1 Décembre 2021

[Portraits] CADMOS : un trait d'union permanent avec l’ISS

En tant qu’USOC (User Support and Operations Centre), le CADMOS est un élément essentiel de la participation européenne à l’ISS. Au CNES à Toulouse, ils sont une cinquantaine de collaborateurs à interagir tous les jours avec les différents partenaires internationaux et avec la Station spatiale internationale pour préparer et opérer des expériences scientifiques dans tous les domaines.
Mauro Augelli, le goût de l’opérationnel

La Station spatiale internationale n’a pas de secrets pour lui ! Avant de diriger le CADMOS USOC, le centre français d’opération et de soutien aux utilisateurs de l’ISS, Mauro Augelli a été directeur de vol de l’ATV, le véhicule européen de ravitaillement qui faisait la navette entre le sol et la station. « Jusque-là, je faisais plutôt du développement, dans les systèmes de propulsion, se souvient-il. Avec les vols habités et la dimension très opérationnelle, j’ai vraiment découvert ce qui me plaisait dans le spatial. » 

Mauro a rejoint le CADMOS en 2015 comme chef de projet de l’expérience ACES, qui a pour but d’installer un ensemble d’horloges atomiques sur l’ISS pour évaluer les effets de la microgravité sur la mesure du temps. Et en 2017, il est devenu également USOC Manager, responsable de l’ensemble des activités scientifiques réalisées par le CADMOS dans le cadre d’un accord de coopération avec l’ESA.

Nous sommes aujourd’hui le principal centre européen d’opération scientifique sur l’ISS.

« L’activité USOC totalise une quarantaine d’expériences dans 4 grands domaines – physiologie humaine, science appliquée, applications technologiques et sciences fondamentales – qui nécessitent ou non l’intervention des astronautes », précise-t-il. En tant que responsable de l’USOC, Mauro anime et coordonne l’ensemble des équipes, environ 50 personnes, dans un environnement en perpétuel mouvement où il faut être à la fois extrêmement rigoureux et capable de s’adapter. Il fait aussi un important travail de synthèse et assure l’interface avec l’ESA. « Dans ma manière de suivre les projets, je me vois comme le chef d’un orchestre où il y aurait beaucoup d’instruments et pas mal de duos et de trios, car on ne travaille jamais seul. » L’objectif étant, quand le CADMOS se voit confier une nouvelle expérience, d’être capable de préparer les opérations, de les réaliser en s’adaptant aux contingences, et de récupérer les données scientifiques. Et les résultats sont au rendez-vous, puisque le taux de succès très élevé des opérations réalisées au CADMOS en fait un centre d’expertise reconnu au niveau international.

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Mauro Augelli Crédits : CNES/DE PRADA Thierry, 2021

Lourdes Oro Marot, un regard aiguisé sur les expériences

A son arrivée au CADMOS, Lourdes Oro Marot s’est d’abord consacrée à une seule expérience de physiologie humaine sur l’ISS. « Les opérations en salle de contrôle, ce sont des moments denses, avec de la pression, durant lesquels on ne peut se permettre aucune erreur. Il faut se roder, nous sommes entraînés pour cela, nous suivons des formations assez longues pour être certifiés et nous travaillons toujours en équipe », explique cette ingénieure aéronautique de formation, spécialisée dans les techniques du spatial. Douze ans plus tard, elle coordonne l’équipe d’ingénieurs et de techniciens de Telespazio au sein du CADMOS qui a en charge les expériences de science appliquée et d’application technologique, et l’horloge atomique ACES/PHARAO. Des domaines qui concernent des thématiques aussi variées que la physique des liquides en micropesanteur ou la démonstration technologique d’une imprimante 3D de métal. 

Pour chaque expérience, il faut d’abord assurer la préparation en amont, c’est-à-dire comprendre les besoins des scientifiques et produire toute la documentation associée pour que les astronautes puissent la réaliser à bord. Ensuite, pendant l’expérience elle-même, en salle de contrôle, les équipes du CADMOS exécutent les procédures prévues, surveillent, vérifient que les résultats sont bons et sont prêtes à réagir en cas d’imprévu. « Nous devons nous approprier les expériences en posant les bonnes questions aux scientifiques et aux industriels pour pouvoir faire face aux anomalies le cas échéant. S’il y a une question ou un problème, c’est à nous de répondre », décrit Lourdes.

J’interviens directement sur 6 expériences qui se trouvent dans différentes phases (fin du développement ou en opérations).

