Chypre - Une île coupée en deux par un conflit gelé et une « ligne verte » devenue une frontière

L’île de Chypre, en Méditerranée orientale, est le théâtre d’un conflit géopolitique gelé depuis des décennies ; l’invasion de la Turquie en 1974 ayant abouti à couper l’île en deux entités. Au sud, la République de Chypre, qui contrôle 60 % de l’île, est le seul État souverain, reconnu par la communauté internationale et membre de l’Union européenne. Au nord, la République Turque de Chypre du Nord autoproclamée en 1983, qui couvre 35, % de l’île, et qui n’est reconnue que par Ankara qui le maintien sous perfusion économique, financière, militaire et politique. Ces deux territoires sont séparées par une longue zone démilitarisée - appelée « Ligne Verte » - contrôlée par les forces militaires et policières de UNFICYP de l’ONU. Cette ancienne ligne de cessez-le-feu est devenue - de facto ou de jure selon les protagonistes - une frontière à la forme, à la structure et aux dynamiques spécifiques. Depuis 2010, la découverte de gisements d’hydrocarbures ravive les tensions régionales et déporte les conflits territoriaux et frontaliers de l’île vers les mers bordières.

 

Légende de l’image satellite

 

Cette image de l'île de Chypre, à l’est de la mer Méditerranée,  a été prise par le satellite Sentinel 2B le 5 novembre 2019. Il s’agit d’une image en couleurs naturelles de résolution native à 10m.


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Repères géographiques

 

 

 

Présentation de l’image globale

Chypre : La « Ligne Verte », une discontinuité conflictuelle
aux multiples définitions

Une petite île des confins européens proche de la Turquie et de la Syrie

Comme le montre l’image, si Chypre est une petite île de la taille du département des Landes (2e département métropolitain en superficie), elle est la troisième plus grande île de la Méditerranée et la plus orientale. Au nord-est, la péninsule de Karpas et le Cap Saint-André sont situés à seulement une centaine de kilomètres de la Syrie, et la rive nord de l’île et Kyrenia sont à environ 70 km de la Turquie.

La structure tectonique et topographique de Chypre est particulièrement accidentée, mais assez simple dans son agencement général. Du nord au sud, on distingue nettement sur l’image la chaîne de Kyrenia et la péninsule de Karpas qui tombent brutalement au nord face à la Turquie dans la mer. Au centre de l’île, la grande dépression centrale - ou plaine de la Mésorée - est polarisée par la capitale Nicosie et jouait un rôle majeur avant d’être coupée en deux. Au sud, se déploient la chaine du Troodos, qui culmine au Mont Olympe à 1.952 m, puis les chaînons littoraux méridionaux qui ouvrent sur la baie de Limassol à l’est et la péninsule d’Akamas à l’ouest.  

Les ressources de l’île étaient jusqu’ici relativement limitées. Avec son climat méditerranéen particulièrement chaud en été atteignant régulièrement 40°C et son paysage montagneux, l’agriculture occupe une place limitée autour des traditionnelles cultures méditerranéennes (céréales, olives, vignes et agrumes), complétées par l’élevage extensif et la pêche. Comme on peut s’en rendre compte sur la carte, l’île de Chypre n’a aucun cours d’eau conséquent, et les rares qui parcourent les pentes du Troodos sont surtout saisonniers. Cependant, la découverte puis la mise en exploitation depuis le début des années 2010 de puissants gisements de gaz offshore dans tout l’est du Bassin méditerranéen (Égypte, Israël) accélèrent les recherches dans les eaux territoriales et la ZEE chypriotes, dont une partie sont convoitée par la Turquie.  

La population de l’île se concentre principalement dans six villes et aires urbaines - Paphos, Limassol et Larnaka   au sud, Kyrenia et Famagouste au nord - qui polarisent près des deux tiers de la population totale de l’île. A elle seule, l’agglomération de Nicosie, la capitale aujourd’hui partagée de l’île, réunit à elle seule un tiers de la population totale. Le reste de la population est réparti dans des villages ou des petites villes sur l’ensemble du territoire.

Cette situation démographique et géographique explique la part extrêmement importante des services dans l’économie de l’île. Au sud, l’agriculture ne représente plus que 3,8 % des emplois et l’industrie 15,2 % tandis qu’au nord, l’agriculture représente 6,2 % du PIB et l’industrie 8,4 %. Au nord comme au sud, le tourisme occupe une place considérable dans l’économie, tant pour ses sites archéologiques que ses plages.

