Etats-Unis. Chandler et Gilbert, deux villes de l’agglomération de Phoenix emblématiques de la croissance et de l’organisation des suburbs étatsuniennes

Dans le Sud-Ouest des Etats-Unis, dans l’Etat fédéré de l’Arizona à 150 km de la frontière mexicaine, se déploie l’aire métropolitaine de Phoenix aux portes du désert de Sonora. Comme de nombreuses autres grandes villes de la Sun Belt, elle a connu une très forte croissance démographique et urbaine en passant de 1 à 4,7 millions d’habitants entre 1970 et 2017. Au sud-est de l’agglomération, Chandler et Gilbert sont deux « suburbs » caractéristiques de ces « cités-champignons » étasuniennes. Désert, artificialisation, quartiers pavillonnaires, aménagements agricoles, irrigation généralisée… autant de réalités à concilier dans ces territoires de l’Arizona. La mobilisation des images satellites permet d’étudier ces dynamiques spatiales.

 

Légende de l’image

Cette image a été prise par un satellite Pléiades le 02/05/2015. Il s’agit d’une image en couleurs naturelles, de résolution native à 0,70m, ré-échantillonnée à 0,5m.

Les images sont accompagnées de données liées aux sites officiels du gouvernement américain : le recensement de 2010 (United States Census 2010) et les données de la MRLC (Multi Resolution Land Cover) pour la couverture Land and Cover

Copyright : PLEIADES©CNES2015, Distribution AIRBUS DS

 

L'image stallite ci-contre est l'image générale légendée avec des repères géographiques.

 

 

 

 

Présentation de l’image globale


Chandler et Gilbert : deux « suburbs » emblématiques
des « cités-champignons » étasuniennes

Comme le montre l’image, nous sommes ici à Chandler et Gilbert, deux villes de la banlieue sud-ouest de l’agglomération de Phoenix qui se situe elle même dans le Sud-Ouest des Etats-Unis, dans l’Etat fédéré de l’Arizona à 150 km de la frontière mexicaine aux portes du désert de Sonora. En un demi-siècle, l’aire métropolitaine de Phoenix est passée de 1 à 4,7 millions d’habitants. Cette croissance s’est opérée essentiellement par le développement d’immenses « suburbs », dont Chandler et Gilbert sont emblématiques.   

Cette image permet d’aborder la question de la croissance urbaine dans un milieu fortement contraignant, le désert de Sonora en Arizona. La croissance urbaine de cette région est depuis le début des années 1990, une des plus dynamiques aux États-Unis. Ce bouleversement a connu son apogée dans les années 2000 lorsque l’Etat de l’Arizona occupait régulièrement la première place des classements américains en matière de croissance économique. La région urbaine de Phoenix devrait atteindre les 6 millions d’habitants en 2030 selon la majeure partie des projections démographiques réalisées.

Les développements économique et  résidentiel sont donc sensibles et ils ont un impact environnemental fort dans une région particulièrement aride. Le cumul annuel des précipitations n’est que de 204 mm et la température annuelle moyenne de 23,7°C  masque des moyennes estivales très élevées (34,9°C en juillet).

Pendant longtemps, Phoenix et sa région sont restées des territoires assez reculés, finalement assez éloignés des centres urbains de la côte Pacifique. La région urbaine fonctionnait comme une point-relais dans la grande traversée des Etats-Unis sur les itinéraires du sud et s’apparentait à une oasis, profitant des ressources prodiguées par la Salt River, la Gila River et bien sûr par le Colorado.

D’ailleurs, cette image - par la mise en évidence de la présence indienne et une organisation du parcellaire très caractéristique des héritages du front pionnier - évoque de manière directe les temps de la conquête du territoire. Très vite, le développement de l’agriculture irriguée permit une implantation urbaine et l’attrait de la ville ne s’est pas démenti depuis le début des années 1940 (1950 : 375 000 habitants).

Plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer de telles dynamiques. Les activités économiques sont florissantes et les secteurs d’activités sont orientés comme dans de nombreuses métropoles de la Sun Belt vers des productions de haute-technologie, en particulier militaires. Très moderne et intensive, l’agriculture fait aussi appel à une large main d’œuvre, dont beaucoup de migrants mexicains ou latino-américains aux comportements démographiques dynamiques. Enfin, la région est aussi très attractive pour les populations vieillissantes ou retraitées qui voient dans la Sun Valley un endroit adéquat pour venir passer leur retraite.

Dans ce cadre, les villes de Chandler et de Gilbert sont caractéristiques de ces territoires puisqu’elles constituent deux municipalités de l’agglomération de Phoenix. Ces deux communes présentent des profils démographiques tout à fait comparables puisque de 1970 à 2020, la ville de Chandler est passée de 13 000 à 261 000 habitants et celle de Gilbert de 2 000 à plus de 230 000. Ces croissances exponentielles posent par conséquent des problèmes majeurs d’aménagement et de gestion urbaine.

 

Zooms d’étude

 

Une croissance urbaine marquée par l’histoire de la conquête du territoire américain : réserve indienne et système du Township

 



Le front d’urbanisation limité au sud par la présence des communautés indiennes

A la lecture de cette image, on est surpris de la limite très nette entre l’extension urbaine d’un côté et la zone désertique de l’autre. Le front d’urbanisation est en effet très rectiligne et témoigne d’un arrêt brutal de l’artificialisation sur la bordure sud des villes de Gilbert et de Chandler. Cette extension tout à fait particulière de la zone urbaine s’explique par la présence au sud de ces deux villes de territoires indiens.

En effet, en faisant apparaitre grâce au SIG QGIS les délimitations des différentes municipalités qui composent l’entité urbaine de Phoenix dans cet espace, on note dans cette région que l’extension des habitations correspond de manière exacte avec la ligne de séparation entre Chandler/Gilbert d’une part et Gila River/Gila River Indian Community. La présence au sud de cette image d’un territoire placé sous l’autorité de tribus indiennes explique la forme du front d’urbanisation.

D’ailleurs, si une autre hypothèse pouvait reposer sur une extension bloquée en raison de l’aridité du terrain, cette vision déterministe est mise à mal par la présence au sud de la ville d’un cours d’eau qui montre que la ressource en eau n’est en rien à l’origine de cette morphologie urbaine : c’est donc bien un facteur politique, foncier, géopolitique local et culturel qui l’explique et non une quelconque raison naturelle. Cette rivière est de plus en plus utilisée pour l’irrigation et le développement agricole et son débit est temporaire, voire en voie d’assèchement.

Une partie des quelques 15 000 indiens vivant dans la réserve appartiennent  au peuple des « Akimel O’odham » (« Les Hommes de la Rivière ») ainsi qu’à celui des Pippaash (ou Maricopa). Fondée en 1859, cette réserve s’est vue transformée en communauté indienne autonome en 1939. Aujourd’hui, la réserve se retrouve confrontée à une pression urbaine sans précédent en particulier par la densification résidentielle et le développement des axes de communication dont la route 202.

Il convient aussi de signaler que la route 202 est un tronçon de la jonction trans-américaine de la Canamex : ce très grand axe  part du Canada (Edmonton en Alberta, puis Calgary) et traverse l’Ouest des Etats-Unis (Montana, Salt Lake City, Las Vegas puis Phoenix) avant de traverser la frontière mexicaine à Nogales et atteindre par la suite Hermosillo puis Guadalajara.

 



Le quadrillage des territoires, du foncier et du parcellaire : un héritage de la conquête et des fronts pionniers

Sur l’image on perçoit facilement l’organisation très géométrique du parcellaire. En effet, aussi bien dans les structures urbaines que dans les terres agricoles, le territoire est divisé en carrés facilement identifiables et bien délimités en particulier par les axes de communication.

