Publié le 26 juin 2024

AsterX 2022 : la menace spatiale sous l’œil du Commandement de l’espace

  • Défense

L’exercice AsterX 2022 prend ses quartiers à la Cité de l’espace à Toulouse du 24/02 au 4/03/2022. Cet exercice de simulation, est le 2e à être organisé en collaboration étroite avec le CNES.
Déroulement de l’exercice AsterX 2022
© CNES/QUIGNAUX Frédéric, 2022

Publié le 2 mars 2022

 

Jusqu’au 04/03/2022, sont présents à la Cité de l’espace l'ensemble des acteurs de l'exercice de défense spatiale AsterX 2022.

L’objectif de cet exercice, dont la 1ère édition a eu lieu en mars 2021 au CNES : définir et éprouver certains processus opérationnels dans le domaine de la Surveillance de l’espace (Space Situational Awareness) et tester nos capacités de réaction en situations d’alerte. Une opération unique en Europe.

Des représentants de différentes unités du Commandement de l’espace (CDE), du CNES et de certains industriels, comme Airbus, Safran, ArianeGroup, CS Group ou l’ONERA, y participent. Cela représente en tout une centaine de personnes.

Concrètement, le scénario repose sur un conflit géopolitique fictif entre forces armées et est la suite d’AsterX 2021.

« Cet exercice, préparé pendant un an, consiste à définir un scénario géopolitique dans un environnement spatial entièrement simulé où on retrouve des satellites, des débris spatiaux, etc. Les joueurs vont devoir identifier les menaces et agir en conséquence. »

Vincent Schaeffer

  • Spécialiste en surveillance de l’espace au CNES et coordinateur de l’événement côté CNES
Portrait de Vincent Schaeffer

S'ils en connaissent le titre, la thématique et les capacités spatiales mises en œuvre, les « joueurs » n'en connaissent pas le scenario car le script de cette simulation leur sera dévoilé jour après jour, afin de se rapprocher au maximum d’une situation de gestion de crise réelle.
Et afin de réaliser le maximum d’actions possibles, ce sont l’équivalent de 24 jours de conflit qui vont être simulés sur les 6 jours de l’événement.

Un exercice qui permet ainsi de valoriser l’expertise du CNES à de multiples niveaux et d’accompagner le CDE dans sa montée en puissance dans le domaine spatial.

Le rôle du CNES

S’il est organisé par le Commandement de l’espace, le CNES joue un rôle majeur dans l’exercice ASTERX. Celui-ci nécessite en effet une très forte implication de nos équipes au niveau de sa préparation, de son animation et de son exécution. Au total, ce sont une dizaine d’ingénieurs et plusieurs sous-traitants CNES qui ont été impliqués à différents niveaux depuis un an, de la conception à la réalisation.

L'élaboration du scénario

L’expertise du CNES est par exemple au cœur de la définition de scénarios pertinents : les équipes ont participé au groupe de travail chargé d’élaborer le scénario de l’exercice et elles ont contribué à la définition des différentes menaces (rapprochement entre satellites, évitement d’objets, etc.) et à leur déclinaison en données techniques dans l’environnement de simulation. 

« Nous avons travaillé de façon très étroite avec le CDE, eux pour la partie militaire, et nous pour l’expertise spatiale, notamment pour tout ce qui relève de la surveillance de l’espace, des opérations des satellites et de la conduite des missions », explique Vincent Schaeffer.

La création d'un environnement spatial simulé

Les experts en sécurité, sauvegarde et maîtrise de l’espace ont par ailleurs fourni un environnement spatial simulé pour cet exercice. Celui-ci contient 6 000 objets en orbite et propose plus d’une dizaine de scénarii, constituant chacun une menace pour des satellites nationaux et alliés. Deux scénarii ont notamment nécessité une expertise poussée en mécanique spatiale pour le calcul des manœuvres orbitales.

« Nous avons créé des orbites fictives qui soient le plus représentative possible de la réalité. 6 000 objets, c’est 3 fois moins que dans la réalité, mais c’est quelque chose de très compliqué à faire. Il faut une vraie expérience et compétence pour générer toutes ces orbites en cohérence avec le scénario établi. »

Le CNES, en binôme avec le CDE, coordonne par ailleurs le groupe chargé de générer et simuler les données techniques orbitales, sur la base de mesures issues de différents capteurs. Concrètement ? « Par exemple, une équipe est chargée de la surveillance de l’arc géostationnaire où il y a beaucoup de satellites de communication, une autre va regarder les orbites plus basses grâce aux radars. » 

Déroulement de l’exercice AsterX 2022
Déroulement de l’exercice AsterX 2022 © CNES/QUIGNAUX Frédéric, 2022

Participation à l'exercice

Plusieurs experts du CNES participent à l’exercice lui-même, au sein des entités « centre de contrôle » et « surveillance de l’espace ». Ils sont chargés d’injecter des informations en lien avec des activités CNES, en simulant par exemple des anomalies satellites ou des risques de collisions, et en conseillant le CDE sur des manœuvres d’évitement par exemple. D’autres interviennent durant l’exercice en mettant en œuvre différents logiciels de traitement de données orbitales élaborés au CNES.

« Ce qu’il faut retenir c’est que tout ce que fait le CNES pendant cet exercice, c’est ce que nous faisons déjà au quotidien auprès du Commandement de l’espace », conclut Vincent Schaeffer.

« Le CNES montre ainsi à nouveau son expertise, les synergies qui existent entre le volet civil et militaire de la surveillance de l’espace mais aussi sa relation de confiance dans sa collaboration avec le Commandement de l’espace. »

Vincent Schaeffer

  • Spécialiste en surveillance de l’espace au CNES et coordinateur de l’événement côté CNES
Bâtiment lié à l'exercice de défense spatiale AsterX 2022
© CNES/Gervais Plus

Pourquoi le nom d'AsterX ?

Outre le clin d'œil gaulois lié à l'histoire de la célèbre BD, dont le 1er album était Astérix le Gaulois, ce nom fait référence au 1er satellite français A-1, également nommé Astérix, et mis en orbite par la fusée Diamant-A n°1 depuis Hammaguir, dans le désert algérien, le 26/11/1965.

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