Malgré sa petite taille et sa topographie accidentée, l’île de Chypre héberge trois entités étatiques ainsi qu’une zone démilitarisée administrée par l’ONU depuis maintenant plus d’un demi-siècle.

Une île partagée en quatre zones aux statuts géopolitiques différents

Du fait de sa position stratégique en méditerranée orientale, le contrôle de l’île a toujours été un enjeu géostratégique majeur pour les puissances continentales ou mondiales. Le passé tumultueux de l’île d’Aphrodite l’a fait changer de mains pas moins d’une dizaine de fois en 2000 ans. La population autochtone originelle s’est hellénisée sous Alexandre le Grand puis christianisée au Ie siècle. Encore aujourd’hui, la communauté Chypriote grecque orthodoxe demeure majoritaire. Après sa conquête par l’empire Ottoman en 1571, une population turcophone et musulmane s’est installée sur l’île et forme l’actuelle communauté Chypriote turque.

Devenue colonie britannique en 1878 afin, en particulier, de mieux protéger la Route des Indes et l’accès au Canal du Suez en complément de Gibraltar et Malte, Chypre n’a obtenu son indépendance qu’en 1960. Au prix cependant d’une constitution aux pouvoirs divisés sur des bases communautaristes et du maintien d’une présence permanente britannique sur l’île avec deux très importantes bases militaires au sud et à l’est. La situation politique n’ayant réussi qu’à envenimer les relations entre les communautés, leurs différends éclatent en conflit ouvert en 1963 et l’été 1974. La Turquie lance alors une première intervention militaire en juillet, suivie d’une véritable invasion en août qui lui permet de s’emparer du tiers septentrional de l’île. Aujourd’hui, Chypre est divisée en trois entités étatiques différentes.

Au sud, la République de Chypre (RdC) - ayant continué d’exister depuis 1960, mais aujourd’hui presqu’intégralement composée de Chypriotes grecs - occupe 59,4 % de la superficie de l’île.
Au nord, la zone occupée par la Turquie échappe au contrôle de la RdC. Ankara n’a eu de cesse de rendre cette occupation irréversible. Premièrement, cette zone regroupe quasi exclusivement des Chypriotes turcs et maintenant majoritairement des colons venus d’Anatolie entre 1975 et 1990. Deuxièmement, les Chypriotes turcs ont proclamé l’indépendance de la « République Turque de Chypre du Nord » (RTCN) qui encore aujourd’hui n’est reconnu par aucun autre État que la Turquie. Peu viable et sous perfusion économique, financière, militaire et politique d’Ankara, elle occupe 35,2 % de l’île.
Une zone-tampon démilitarisée plus ou moins large a été installée entre les deux entités, sous la responsabilité de l’ONU. Cette zone démilitarisée traverse toute l’île d’ouest en est et rend complètement inaccessible 2,7 % du territoire.
Enfin, les deux Sovereign Base Areas (SBA) britanniques sont des territoires sous souveraineté du Royaume-Uni disposant de leurs propres administration et couvrant sur 2,8 % de la superficie de Chypre.

La « Ligne Verte » de Chypre : une « frontière » qui n’en est pas une

La zone qui sépare la RdC de la RTCN, surnommée « Ligne Verte », est avant tout une ligne de cessez-le-feu dont le respect est imposé par les « casques bleus » de la Force des Nations-Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) créée en 1964. L’UNFICYP y compte actuellement environ 1.000 personnes, dont 80 % de militaires, plus des policiers et des personnels civils fournis par environ 25 États. La « Ligne Verte » est donc très spécifique puisqu’elle appartient aux quatre grands systèmes frontaliers conflictuels gelés par la présence d’une force d’interposition internationale : la FINUL entre le Liban et Israël, la FNUOD dans le massif du Golan entre Israël et la Syrie et l’UNMOGIP dans le Cachemire entre l’Inde et le Pakistan.  

Mais la « Ligne Verte » est perçue et définie de trois manières différentes. Pour autant, dans l’analyse de la dynamique frontalière, il convient de bien distinguer ce qui relève du droit international, de ce qui est donc de jure, du fonctionnement réel sur le terrain - donc de facto - et, bien sûr des jeux d’articulation entre les deux. Alors que la Ligne Verte était complètement fermée depuis 1974, la RTCN a décidé unilatéralement de l’ouvrir en 2003. Depuis, neuf points de passages ont été ouverts à travers le no man’s land qui sépare les deux parties de l’île.