Passionnée par le spatial depuis toujours, Lourdes aime ce métier qui contribue à faire avancer les connaissances dans des domaines encore mal connus. « Ce n’est pas évident d’aller dans l’espace. On le fait et on apprend de nouvelles choses tous les jours. Cela nous aide aussi à regarder vers le futur, pour mieux comprendre les comportements humains et protéger notre planète. »

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Lourdes Oro Marot Crédits : CNES/De Prada Thierry

Jean-Jacques Metge, passionné d’instrumentation embarquée

Avec son équipe de 6 personnes, Jean-Jacques Metge a en charge la préparation des missions dans le domaine des applications technologiques que l’USOC opérera prochainement sur l’ISS : un démonstrateur d’imprimante 3D métallique, plusieurs expériences sur les changements de phase entre les gaz et les liquides et une expérience sur les milieux granulaires. Le rack qui les hébergera, c’est-à-dire l’armoire contenant toutes les ressources nécessaires à leur mise en oeuvre, a déjà été monté à bord de l’ISS. Il doit être mis en service à l’été 2022. « Actuellement, nous préparons le segment sol et les procédures de test préparatoires à sa recette en vol. L’enjeu est que le jour de la mise en œuvre opérationnelle, tout ait été anticipé, y compris ce qui pourrait mal se passer. » 

Spécialiste des systèmes et logiciels embarqués, Jean-Jacques a notamment travaillé sur l’avionique du programme A380 d’Airbus. Il est entré au CNES en 2008 pour développer une solution logicielle sécurisant le développement des logiciels de vol des instruments scientifiques pour les satellites et les missions spatiales. C’est ce goût pour l’instrumentation scientifique embarquée qui l’a amené au CADMOS en 2020.

 Ce qui m’intéresse, c’est que la mission de l’instrument soit un succès. Quand un opérateur envoie une télécommande depuis la salle de contrôle du CADMOS, avec la garantie qu’elle soit reçue, et correctement exécutée par l’instrument dans l’ISS, c’est une vraie satisfaction.

Jean-Jacques souligne la performance que cela représente, malgré l’apparente simplicité : « Avec 25 ans d’expérience dans les logiciels embarqués, je mesure ce que cela signifie d’implémenter tout cela. Nous travaillons en partenariat avec le centre de contrôle Columbus de l’ESA, le partage des opérations est calibré entre les opérateurs allemands et nous, avec des passages de relais. C’est un peu de l’orfèvrerie, même sur des manipulations relativement basiques. » Ces enjeux techniques d’une grande complexité passionnent Jean-Jacques et comme il le souligne en conclusion, invitent à toujours rester humble.

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Jean-Jacques Metge Crédits : CNES/DE PRADA Thierry

Hélène Ruget, au cœur de la physiologie dans l’espace

C’est un peu par hasard qu’Hélène Ruget a rencontré l’espace, lors d’une campagne de vols paraboliques réalisée à l’époque où elle préparait sa thèse en science du mouvement humain. Séduite par cet environnement qu’elle ne connaissait pas et par la passion des personnes qui y travaillaient, elle décide d’entrer au MEDES après l’obtention de son doctorat, en 2008. « Cela me donnait l’opportunité de travailler à l’interface de la science et du spatial, tout en restant dans la physiologie, se souvient-elle. J’ai d’abord appris à être opératrice au CADMOS dans la salle de contrôle, et maintenant je dirige l’équipe responsable des opérations et du développement des expériences de physiologie et de support vie sur l’ISS. » Réaction des muscles et des tendons en microgravité, informations sensorielles, perception du temps : la particularité de ces expériences est qu’elles portent sur le corps des astronautes, au travers par exemple d’échographes téléopérés depuis le sol ou de casques de réalité virtuelle. La prise en compte du facteur humain est donc essentielle. « Notre rôle est de faire comprendre aux scientifiques toutes les contraintes de la station spatiale, d’adapter leurs protocoles pour qu’ils puissent fonctionner, et en parallèle de rédiger des procédures d’utilisation dont les astronautes ont besoin pour utiliser le matériel de façon autonome. Nous veillons aussi à optimiser le temps de l’équipage, qui est précieux. »

Entre les expériences en préparation et celles en cours, son équipe travaille sur 10 à 15 protocoles en permanence, en fonction des nouvelles missions qui sont régulièrement confiées au CADMOS par l’ESA. Hélène souligne que ces protocoles scientifiques préparent les futurs vols habités mais ont aussi des applications bien réelles sur Terre, que ce soit pour développer la télémédecine dans les zones reculées ou comprendre les mécanismes physiologiques de rééducation.

 Je trouve particulièrement intéressant d’être ouvert sur une si grande diversité de sujets. Au CADMOS, je continue à faire de la science en mettant à la disposition des scientifiques ce dont ils ont besoin pour avancer dans leurs recherches et en donnant aux astronautes les moyens d’y contribuer.

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Hélène Ruget Crédits : CNES/De Prada Thierry

Rémy Gouze, une passion intacte

Sa spécialité d’origine, c’est l’informatique de gestion. Mais au début des années 2000, Rémy Gouze a plongé dans le spatial, d’abord en travaillant pour des industriels : « J’ai commencé dans le centre de contrôle d’un satellite de télécommunication chez Alcatel Space Industries. Je ne connaissais rien au spatial, on me demandait surtout un bon niveau d’anglais et d’informatique ! 6 ans plus tard, j’ai changé de poste pour découvrir ce qu’était l’AIT charges utiles Telecom : je réalisais des essais électriques et RF sur les charges utiles en salle blanche au fur et à mesure de l’intégration des équipements. » Et puis en 2009, désireux de revenir dans le domaine des opérations, Rémy intègre Telespazio France afin d’intervenir au CADMOS, où il se voit confier le contrôle sol de l’expérience DECLIC, mini-laboratoire de physique développé conjointement par le CNES et par la NASA. Une dizaine d’années plus tard, alors que l’activité du CADMOS s’est fortement développée, il est toujours là, responsable technique de l’équipe de 5 personnes qui assure le contrôle sol et la gestion des moyens opérationnels du centre.

