Mayotte - Mamoudzou et la Petite Terre : deux îles, un cœur économique et politique

Appartenant à l’archipel des Comores, au Nord du Canal du Mozambique, Mayotte est, depuis 2011, le 101ème département français, le cinquième et le plus petit département-région d’outre-mer (DROM). Cet ensemble d’îles de 374 km², est restée français suite au référendum d’auto-détermination du 22 décembre 1974. Plusieurs problèmatiques majeures apparaissent : le rôle central du duopôle urbain Mamoudzou/Dzaoudzi-Labattoir, cœur politique et économique de Mayotte ; l’étroite dépendance extérieure, symbolisée par le port et l’aéroport ; la forte croissance démographique et ses enjeux (déforestation, urbanisation, formation, eau...) et les grandes questions de protection, d’aménagement et de développement durable.

 

Légende de l’image

 

Cette image de Mamoudzou, capitale de Mayotte, dans l'océan Indien, a été prise par un satellite Pleiades le 5 juillet 2019. Il s’agit d’une image en couleurs naturelles, de résolution native à 0,70m, ré-échantillonnée à 0,5m. En savoir plus


(C) Contient des informations PLEIADES © CNES2019, Distribution Airbus DS, tous droits réservés.

 


Repères géographiques

 

 

 

Présentation de l’image globale

Mamoudzou et l’est de Mayotte : deux îles, un cœur économique et politique

Un Département français d’Outre-Mer dans l’archipel des Comores

L’image satellite présente l’est de l’île de Mayotte qui est, depuis 2011, le 101ème département français, le cinquième et le plus petit département-région d’outre-mer (DROM). Appartenant à l’archipel des Comores, au Nord du Canal du Mozambique, cet ensemble d’îles de 374 km², est restée française suite au référendum d’auto-détermination du 22 décembre 1974. L’espace de l’image est organisé par trois ensembles géographiques biens différents.

A l’est se déploie la Grande Terre qui couvre 363 km². Elle culmine aux monts Combani (477 m d’altitude) au nord de Mamoudzou et Bénara (660 m d’altitude) au sud de la commune de Dembéni, où se trouve le seul centre universitaire de l’île. Les pentes sont donc sensibles. Comme le montre bien l’image, l’intérieur des terres est recouvert de forêts, souvent très dégradées et partiellement déforestées et mises en culture

A l’ouest se déploie l’ile, de forme triangulaire, de la Petite Terre couvrant seulement 11 km².

Au centre enfin, le littoral - très aménagé - ouvre sur un large lagon, bien visible sur l’image et parsemé de petites îles. L’image satellitale offre également un bel aperçu de ce superbe complexe récifo-lagonaire mahorais de 1 500 km², abritant une incroyable biodiversité, dont la richesse encore à peine répertoriée donne à l’île son surnom d’« île au lagon », en sus de celui d’« île aux parfums ». Au large, la barrière de récifs qui frange tout l’est de l’île apparait elle aussi remarquable.

Mamoudzou et Dzaoudzi, capitales économiques et politiques bicéphales de Mayotte

Tout aussi original, l’espace couvert par l’image est structurée par deux agglomérations, qui sont à la fois séparées par le lagon mais fonctionnant en large symbiose fonctionnelle. Ce dispositif aboutit à une forme de macrocéphalie, un terme qui indique la très forte domination d’une ville sur son espace, bicéphale qui s’explique à la fois par la géographie et l’histoire.

En effet, dans cette île-montagne tombant dans la mer, la plaine littorale est quasi-absente. Les grandes fonctions logistiques y sont donc éclatées du fait de l’absence de bon site unique. L’aéroport se situe au sud de Petite Terre et ses pistes construites en partie sur le lagon tant l’espace est réduit ; alors que le port de Longoni, principale porte d’entrée des marchandises importées sur l’île, se trouve au nord de l’image sur Grande Terres, loin donc de Mamoudzou.

Comme le montre l’image, Mamoudzou et Dzaoudzi-Labattoir sont séparées par une portion du lagon et reliées par un service de barges. Elles constituent le cœur politique (Préfecture, Conseil départemental) et économique (activités administratives et commerciales, aéroport, port) de Mayotte.

Près des deux tiers de la population officielle - qui s’élève selon l’INSEE à 256.518 habitants en 2017 - se concentrent dans cette zone du nord-est de Mayotte. Elle se répartit sur quatre communes : Mamoudzou (71.437 hab.), Koungou (32.156 hab.) sur Grande Terre, Dzaoudzi (17.831 hab.) et Pamandzi (11.442 hab.) sur Petite-Terre.

