Durban ou Richards Bay ne sont pas si éloignés que ça de la province du Gauteng, et l’usage de port nationaux permet d’éviter le passage d’une frontière, sachant que la frontière de Komatipoort est très souvent saturée et que les camions doivent attendre parfois plusieurs jours côté sud-africain avant de pouvoir rejoindre le port.

Le choix de Maputo tient également au fait que les ports sud-africains, comme celui de Durban, sont saturés et que des problèmes de sécurité menacent les chauffeurs en attente à l’entrée du port. Tout cela rend le port de Maputo extrêmement attractif pour les entrepreneurs sud-africains, et cela même avec le temps d’attente important à la frontière avec le Mozambique. De nombreux efforts sont d'ailleurs faits pour améliorer ce dernier point. Entre autres, un port sec a été ouvert en 2021 côté mozambicain pour que les camions puissent décharger rapidement, leur chargement étant par la suite acheminé en train vers le port de Maputo.

Accéder aux repères géographiques de l'image satellite
 

Zoom 8. Triunfo, un quartier en train d'achever sa gentrification

Le quartier de Triunfo est situé au Nord-Est de la la ville de Maputo, le long de l’avenue marginal qui longe elle-même le littoral. Il a été en grande partie gagné sur une zone marécageuse et plusieurs rues ne sont pas encore pavées. Ce quartier est marqué par une certaine mixité, les maisons avec étages et piscine des classes moyennes et des expatriés côtoyant les petites maisons en moellons de mauvaise qualité et toit en taule de familles beaucoup plus modestes, comme on le voit bien sur l’image satellite. Les familles modestes cultivent par ailleurs dans les machambas (petites parcelles agricoles) gagnés sur le marais, de quoi subvenir à leur besoin.

Le quartier présente de nombreux atouts qui explique sa gentrification. En premier lieu, le prix de l’immobilier est un peu moins cher qu’à Sommerschield ou Polana, les autres quartiers huppés de la ville. Il est également proche des écoles internationales (portu gaise, française, américaine) et permet permet de relier facilement le quartier des ambassades de l’avenue Kenneth Kaunda, des ministères ou des bureaux de l’avenue du 25 septembre… en dehors des heures de pointe, car l’avenue Marginal et l’avenue Julius Nyerere, les deux artères qui permettent de distribuer les flux Nord-Sud par le littoral sont vite saturées. Pression immobilière aidant, il est probable que les ménages les plus pauvres soient, à terme, obligés de partir, repoussés plus au nord de la métropole au fur et à mesure qu’elle s'étend.

Accéder aux repères géographiques de l'image satellite

Zoom 9. L'étalement le long du littoral au risque du changement climatique

La valorisation littorale en débat

L’étalement le plus récent et le plus dynamique est certainement celui qui se fait au Nord-Nord-Est de la métropole le long du littoral et de l’avenue Marginal. L’image satellite montre ici à quel point cette zone a longtemps été laissée à l’écart de toute urbanisation, avant d’être finalement devenue le nouveau terrain de jeu des développeurs du fait de la pression immobilière de plus en plus intense. Immeubles et maisons individuelles fleurissent le long de la route, désormais à péage, qui part vers le Nord sur des terrains gagnés sur les marécages.

Cette répulsion pour le littoral se retrouve tout au long de la côte mozambicaine, la quasi-totalité des habitations se trouvant à plus de 10 kilomètres du bord de mer, les rares exceptions (villes portuaires ou villages balnéaires) étant plutôt le fait des anciens colonisateurs ou de surfeurs sud-africains. Les siècles d’esclavage et la crainte des cyclones constituent vraisemblablement aussi une des raisons de cet éloignement. Toujours est-il que les constructions sont très dynamiques dans cette zone qui s’étire jusqu’à la ville de Marracuene, avec la question de l’impact que le réchauffement climatique et l’élévation du niveau des mers pourrait avoir à terme sur cette partie de la métropole.