Pour la RdC, la Ligne Verte n’est effectivement considérée que comme une ligne de cessez-le-feu qui divise son territoire souverain entre une zone au sud sous contrôle de son gouvernement et une zone sécessionniste au nord occupée illégalement par la Turquie. La RdC refuse d’y voir une quelconque frontière internationale puisque ce serait reconnaitre la partition de l’île entre deux entités étatiques.

En conséquence, elle n’y applique qu’un contrôle partiel afin de réguler l’immigration extra-européenne qui arrive depuis la partie nord. Cependant, le passage est interdit pour toute personne étant entrée sur l’île de Chypre par le nord, à l’exception des citoyens de l’Union européenne. Les Chypriotes turcs ont le droit de passage tant qu’ils possèdent une pièce d’identité de la RdC, mais les colons anatoliens et leurs descendants - qui ont la citoyenneté de la RTCN - n’ont aux yeux de la RdC techniquement aucune existence juridique et donc aucun droit de passage.

Pour l’Union européenne, la Ligne Verte n’est pas une véritable frontière de jure puisqu’elle ne reconnait que la RdC sur l’île de Chypre et respecte le droit international. Toutefois, pour des raisons pratiques afin d’assurer le bon fonctionnement du marché unique, l’Union européenne a décidé en 2003 dans l’Article 1, paragraphe 1 de l’Acte relatif aux conditions d'adhésion à l'Union européenne des pays d’Europe centrale et orientale que « l’application de l’acquis communautaire est suspendue dans les zones de la République de Chypre où le gouvernement de la République de Chypre n’exerce pas un contrôle effectif. »

 La Ligne Verte est donc devenue dans l’île la limite géographique de l’application du droit et de l’acquis communautaires dans l’attente d’une réunification de l’île. Elle y prend donc l’aspect juridique d’une frontière puisque toute circulation de marchandise en direction de l’UE depuis le nord est légalement interdite si elles ne respectent pas les normes européennes. Il a donc fallu mettre en place un règlement (866/2004 dit « Règlement Ligne Verte »), fortement inspiré de la politique des frontières extérieures de l’UE, pour mettre en place un mécanisme qui assure qu’un producteur à Chypre-nord respecte les normes européennes et qu’il peut donc exporter ses marchandises vers l’UE en RdC. Toute marchandise arrivant du nord dans la RdC doit par conséquent faire l’objet d’un contrôle strict. L’Union européenne considère donc à la fois que la Ligne Verte ne constitue pas une frontière internationale mais qu’elle présente toutes les caractéristiques d’une frontière extérieure de l’UE.

Enfin, la RTCN, s’estimant indépendante et souveraine, considère la Ligne Verte comme une véritable frontière extérieure. Elle a donc mis en place des postes frontières aux neufs points de passages et chaque passage, entrée comme sortie, nécessite une vérification des papiers d’identité. Jusqu’à 2014, la RTCN délivrait un visa d’entrée et de sortie, mais depuis, le passage se fait du nord au sud avec une simple vérification des papiers d’identité.

Au total, il y a donc trois conceptions contradictoires de la Ligne Verte qui amènent des pratiques très différentes. La RdC n’y voyant qu’une ligne de cessez-le-feu refuse d’y investir autant de moyens que si c’était une frontière internationale, tandis que la RTCN la traite exactement comme une frontière internationale avec postes de douane et contrôles stricts. L’Union européenne, quant à elle, se situe à cheval sur ces deux définitions. D’une part elle considère aussi la Ligne Verte comme une simple ligne de cessez-le-feu sans existence juridique, de l’autre elle la définit légalement, à travers une règlementation, comme la limite du territoire du marché unique qui nécessite donc des contrôles de marchandises comme sur ses frontières extérieures.