Si Dzaoudzi demeure le chef-lieu officiel et jouit encore de son prestige de capitale historique de Mayotte, Mamoudzou en constitue la capitale politique et le principal pôle d’emplois. La ville accueille ainsi le siège du Conseil départemental et une partie des locaux de la préfecture. A elle seule, la commune concentre 50 % du nombre total d’emplois de l’île. S’y regroupent la grande majorité des activités administratives (Préfecture, Conseil départemental, tribunaux, impôts, etc.) et commerciales (zone commerciale de Kawéni au nord du centre de Mamoudzou, grands supermarchés au nord et au sud de l’agglomération). On y a longtemps trouvé le seul centre hospitalier de l’île, avant l’ouverture d’un nouveau centre sur Petite Terre en 2021.

Les déplacements entre le domicile et le lieu de travail vers Mamoudzou s’intensifient au fil des ans. En 2017, 11.100 personnes travaillent à Mamoudzou sans y vivre, ce qui entraîne d’importantes migrations pendulaires et des kilomètres de bouchons ininterrompus aux heures de pointe sur l’unique route nationale à voie simple qui court le long du littoral et relie Mamoudzou au reste de l’île.

Cependant, de nouveaux foyers d’emplois se développent depuis 2012. La commune de Koungou bénéficie ainsi de l’essor du port de Longoni, de la croissance de l’administration publique et de la construction de nouvelles infrastructures scolaires. Au sud, Dembéni, où se sont ouverts de nouveaux établissements scolaires et de petites industries, constitue,

Entre terre et mer, un nœud de transports

Aucun pont ne relie la Grande à la Petite Terre. C’est un service de « barges », géré par le Service des Transports Maritimes (STM), qui assure la liaison entre les deux îles depuis quatre quais répartis entre le Rocher de Petite Terre et la marina de Mamoudzou. Les barges effectuent des rotations toutes les trente minutes et la traversée dure une quinzaine de minutes. Elles transportent annuellement plus de 4,5 millions de passagers, 360.000 deux-roues, 420.600 véhicules, dont les migrants pendulaires venus de Petite Terre pour travailler en Grande Terre.

La présence de l’aéroport sur Petite Terre dans la commune de Pamandzi explique également l’intensité des liens qui lient la Grande Terre et son port de Mamoudzou à la Petite Terre. L’unique aéroport de l’île accueille chaque année un peu plus de 380.000 voyageurs. L’actuelle piste de l’aéroport Dzaoudzi-Pamandzi, à l’extrémité sud de la Petite Terre, ne mesure que 1.930 mètres, ce qui en fait l’une des plus courtes au monde accueillant des vols long-courriers, obligeant les gros-porteurs à faire au préalable des escales, notamment à La Réunion.

Un projet d’allongement de la piste, déjà évoqué en 2009, a été relancé par le président Emmanuel Macron en 2020, dans le but de réduire l’enclavement du département. Cet allongement devrait également permettre de faire baisser les coûts des billets d’avion, dont les bénéfices se répartissent entre trois compagnies : la réunionnaise Air Austral, la kenyane Kenya Airways et, depuis 2020, Corsair. Des oppositions fortes au projet sont exprimées par les associations environnementales, inquiètes des dommages irréparables que causerait le remblaiement du fragile lagon de Mayotte.

Mayotte, « l’île au lagon »

En effet, comme le montre très bien l’image, Mayotte est entourée d’un lagon réputé être l’un des grands, des plus profonds et des plus beaux du monde. Le récif frangeant se double d’une barrière récifale externe, percée par endroit de passes, telle que la passe de Longogori, dite « Passe en S », bien remarquable au sud de la photographie.

Sur les 1 500 km² de ce complexe récifo-lagonaire, plus de 250 espèces de coraux, plus de 400 espèces de mollusques et près de 760 espèces de poissons sont répertoriées – ce qui ne représente qu’une faible part de la biodiversité réelle. Mayotte constitue également l’un des principaux sites de ponte de l’océan indien pour les tortues vertes, notamment sur les plages de Moya et des Badamiers sur Petite-Terre. Le lagon est également fréquenté par un nombre impressionnant de mammifères marins (baleines à bosse, dauphins, dugongs…) (Gigou, Dinhut et Arnaud, 2009).

Le lagon est parsemé d'une centaine d'îlots, tel que l’îlot M’Bouzi, visible sur la photographie. Cet îlot est protégé depuis 2007 par une réserve naturelle nationale (142 ha, dont 60 ha en mer). La création du parc naturel marin (PNM) de Mayotte en 2010 prévoit non seulement la protection du lagon, mais aussi celle de l’ensemble de la zone économique exclusive (ZEE) attenante à l’île.