L'étalement vers le Nord, le rejet de la densité

Par contre, l’étalement qui se fait vers le Nord de la métropole est à la fois plus plus récent et très différent de celui que l’on peut observer à l'Ouest. C’est une urbanisation beaucoup moins dense qu’à Matola par exemple, et avec des ménages beaucoup plus modestes souvent originaires d’autres provinces du Mozambique. On voit bien sur l’image satellite à la fois les rues orthogonales des condominums destinés à accueillir la classe moyenne mozambicaine, signe d'une urbanisation planifiée, mais aussi des rues enchevêtrées dans d'autres quartiers, signe d’un autodéveloppement urbain.

Dans les deux cas, l'habitat est résolument périurbain, avec de petites maisons individuelles, construites au fur et à mesure des rentrées d’argent, disposant d’un petit terrain où sont cultivés quelques plans de maïs ou de manioc. Mais là aussi, la pression immobilière pourrait faire évoluer la situation. On voit ainsi s’ériger des immeubles pour classes moyennes le long de la “circulaire”, route périphérique permettant de connecter les autoroutes du Nord et de l’Ouest en contournant Maputo.

Accéder aux repères géographiques de l'image satellite

Zoom 10. Macaneta, entre réserve de biodiversité et potentiel touristique

La zone de Macaneta, située au Nord-Nord-Est de la métropole, est emblématique des tensions qui traversent le développement de la métropole et plus globalement du pays. Macaneta est à l’origine un marais salant où paissent quelques troupeaux de vaches, et où se retrouvaient les Maputiens à la recherche d’aventure à proximité de la métropole. L’amélioration de la route vers le Nord et la construction d’un pont pour traverser l’embouchure de l’Incomati, remplaçant l’antique bac qui en limitait l’accès, ont complètement changé la donne.

La construction d’une route par une entreprise chinoise traversant le marais en 2022 est la dernière pierre à l’édifice d’un développement programmé de cette zone au potentiel touristique très important. Le bord de mer voit ainsi s’accélérer la construction de maisons individuelles et de lodges très fréquentés par les touristes sud-africains. Ce développement tous azimuts inquiète les environnementalistes pour qui Macaneta, avec ses 150 espèces d’oiseaux répertoriés et sa mangrove, est avant tout une zone très riche en biodiversité, attirant par ailleurs de nombreux ornithologues amateurs, sud-africains eux aussi. Reste à voir comment les quads pourront cohabiter avec les amoureux de la nature dans un contexte d’étalement urbain qui devrait à terme tout à fait connecter la ville de Maracuene à la métropole de Maputo.

Zoom 11. Le barrage de Pequenos Libombos ou l'enjeu de l'approvisionnement en eau de Maputo

L’approvisionnement en eau de la métropole de Maputo est un enjeu aux airs de géopolitique. La ville est en grande partie alimentée par le fleuve Umbuluzi qui prend sa source dans l’Eswatini voisin, pays qui capte une grande partie de la ressource pour l’irrigation de plantations de cannes à sucre dans le nord de la province de Lubumbo. Cela réduit d’autant le débit du fleuve et rend l’eau suffisamment rare pour que la métropole de Maputo ne mette les canalisations d’eau sous pression que quelques heures durant la nuit seulement.

Les foyers les plus riches peuvent alors stocker l’eau dans des cuves qui leur permettent d’y avoir accès durant toute la journée. Les plus pauvres, quant à eux, doivent collecter l’eau dans des jerricans. Depuis quelques années, les plus entrepreneurs font creuser des puits sur leur terrain pour s’alimenter en eau à partir de la nappe phréatique, et faire payer l’accès à cette ressource à leurs voisins.

Pour mieux gérer la ressource, le barrage de Pequenos Lebombo que l’on voit ici sur l’image satellite, a été construit dans les années 1980. Il permet de stocker l’eau et réguler le débit du fleuve jusqu’à Boane où une unité de traitement capte la ressource et la traite chimiquement avant de l’envoyer par canalisation vers la métropole. Plus récemment, une nouvelle station de traitement de l’eau a été créée au nord de la ville pour capter l’eau du fleuve Encomati et assurer un meilleur approvisionnement de Maputo. Dans les deux cas, des conventions ont été signées avec l’Eswatini et l’Afrique du Sud pour une meilleure gestion concertée des deux fleuves. Mais étant systématiquement situé en aval, le Mozambique n’a pas vraiment une position avantageuse dans les discussions avec ses deux pays voisins.
 