Une proximité forcée avec la Turquie

Au-delà d’une proximité géographique évidente puisque seulement 70 km de mer séparent l’Anatolie et Chypre, il existe une proximité culturelle historique entre les Turcs et les Chypriotes turcs. Le turc parlé à Chypre est un dialecte du turc standard, fortement influencé par d’autres langues ayant transité par l’île. De plus, les deux communautés sont principalement de confession musulmane, même si la communauté chypriote turque revendique une forte laïcité tirée de l’héritage kémaliste dont elle s’est rapidement imprégnée. Les Chypriotes turcs partagent aussi leur histoire avec la Turquie à travers la période ottomane de l’île. Toutefois, malgré ces ressemblances, les Chypriotes turcs ne se considèrent pas comme turcs, mais comme une nation sœur de la nation turque, encourageant ainsi le rapprochement entre les deux nations, sans pour autant les confondre. Ce qui n’est pas spécialement l’avis d’une frange nationaliste de la Turquie qui ne cache pas sa revendication d’annexer le nord de Chypre.

Dans les années 1950, après le retour des îles du Dodécanèse (Rhodes, Karpathos, Kasos, Thios, Kos…) à la Grèce, la Turquie développe une peur obsidionale de l’encerclement par son ennemi historique. La forte influence grecque au sein de la communauté chypriote grecque - qui représente alors près de 80 % de la population de l’île - fait craindre à Ankara un complet encerclement de sa partie occidentale si jamais l’enosis, l’union avec la Grèce défendue par certains Chypriotes grecs ultra-nationalistes, venait à se réaliser. C’est depuis cette période que la Turquie a fait de la question chypriote une priorité nationale.

La présence turque à Chypre-nord n’est pas uniquement militaire, même si on considère aujourd’hui que l’armée turque stationnerait environ 35 000 soldats en RTCN, pour une population d’environ 350.000. La RTCN utilise la Lire turque comme monnaie et toute l’activité économique officielle est enregistrée dans la province turque de Mersin puisque n’ayant aucune existence légale. Il en va de même pour les codes postaux en RTCN qui sont en fait des extensions de codes postaux de la province de Mersin.

Les enjeux hydrogéopolitiques de l’île

Comme nous l’avons vu, l’île de Chypre ayant un climat méditerranéen particulièrement chaud et une hydrographie presque inexistence, l’eau est une denrée rare qui a dès 1978 été utilisé comme enjeu de rapprochement entre les deux communautés.

Ainsi, quatre ans après la double intervention turque qui a divisée l’île, un programme bicommunautaire appelé « Nicosia Master Plan » a été mis en place pour rétablir le système d’égout de la capitale de Nicosie. Pendant les affrontements intercommunautaires, les égouts avaient été bouchés sur le tracé de la Ligne Verte pour empêcher toute infiltration. Depuis 2004, l’Union européenne a mis l’accent dans ses budgets alloués à la communauté chypriote turque sur la mise en place de systèmes de récupération d’eau et de traitement des eaux usées pour partager l’eau propre obtenue entre les deux communautés de part et d’autre de la Ligne Verte.

Afin de concurrencer ces financements, la Turquie a inauguré en 2015 un aqueduc entre la ville d’Anamur et Chypre-nord. Long de 105 km, dont 80 km sous la Méditerranée, le projet a coûté environ 350 millions d’euros à la Turquie et vise à renforcer la dépendance de la RTCN à la Turquie pour ses besoins économique en l’éloignant des projets européens bicommunautaire qui répondent aux mêmes besoins.

L’île de Chypre dans la géopolitique de la Méditerranée orientale : base de projection, définitions des ZEE et tensions autour des hydrocarbures

De par sa position stratégique, Chypre est un élément incontournable de la géopolitique de la Méditerranée orientale et du Proche-Orient. Sa proximité avec la Syrie en ont fait un point d’appui central et une base de projection privilégiée dans les campagnes de bombardements contre l’Organisation État Islamique par le Royaume-Uni à partir de la base aérienne d’Akrotiri et par la France depuis le porte-avion Charles de Gaulle stationné dans le port de Limassol.

Chypre s’inscrit à la fois comme conséquence et comme point d’achoppement dans la géopolitique de la Méditerranée orientale. La division de l’île, née du conflit entre les communautés chypriotes grecque et turque, encouragées et soutenues par leurs partenaires Grecs et Turcs, est aujourd’hui au cœur des tensions entre la Turquie et la Grèce. Le fait que de facto plusieurs définitions de la Ligne Verte existent rend la délimitation de la ZEE de l’île de Chypre particulièrement épineuse.

