Amiens est l’une des neuf villes à avoir perdu le statut de capitale régionale lors de la récente réforme territoriale, la Picardie ayant été fondue avec le Nord - Pas de Calais dans la nouvelle région des Hauts-de-France avec Lille pour capitale régionale. Amiens n’est donc plus que la seconde ville de la nouvelle région, au sein d’une communauté d’agglomération de 39 communes (182 000 hab.) dont elle représente les trois-quarts de la population (135 000 hab.). La perte du statut de capitale régionale a été ressenti comme un affaiblissement pour la ville alors qu’elle s’efforçait depuis les années 1990 de renouveler son image et de renforcer son attractivité. Il n’a jamais été facile d’exister à mi-chemin entre les deux puissantes métropoles parisienne et lilloise, dans une région picarde qui apparaît en creux démographique et économique entre ses deux voisines du Nord et du Sud. À travers l’image on peut retrouver les principaux moments qui ont fait le développement, l’organisation et le patrimoine de la ville et voir comment elle essaie de se réinventer au début du XXIème siècle.
Cette image de la ville d'Amiens, de part et d’autre de la large vallée de la Somme en région Hauts-de-France, a été prise par un satellite Pleaides le 31 juillet 2020.
Il s’agit d’une image en couleur naturelle, de résolution native à 0,70m, ré-échantillonnée à 0,5m. En savoir plus
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Repères géographiques
Présentation de l’image globale
Amiens : les défis et métamorphoses d’une agglomération du
Grand Bassin Parisien
Amiens, une ville du fleuve dans une campagne urbaine
L’image présente un espace d’environ 12km Nord-Sud - entre la zone industrielle Nord et Dury - sur 16 km Est-Ouest - entre les communes de Glisy et de Ferrières. IL est dominé largement par un paysage agricole d’openfield des grandes cultures du plateau picard parsemé de quelques villages et bourgs entre quelques lambeaux forestiers dispersés. On se trouve à une centaine de mètres d’altitude.
Au centre de l’image, l’espace urbanisé amiénois s’organise dans une sorte de cuvette où convergent des vallées humides et tourbeuses. La Somme traverse d’Est en Ouest et reçoit ses deux principaux affluents : l’Avre du Sud Est et la Selle du Sud-Ouest. Le fond de vallée se situe aux environs de 20m d’altitude à Amiens. Des Hortillonnages en amont au parc du Grand marais en aval, la trame verte et bleue est une composante essentielle d’Amiens classée parmi les villes les plus vertes de France (zoom 1).
Le versant sud, le plus urbanisé, remonte progressivement grâce à plusieurs terrasses. On retrouve les 100 mètres sur le parking d’Auchan peu avant le passage de la rocade au Sud, visible sur l’image. Le versant Nord est plus abrupt et moins urbanisé. L’urbanisation se prolonge dans les vallées, notamment de la Somme en aval et de la Selle où on peut repérer l’ovale rouge du Zénith entre l’hippodrome et le rectangle du stade de football de la Licorne.
Une quinzaine des trente-neuf communes de la communauté d’agglomération « Amiens métropole », depuis 2000, se partagent cet espace, parmi les plus peuplées pour celles qui sont en continuité dans les vallées ou agglomérées à Amiens. Au Sud Est, Longueau, coupée de l’agglomération par son triangle ferroviaire implanté dans la confluence de la Somme et de l’Avre est la plus importante avec 5 800 habitants. Avec 134 700 habitants, Amiens concentre les ¾ de la population métropolitaine sur 15 % du territoire et apparaît bien comme une ville à la campagne, avec 25 communes périphériques de moins de 1000 habitants.
La carte des prix immobiliers, ci-contre, fait apparaitre de nettes hiérarchies socio-spatiales
Organisation de l'espace amiénois
Prix de l'immobilier à Amiens
Les empreintes du temps, de l’Antiquité au XIXe siècle
L’image montre les marques plus ou moins fortes des principales étapes de la construction urbaine sur ce site de confluence, avec une forte résilience pendant deux millénaires.
Une grande ville gallo-romaine sur le versant Sud, ruinée par les invasions barbares (zoom 1)
Le tracé de la Via Agrippa perdure dans le paysage amiénois comme on le voit sur l’image avec un axe rectiligne arrivant du Sud-Sud Est et traversant la ville en oblique jusqu’à la citadelle au Nord. Cette grande voie romaine aménagée sous l’empereur Auguste, pour relier Lyon à Boulogne, profitait du rétrécissement du fond de vallée et de la division du fleuve entre les deux confluences qui facilitaient la traversée. Les Ambiani contrôlaient les deux rives du cours inférieur de la Somme à partir du IIIème siècle avant JC mais les découvertes archéologiques n’ont pas attesté, jusqu’à présent, une réelle occupation gauloise du site amiénois. César évoque le « gué » de « Samarobriva » - le pont sur la Somme en latin - dans les Commentaires sur la guerre des Gaules, mais il n’y a pas de « camp César » à Amiens.