Lac et barrage de Pequenos Libombos

Zoom 12. Le potentiel agricole d'une terre sous-exploitée

Agriculture d’exportation, marchés et durabilité

Le développement agricole du Mozambique est très éloigné de celui du voisin sud-africain. Le Mozambique est traditionnellement un des principaux exportateurs de noix (cajou, noix du Brésil, Macadamia) tout en restant loin des pays leaders les marchés mondiaux. Ses exportations de bananes et de sucre ne sont pas non plus négligeables, et au total l’agriculture représente environ un quart du PIB du pays. Le potentiel agricole du pays attire toutefois de nombreux investisseurs étrangers, que ce soit les groupes français Téréos dans le sucre - qui a toutefois vendu toutes ses opérations - ou Aquapesca qui possède une des plus importantes fermes de crevettes dans le pays, ou encore le groupe chinois Wanbao qui produit du riz dans la province de Xai Xai au nord de Maputo, sur les rives du fleuve Limpopo.

Ces investissements dans une agriculture industrielle sont bien lisibles à Boane (voir le zoom sur Boane), mais aussi à l’Ouest de Maputo avec ces champs emblématiques en forme de cercle optimisés pour l’irrigation et bordant le fleuve Incomati. On retrouve ici l’enjeu de la ressource en eau étant donné que le Mozambique partage le fleuve avec l’Afrique du Sud qui ponctionne énormément d’eau du fleuve pour ses activités agricoles dans la province du Mpumalanga.

Le différentiel de développement avec le voisin sud-africain

En 2021, le Mozambique se plaçait à la 185e place sur 191 du classement des pays de l’ONU selon leur indice de développement humain, derrière l’Afghanistan et précédant seulement le Mali, le Burundi, la République centrafricaine, le Niger, le Tchad et le Soudan du Sud. Couplé avec d’autres indicateurs, cela fait du Mozambique un des pays les moins avancés, toujours selon la définition qu’en fait l’ONU. Cette situation se voit à Maputo, mais en partie seulement car la grande pauvreté côtoie souvent une richesse décomplexée, s’affichant par exemple dans les voitures de luxe.

Pour un peu mieux comprendre la problématique du développement au Mozambique, il est certainement plus intéressant de quitter la métropole et de se déplacer à une centaine de kilomètres au Nord-Ouest, à la frontière avec l’Afrique du Sud, c’est-à-dire avec un pays qui, toujours selon la classification de l’ONU, est considéré comme étant à revenu intermédiaire de la tranche supérieure.

Ce différentiel de développement est particulièrement sensible à la frontière. Du côté sud-africain, les grandes exploitations agricoles occupent chaque mètre carré de terrain, de part et d’autre du fleuve Incomati. Du côté mozambicain, plus rien si ce ne sont que quelques machambas (petites parcelles agricoles familiales) des habitants de la ville-frontière de Ressano Garcia. Cette différence s’explique en partie par un relief moins avantageux du côté mozambicain, mais aussi et surtout par la faiblesse des investissements agricoles dans le pays. On retrouve un plus en aval du fleuve quelques exploitations plus conséquentes vers Moamba (voir Zoom 14), mais tout en étant encore très loin de la densité de cultures que l’on peut observer côté sud-africain.

Accéder aux repères géographiques de l'image satellite

Images complémentaires

La diversité du tissu urbain de la ville de Maputo

D’autres ressources

Sur le site CNES Géoimage : les grandes métropoles d’Afrique sub-saharienne

Bernard Calas : Kenya. Mombasa et la côte kenyane, entre mondialisation et marginalisation
https://cnes.fr/kenya-mombasa-et-la-cote-kenyane-en...

François Bart : Kenya - Nairobi : une métropole des hautes terres d’Afrique orientale
https://cnes.fr/kenya-nairobi-une-metropole-hautes-terres-dafrique-orie…

Alain Gascon et Serge Dewel : Éthiopie - Addis Abeba : une capitale en ébullition
https://cnes.fr/ethiopie-addis-abeba-une-capitale-e...

