Afin de rendre le spatial accessible au plus grand nombre, le CNES a décidé d’investir le jeu vidéo Fortnite, au travers d’une « map » spatiale. Devenu le « YouTube du jeu vidéo », Fortnite propose désormais des expériences de jeu dans tous les domaines et pour tous les publics. Chacun peut créer son propre univers, tout comme le font aujourd’hui les créateurs de contenus sur YouTube ou Twitch. Le jeu vidéo du CNES est gratuit et disponible sur PC ainsi que les principales consoles (PS5, Xbox, Switch).

C’est dans ce cadre que le CNES a développé sa propre « map » autour de la protection de la biodiversité dans la forêt amazonienne. L’expérience commence au Centre Spatial Guyanais, à Kourou, où un satellite vient d’être mis en orbite par Ariane 6. Le synopsis, aussi ludique que réaliste, est le suivant : il s’agit de réaliser une opération de « calibration/vérité-terrain », c’est-à-dire comparer les données du satellite avec la réalité. Mais tout ne va pas se passer comme prévu puisqu’un incendie s’est déclaré dans la forêt amazonienne et le joueur devra apprendre à manier les données satellites pour aider à l’éteindre. 

Ce n’est pas la première fois que le CNES développe des « terrains de jeux » issus de l’univers spatial : jeux de rôle sur Twitch, jeu mobile sur les débris spatiaux, challenge sur le simulateur Kerbal… Autant de nouveaux canaux qui permettent de vulgariser le spatial et notamment de toucher le jeune public. Fortnite est en effet l'un des jeux vidéo les plus populaires au monde, avec à son actif plus de 500 millions de joueurs. La création d'une « map » permet de parcourir la base de Kourou, expliquer le rôle du spatial face aux défis climatiques et pourquoi pas susciter des vocations chez les plus jeunes. 

Le CNES, Rainforest Organization et le studio Game in Society se sont associés pour créer une expérience ludique et engagée en deux chapitres :

• Chapitre 1 « Amazonia : l'espace à la rescousse » (CNES) - Un incendie s'est déclaré dans la forêt amazonienne ! Le joueur débute son aventure sur la base spatiale de Kourou. Il devra utiliser des données satellites et piloter un hydravion pour éteindre l'incendie.
• Chapitre 2 « Sauvez la forêt tropicale » (Rainforest Organization) / à venir prochainement - Après avoir réussi sa mission, le joueur atterrit dans la région de Xingu, au Brésil. Il part à la rencontre des populations autochtones, notamment les chefs Raoni et Watatakalu, pour sensibiliser sur les cultures locales et la déforestation.

De nombreux sujets liés au CNES sont mis en lumière tout au long de l’aventure :

Ariane 6 et l'ELA-4

L'aventure démarre au Centre spatial guyanais avec un survol de l'ELA-4, le pas de tir utilisé pour Ariane 6. Pour l'occasion, l'ELA-4 a été fidèlement représentée avec son portique mobile, le pas de tir, ses carneaux et bien sûr Ariane 6, la nouvelle génération du lanceur européen. Un clin d'œil également à l'ESA, Ariane Group et Arianespace, nos partenaires de longue date au Centre spatial guyanais. ​

Le sentier Ebène

Au début du jeu, le joueur traverse le sentier Ebène. Ce sentier se trouve réellement à quelques centaines de mètres du pas de tir Ariane 6, de l’autre côté de la route de l’Espace. Il a été créé par le CNES et l’Office National des Forêts (ONF) pour découvrir les savanes, la faune et la flore du Centre spatial guyanais.

La crique Karouabo

Lorsque le joueur embarque sur la pirogue, il navigue sur la crique Karouabo. La crique se situe à proximité de l’ancienne zone de lancement Ariane 5. Le CNES effectue des prélèvements réguliers dans la crique afin de s’assurer de la bonne qualité du cours d’eau, qui abrite une quarantaine de poissons et invertébrés.

La biodiversité au Centre spatial guyanais 

De nombreux éléments de faune et de flore sont cachés dans le jeu. Le joueur pourra croiser le pécari à lèvres blanches, le perroquet ara macavouane, les abeilles mélipones, le palmier awara, les orchidées crytopodium, la plante carnivore drosera… Cela reste un aperçu non exhaustif de la biodiversité très riche de la Guyane. Lors du dernier inventaire, 509 espèces d’oiseaux, 60 espèces de mammifères, 44 espèces de reptiles, 48 espèces d’amphibiens, 92 espèces de poissons et plus de 1000 espèces de plantes ont été recensées au Centre spatial guyanais ! La base spatiale est un site protégé et de nombreuses mesures de protection ont été mises en place par le CNES.

Les cartes et données satellites au CNES

Le joueur collecte des données satellites tout au long de son aventure et ce n’est pas un hasard : l’un des cœurs de métier du CNES est d’opérer des satellites et d’en « extraire » des données. Ces données sont ensuite mises à disposition et utilisées par des tiers pour répondre aux défis climatiques. Par exemple :

-  La communauté scientifique pour mieux comprendre et modéliser le changement climatique ;
-  Des agriculteurs pour mieux gérer l’irrigation des terres et anticiper les épisodes de sécheresse ;
-  Les collectivités pour mieux planifier l’aménagement du territoire ;
-  Les services de secours pour trouver un chemin et intervenir après un séisme.

Des projets concrets pour surveiller les impacts du changement climatique

Au cours du jeu, le joueur sera amené à utiliser des indicateurs dérivés des données satellites. Ces données sont directement inspirées du Space for Climate Observatory (SCO), une alliance internationale créée à l’initiative du CNES. La mission du SCO ? Utiliser les données spatiales et produire des indicateurs pour évaluer, anticiper et répondre aux changements climatiques.

Plusieurs données satellites mises à disposition du joueur sont directement inspirés des outils développés par le SCO :

- ALEOFEU : prévenir et lutter contre les feux de forêts dans l’Aude

- Chove-Chuva : fournir des indicateurs sur l'occupation des sols au Brésil (forêts, agriculture, ressources en eau)

- OpHySe : suivre l'état des fleuves en temps réel et aider à la navigabilité en Guyane

- Stock Water : surveiller les barrages hydrauliques au Brésil

- TropiSCO : suivre la déforestation en temps réel en Amérique du Sud, Afrique et Asie