C’est avec la via Agrippa que naît une ville gallo-romaine importante sur les premières terrasses au Sud du fleuve. La voie a été retrouvée lors du chantier de la nouvelle bibliothèque universitaire à Saint-Leu au pied de la cathédrale. Une ville imposante et active au IIème siècle pour sans doute 20 à 30 000 habitants : entrepôts, amphithéâtre (17 000 spectateurs) théâtre, temples, thermes, vaste forum - dans l’hypercentre actuel, entre l’Hôtel de Ville et le Palais justice… - ruinée par les invasions barbares de la fin du IIIe siècle et dont il ne reste rien en surface dans la ville actuelle.
Une riche cité drapante médiévale, très active dans le fond de vallée, toujours sur la défensive
Le périmètre fortifié de la ville du XVème siècle est très lisible dans le plan actuel. Sur l’image, on remarque au centre de la ville une boucle Sud soulignée par des boulevards, prolongée au Nord dans le fond de vallée par une boucle plus étroite longée par un canal et flanquée d’une citadelle partielle au Nord. La ville a retrouvé une grande prospérité entre le XI et le XIII illustrée par la construction à partir de 1220 de l’une des plus vastes cathédrales gothiques au bord de la première terrasse Sud. Le commerce des vins, des céréales, la fabrication des draps de laine, la teinturerie à partir d’une plante tinctoriale locale - guède ou waide : « l’or bleu d’Amiens », le travail du cuir font la réputation de la cité marchande et l’activité du port fluvial.
La nouvelle ville s’étend dans le fond de vallée humide : c’est la zone industrielle de l’époque grâce aux multiples moulins sur les canaux de la Somme du quartier Saint-Leu. Certains canaux sont toujours visibles sur l’image en contrebas de la cathédrale. C’est aussi la zone nourricière de la ville avec les Hortillonnages aménagés en jardins flottants en amont dans les marais le long de la Somme et de l’Avre jusque sous les murs. On en voit encore une grande partie en amont sur l’image (zoom 2).
Mais la ville doit toujours assurer sa sécurité et celle du Royaume dont elle est ville-frontière sur ce site de passage de la fin du XVème siècle jusqu’au milieu du XVIIème, face aux Pays-Bas espagnols. Au mur construit au XIIe siècle pour protéger notamment l’extension Nord dans la vallée, s’ajoute pendant la guerre de Cent ans, après la défaite de Crécy (1346) une nouvelle enceinte pour protéger les faubourgs au Sud. Une citadelle complète le dispositif défensif au Nord après la prise d’Amiens en 1597 par les Espagnols venus des Pays-Bas (zoom 1).
La ville du velours s’ouvre et se transforme au XIXe siècle
La ville sort de son enfermement d’abord au Sud, à l’Est et à l’Ouest avec la disparition des remparts au cours de la première moitié du siècle au profit de la première ceinture des boulevards « intérieurs » soulignée par l’implantation dans les fossés des lignes ferroviaires de contournement vers Boulogne et Rouen.
La seconde ceinture des boulevards « extérieurs », visible plus au sud sur l’image est aménagée vers 1870. Elle est rejointe en grande partie par le bâti du nouveau quartier résidentiel de la bourgeoisie « Henriville » vers 1930 au Sud et largement dépassée le long des vallées. En revanche l’extension reste encore limitée au Nord, bloquée par la citadelle et la construction au début du XIXème du canal de la Somme le long des anciens murs qui disparaissent également plus tardivement (zooms 2 et 3).
L’arrivée du chemin de fer – ligne Paris-Lille dès 1846, puis Paris-Boulogne - contribue aussi à l’ouverture de la ville et au développement d’une plate-forme ferroviaire importante au Sud-Est à Longueau dont on voit encore sur l’image les faisceaux de l’ancien triage - en friches aujourd’hui - dans le fond de vallée et l’ancienne grande cité jardin cheminote, au plan très régulier, qui le surplombe à partir des années 1920 (zoom 2).
Une ville active et attractive jusqu’à la Belle époque.
La population a doublé au cours du XIXe siècle, pour atteindre 93 000 habitants en 1911. L’activité textile toujours dominante s’est diversifiée avec le travail du lin et surtout du coton depuis l’introduction de la fabrication du « velours d’Utrecht » au XVIIIème siècle. Avec la révolution industrielle un nouveau type d’établissement apparaît comme « l’usine des Anglais » grande filature de lin et la « Manufacture de velours » Cosserat aux 500 métiers à tisser, ainsi que de nouvelles localisations industrielles notamment dans la vallée à l’Ouest de la ville, hors du quartier historique qui se modernise lentement.
