8 Mars 2019

[8/03] Ingénieuses ingénieures : le talent CNES au féminin

Qu’elles soient jeunes diplômées ou professionnelles aguerries, militantes dans l’âme ou volontaires depuis peu, Sonia, Christelle et Hélène, toutes 3 ingénieures au CNES ont un point commun : celui de s’engager en faveur de la féminisation de leur métier. Zoom sur 3 parcours et 3 initiatives. #Journéedesfemmes
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Répétition lancement des satellite Galileo Crédits : © CNES/GRIMAULT Emmanuel, 2017

Etudes scientifiques, école d’ingénieur et passion pour le spatial. Les ingrédients classiques pour devenir ingénieur au sein de l’agence spatiale française. Oui mais voilà, quand on est une femme dans un milieu réputé masculin, il faut parfois un peu plus que ça. Et c’est pour cette raison que le CNES propose à ses collaboratrices de participer à l’action d’associations qui militent pour promouvoir les carrières scientifiques auprès des jeunes filles et pour valoriser leur carrière une fois en poste.

Inciter les jeunes filles à ne pas se mettre de barrières

C’est souvent pour cette principale raison que les collaboratrices du CNES ont choisi d’être marraines dans ces associations. Et en allant sur le terrain, c’est-à-dire dans les écoles, pour témoigner de leurs parcours et répondre aux questions des jeunes, force est de constater que les clichés ont encore la vie dure.

 Lors de mes interventions, plusieurs élèves m’ont demandé s’il était possible d’avoir une vie en dehors du travail, quand on est ingénieure 

témoigne Sonia Cazalens, ingénieure en télécommunications spatiales au CNES Toulouse et marraine « Elles bougent ».

« La réponse est évidemment oui ! », précise-t-elle dans un sourire.

Et ces freins se constatent également plus tard dans la carrière, comme le précise Hélène Ben Aïm Drieux, docteur ingénieure en mécanique des fluides, aujourd’hui coordinatrice open innovation au CNES Paris : « A l’époque, dans mon école d’ingénieur, nous n’étions que 10% de filles et heureusement cela a progressé (20 à 30% aujourd’hui). Cependant culturellement, les femmes font preuve d’autocensure et de modestie dans leur déroulement de carrière : alors qu’un homme postulera à un poste pour lequel il mesure qu’il a 30% de compétence et demandera une progression salariale au début du poste, un femme se lancera si elle maitrise 70 à 80% des compétences requises et demandera une augmentation quand elle aura fait ses preuves. Il faut rendre les femmes plus audacieuses »

De l’importance du réseau

Face à cet état de fait et pour compléter le partage d’expériences, la notion de réseau est donc très importante pour ces femmes, car cela ouvre des portes. Pas seulement en termes de mobilité professionnelle, mais aussi et surtout en termes de contact humain, pour faire avancer des projets au quotidien.

« C’est un vrai réseau de solidarité. Quand je n’ai pas de point de contact spécifique dans une organisation, je contacte mon interlocutrice WIA-E et elle sait souvent me rediriger pour trouver l’information que je cherche. Cela donne une dimension encore plus humaine à la sphère strictement professionnelle. », souligne Hélène Ben Aïm Drieux.

Par ailleurs, les femmes qui occupent aujourd’hui des postes avec un haut niveau de responsabilités ont souvent un vécu à transmettre et sont considérées comme des modèles qui ont ouvert la voie pour certaines.

Les jeunes recrues y trouvent aussi leur compte et se servent de ces associations pour construire un réseau professionnel qui leur sera utile tout au long de leur carrière.

Et demain ?

Au niveau du CNES, les marraines ont à cœur de faire naître plus de synergie entre les différentes initiatives pour donner encore plus de poids à la démarche et gagner ainsi en efficacité.

Mais plus largement, Hélène, Sonia et Christelle partagent la vision de Simonetta du Pippo, présidente de WIA-E qui expliquait il y quelques années : « Notre objectif est de créer un réseau global et une communauté professionnelle dans laquelle la diversité n'est plus vue comme un aspect qui mérite d’être mentionné, mais qui va de soi. »

En résumé et selon Hélène Ben Aïm Drieux : « Le jour où ces associations n’auront plus de public, ce sera bon signe. Si elles existent toujours aujourd’hui, c’est qu’il y a encore du chemin à parcourir. Mais grâce notamment à leurs actions, la France est en bonne voie et ça c’est encourageant ! »

En savoir plus


Elles bougent

Forums, visites de sites et de salons spécialisés, challenges, rallyes, conférences, interventions dans les collèges et lycées... Peu importe la forme qu'ils prennent, Elles bougent place la rencontre entre ses marraines et les jeunes filles d'aujourd'hui au cœur de tous ses évènements. Elle regroupe pour cela près de 5080 marraines partout en France. Le CNES rejoint le mouvement en 2018 et Sonia est une des marraines. Plus d’informations.


Women in aerospace europe

Women in Aerospace Europe vise à assurer une représentation équilibrée des femmes à tous les niveaux dans le secteur aérospatial, à s’assurer que les postes de direction leurs sont ouverts, à stimuler l’intérêt des jeunes filles pour la science, et à communiquer sur l'importance du spatial dans notre vie quotidienne. Le CNES y participe depuis plus de 10 ans via l’antenne de Toulouse et de nouveau activement depuis 2017 pour l’antenne de Paris dont Hélène est chairwomen. Plus d’informations.


Féminisons les métiers de l'aéronautique

AirEmploi organise ce concours national qui a lieu tous les 2 ans. Son but est de faire découvrir aux jeunes filles les métiers de l’aéronautique et du spatial. Son ambition est de faire évoluer les mentalités et susciter des vocations parmi les collégiennes et les lycéennes. Le CNES y participe pour la 1ère fois en 2019 et Christelle Iliopoulos, ingénieure radionavigation fait partie des marraines. Une rencontre est prévue à la mi-mars entre lycéennes et marraines du CNES à Toulouse. Plus d’informations.