 

Zooms d’étude

 

Zoom 1. Petite Terre, le « Monaco mahorais » ?

La Petite-Terre est aujourd’hui considéré comme un espace à part, plus tranquille et plus aisé que la Grande Terre. Cela tient d’une part à l’implantation historique des autorités coloniales sur le Rocher, relié au reste de la Petite Terre par la digue artificielle du boulevard des Crabes, où se trouve encore aujourd’hui les vestiges de la Maison des gouverneurs et des premiers bâtiments coloniaux ainsi que le seul musée de l’île (le MUMA).

D’autre part, la Petite Terre est extrêmement militarisée. Outre les services préfectoraux, on trouve sur Petite Terre une importante caserne de gendarmes, la base de la légion étrangère et la base navale. Au début des années 2000, la station d’écoute des Badamiers est mise en service et permet aux autorités françaises de surveiller le canal du Mozambique.

Petite Terre reste cependant un territoire pauvre, comme le rappelle la présence du bidonville de la Vigie, aux abords de Pamandzi, l’un des plus importants de Mayotte. Rappelons que, en 2017, d’après les données de l’INSEE, le taux de pauvreté était de 84 % à Mayotte. Quatre maisons sur dix sont en tôle et trois sur dix sans accès à l’eau courante (INSEE, 2019). En se fondant sur le seuil national, et non plus sur le seuil adapté par l’INSEE aux territoires d’outre-mer, les taux de pauvreté ressortiraient même à 92 % pour Mayotte (Depraz, 2020).

Enfin, la Petite Terre est une île à la biodiversité riche. Les plages de Moya et de Papani constituent des sites importants pour les pontes de tortues vertes ainsi que des plages fréquentées par les visiteur∙euses et les habitant∙es de l’île. La vasière des Badamiers, gérée par le Conservatoire du littoral depuis 2009 est labellisée site RAMSAR pour son importance comme zone humide d’intérêt international depuis 2011. Le lac de cratère Dziani (Dziani Dza), à l’impressionnante couleur verte, également géré par le Conservatoire, constitue une attraction touristique de plus en plus valorisée par la communauté de commune de Petite Terre, qui cherche à promouvoir le tourisme sur Mayotte.

 


Petite Terre

 

 


Repères géographiques

 

 

 

Zoom 2. Mamoudzou, capitale en mouvement

Mamoudzou est la commune la plus peuplée de Mayotte avec 71.400 habitants). De 2012 à 2017, la commune concentre un tiers de la croissance démographique : sur 8.800 personnes supplémentaires qui habitent Mayotte chaque année, 2.800 vivent dans la commune de Mamoudzou. Mamoudzou est une commune densément peuplée avec 1 689 habitant∙es par km². Sept villages se répartissent sur le territoire de la commune : Mamoudzou, Cavani, Kawéni, M’tsapéré, Passamainty, Vahibé, Tsoundzou I et Tsoundzou II.

Mamoudzou est une ville en pleine transformation urbaine. De nombreux projets immobiliers sont en cours afin d’augmenter le parc de logements et construire les infrastructures dont manque cruellement le département (stade, écoles, etc.). Par exemple, les travaux de rénovation du quartier de M’gombani qui avaient démarré en 2010 ont débouché sur la construction de plusieurs immeubles de logements, la réhabilitation de la rue du Commerce – la principale artère commerçante du centre-ville – la rénovation du collège, l’amélioration des espaces publics et l’extension de la MJC.

Mamoudzou est cependant toujours une ville où se mêlent bâtiments en dur et « bangas » en tôle, généralement visibles sur les pentes. Ces quartiers informels de bidonvilles sont principalement occupés par des familles en situation irrégulière, représentant près du quart des habitant∙es de l’île. Ces bidonvilles, tel que celui de Kawéni, sont parfois de taille très importante et regroupent plusieurs centaines de familles vivant dans une très grande précarité : logement en tôle à la chaleur étouffante, sans eau courante ni électricité. La mangrove est encore bien visible. Elle est cependant extrêmement polluée tant par les macro- que les micro-déchets.

 


Mamoudzou

 

 


Repères géographiques

 

 

 

Zoom 3. Le port de Longoni, principale porte d’entrée des marchandises à Mayotte

Mis en activité en 1992, le port de Longoni est situé dans une rade naturelle en eau profonde du lagon de Mayotte. Il prend place au nord du village de Longoni, appartenant à la commune de Koungou, à 12 km au nord de Mamoudzou. Le port en lui-même couvre 14 hectares de surface terrestre, 61 ha. si l’on inclue l’ensemble de la zone industrialo-portuaire (ZIP) attenante, où se trouvent notamment un dépôt pétrolier Total, une centrale électrique exploitée par EDM (Electricité De Mayotte) et les locaux de Lafarge.