Comme le montre l’outil de mesure du logiciel QGIS, ces carrés très réguliers de couleur rouge mesurent 1 mile de côté (soit 1, 6 km) : cette division géométrique de base est un marqueur de la colonisation du territoire étasunien et témoigne du système du Township mis en place en 1785, puis généralisé de l’est vers l’ouest au fur et à mesure de l’avancée du front pionnier, de la saisie puis de la mise en valeur des terres. Chaque township constituait un carré de 6 miles de côté et était divisé lui même en 36 sections de 1 miles de côté (en rouge sur l’image). Chacune de ces sections était à son tour divisées en 16 lots (appelés « quarts ») qui couvraient chacun une surface de 40 acres (soit 16, 2 hectares) (en jaune sur cette image). En 1785, cette surface approximative de 16 ha était considérée comme suffisante pour faire vivre une famille de fermiers.

On retrouve cette organisation dans la quasi-totalité du territoire étasunien à l’Ouest des Appalaches et elle traduit un des fondements idéologiques de la nation américaine : l’accès à la propriété pour tous et la possibilité de disposer d’une base de départ égale pour tous les colons : 16 ha pour vivre bien et développer son activité. D’ailleurs, en 1862, le Homestead Act signé par le Président A. Lincoln, accorde aux colons la pleine propriété des terres sur lesquelles ils sont installés : soit gratuitement pour ceux pouvant prouver une présence supérieure à 5 ans, soit au prix dérisoire de 1,25 dollar par acre pour les autres.

L’artificialisation et l’urbanisation croissante se sont depuis moulées dans ce système de parcellaire si particulier et si ancré dans l’histoire puisque les quartiers pavillonnaires de l’image ci-contre reprennent ce modèle de division de l’espace. Quant aux terres agricoles résiduelles, elles sont également un témoignage de ce découpage directement hérité de la loi de 1785 et bien plus important dans la dynamique de la « Conquête de l’Ouest » que le révolver et le Stetson.

 

 

Croissance et densification urbaines

 



Le boom démographique et urbain de l’Arizona polarisé par les suburbs de Phoenix, dont Chandler et Gilbert

L’Arizona, Etat fédéré depuis 1912, compte aujourd’hui 7,3 millions d’habitants. Il passe de 1,3 million d’habitants en 1960 à 2,7 millions en 1980, 3,6 millions en 1990 et 6,4 millions en 2010. Entre 1990 et aujourd’hui, il connaît donc une explosion démographique (+ 3,7 millions, + 50,5 %). L’Arizona constitue donc un bel exemple des dynamiques démographiques des territoires du Sud et de l’Ouest des Etats-Unis, ayant conduit à la formalisation largement reprise depuis du concept de Sun Belt.

Dans ce contexte général, l’aire urbaine de Phoenix passe entre 1960 et 2017 de 728 183 habitants à 4,737 millions d’habitants, soit de 56 % à 65 % du total de la population de l’Arizona. Elle se révèle donc très dynamique et très attractive puisqu’elle polarise à elle seule 67 % du total de la croissance démographique de l’Etat de l’Arizona des six dernières décennies. Les villes de Chandler et de Gilbert présentes sur cette image font partie du Comté de Maricopa : il est le plus peuplé de l’Etat puisqu’il regroupe plus de 4.1 millions de personnes et 9 des 10 plus grandes villes arizoniennes.

Cette croissance de l’aire urbaine de Phoenix est portée pour l’essentiel par le développement d’immenses banlieues (« suburbs »), dont Chandler et Gilbert sont emblématiques.

Sur les deux images ci-contre, on peut prendre un exemple de la croissance de Chandler dans la zone de la ville jouxtant l’aéroport. Sur l’image satellitaire, on note que les différents blocks se trouvant à proximité de cette infrastructure sont construits de quartiers pavillonnaires aux formes géométriques, même si quelques territoires agricoles demeurent présents en particulier à l’ouest et au sud-ouest des pistes.

 



Chandler : un front d’urbanisation mis en valeur par la mobilisation des images satellites

Sur le site du gouvernement étasunien, il est possible de télécharger la couche Land and Cover, l’occupation des sols de la ville de Chandler en 2001. La légende de l’image 2 ci-contre est la suivante : en rouge et rose, il s’agit des espaces artificialisés à dominante urbaine (en fonction de la densité du bâti) et industrielle (on voit nettement le dessin des pistes de l’aéroport) et en marron il s’agit de parcelles laissées à l’agriculture (« cultivated crops »).