De la ville sinistrée à l’explosion urbaine du XXe siècle
Des deux Guerres mondiales à la reconstruction
Les deux guerres mondiales, nouvelles catastrophes pour Amiens. La ville subit occupations, bombardements et destructions massives notamment lors de la Seconde guerre mondiale. À l’automne 1944 elle est détruite à 41 %, le centre aux 2/3, la cathédrale épargnée se retrouve au milieu de 100 hectares de ruines. Amiens vidée de sa population en mai-juin 1940, compte 84 700 habitants en 1946, moins qu’en 1936 (93 800) et même qu’en 1911.
De la « reconstruction » aux « Trente Glorieuses ». La ville montrée par l’image est donc en grande partie le fruit de l’après-guerre, de la « reconstruction » et des « trente glorieuses ». La ville connait une vive reprise démographique : la population croit de 55 % en 30 ans ! pour atteindre 131 500 habitants en 1975, grâce au baby boum, à l’exode rural et au renouveau économique. On assiste à des mutations et une extension urbaine très spectaculaires, dans toutes les directions, y compris au Nord, à partir des années 1950.
La reconstruction modernise le centre : la Tour Perret - plus haut gratte-ciel en béton d’Europe à l’époque (104 m) construit entre 1949 et 1953 pour la nouvelle place de la gare - en devient le symbole fort (zoom 1). La ville franchit la seconde ceinture des boulevards du XIXè siècle au Sud. Une vaste « cité scolaire » style campus américain est aménagée dans les champs pour accueillir l’ancien lycée napoléonien détruit en centre-ville, un site qui regroupe trois lycées aujourd’hui (zoom 3). Lotissements pavillonnaires et immeubles se multiplient jusqu’à une sorte de troisième ceinture.
Mutations économiques, industrielles, sociales et urbaines
Plus éloigné dans les champs ; le premier hypermarché (Delta…, Auchan aujourd’hui) est implanté en 1971 au sommet du versant Sud, sur le territoire de Dury, point de départ d’une nouvelle zone commerciale. Le second hypermarché s’installe en 1973 dans les champs au Nord (Continent, Carrefour aujourd’hui) ; le troisième au Sud-Est à la sortie de Longueau en 1993 (Casino…Géant aujourd’hui). Les géants du commerce quadrillent ainsi l’espace et se partagent la ville et son enveloppe rurale en zones de chalandise.
Les grands ensembles apparaissent dans le paysage amiénois d’abord à l’Ouest, à Étouvie, visibles dans la vallée entre la zone industrielle de Montières agrandie et le passage actuel de la rocade : une première « barre » de 300 mètres de long avec 470 appartements y est construite en 1958 (zoom 1). Mais ce modèle d’urbanisme se déploie surtout au Nord – avec par exemple le Pigeonnier - où le programme le plus ambitieux est lancé à partir de 1959 (zoom 4). Puis à la fin des années 1970 au Sud-Est avec Pierre Rollin.
L’ancienne cité textile convertie à l’automobile. Le plus spectaculaire est la création en 1954 de la zone industrielle Nord, un vaste espace triangulaire bien visible au Nord-Ouest de la ville. Les premiers établissements, équipementiers de l’industrie automobile - Ferodo-Valéo (1958), Dunlop, Ferodo (1959), Goodyear (1960) - marquent l’ampleur du tournant industriel grâce au boom de la branche automobile et de ses équipementiers. Plus de 6 000 salariés y travaillent dans une quinzaine d’usines dès 1967 (zoom 6).
De nouvelles fonctions métropolitaines promeuvent la ville. La capitale historique devient capitale régionale. En 1964 la préfecture d’Amiens est promue préfecture de Région, une « circonscription d’action régionale Picardie » née du regroupement en 1960 de trois départements (Somme, Aisne, Oise) désireux d’échapper aux tutelles parisienne et lilloise. L’Établissement public régional de Picardie est créé en 1973, le Conseil régional siège à Amiens.
Amiens devient Académie (1964) et pôle universitaire. Les collèges universitaires qui dépendaient de Lille laissent la place à l’Université de Picardie en 1969. Le nombre d’étudiants passe de 500 en 1960 à 6 500 en 1971, nécessitant la construction de locaux, bibliothèque, résidences et l’aménagement d’un campus aux champs visible au Sud-Ouest de la ville. Une partie des services du CHU (depuis 1961), principalement implanté au Nord, s’installe au Sud-Ouest au-delà du campus à partir de la fin des années 1970. L’ensemble des services s’y regroupent progressivement dans de nouveaux locaux depuis 2014 (zoom 5). En 1966, André Malraux inaugure la 4éme Maison de la Culture de France en centre-ville d’Amiens et connaît un grand succès (700 manifestations en 3 ans ; 300 000 spectateurs).
Mais les prévisions de croissance encore très optimistes au début des années 1970 ne se sont pas confirmées après 1975. La croissance du chômage, la stabilisation des effectifs universitaires, le ralentissement de la construction et des grands chantiers, la dégradation des grands ensembles ont marqué les années 80. À périmètre géographique identique, Amiens n’a gagné que 400 habitants entre 1975 et 1990 (+ 0,3 %) avec un solde migratoire négatif depuis 1975.
