L’exploration spatiale VR débute au cœur d’une forêt tropicale guyanaise et s’achève aux confins de l’Univers. « Destination Cosmos, l’ultime défi », c’est une plongée de 40 minutes dans l’espace, conçue par Culturespaces Studio en partenariat avec le CNES. Une exposition déclinée en réalité virtuelle pour aller au chevet d’enfants hospitalisés sur une longue durée - en chambre stérile et soins critiques - qui ne peuvent quitter leur chambre. 

Le projet est porté par Culture pour l’Enfance, fonds de dotation qui promeut l’accès à la culture pour tous les enfants. « Avec le casque de réalité virtuelle, c’est comme s’ils étaient téléportés dans l’Atelier des Lumières [lieu de l’exposition, NDLR]. C’est une expérience très sensorielle », décrit Bianca Ciampolini, responsable Projets et Communication. En 2024, 94 malades ont pu être immergés dans cette première exposition « exportée ».

Des séquences entrecoupées d’activités manuelles et créatives

Pour s’adapter à leur rythme, l’exposition spatiale a été segmentée en quatre chapitres. Chaque séquence est entrecoupée d’activités manuelles et créatives : construire une fusée, un mobile du système solaire ou peindre une galaxie. « Le CNES nous a fourni des supports, des maquettes, une carte du ciel, des photos qu’on a plastifiées pour pouvoir les désinfecter, des podcasts… du matériel qui vient enrichir notre kit pédagogique autour de l’exposition. » Des ressources destinées à transmettre des connaissances et à sensibiliser à la culture scientifique. « L’espace est un sujet qui intéresse aussi bien les petits que les grands, et les services pédiatriques accueillent des enfants de 0 à 18 ans », précise Bianca Ciampolini. Culture pour l’enfance a donc développé des niveaux de difficulté pour chaque activité. 

Tout au long de l’expérience immersive à l’hôpital, une médiatrice accompagne le jeune patient, répond à ses questions, s’adapte à ses intérêts et envies. « Elle est présente à chaque instant. Il peut arriver que les enfants soient fatigués par les sons et qu’ils aient envie d’arrêter ou d’enlever le casque. »

Apporter la culture à la maison

Grâce à ce format innovant en réalité virtuelle, l’immersion spatiale « Destination Cosmos » a aussi pu être déployée pour les enfants malades en hospitalisation à domicile. « Tous ces enfants atteints de maladie chronique ou en soins palliatifs à la maison n’ont pas accès aux animations culturelles proposées en milieu hospitalier », poursuit-elle. Apporter la culture à la maison permet de rompre l’isolement, d’assurer une continuité des apprentissages en rendant l’espace et les sciences accessibles à tous, mais surtout d’offrir « un moment d’évasion pour l’enfant, et de répit pour ses parents, qui fait un peu oublier la maladie. » Bianca se souvient d’une adolescente hospitalisée et isolée pendant plusieurs mois : « Elle était émerveillée, elle m’a dit qu’elle voulait aller vivre dans l’espace et être astronaute ! La culture est vitale, elle fait partie du parcours de soins de l’enfant, de ce qui l’aide à s’accrocher et à faire face aux maladies. » 

Après une année de lancement réussie en partenariat avec l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, les CHU de Bordeaux et de Montpellier, Culture pour l’Enfance ambitionne de faire circuler l’expérience immersive pour les enfants hospitalisés partout en France. Des tests sont en cours à Nîmes, Poitiers et à Marseille. « Pénétrer dans les hôpitaux est déjà un défi, il faut gagner leur confiance pour rentrer dans les chambres et interagir avec des enfants lourdement malades, reconnaît Bianca Ciampolini. Je crois à la culture comme vecteur de transmission et je suis fière de ce projet, car il permet de rompre toutes les barrières. »