Saint-Domingue - Santo Domingo : une nouvelle métropole des Caraïbes

Santo Domingo - souvent dénommée Saint-Domingue en français - est la plus ancienne fondation urbaine des Européens en Amérique. Sa destinée est étroitement liée à celle de la colonie espagnole de Santo Domingo, puis de la République Dominicaine à partir de 1844. L’image satellite de cette agglomération bordant la mer des Caraïbes surprend par l’extension du bâti et l’importance des infrastructures (aéroport, ports...) dans un cadre néanmoins très vert – les images sont datées d’octobre 2019, vers la fin de la saison des pluies. Capitale d’une colonie longtemps stagnante, puis d’un petit pays périphérique, Santo Domingo a émergé dans les décennies récentes comme une métropole dynamique, avec une croissance rapide et problématique à certains égards. La population métropolitaine est estimée entre 3,5 et 4 millions d’habitants.

 

Légende de l’image

 

Cette image de la métropole de Santo-Domingo a été prise par le satellite Sentinel-2A le 10 octobre 2019. Il s’agit d’une image en couleurs naturelles de résolution native à 10m.

Contient des informations © COPERNICUS SENTINEL 2019, tous droits réservés

 


Repères géographiques

 

 

 

Présentation de l’image globale

Santo Domingo : une métropole dynamique à la croissance rapide confrontée à de nombreux défis

La ville de Santo Domingo est la capitale et la principale agglomération de la Républicaine dominicaine qui partage au coeur de la Caraïbe avec la République d’Haïti la grande île d’Hispaniol, aussi appelée Saint-Domingue ou Haïti. Il est donc à noter que le nom Saint-Domingue peut prêter à confusion, parce qu’en français il correspond historiquement à l’ancienne colonie française d’Ancien Régime, située dans l’ouest de l’île, aujourd’hui la République d’Haïti).

Un site baigné par la mer des Caraïbes

Sur l’image satellite, l’agglomération de Santo Domingo s’étend sur 60 kilomètres d’Est en Ouest le long de la côte caraïbe. La coupure de l’embouchure du fleuve Ozama est bien marquée au centre. Ici se situe le site originel de la ville coloniale, fondée en 1496 peu après la « Découverte » et la Conquête de l’île par Christophe Colomb. A l’ouest, se situe une indentation du littoral qui correspond à l’embouchure d’un autre fleuve, moins important, le río Haina. A l’est, le cap Caucedo s’avance dans la mer et sert de plate-forme naturelle à deux infrastructures notables, l’aéroport international « Las Américas » et le port « multimodal » de Caucedo.  

La capitale de la République Dominicaine : une expansion urbaine remarquable

Entre ces deux repères situés à l’Ouest et à l’Est, l’agglomération « s’étale » littéralement en bordure du littoral sans rencontrer de véritable obstacle. Le fleuve Ozama, qui constitue une coupure nette dans ce tissu urbain, assez lâche dans l’ensemble, est franchi par plusieurs ponts modernes. Mais en dehors de cette vallée orientée Nord-Sud la morphologie plane facilite la circulation. En effet l’agglomération occupe une série de terrasses calcaires en escalier, peu élevées, aisément constructibles. Le géographe J. R. Martínez Battle a montré, dans une communication récente, que la partie orientale de l’agglomération, où les terrasses sont moins élevées, subit une subsidence notable. À noter également qu’en bordure de la côte une banquette rocheuse d’une hauteur de 5 à 10 mètres peut empêcher la submersion de la ville en cas de cyclone ou de tsunami.

L’urbanisation intense des cinquante dernières années a été accompagnée de problèmes environnementaux et sociaux communs aux grandes métropoles d’Amérique latine et des Caraïbes : extension d’un habitat précaire et parfois insalubre, pollution importante des eaux (nappes phréatiques, fleuves et zones marines), contamination de l’air, circulation difficile entrainant la congestion des axes...

On rappellera aussi les graves risques naturels présents dans cette région du monde : le risque sismique élevé en premier lieu et les risques liés aux événements climatiques extrêmes (cyclones). Les gouvernements en place depuis 2020, au niveau national et municipal, paraissent prendre en compte ces problèmes plus au sérieux que les administrations antérieures.

Santo Domingo : un laboratoire d’étude

Du fait de ses caractéristiques et de ses dynamiques, Santo Domingo constitue un véritable laboratoire d’étude sur les grandes mutations de l’Amérique latine.