Dans le même temps, les autres communes de l’espace métropolitain actuel gagnaient 6 500 habitants (+ 18,5%) avec la périurbanisation depuis la fin des années 1960 et des croissances parfois spectaculaires (Poulainville au Nord hors image : 504 habitants en 1968, 1 360 en 1990; Saint-Fuscien au Sud, hors image : 431 h en 1968, 1 031 en 1990).
Réinventer la ville pour le XXIe siècle
Face à la crise, réinventer la ville
Depuis les années 1990 la ville déploie une politique très volontariste pour redéfinir son image et relancer son attractivité, tous azimuts. Une tournant d’autant plus nécessaire que des fermetures d’entreprises emblématiques du renouveau industriel d’après-guerre sont très médiatisées : en 2001 Honeywell, entreprise pionnière de la zone industrielle Nord; en 2014 Goodyear Amiens Nord après un très long conflit social; en 2017, en pleine campagne présidentielle, Whirlpool, sur la zone industrielle de Montières, délocalisée en Pologne.
C’est tout un pan du système industriel et productif orienté vers la production concrète employant de nombreux emplois ouvriers issu des Trente Glorieuses qui s’effondre. Comme de nombreuses villes moyennes du Bassin parisien, Amiens paye un lourd tribut à la réorganisation spatiale des grandes firmes transnationales qui accélèrent les délocalisations productives vers les pays à bas salaires, en particulier vers l’Europe de l’Est.
En 2015, la ville perd également son rang de capitale régionale - des services et des emplois en même temps - au profit de Lille. La communication de la ville participe activement à la construction de la nouvelle image.
Amiens, ville des clusters
« Première cyberville de France » selon l’Internaute en 2001, ou « capitale des centres d’appel » : Intercall créé dès 1998 (700 emplois à Amiens en 2021) dans un nouvel hôtel d’entreprises en zone franche au Pigeonnier, Médiamétrie (500 emplois) et Coriolis (800 emplois) installés à proximité de la gare etc. En même temps, un centre de formation spécialisé à ces nouveaux métiers est créé avec l’École supérieure de commerce. La démarche est révélatrice du pari de la ville sur les services périproductifs et les activités du futur, notamment les nouvelles technologies de l’information et de la communication, la formation, la recherche développement.
« Amiens cluster » installée au « Quai de l’innovation » ouvert par Amiens Métropole et la CCI en bord de la Somme au Sud de Saint-Leu accueille et soutient les projets d’entreprises innovantes. L’association fédère trois clusters de hautes technologies : « Le BLOC e-santé » lié au nouveau CHU dans la ZAC intercampus au Sud-Ouest de la ville ; « ADN Amiens développement numérique » ESAD (École supérieure d’art et de design d’Amiens au Nord-Ouest de Saint-Leu) ; MIS (laboratoire Modélisation, Information et systèmes, lié à l’Université Jules Verne – IUT dans le campus au Sud -Ouest ) ; « EnergieA autonomie énergétique », avec l’inauguration dans le pôle scientifique St Leu en 2017 du premier « Hub énergie » en France, pionnier de la recherche sur les batteries.
Amiens, ville du savoir et de la formation
Amiens est, parmi les villes françaises, une des plus estudiantines par rapport à la population avec 30 000 étudiants en 2021. Avec le CHU, l’Université de Picardie Jules Verne, l’École supérieure de commerce voisine de la cathédrale, l’École supérieure d’ingénieurs en électrotechnique et électronique (ESIEE groupe UniLaSalle depuis 2020) implantée en 1992 bord de Somme en aval (zoom 2)…
L’impact dans le tissu urbain est considérable. Depuis les années 1990, le retour voulu de l’Université en centre-ville participe au réaménagement urbain : au pied de la cathédrale avec la bibliothèque universitaire et la faculté de droit et de sciences économiques, et dans le quartier Saint-Leu avec le Pôle scientifique. En 2018, un nouveau campus est inauguré dans l’ancienne citadelle, bien visible au Nord, réaménagée par l’architecte Renzo Piano.
Avec le transfert des UFR de sciences humaines et sociales, lettres, histoire-géographie, langues ..., c’est un nouveau pôle de 5 000 étudiants au Nord de la ville tandis que les UFR de médecine, pharmacie et psychologie se regroupent au sein du campus Sud non loin du CHU. Globalement c’est un nouvel axe Nord-Sud qui se dessine dans la ville pour les nouvelles technologies et le savoir (Zoom 1 et 5)
Amiens, ville logistique
De l’évitement à la connexion aux grands axes
Longtemps isolée du fait du passage de l’autoroute A1 Paris-Lille 40 km plus à l’Est en 1967 qui est longée par la LGV en 1993 - la gare TGV Haute - Picardie étant surnommée la « gare des betteraves », Amiens bénéficie d’une desserte autoroutière récente : 1997 pour la A16 Paris – Beauvais – Amiens - Boulogne – tunnel sous la Manche par la vallée de la Somme puis le littoral; 2001 pour la A29 qui va vers la A1 Paris - Lille, vers Saint-Quentin puis la A26 vers.. Reims.. ou vers Rouen-Le Havre.