Les deux images permettent donc de montrer comment les terres agricoles ont quasiment disparu sous les effets de la croissance urbaine de Chandler. Rappelons qu’entre 2001 (date de l’image d’occupation des sols) et 2014 (date d’acquisition de l’image Pléiades de Chandler), la population de la ville est passée de 176 000 à 240 000 habitants. Cette image peut également être comparée avec celle du zoom 1 puisque les divisions en sections ont été réutilisées : on note que pour la plupart des zones dans le quadrillage jaune, il s’agissait en 2001 de zones agricoles qui ont été urbanisées sur l’image de 2014.

Il est donc évident que la croissance de Chandler ou de Gilbert depuis le début des années 2000 s’est principalement traduite par une densification sous forme urbaine de l’occupation du territoire municipal puisque la réserve indienne située au Sud et à l’Ouest de la ville empêche toute extension à l’extérieur des limites communales.

 

 

 

Chandler, croissance urbaine et ségrégation socio-spatiale

 



La répartition des communautés dans l’espace urbain : les apports des des images satellites dans la connaissance des territoires


L’existence de statistiques ethniques aux Etats-Unis permet de travailler sur la composition des blocks d’habitation par origine géographique des populations présentes.

De manière globale, l’Etat de l’Arizona présente les taux suivants de population selon le recensement officiel de l’US Census sur la période 2013-2017 : 70 % des personnes recensées se sont déclarées « not hispanic or latino» (parmi eux 78 % de « White », 5,8 % de « Black », 5,6 % de « Native Americans » et 4,4 % d’ « Asian ») et 30 % des personnes recensées dans l’Etat se sont d’elles-mêmes inscrites dans le groupe « hispanic or latino ». Bien évidemment les communautés d’origine latino-américaines constituent le contingent le plus important parmi les minorités. D’ailleurs, si on étudie, la composition par âge de cette présence, les chiffres sont intéressants : en effet chez les personnes de 5 à 17 ans, l’espagnol est la langue parlée par 24,5 % - l’anglais étant parlé par  71, 2 % - alors que pour la catégorie des plus de 65 ans, la proportion de locuteurs espagnols tombe à 10,6% et celle de l’anglais montant à 83,6 %.

Cette analyse statistique traduit donc bien la double composante de la croissance démographique dans ces villes de la région urbaine de Phoenix : d’une part la venue de populations définies comme « White » par les statistiques officielles en Arizona pour couler des jours heureux au soleil, et d’autre part une population plus jeune, dans laquelle le proportion de personnes d’origine hispanique est importante.

Un traitement statistique rapide permet d’étudier la répartition spatiale de ces populations à Chandler et à Gilbert. Les deux images sont des documents réalisés à partir des données du recensement de 2010 et qui ont été intégrées dans le SIG QGIS. Elles montrent la proportion de personnes « hispaniques » à Chandler et à Gilbert : en dominante rouge, les chiffres de population hispanique dépassent les 50 %, en dominante bleue, elles sont inférieures à 5 0%. En bleu très clair, les quartiers dans lesquels la proportion d’hispaniques déclarés est inférieure à 5 % Les chiffres en jaune indiquent la proportion de population se déclarant hispanique par rapport à la population totale.

 



Chandler : la mise en valeur des phénomènes de ségrégation

Ces villes suburbaines de croissance récente montre globalement une faible présence des populations d’origine hispanique : sur l’ensemble de l’image la part de la population hispanique est inférieure à 19 %, contre 25 % pour l’Arizona.

La 2ème observation tient au fait que les contrastes sont extrêmement marqués d’un block à l’autre. Ainsi, dans la zone (à dominante rouge) au nord-ouest de Chandler, la présence hispanique monte à plus de 60 %, voire plus de 85 %, de la population résidente totale.  A l’inverse, dans la partie sud des deux villes, la présence hispanique demeure marginale : elle est inférieure à 5 % de la population résidente pour les quartiers résidentiels de Sun Lakes (image ci-contre où les chiffres d’hispaniques peinent à dépasser les 10 % de la population et sont régulièrement à moins de 5 % comme l’indiquent les chiffres en noir). Ce quartier de Sun Lakes, très faiblement hispanique, présente d’ailleurs des aménités paysagères et une qualité des constructions remarquables qui en font des zones privilégiées.

