Peux-tu nous expliquer ton rôle sur ces deux lancements ?

Pour la campagne inaugurale d’Ariane 6, j’étais ce que l’on appelle AMTO, adjointe météo du directeur des opérations. J’ai dû mener un important travail sur les plannings de la campagne, en collaboration avec l’opérateur de lancement Arianespace. L’équipe météo a aussi participé à tous les transferts d’éléments du lanceur pour surveiller la météo vis-à-vis de leurs seuils de tolérance. Vers la fin de la campagne, mon rôle était plutôt celui d’une prévisionniste météo. Très concrètement, il s’agissait de s’assurer que les six critères météo soient au vert pour le décollage.

Quelles sont tes missions le jour d’un lancement ?

Le jour J, je vérifie le bon fonctionnement des systèmes météo. Dès que je constate que tout est OK, je commence à préparer un exposé météo que je présente en visioconférence aux décideurs de la base durant la chronologie afin de me prononcer sur la tendance des critères météo pour le H0 (le décollage) et sur l’intérêt de poursuivre la chronologie de lancement en cours. 

Après cet exposé, et durant toute la chronologie de lancement, l’équipe météo surveille les paramètres météo au regard de seuils définis dans des documentations et réalise des exposés lors des moments clés pour le lanceur, afin de garantir la sécurité de tous vis-à-vis de la situation météo. 

En fin de chronologie, à H0 -20min et à H0 -10min, deux exposés météo permettent de donner les décisions finales sur les six critères météo et d’autoriser ou non le décollage. Lorsque tout est au vert, le lancement a lieu : nous rédigeons des comptes rendus météo, puis fêtons le succès du lancement !

Quelles émotions as-tu ressenties quand tu as vu Ariane 6 décoller ?

Avec toutes les difficultés de la campagne, les heures passées sur le sujet, la pression qu’on avait et la possibilité d’un échec, voir enfin Ariane 6 décoller a été un moment d’émotion très intense ! Il y avait quelque chose d’incroyable, comme si je me rendais compte à ce moment-là de ce pour quoi on avait mis tant d’énergie, et que ce n’était plus juste un projet : c’était réel !