La liaison entre les différents tronçons autour d’Amiens a permis la création d’un périphérique – la « rocade » à Amiens - visible en majeure partie dans la campagne sur l’image satellite, avec des retombées importantes en matière d’activités et d’urbanisation en périphérie.
Fonctions logistiques, mutations économiques et dynamiques urbaines
En 2017, l’installation d’Amazon le long de l’A29 au pôle Jules Verne - dont on ne voit qu’une partie à la sortie de Longueau et le long de la rocade (image complémentaire) - au Sud Est de la ville, après celle de Clarins logistique fin 2001, est révélatrice de la nouvelle attractivité d’Amiens pour les activités logistiques. Elles se développent aussi sur la zone industrielle Nord - longée par la rocade, visible sur l’image - et sont attendues sur la nouvelle zone « Boréalia » en cours d’aménagement à l’Ouest de la ville, visible dans les champs entre Renancourt et l’accès à l’A16.
D’une façon générale les zones d’activités se sont développées à proximité des accès à la rocade autour des trois hypermarchés. D’autres nouvelles zones sont bien visibles à l’Est (Zone artisanale de la Blanche-Tâche à Camon), au Nord-Est (Zone artisanale de la Haute Borne à Rivery), au Nord (récent centre commercial en plein air « Shopping promenade » en face de la zone commerciale de Carrefour) en attendant la nouvelle zone Boréalia à l’Ouest.
L’extension de la ville au Sud entre les deux accès à la rocade est bien lisible également dans le nouveau quartier de la « Vallée des vignes » lancé au début des années 1990. Le pôle des cliniques, les zones résidentielles et de bureaux, la zone commerciale ont fait reculer les terres agricoles, notamment le long de la route de Paris (au Sud/Sud-Ouest) jusqu’à la zone commerciale d’Auchan non loin de l’accès autoroutier. (Zoom 1)
Amiens, une « ville d’Art et d’histoire » valorisant un riche patrimoine
Décerné depuis 1992 à la ville, ce label a été étendu à Amiens Métropole en 2015. Malgré les destructions subies au XXe siècle, Amiens possède un riche patrimoine dont les fleurons sont la cathédrale gothique et le beffroi classés au patrimoine mondial de l’Unesco, le musée de Picardie récemment restauré, la maison de Jules Verne etc…
Depuis 1999 la restitution lumineuse des polychromies des portails de la cathédrale attire les spectateurs l’été et en fin d’année. Depuis 1996, le festival de la bande dessinée, aujourd’hui à Gare la Vallée et le festival international de jardins dans les Hortillonnages, l’été (450 000 visiteurs) depuis 2010 participent à l’attractivité de la ville et au développement touristique.
Après avoir été « Capitale européenne de la jeunesse » en 2020, Amiens qui a obtenu l’installation de structures de la Bibliothèque nationale de France en 2022, concoure à la désignation de « capitale européenne de la culture 2028 » pour la France en espérant des retombées importantes comme ce fut le cas pour Lille au début des années 2000.
Amiens, ville du « bien-vivre »
Depuis la fin des Trente Glorieuses, la population municipale a oscillé entre 131 500 et 135 000 habitants en raison d’un solde migratoire négatif et d’un solde naturel pas toujours suffisant pour le compenser. Le défi est aussi de renforcer l’attractivité résidentielle de la ville. La rénovation urbaine, parfois controversée, et la création de nouveaux quartiers pilotes visent à mieux répondre aux besoins de la population, à la maintenir tout en attirant une population nouvelle dans la ville centre.
Reconquête et mutation du centre-ville
Le centre-ville est réaménagé - rues, parcs, places - et rendu aux piétons et aux mobilités douces depuis la Maison de la culture jusqu’à la nouvelle place de la Gare, dynamisant l’attractivité commerciale, la promenade et les rencontres au cœur de la cité ;
Le patrimoine ancien ou récent est restauré et remis en scène : restauration du beffroi à coté de nouvelles halles centrales, restauration de la cathédrale et réaménagement du parvis ; rénovation de la Maison de la culture ; requalification de la gare et de sa place ; rénovation du Musée de Picardie récemment. Le patrimoine est mis en lumière, notamment la cathédrale ; la Tour Perret etc... (Zoom 2).