Dans les villes de Chandler et de Gilbert, les populations hispaniques sont très polarisées dans des quartiers précis. L’histoire de la région urbaine de Phoenix a été marquée par la Palmcroft Subivision, une politique ouvertement ségrégationniste dans la répartition des habitants. Ce texte, en application dans les décennies 1940/1950, interdisait l’accès à la propriété  dans certains quartiers à, je cite,  « tous ceux qui auraient des traces perceptibles de sang Mexicain, Espagnol, Asiatique, Nègre ou Indien».

Si cette officialisation de la ségrégation a été abolie, les différences entre les quartiers demeurent fortes, même dans ceux d’urbanisation récente. L’image du zoom 3B montre comment le quartier résidentiel de Sun Lakes est peuplé à moins de 2 % par des populations se déclarant hispaniques : ce chiffre résiduel est une situation exceptionnelle dans un Etat frontalier du Mexique

 

 

Légendes pour les documents 3A et 3B : % des populations hispaniques



Croissance urbaine et  pratique d’une agriculture intensive irriguée

L’économie de l’Arizona a toujours été présentée comme reposant sur les 5C : « Coton, Cattle, Climate, Citrus, Copper » (Coton, Bétail, Climat, Agrumes, Cuivre). Sur ces 5 piliers, 3 sont directement agricoles et un, le climat, est déterminant pour le développement de cette activité.

 L’agriculture et les industries agroalimentaires génèrent un bénéfice de plus de 23 milliards de dollars par an en Arizona. Les principales productions sont les agrumes, les noix (pécan), le blé, les semences et le coton ainsi que les cultures maraichères dans les zones agricoles proches des grands espaces urbanisés. On considère que 70 % de l’eau utilisée en Arizona l’est à des fins agricoles : l’image sur le zoom 4 montre ces paysages agricoles caractéristiques de l’irrigation massive des cultures puisque la forme circulaire des champs s’explique par un mécanisme d’aspersion centrale dont le bras rotatif dessine un cercle.

Dans cette zone désertique, fortement marquée par la sécheresse depuis les années 1990 et où les spécialistes ont déterminé une période de sécheresse de 19 ans au tournant des 20ème et 21ème siècles, la ressource en eau est de plus en plus fragilisée par les pompages massifs dans les aquifères. Depuis 2000, on considère que les apports naturels en eau dans les nappes sont seulement de l’ordre de 15 000 acres alors que les quantités extraites oscillent entre 120 000 et 200 000 acres. Cette politique s’est d’ailleurs assortie d’une recherche de profits immédiats contribuant à fragiliser la ressource en eau : en 2014, une société à fonds saoudiens, Almarai, a acheté pour 10 000 acres de terres à luzerne en Arizona, au nord de la ville de Vicksburg, afin d’exporter des fourrages pour nourrir le bétail en stabulation de la péninsule arabique.

Cette généralisation de l’agriculture irriguée ainsi que le boom démographique et résidentiel, pour des populations jouissant d’un niveau de vie certain et recherchant des aménités paysagères bien précises correspondant bien souvent  à l’image de l’Oasis dans le désert sont sources de conflits quant à la gestion de la ressource en eau.

D’ailleurs la communauté indienne de Gila, présente au sud de l’image, est menacée par l’assèchement quasi-permanent de la Rivière Gila, dont les eaux permettaient le développement de cultures vivrières et de la pêche, activités aujourd’hui impossibles dans la rivière. Un bel exemple de conflit hydrogéopolitique d’échelle locale dans une région de plus en plus soumise à la surexploitation des ressources.

Contributeur

Vincent DOUMERC, professeur agrégé de géographie, Lycées Saint-Sernin et Fermat (Toulouse)