Publié le 26 avril 2024

Succès des opérations de dégivrage sur le satellite Euclid

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Vue d'artiste d'Euclid scannant le ciel
Vue d'artiste d'Euclid scannant le ciel © ESA. Acknowledgement: Work performed by ATG under contract for ESA., CC BY-SA 3.0 IGO

Alors que le printemps s’installait (presque) sur notre planète Terre, le satellite Euclid de l’ESA a rencontré un problème assez commun sur les télescopes spatiaux : du givre perturbait sa vision. Ce 26 mars, l'ESA annonce une excellente nouvelle : Euclid a recouvré la vue !

 

Ces derniers jours, les équipes Euclid se sont attelées à une tâche qui peut paraître surprenante : le dégivrage du télescope européen. Et pourtant, c'est un phénomène rencontré assez fréquemment dans l'espace où la température est de -140°C : une fine couche de givre, de quelques dizaines de nanomètres seulement, se dépose sur les instruments optiques et brouille légèrement leur vision. Mais à un tel niveau de précision, cela peut vite s'avérer problématique. C'est pourquoi l'ESA a décidé de tester une procédure visant à remédier à ce problème. Et c'est une réussite !

Afin de résoudre le problème, les deux miroirs qui se trouvent près de la caméra VIS, qui capte la lumière visible, ont été chauffés par radiations.
En quelques heures, les résultats ont été à la hauteur des attentes des scientifiques et même au-delà : après avoir réchauffé le premier miroir de 34°C, l'instrument est devenu encore plus sensible qu'au moment du lancement puisque la lumière reçue par l'instrument VIS a augmenté de 15%... Au-delà de toutes les espérances ! Un résultat très prometteur pour les autres télescopes, qui pourraient rencontrer le même problème.


Comment du givre se retrouve-t-il sur un satellite ?

Malgré le « dégazage » opéré en amont du lancement, qui permet de convertir les molécules d'eau de l'état liquide à l'état gazeux, quelques-unes subsistent et peuvent alors se transformer en givre. Les opérations de dégivrage, qui risquent de s'avérer à nouveau nécessaires au cours de la mission d'Euclid, sont essentielles afin d'obtenir des images avec la plus haute résolution possible et établir une carte en 3D de l'Univers la plus précise possible.

En effet, sans cela, les galaxies les plus lointaines et les moins lumineuses risqueraient d'échapper à l'œil d'Euclid… 

Pour l'heure, ce dégivrage réussi est une excellente nouvelle pour toute l'équipe Euclid : le satellite est à nouveau plein​ement opérationnel pour percer les secrets de l'Univers.

Vue d'artiste du satellite Euclid
Vue d'artiste du satellite Euclid © ESA. Acknowledgement: Work performed by ATG under contract for ESA., CC BY-SA 3.0 IGO

Le rôle du CNES dans la mission Euclid

​​En exploitation, le CNES est entre autres responsable du traitement des données.

Guillaume Libet, responsable des essais système pour le segment sol Euclid, est actuellement à pied d'œuvre pour configurer les traitements automatiques à réception des données.

Les données sont envoyées et traitées dans les neuf centres de données en Europe et aux Etats-Unis, offrant 10​ 000 cœurs de calcul, selon le partage du ciel et les traitements définis au CNES. En clair, depuis le Centre spatial de Toulouse, le CNES contrôle neuf centres de données !​​