Le quartier historique Saint-Leu a été classé dans les secteurs à rénover à partir des années 1980. Le quartier, en partie classé en zone prioritaire aujourd'hui, fait l’objet d’une nouvelle rénovation depuis 2018. Parallèlement sur une partie des friches Saint-Leu est devenu un pôle universitaire et scientifique ainsi que l’une des principales zones touristiques et festives de la ville au pied de la cathédrale et au bord du quai sur la Somme.
Réhabiliter les quartiers sensibles
L’enjeu actuel porte aussi sur les quartiers devenus zones urbaines sensibles dans les années 1980 puis quartiers prioritaires de la politique de la ville. En 2018, six quartiers prioritaires comptaient 31 300 habitants, soit 23 % de la population municipale, et les deux plus importants les ¾ de la population correspondant aux grands ensembles construits dans l’après-guerre : Quartiers Nord (Pigeonnier, zoom 4) et Étouvie à l’Ouest.
Ces quartiers ont bénéficié des politiques de la ville des années 1980, mais les opérations d’envergure de déconstruction ou de réhabilitation sont plus récentes avec la démolition en 2002 des premières barres au Pigeonnier ( quatre des six grandes barres de 1962 ont disparu en vingts ans) et celle de la « Tour bleue » en 2010 à Étouvie (14 étages inhabités depuis 2003). Le troisième quartier, Pierre Rollin, plus récent, est prioritaire seulement depuis 2015 en raison de la paupérisation de sa population et de la montée de l’insécurité.
Amiens, ville verte et bleue
Parallèlement de nouvelles opérations d’urbanisme promeuvent une nouvelle qualité de vie où « la nature » joue un rôle essentiel.
La nature pour marque territoriale
Souvent présentée comme la « petite Venise du Nord », Amiens possède un patrimoine naturel important devenu le fondement de sa nouvelle image de marque « Amiens naturellement ! » La ville cumule les labels de qualité environnementale : l’une des 4 premières « Ville Ramsar » françaises labellisées en 2018 pour l’importance et la préservation de ses zones humides et tourbeuses (435 hectares, cours d’eau, canaux, étangs et surtout Hortillonnages) ; la 4e « Ville verte » de France en 2020 (770 hectares d’espaces verts - 15% de sa superficie - parcs, bois, promenades plantées, terre-pleins végétalisés….).
Les opérations d’urbanisme en cours se réclament de la « ville grandeur nature »
Elles sont bien visibles sur l'image par l'importance des taches blanches des chantiers en cours, principalement au Sud-Ouest de la ville : éco-quartiers des ZAC Paul Claudel, ZAC InterCampus et ZAC Renancourt sur les coteaux de la vallée de la Selle) et à l'Est entre la gare, les faisceaux ferroviaires, la Somme et les Hortillonnages (ZAC Gare la Vallée ou Amiens la Vallée idéale).
Il s’agit de reconnecter la ville à la campagne au Sud-Ouest ; à la vallée de la Somme et aux Hortillonnages à l’Est en devenant la principale porte d’entrée de la « Vallée de Somme, Vallée idéale », grand projet d’aménagement « de Saint-Quentin dans l’Aisne à Saint-Quentin-en-Tourmont » en baie de Somme porté par le Conseil départemental depuis 2009 (Zoom 2)
Remettre le fleuve – la Somme - au centre du développement
La ville est née du fleuve, au cours du Moyen Âge elle s’est faite sur l’eau et les zones humides des fonds de vallées. Cependant, l’extension urbaine contemporaine a été une menace pour le fleuve et les zones humides. Au cours des années 1970 une rocade à travers les Hortillonnages avait même été envisagée. La création de l’Association pour la protection et la sauvegarde des Hortillonnages en 1975 et l’abandon du projet marquent un tournant.
Depuis il est surtout question de retrouver le fleuve et d’en faire un facteur d’attractivité, de liaison et de développement de la ville. L’aménagement du Parc Saint-Pierre est emblématique de la reconquête de la vallée depuis les années 1990. En cœur de ville entre la cathédrale, le quartier Saint-Leu et les Hortillonnages, le parc est bien visible sur l’image, à l’Est de Saint-Leu entre le canal de contournement et le boulevard partant du pont Beauvillé sur la Somme vers la sortie Nord-Est de la ville. D’une étendue de 22 hectares, il a été aménagé entre 1990 et 1994 à partir d’un marais.
Le parc se compose d’un plan d’eau central, d’un bassin aux nymphéas, de jardins humides protégés. Il a reçu le prix du paysage en 2005 remis par le ministère de l’écologie et du développement durable. Lieu de pique-nique, de détente, de loisirs sportifs et d’animation l’été, c’est devenu un parc pour tous qui relie les différents quartiers au fond de la vallée de la Somme.