Les villes – capitales d’Amérique latine. En Amérique Latine et dans les Caraïbes et en dehors de quelques exceptions (Brésil, Colombie), les capitales concentrent en effet une grande partie de la population et des forces vives des pays. Cette forme de concentration est due à des héritages historiques qui ont été renforcés par des facteurs de métropolisation à l’époque contemporaine (concentration des élites et des capitaux, des services, contacts privilégiés avec l’étranger…). Ce trait majeur est bien illustré par le cas de la République Dominicaine où Santo Domingo a renforcé son pouvoir de domination sur les provinces et les villes secondaires. Santiago de los Caballeros, avec environ un million d’habitants et elle-même métropole régionale au Nord du pays, est la seule qui peut rivaliser avec la capitale.

Les dynamiques des systèmes productifs. Parmi les fonctions de Santo Domingo, la fonction industrielle – industries de base (acier, ciment, raffinerie de pétrole), industries légères (produits alimentaires, minoterie, café, pâtes…) - occupe une place importante. Il convient aussi de signaler également l’importance de l’artisanat (bijouterie, cuir…), du commerce et des services (réseaux de distribution d’eau, d’électricité, commerce de détail et centres commerciaux modernes…). En particulier, les services de communication sont bien représentés (médias, télévision, réseaux de télécommunications puissants qui passent à la fonction 5G…), car ils sont favorisés par la politique de numérisation des services publics et l’activité touristique.

La dimension géopolitique des dynamiques caraïbes. Pendant longtemps l’attention s’est portée sur deux îles-clé des Caraïbes sur le plan stratégique. Cuba, en raison du choix de l’option communiste choisie par le gouvernement révolutionnaire de Fidel Castro à l’époque de la Guerre froide, portée comme un défi aux États-Unis. Et Porto Rico, une île appartenant aux États-Unis et servant de bastion avancé aux forces américaines. L’intérêt stratégique de ces places a beaucoup diminué dans la période récente et de ce point de vue ces deux pays ont perdu de leur importance relative.

A l’inverse, la République Dominicaine, plus dynamique sur le plan économique, a conquis une place remarquable au centre de l’espace caraïbe. En raison du charme historique de la cité et de la présence d’équipements touristiques importants (hôtels de classe internationale), Santo Domingo accueille des conférences internationales ou de grands événements sportifs ou culturels (tournois de base-ball, shows d’artistes américains…). Aujourd’hui beaucoup de conférences, de congrès… peuvent être également accueillis dans le grand pôle touristique de Punta Cana – Bávaro à l’est de l’île.

Territoires en résonance : les héritages de la géohistoire caraïbe. La capitale de la République Dominicaine, avec son site de bord de mer entouré de murailles, avec ses monuments remarquables, fait immédiatement penser aux grands ports établis par les Espagnols sur la route des Indes Occidentales :

La Havane [La Habana], une capitale prestigieuse, qui était pour le commerce colonial et la logistique militaire de l’époque la « clé des Caraïbes »,

San Juan de Porto Rico [Puerto Rico], une autre capitale coloniale, également spectaculaire, située sur un promontoire qui domine l’Océan Atlantique,

Carthagène des Indes en Colombie [Cartagena de Indias], porte d’accès à l’Eldorado à l’époque coloniale,

Vera Cruz, au fond du golfe du Mexique, port principal du Royaume de la Nouvelle-Espagne, devenu après l’Indépendance les États-Unis Mexicains.

Et naturellement les ports espagnols fortifiés, comme Alicante, Cadix [Cadiz], Murcie [Murcia]…

La plupart de ces villes sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis plusieurs décennies et sont des destinations touristiques de première importance.


 

Zooms d’étude

 

Zoom 1. Santo Domingo : un site marqué par l’Histoire

Le fleuve Ozama, qui traverse le tissu urbain du Nord au Sud, avant de se jeter dans la mer des Caraïbes, forme une intersection nette avec les axes de communication Est-Ouest globalement parallèles au rivage. En amont, le fleuve Ozama a un cours orienté plutôt est-ouest avant son confluent avec le río Isabela. Les deux cours d’eau Ozama et Isabela forment une coupure remarquable (couleur verte) entre les terrasses qui surplombent ces fonds de vallée inconstructibles.

À l’ouest du fleuve Ozama : la vieille ville coloniale

La « ville coloniale », qui fut le berceau de l’Empire espagnol d’Amérique, forme un petit quadrilatère (106 hectares), à l’embouchure du fleuve, face à la rade. De l’enceinte qui protégeait la ville demeurent des portions de murailles, quelques fortins et des portes monumentales. Une tour défensive domine toujours le port (Torre del Homenaje). Le port historique était de dimension relativement restreinte mais il a été modernisé et il peut maintenant recevoir des bateaux de marchandises et des navires de croisière de grande taille. Une barre, renforcée par une jetée, protège l’entrée du port. La totalité de la ville coloniale est inscrite sur la liste du Patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO depuis 1990.