Toujours d’un point de vue légal, la RdC est souveraine sur l’intégralité de la ZEE de l’île. Mais la partie nord échappant à son contrôle effectif, elle n’a lancé d’explorations que dans les eaux qu’elle contrôle. A l’opposé, la Turquie qui ne reconnait que la RTCN sur l’île de Chypre a signé un accord avec celle-ci afin de délimiter sa ZEE en sa faveur au détriment de celle de la RdC. Ainsi, depuis 2018, la marine turque escorte des navires d’exploration dans des zones légalement selon le droit international  sous contrôle de la RdC mais que la Turquie considère comme siennes. La marine turque y entreprend tous les ans des exercices en partenariat avec les forces armées de la RTCN, ce qui a eu pour effet en 2019 d’interdire l’accès à la ZEE de la RdC à diverses entreprises énergétiques ayant légalement pris possession de zones d’exploitation potentielle. La même année, la Turquie envoyait des navires de forage sous escorte dans cette ZEE contestée.

Ces tensions s’inscrivent dans un conflit plus général sur la délimitation de la ZEE turque. Comme dit plus haut, la géopolitique turque en Méditerranée est centrée sur la peur de l’encerclement. Cette peur se combine avec l’absence d’une ZEE officielle puisque la Turquie n’est pas signataire de la Convention de Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 qui établit des règles pour le partage de la souveraineté sur les mers du globe. Le texte donne le droit aux États de revendiquer la pleine possession des ressources présentes dans leur ZEE qui s’étend sur 200 milles marins depuis leurs côtes. Lorsque les ZEE se chevauchent, elles sont partagées selon une règle d’équidistance entre les côtes de chaque pays, le temps qu’un accord bilatéral soit trouvé.

La Turquie rejette cette convention au motif que les îles grecques - notamment celle de Kastellorizo située à 7 km de l’Anatolie ainsi que toutes celles de la mer Égée - réduisent injustement et de manière très conséquente son accès à la mer. Les tensions persistantes entre Athènes et Ankara empêchent tout accord de partage. La Turquie cherche donc à définir sa ZEE par des accords bilatéraux avec des États partenaires comme la Lybie ou la RTCN. En ne reconnaissant pas la RdC et en se tournant exclusivement vers la RTCN pour négocier un redécoupage de sa ZEE, la Turquie définit à sa guise ses frontières maritimes, profitant d’une absence de définition pérenne et universellement reconnue de la Ligne Verte à Chypre.


 

Sources et bibliographie

Site Géoimage du CNES

Les bases militaires britanniques sur Chypre

Laurent Carroué : Chypre - La base britannique d’Akrotiri, un site géostratégique majeur en Méditerrané orientale
/geoimage/chypre-la-base-britannique-dakrotiri-un-site-geostrategique-majeur-en-mediterrane-orientale

Les conflits frontaliers entre la Turquie et la Grèce

Fabien Vergez : Grèce / Turquie - Les îles grecques de Samos et Lesbos en mer Egée : tensions géopolitiques frontalières et flux migratoires
/geoimage/grece-turquie-les-iles-grecques-de-samos-et-lesbos-en-mer-egee-tensions-geopolitiques

Clara Loïzzo : Grèce / Turquie - La vallée de l’Evros : une frontière nationale et communautaire sous fortes tensions migratoires
/geoimage/grece-turquie-la-vallee-de-levros-une-frontiere-nationale-et-communautaire-sous-fortes

Sites web et bibliographie

Le site officiel des forces de l’ONU, l’UNFICYP
https://peacekeeping.un.org/fr/mission/unficyp

DREVET Jean-François, Chypre entre l’Europe et la Turquie, Paris, Karthala, 2011.

LAPIERRE Alexandre, Chypre, les espoirs du rapprochement communautaire, Paris, Publications Langues’O, coll. « Méditerranée(s) », 2018.

ROSSETTO Jean et Kalliope AGAPIOU-JOSEPHIDES (éd.), La singularité de Chypre dans l’Union européenne: diversité des droits et des statuts, Paris, Mare & Martin, coll. « Collection Droit public », 2012.

Article 1, paragraphe 1 de l’Acte relatif aux conditions d'adhésion à l'Union européenne de la République tchèque, de la République d'Estonie, de la République de Chypre, de la République de Lettonie, de la République de Lituanie, de la République de Hongrie, de la République de Malte, de la République de Pologne, de la République de Slovénie et de la République slovaque, et aux adaptations des traités sur lesquels est fondée l'Union européenne - Protocole n°10 sur Chypre, 29 septembre 2003

Contributeur

Pierre Le Mouel, doctorant, Université de Reims – Champagne Ardennes