D’autres aménagements ont été réalisés, comme le Parc du grand marais visible tout à fait en aval avec ses équipements sportifs ; le Bois Bonvallet visible à l’Ouest du canal de contournement de Saint-Leu, avec en bord de Somme la soucoupe blanche de UniLasalle / ESIEE Amiens ; le pôle universitaire et scientifique dans Saint-leu ; d’autres sont prévus comme le réaménagement du parc de la Hotoie dans la vallée de la Selle , bien visible avec son grand bassin rectangulaire et son bassin circulaire au Nord-Est de l’hippodrome. Mais le projet phare des années 2010-2020 « Gare la Vallée » se situe à l’Est pour relier le centre-ville, la Gare, le fleuve et les Hortillonnages. (Zoom 4)
Jules Verne vécut 34 ans à Amiens où il résida à partir de 1871 dans le nouveau quartier bourgeois d’Henriville qui se construisait au Sud des nouveaux boulevards longés par le chemin de fer. Il participa activement à la vie de la cité dont il fut conseiller municipal pendant 16 ans. En 1875 il prononça un discours célèbre à l’Académie des sciences, belles-lettres et arts d’Amiens : « Une Ville idéale : Amiens en l’an 2000 » ! On comprend pourquoi Jules Verne est omniprésent dans la communication amiénoise aujourd’hui. L’Université depuis 1991 ; le pôle d’activités créé à l’Est en 1995 ; le cirque municipal (qu’il inaugura en 1899) depuis 2003.. « Arronnax », le personnage de 20 000 Lieux sous les Mers, tour de ville en 80 minutes créé en 2022.. etc…portent le nom de l’écrivain…en attendant « la ville idéale »
Zooms d'étude
Zoom 1. La ville-centre d’Amiens en pleine recomposition
Cette image couvre l’ensemble de la ville-centre avec son site de passage de la Somme, le vieux quartier de la cathédrale postée sur une butte insubmersible, le quartier Saint-Leu et ses canaux au nord. On repère très bien la citadelle couvrant la « frontière » en rive droite au nord de l’image et les boulevards construits au XIXe sur les emprises foncières des anciens remparts sur un modèle haussmannien au sud. La gare et sa place, la Tour Perret si visible de loin, la rue des 3 cailloux, la rue des Jacobins, la place de l’Hôtel de Ville ou le Parc St Pierre donnant sur les hortillonnages sont constitutifs de l’identité amiénoise.
Repères géographiques
Zoom 2. La vallée de la Somme et les hortillonnages : un levier identitaire et touristique
L’image est traversée par la vallée de la Somme, large et à fond plat. Au nord se trouvent Rivery, au sud le quartier de la gare et le faubourg de Saint Acheul. Vers l’est, la ville est pour partie coupée de la basse vallée par l’axe de la voie ferrée et des espaces urbains bordiers accueillant des activités de second rang. Sur trois km Ouest/Est et environ 800 m de large dans son maximum, l’espace des hortillonnages constitue un espace amphibie - agricole et récréatif - exceptionnel. Sa reconquête et sa revalorisation patrimoniale et paysagère constitue un levier identitaire et touristique important qui participe d’un nouveau marketing territorial.
Repères géographiques
Zoom 3. Une coupe Nord/Sud : les grandes étapes de l’urbanisation d’une ville française
Nous sommes ici entre le sud de la ville-centre et les marges méridionales de l’agglomération d’Amiens. L’intérêt de cet espace est de couvrir en 2,6 km les grandes étapes de l’urbanisation d’une ville moyenne française sur un siècle et demi de bouleversements. Ce transect urbain traverse en effet quatre couronnes urbaines séparées par trois grands axes est/ouest : le XIXe siècle, l’Entre-Deux guerres, les années 1950/960 et la Reconstruction et, enfin, les décennies 2000.
Au nord se trouvent la ceinture de boulevards construite sur les emprises des anciennes fortifications au XIXe siècle. Par son tracé, ses rangées d’arbres, ses jardins, ses bâtiments publics, ses immeubles de rapport (maison de Jules Verne, cirque, squares Annie Fratellini et Arlette Gruss, allée du Chemin de fer...) et sa nomenclature (Albert 1er, Carnot, de Belfort, Faidherbe...), nous sommes là dans le modèle du Paris haussmannien qui se diffuse alors dans tout le pays.
Entre le Mail Albert 1er, du nom du roi des Belges, et le Boulevard de St Quentin s’étend le quartier d’Henriville qui accueille dans sa structure pavillonnaire arborée les nouvelles couches salariées aisées nées des mutations de l’Entre-Deux-guerres. La présence de l’Amiens AC Tennis, le parc Jean Rostand ou le stade Moulonguet y témoignent de l’importance de certaines pratiques sociales.
Au sud du boulevard de St Quentin, nous changeons de période pour entrer dans l’Après Seconde guerre mondiale. Dans le quartier Plein Sud se déploie au nord de la rue Alexandre Dumas un très vaste complexe foncier regroupant plusieurs groupes scolaires. On y trouve au nord-est l’établissement privé La Providence. Il est entouré par une vaste « cité scolaire » très aéré et de style campus américain qui comprend le lycée Edouard Gand, le lycée Louis Thuillier et le lycée Edouard Branly. La création d’un tel pôle scolaire dans une agglomération de cette taille est assez rare et directement liée aux effets de la reconstruction d’après-guerre.