Depuis la fin 2013, la concession portuaire est gérée par Mayotte Channel Gateway SAS (MCG), ce qui en fait le seul port de commerce français dont la gestion et l’exploitation sont confiées à une entreprise privée. La MCG, qui emploie une centaine de personnes, a entrepris une modernisation des infrastructures. Elle ambitionne d'en faire l'un des plus importants ports commerciaux de la zone, alors qu’il ne constitue, pour l’heure, qu’une escale mineure pour les navires circulant dans le canal du Mozambique.

Le port est cependant d’une importance vitale pour Mayotte, car il constitue la principale porte d’entrée pour la quasi-totalité des biens importés disponibles à Mayotte. Tout au nord de la ZIP, on peut voir le terminal pétro-gazier, dont une extension est prévue dans les années à venir dans le cadre d’une exploitation du pétrole du Canal du Mozambique. L’image Pléiade permet également de distinguer le terminal à conteneurs (14 m de tirant d’eau) et le terminal conventionnel.

Les navires entrent dans le lagon via la Passe de M’tsamboro, à 14 km au nord du port (non visible sur l’image). En 2018, le port a accueilli 206 navires, ce qui représente un 1,1 million de tonnes de marchandises (MCG, 2021). A titre de comparaison, le port voisin de l’île de La Réunion accueillait 596 navires en escales en 2019, soit 5,9 millions de tonnes de marchandises.

 


Le port de Longoni

 

 


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Zoom 4. Dembéni, « capitale universitaire » de Mayotte

La commune de Dembéni est constituée de cinq villages : Dembéni, Tsararano, Iloni, Hajangoua et Ongojou (non-visible sur l’image). La commune de Dembéni est l’une des communes de Mayotte où la population croît le plus vite. Ainsi, on comptait 10 141 habitant∙es en 2007, 10 923 en 2012 et 15 848 en 2017, soit une variation annuelle de 7,7 %.

Dembéni accueille le Centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Mayotte, le seul établissement d'enseignement supérieur de l'île, très nettement visible sur l’image. Créé en 2011, le CUFR propose des formations en droit, en littérature, en sciences humaines, en sciences et technologie et en sciences de l’éducation. Il propose également de la formation continue et des formations professionnalisantes. A la rentrée 2019, le CUFR comptait un peu plus de 1.500 étudiant∙es, dont 360 de niveau Master.

Commune dynamique, elle constitue la « porte du sud » de Mamoudzou. Les deux communes ont fusionné en 2015 pour former une communauté d’agglomérations, la CADEMA, regroupant ainsi sur 80 km² plus d’un tiers de la population de Mayotte. Ce regroupement a donné lieu au lancement de plusieurs projets, notamment un réseau de transports en commun (le « caribus ») et une gestion commune des déchets. Cependant, depuis 2020, la commune de Mamoudzou souhaite se retirer du projet, ce qui ne sera pas, à terme, sans conséquence.

Mentionnons qu’au sud de la commune de Dembéni, le village d’Hajangoua accueille les vestiges d’une ancienne usine sucrière, témoin de la modeste expérience coloniale sucrière sur l’île de Mayotte, qui se développe entre 1850 et 1880, et dont la fermeture de la dernière usine intervient en 1955.

 


Dembéni

 

 


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Zoom 5. Le mont Combani et ses alentours forestiers : des forêts exploitées et habitées en recul

Le centre escarpé de l’île de Mayotte, où culmine le mont Combani à 477 m d’altitude, est en grande partie recouvert de forêts. Ces dernières représentent environ 10 792 hectares. La biodiversité y est exceptionnelle : sur moins de 400 km², l’île héberge 610 espèces indigènes de plantes vasculaires (fougères, arbres, orchidées et autres plantes à fleurs) auxquelles s’ajoutent de nombreuses espèces de mammifères, oiseaux et reptiles endémiques, telles que le lémurien de Mayotte (localement dénommé « maki »), le « Drongo de Mayotte » ou le gecko à rayures noires.

Le domaine forestier public représente 5 580 hectares, dont les trois quarts appartiennent au Département. La couverture forestière est sévère en recul : elle aurait été divisée par deux en trente ans et, selon l’UICN, le taux de déforestation à Mayotte est similaire à celui de l’Indonésie. Ce recul s’explique en grande partie par l’intensification de la pression anthropique sur les ressources forestières en lien avec l’augmentation démographique de l’île et la grande précarité d’une partie de la population. La forêt est en effet un espace habité et pratiqué : prélèvement de bois de chauffe et de plantes médicinales, y compris certaines espèces protégées, agriculture sur brulis – souvent mal maitrisée et entrainant des incendies –, déambulation et pâturage des zébus – bien qu’interdite et passible d’une amende.

