Le mercredi 4 septembre 2024, le satellite Sentinel-2C du programme européen Copernicus, développé par l’Agence spatiale européenne (ESA) pour le compte de la Commission Européenne, a été placé en orbite héliosynchrone à environ 780km d’altitude par Vega depuis le Centre Spatial Guyanais (CSG), port spatial de l’Europe. Sentinel-2C remplacera Sentinel-2A et poursuivra l'héritage de ses prédécesseurs qui couvrent l'ensemble des terres et des eaux côtières de la Terre tous les cinq jours en fournissant des données à haute résolution qui sont essentielles à Copernicus, la composante d'observation de la Terre du programme spatial de l'UE.
La mission Sentinel-2 aide les scientifiques à mieux comprendre le fonctionnement de la machine climatique et l’impact des activités anthropiques depuis mars 2017, lorsque Sentinel-2B a rejoint son jumeau Sentinel-2A. Un large éventail d’applications profite des informations recueillies : suivi du développement des cultures et des forêts, étude de l'occupation des sols, observation des pratiques et des productions agricoles. Même des applications non prévues initialement tirent bénéfice de ces images, notamment le suivi des littoraux et des eaux côtières. La mission Sentinel-2 vient aussi en appui des humanitaires et des gouvernements lors de situations d'urgence : glissements de terrain, éruptions volcaniques, inondations….
Dès le démarrage du projet Sentinel-2, le CNES a apporté ses compétences et a activement participé à chaque recette en vol des satellites dans le cadre d’un accord de coopération avec l’ESA. À présent, les activités de routine ont été transférées à un consortium industriel, le OPTical Mission Performance Cluster (OPT-MPC) et le CNES assure un rôle d’expertise et de validation des images. Le CNES œuvre à l’amélioration des produits par des analyses régulières de l’instrument et des études spécifiques et participe aussi à l’exploitation scientifique des données notamment avec le CESBIO. Pour dynamiser et démocratiser l’accès aux données Sentinel-2, le CNES les met à disposition de manière libre et gratuite sur sa plateforme GEODES, et fournit également des produits corrigés des effets atmosphériques avec MAJA à travers son programme Connect By CNES.
Quant à Vega, conçu pour envoyer de petits satellites en orbite terrestre basse, ce 24ème vol de cette famille de lanceurs, depuis son premier en février 2012, est le dernier et marque le passage de Vega à la version améliorée Vega-C. Vega a garanti depuis des années à l'Europe un accès polyvalent et indépendant à l'espace, en complément d’Ariane 5 en permettant de lancer n'importe quelle taille de satellite sur n'importe quel type d’orbite. Vega a notamment transporté les satellites emblématiques d’Observation de la Terre Sentinel-2A & 2B, LISA Pathfinder, Venµs, AEOLUS, Pleiades NEO 3 & 4, et plus récemment en 2023 NESS, le Nanosat 3U de démonstration technologique. Désormais, l’Europe spatiale est dotée à nouveau d’un accès autonome à l’espace et recouvre progressivement ses capacités polyvalentes de lancement avec le succès du vol inaugural d’Ariane 6 et le retour en vol de Vega-C prévu fin d’année 2024.
À l’issue de ce lancement, Philippe Baptiste, Président Directeur général du CNES, a déclaré : « Ce nouveau succès de Vega confirme l’autonomie d’accès à l’espace de l’Europe après le formidable succès du vol inaugural Ariane 6 en juillet dernier. Il souligne l’excellence, la disponibilité et l’efficacité du Centre Spatial Guyanais, port spatial de l’Europe. Le CNES est fier de contribuer à cette aventure européenne. Félicitations aux équipes de l’ESA, de l’ASI, d’Avio, d’Arianespace et de l’ensemble de l’industrie spatiale européenne, ainsi qu’à toutes les équipes du CSG, sans oublier celles du CNES, qui ont à nouveau démontré leur maîtrise technique et opérationnelle."