Enfin, passé la rue Alexandre Dumas, nous nous retrouvons dans un front d’urbanisation périphérique contemporain qui grignote progressivement les terres agricoles via soit la création de lotissements pavillonnaires très différents dans leur structure de ceux d’Henriville, soit la création de zones d’activités artisanales et commerciales.
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Zoom 4. Les quartiers Nord et Le Pigeonnier
Cette image porte sur les quartiers Nord d’Amiens dans laquelle on repère bien le triangle organisé par le grand ensemble Le Pigeonnier. Elle témoigne de la grande diversité des structures urbaines sur des distances courtes, des modes d’organisation des « grands ensembles », de l’importance des services publics – en particulier éducatifs et sportifs, aux côtes des services à la personne et de la reproduction sociale privée.
L’image nous rappelle aussi que les grandes métropoles – Paris, Lyon, Marseille ... – n’ont pas le monopole de ces structures d’habitats et qu’elles se sont largement diffusées dans les villes moyennes, en particulier dans le Grand Bassin Parisien, pour y répondre dans les décennies 1960/1980 à des besoins considérables en logements. Elles sont aujourd’hui confrontées à de nombreuses difficultés, en particulier sociales, économiques et urbaines.
Dans l’agglomération amiénoise, les processus de spécialisations fonctionnelles et sociales de l’espace sont considérables et aboutissent à de vives hiérarchisations et ségrégations. Entre centre et périphéries, et au sein des espaces périphériques entre Nord et Sud comme en témoigne le dynamisme très spécifique des nouveaux quartiers Sud-Ouest. A cet égard, les nouveaux quartiers Sud-Ouest s’inscrivent en inverse des quartiers Nord.
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Zoom 5. Les nouveaux quartiers de la banlieue Sud-Ouest
Au Sud-Ouest de l’agglomération et dans l’axe de l’ancienne Route de Rouen, l’espace urbain est en pleines mutations avec la construction du nouveau CHU Amiens Picardie, l’un des premiers employeurs de l’agglomération, et d’une partie de l’appareil de recherche et de formation (Université, CNAM, IUT...). L’émergence de ce nouveau pôle dynamique et qualifié bouleverse les équilibres spatiaux antérieurs de l’agglomération.
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Zoom 6. La grande zone industrielle d’Amiens Nord
Au Nord de l’agglomération, la grande zone industrielle d’Amiens-Nord est bien visible sur l’image qui regroupe 400 entreprises. S’étendant sur 3 km Ouest/Est et 2,5 km Nord/Sud, elle couvre 5 km2. Développée sur les espaces agricoles, elle est desservie par la RN 1 et bien reliée aux autoroutes. Elle est réalisée précocement, en 1954, dans le cadre de la grande croissance taylorienne des villes moyennes du Grand Bassin parisien issue des stratégies de « décentralisation industrielle ».
Elle est organisée aujourd’hui autour de quatre grands types d’activités : la chimie-pharmacie bien visible dans l’angle nord-ouest (Procter et Gamble, Unither, ...) ; les équipementiers automobiles (Valeo Embrayages, Goodyear Dunlop...) ; les fonctions logistiques directes (plateforme du groupe Auchan Logistic et Retail, La Poste...) ou indirectes (sous-traitants) et, enfin, une multitude de petites et moyennes entreprises aux activités diversifiées. Reflet de l’insertion du tissu productif régional et national dans la mondialisation, on doit souligner l’importance des grandes firmes transnationales étrangères disposant de très grands sites (Goodyear : 500 à 1 000 salariés).
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Image complémentaire
Amiens et sa région
Imlage Spot 6 – 2019
SPOT 6/7 © Airbus DS 2019, tous droits réservés. Usage commercial interdit.
6. Références ou compléments
Cartes et plans historiques d’Amiens aux Archives départementales
https://archives.somme.fr/ark:/58483/zjsnlt4kx1b3
https://archives.somme.fr/ark:/58483/732vpzbsl09r/ca388670-ca21-4ccf-87…
https://archives.somme.fr/ark:/58483/3ndt10l7cp5x
Communauté d’agglomération Amiens Métropole : page sur la zone industrielle Amiens nord
https://simplanter.fr/zone-activites/espace-industriel-nord-pole-logist…$
Site de la communauté d’agglomération Amiens Métropole
https://www.amiens.fr/
Page d’accès aux trois programmes de renouvellement urbain (Amiens nord, Pierre Rollin...) : https://www.amiens.fr/Grands-projets/Politique-de-la-ville/MENU-PRU
Contributeur
José Riquier, agrégé d’histoire & géographie, ancien professeur au Lycée Louis Thuillier Amiens