La ville s’est étendue au nord et à l’ouest selon un plan en damier hérité de la tradition hispanique et conforté par l’urbanisation moderne (influence nord-américaine). La capitale a été en effet occupée à deux reprises par les troupes des États-Unis, en 1916-1924 puis en 1965-1966. Les quartiers résidentiels des classes moyennes et aisées se situent plutôt en bord de mer et les quartiers populaires au nord. Noter la grande extension du quadrillage de ces quartiers dans la courbe du fleuve, en aval du confluent avec le río Isabela (affluent de rive droite). Au-delà des vallées inondables de l’Ozama et de l’lsabela, remarquer l’extension importante au Nord de l’urbanisation dans ce qui naguère faisait partie des faubourgs (Villa Mella).

Repérer les taches de végétation qui signalent certains équipements urbains : au Nord-Ouest le vaste Jardin Botanique (Botánico, 235 hectares), au centre de l’image le « Parc Olympique » avec des pavillons sportifs et une piscine de 50 mètres. Plus au sud la Cité Universitaire (Ciudad Universitaria) avec là aussi de nombreux bâtiments correspondant aux diverses facultés. Le long couloir de verdure vers l’ouest correspond à un parc, le « Mirador del Sur », aménagé en bordure d’une terrasse de 40 mètres au-dessus du niveau marin. Aux abords de ce parc se situent des hôtels de grand luxe et des « tours » d’habitation de prestige. En bordure de la mer des Caraïbes, le Centro de los Héroes (appelé populairement La Feria) regroupe des bâtiments officiels (Chambre des Députés, Sénat, administrations…) selon un plan qui avait été élaboré en 1955, à l’époque du président R. L. Trujillo ; ce dictateur sanguinaire qui avait d’ailleurs rebaptisé la ville en lui donnant son nom : Ciudad Trujillo.

À l’Est du fleuve Ozama

Le fleuve est traversé par quatre ponts et un pont mobile sur pontons. Le plus important est le pont Duarte au centre, dédoublé en deux voies rapides. Le front d’urbanisation progresse en direction de l’aéroport le long de l’autoroute des Amériques vers l’Est et aussi vers le Nord-Est. Le tracé blanchâtre correspond à une voie rapide en construction (remblais et déblais dans des terrains calcaires durs).

Un terrain dégagé au centre de l’image est aménagé d’une manière remarquable : une croix surplombant un bâtiment de béton de grande extension, prolongé par un parc paysager, signale le « Faro a Colón », monument construit en hommage à Christophe Colomb par le président J. Balaguer à la fin du 20ème siècle. Cette partie orientale de la ville a été érigée en municipalité autonome (Santo Domingo Este).

 


Repères géographiques

 

 

 

Zoom 2. La partie Ouest de la métropole et San Cristóbal

La vallée du fleuve río Haina, orientée Nord-Sud, sert de limite aux quartiers de la périphérie Ouest de Santo Domingo qui occupent les dernières terrasses et quelques versants au-dessus du fleuve. Le fond de la vallée n’est pas constructible car il est inondable et peut recueillir des quantités impressionnantes d’eau en période de précipitations, surtout pendant les épisodes cycloniques.

Le port de Haina à l’embouchure du fleuve le accueille des navires ayant un tirant d’eau allant jusqu’à 12 mètres. Des zones industrielles, récemment agrandies (chimie, métallurgie…), se situent de part et d’autre de cette infrastructure majeure. Un habitat dense est accolé à ce pôle industriel, ce qui n’est pas sans inconvénients. Deux nouveaux axes de communication ont été créés dans les dernières années, un segment de la grande rocade de Santo Domingo, achevée en 2021, et une autoroute qui permet de dégager la circulation, très chargée aux abords de la métropole, et de rallier San Cristóbal.

 
San Cristóbal, agglomération d’environ 300 000 habitants, est typiquement une ville satellite : beaucoup de ses habitants effectuent des migrations pendulaires dans l’agglomération. La ville s’étend de part et d’autre du cours du río San Cristóbal, mais en retrait du lit du fleuve, pour être protégée des crues qui peuvent atteindre des cotes très élevées. Le centre-ville est situé sur la rive droite. Au Sud-Est on discerne de nombreuses carrières édentant les collines de calcaire ; elles fournissent les matériaux de construction dont s’alimente le boom de l’immobilier dans la capitale. L’autoroute, en rocade, qui contourne la ville par le Nord, file vers les provinces du Sud de la République Dominicaine et vers la frontière avec la République d’Haïti.