Côte d’Ivoire. Abidjan : l’affirmation d’une métropole d’Afrique de l’Ouest, par Jean-François Arnal
https://cnes.fr/cote-divoire-abidjan-laffirmation-d...

Nigeria. Lagos : les dynamiques urbaines de la plus grande mégapole d’Afrique, par Isabelle Creig
https://cnes.fr/nigeria-lagos-les-dynamiques-urbain...

Roland Pourtier : Congo / R.D. Congo - Le Pool, Kinshasa et Brazzaville : deux métropoles frontalières sur le fleuve Congo aux défis du développement
https://cnes.fr/congo-rd-congo-le-pool-kinshasa-et-...

François Saulnier : Afrique du Sud - Johannesburg, une ville post-apartheid scarifiée en recomposition
https://cnes.fr/afrique-du-sud-johannesburg-une-vil...

François Saulnier : Afrique du Sud - Johannesburg, une ville post-apartheid scarifiée en recomposition
https://cnes.fr/afrique-du-sud-le-cap-une-metropole...

Sources et bibliographie

Banque mondiale. The Container Port Performance Index 2022: A Comparable Assessment of Performance Based on Vessel Time in Port. Washington, D.C.: Banque mondiale, 2023.

Bandeira, Salomão O., José P. M. Paula, et Western Indian Ocean Marine Science Association, éd. The Maputo Bay Ecosystem. Zanzibar: Western Indian Ocean Marine Science Association, 2014.

Ginisty, Karine, et Jeanne Vivet. « Territorialités d’un parti politique en ville - L’exemple du Frelimo à Maputo, capitale du Mozambique ». L’Espace Politique, no 18 (22 novembre 2012).

Gonçalves, Karoline Batista, et Lucas Atanásio Catsossa. « Turismo e dinâmicas territoriais : organização e influência das atividades turísticas em Marracuene - Moçambique». Geo UERJ, no 37 (28 août 2020): e53919.

Jorge, Sílvia. « The Financialization of the Margins of Maputo, Mozambique ». Housing Policy Debate 30, no 4 (3 juillet 2020): 606‑22.

Mahumane, Jose Jorge, et Joel Das Neves Tembe. « A Persistência ou o Uso Não Oficial de Topônimos Coloniais na Cidade de Maputo, Moçambique ». Linha D’Água 36, no 1 (28 avril 2023): 183‑202.

Melo, Vanessa De Pacheco. « The Production of Urban Peripheries For and By Low-Income Populations at the Turn of the Millennium: Maputo, Luanda and Johannesburg ». Journal of Southern African Studies 42, no 4 (3 juillet 2016): 619‑41.

Mussi Vaz, Murad Jorge, Cila Fernanda Da Silva, Daiane Bertoli, et Daniella Reche. « Maputo: Citizenship, Everyday Life, and Public Space ». African Geographical Review 40, no 3 (3 juillet 2021): 249‑73.

Stacciarini, João Henrique Santana, Eguimar Felício Chaveiro, et Helsio Amiro Motany De Albuquerque Azevedo. « Maputo, the Divided City: Fragmentation and (Re)Qualification ». Sociedade & Natureza, 29 novembre 2022.

UN-Habitat. Climate Change Assessment for Maputo: Mozambique. Nairobi: Un-Habitat, 2010.

Vicente, E M, C A Jermy, et H D Schreiner. « Urban Geology of Maputo, Mocambique ». IAEG, no 338 (2006).

Zehra, Dua, Sandile Mbatha, Luiza C. Campos, Antonio Queface, Antonio Beleza, Clemence Cavoli, Kamalasudhan Achuthan, et Priti Parikh. « Rapid Flood Risk Assessment of Informal Urban Settlements in Maputo, Mozambique: The Case of Maxaquene A ». International Journal of Disaster Risk Reduction 40 (novembre 2019): 101270.

Auteur

Olivier Vilaça, géographe, professeur au Lycée français du Mozambique