La retenue collinaire de Combani est également visible sur l’image. Il s’agit de l’une des deux retenues d’eau de Mayotte avec celle de Dzoumogné. Elle peut stocker environ 1,5 millions de m3 d’eau. Ces retenues sont nécessaires pour l’approvisionnement en eau potable de l’île, qui connaît ces dernières années un stress hydrique très important. Les autorités préfectorales avaient, notamment à la fin 2020, mis en place des coupures d’eau sur l'ensemble du département.

Un projet de réserve naturelle nationale couvrant près de 3 000 hectares de forêts est en cours depuis 2013 afin de préserver le rôle des de régulateur des ressources en eau des forêts et les nombreuses espèces endémiques et indigènes menacées qu’elles abritent. La réserve naturelle nationale de l’Îlot M’bouzi, partiellement visible au Sud de l’image, couvre l’ensemble de l’îlot - soit 82 hectares - ainsi qu’une petite portion marine de 60 hea.. Créée en 2007, elle protège l’une des dernières reliques de forêt sèche primaire endémique des Comores, en voie de disparition à Mayotte.

 


Le mont Combani

 

 


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Zoom 6. La Passe en S, haut-lieu de la diversité marine et paradis des plongeur∙ses

La passe de Longogori, dite « Passe en S » est l'une des douze passes de la barrière externe de Mayotte. D’une profondeur maximale de 65 mètres, elle est facile d’accès depuis Mamoudzou ou Petite Terre et constitue à ce titre l’un des spots de plongés les plus célèbres et les plus fréquentés de Mayotte. Les plongeur∙ses peuvent y observer une très grande variété de coraux et de poissons de récifs, des tortues marines ainsi que, pour les plus chanceux, des espèces rares comme le dugong.

La passe en S est une zone protégée depuis 1990 : la pêche y est interdite et la vitesse des navires y est limitée à 10 nœuds. Le braconnage y est malgré tout très présent, notamment pour l’illégale mais lucrative revente de poulpes en bord de route. Une pêche de subsistance y prend également place.

 


La passe en S

 

 

Image complémentaire

 

 

 

L’ensemble de l’île de Mayotte


Cette image a été prise par le satellite Spot 7 le 3 mars 2018

SPOT 6/7 © Airbus DS 2018, tous droits réservés. Usage commercial interdit.

 

D’autres ressources

Sur le site Géoimage :

Marie-Annick Lamy-Giner, Maître de Conférence, Université de la Réunion.  
/geoimage/mayotte-les-defis-du-nouveau-departement-francais-0

Sources et bibliographie

Depraz S. (2020), « L’Outre-mer français, une marge entretenue ? », Journée d’étude APHG, Lyon, 23 janvier 2020.

Gigou A., Dinhut V. et Arnaud J.-P. (2009), Parc naturel marin de Mayotte. Richesses de Mayotte, un patrimoine naturel d’exception. Mission d’étude pour la création d’un parc naturel marin à Mayotte, Agence des aires marines protégées, 60 p.

INSEE, 2019, « Mayotte en 2017 : Recensement de la population - Tableaux détaillés », Insee, https://www.insee.fr/fr/statistiques/4199328?sommaire=4199393

INSEE, 2021, « L'essentiel sur… Mayotte », https://www.insee.fr/fr/statistiques/4632225

Lamy-Giner M.-A., « Mayotte, un DOM insulaire entre enclavement et ouverture », Géoconfluences, février 2015.
URL : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-t…

Mureau C. (2019), « L'emploi à Mayotte en 2017 : secteurs d'activité et localisation », Insee- Analyses Mayotte, n°20. https://www.insee.fr/fr/statistiques/4210653

IPRéunion et France Mayotte Matin (2019), « La forêt de Mayotte divisée par deux en 30 ans » https://www.ipreunion.com/actualites-reunion/reportage/2019/10/05/foret…

UICN (2020), « Alerte sur la déforestation à Mayotte » : https://uicn.fr/alerte-sur-la-deforestation-a-mayotte/

ONF (2021), « Les forêts, au cœur de l'identité des îles de l'océan Indien » https://www.onf.fr/onf/+/76::onf-la-reunion-mayotte.html  

Contributeur

Proposition : Emmanuelle Surmont, professeur au Lycée des Lumières à Mamoudzou, Académie de Mayotte