 


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Zoom 3. L’expansion vers l’Est

Cette image d’une netteté remarquable a été prise vers 10 heures du matin, en fonction de l’ombre portée de légers nuages blancs.

Des infrastructures remarquables et une urbanisation croissante

La pointe de Caucedo. A l’Est la métropole gagne des zones côtières demeurées nettement périphériques jusqu’à une date récente. Au centre de l’image la pointe de Caucedo (Punta Caucedo) s’avance nettement vers le Sud. Elle a la forme d’une plate-forme dissymétrique (en forme de dent). A l’ouest de l’image on observe des installations industrielles sous de petits nuages et un quadrillage de lotissements en voie de viabilisation (sous un gros nuage blanc). Ce sont les pointes avancées de l’urbanisation, qui rejoint donc les nouvelles infrastructures implantées à l’est, facilement accessibles grâce à « l’autoroute des Amériques », située immédiatement en bord de mer. La couleur bleu turquoise correspond au Parc naturel marin de La Caleta et contraste avec le bleu profond qui annonce de grandes profondeurs sous-marines. La Caleta attire les adeptes de la plongée et retient les touristes autour de kiosques qui vendent des objets d’inspiration taïno, évoquant l’artisanat et les croyances des populations autochtones de l’île.

La baie d’Andrés - Boca Chica. Dans la partie Est de la Pointe de Caucedo, deux éléments distincts occupent la baie d’Andrés - Boca Chica, marquée par des couleurs bleutées : la station balnéaire de Boca Chica, très fréquentée par les citadins puisqu’elle est accessible en moins d’une heure de trajet automobile et deuxième élément, l’urbanisation d’Andrés qui, historiquement, s’est développée autour d’une usine sucrière fondée en 1916 et maintenant fermée.

Sur l’image on distincte facilement le vaste lagon en arrière du récif corallien, passablement abîmé, ainsi que Club nautique, emblème de l’aristocratie dominicaine. La qualité de l’eau de baignade de ces plages est suspecte et fait l’objet de nombreuses critiques. Plus à l’est de toutes petites criques et plages se situent à deux pas de l’autoroute qui longe la mer des Caraïbes. En arrière, les massifs de bosquets et les savanes commencent à être découpés pour préparer de nouvelles urbanisations. La couleur rouge de certains sols correspond peut-être à des entrées salines.

Le port et l’aéroport. Sur la bordure Ouest de la Pointe de Caucedo (Punta Caucedo) l’aéroport international porte le nom « Las Américas » en référence au caractère pionnier de la fondation coloniale ; il a été créé à partir des années 1950 à l’époque de la dictature de R. L. Trujillo. La très longue piste permet d’accueillir les gros porteurs pour le fret. L’aérogare a été agrandie et modernisée à plusieurs reprises et peut recevoir un trafic annuel de plusieurs millions de passagers. Sur le flanc Est de la Pointe le nouveau port « multimodal » accueille des porte-conteneurs de grand gabarit jusqu’à 16 mètres de tirant d’eau à l’abri d’une longue jetée. Ce port aspire à devenir l’un des plus importants de la Région caraïbe. Un seul gros navire était à quai le jour de la prise d’image.

 


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Image complémentaire

 

 

 

Santo Domingo dans son cadre régional 

 

D’autres ressources

Références bibliographiques :

De La Mota, Ana Maritza Las etapas del desarrollo de una capital antillana : Santo Domingo in M. Birckel et al. Villes et nations en Amérique Latine, Éditions du CNRS, Centre régional de Publications de Bordeaux, Paris, 1983, 133-154, 3 fig.

Guide Le Petit Futé République Dominicaine, Paris, 2019, 364 p.

Martínez Battle, José Ramón « Deformación superficial en la ciudad de Santo Domingo usando Small Baseline Subset (SBAS) » Ponencia Jornadas científicas Universida Autónoma de Santo Domingo, 17-18 de noviembre de 2021. https://youtube.be/Tq1QtuSkwLE ?t=5585

Troncoso Morales, Bolívar, Geografía del turismo en República Dominicana, IPGH-OE, Sección nacional de República Dominicana, Santo Domingo, segunda edición, 2019, 367 p.

UNESCO Ville coloniale de Saint-Domingue : https://whc.unesco.org/fr/list/526/

Géoimage sur la Caraïbe

Hervé Théry : États-Unis - Porto Rico, un « État associé » à forte présence militaire dans les Grandes Antilles
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Hervé Théry : Les Iles vierges des États-Unis, héritage colonial et destination touristique dans les Caraïbes
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Contributeur

Proposition : Christian Girault, CNRS, CREDA, UMR 7227, CNRS Campus Condorcet