J'ai un rôle transverse qui m’amène à participer à toutes les opérations nécessitant une utilisation du centre de contrôle. 

Concrètement, Rémy et son équipe doivent mettre en œuvre tous les moyens présents dans la salle de contrôle pour que les responsables d’expériences puissent réaliser leurs activités dans de bonnes conditions : flux vidéo, moyens de communication avec les astronautes, télémesure et flux de télécommande qui permettent le pilotage des instruments à bord. « Toutes ces activités se coordonnent et le chemin est long entre l’ISS et nous. Par exemple, quand le CADMOS reçoit les données d’une expérience en temps réel réalisée dans le module Columbus, le flux de télémesure est réceptionné par la NASA aux Etats-Unis, puis transite par le centre de contrôle Columbus en Allemagne (COL-CC), avant d’arriver à Toulouse. Notre mission est d’assurer que ces flux arrivent de manière nominale jusqu’aux ordinateurs de la salle de contrôle. » En amont, Rémy veille aussi à ce que tous les moyens opérationnels soient bien disponibles le jour J. « Le cas typique est de vérifier qu’il n’y a pas de maintenances pendant la phase d’opération ! » Enfin, c’est aussi son équipe qui réalise l’archivage des données et les met à disposition des scientifiques. Après tout ce temps au CADMOS, il reste émerveillé par ce qui s’y réalise chaque jour :

 Quand on travaille ici, on reçoit en permanence les images des astronautes en train de réaliser leurs expériences et leurs opérations de maintenance à 400 km au-dessus de nos têtes. On finit par s’habituer, mais c’est bluffant. Je ne connais personne qui reste indifférent à ce qui se passe ici.

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Rémy Gouze Crédits : CNES/DE PRADA Thierry

Elisabeth Araujo : la gestion de projet en mode agile

On peut n’être ni scientifique ni technicienne et se passionner pour les activités du CADMOS. C’est le cas d’Elisabeth Araujo, chef de mission MI-GSO, responsable du contrôle projet. Son métier recouvre plusieurs aspects essentiels des missions, et d’abord la maîtrise des budgets, qu’elle suit pour l’ensemble des projets, de la phase de développement à la fin de l’exploitation.

 J’aide les chefs de projet en évaluant les coûts au départ, puis en assurant un suivi régulier pour faire le point sur les dépenses au fur et à mesure, et en s’adaptant aux révisions budgétaires en cours de projet.

L’autre grand sujet concerne le respect des plannings, qui représentent une contrainte assez forte : il faut s’assurer que les expériences soient prêtes à temps pour pouvoir être placées dans les lanceurs qui les monteront sur l’ISS. « Nous n’avons pas trop le droit au retard, car nous sommes dépendants des vols prévus, surtout pour les expériences qui doivent démarrer avec un astronaute en particulier. »

Entrée au CNES en 2001, et au CADMOS en 2006, Elisabeth a eu l’occasion de travailler sur un très grand nombre de missions, toujours avec la même curiosité pour la découverte de nouveaux domaines, de la physiologie à la science de la matière, en passant par les vols habités, les lanceurs et le nanosatellites. Une dimension qui lui plaît particulièrement est la richesse humaine de son métier, le contact avec tous les acteurs concernés par les projets, qu’il s’agisse des agences spatiales ou des partenaires industriels et scientifiques. « J’ai besoin des données de tout le monde pour consolider l’ensemble et fournir aux chefs de projet les éléments de pilotage. » En 15 ans, elle a vu son métier évoluer considérablement, non seulement parce ce que le CADMOS gère beaucoup plus d’expériences, mais surtout avec l’apparition de nouvelles méthodes de pilotage. « Les choses bougent : au-delà des tableurs et du reporting, on fait beaucoup appel à la créativité, à l’intelligence collective, à l’agilité. Et je trouve particulièrement intéressant d’appliquer ces nouvelles façons de travailler dans la gestion de projet. »

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Elisabeth Araujo Crédits : CNES/De Prada Thierry

Richard Mathieu, le support informatique indispensable aux opérations

Responsable segment sol et sécurité informatique du CADMOS, Richard Mathieu pilote une équipe pas tout à fait comme les autres. Sa mission : faire en sorte que les moyens utilisés au sol pour réaliser les expériences ainsi que les liaisons réseau avec l’ISS fonctionnent correctement. « Entre le sol et la station, on envoie des télécommandes, on reçoit des télémesures, toutes les communications passent par l’informatique. Et il y a tout un réseau d’interconnexions pour arriver au centre de contrôle Columbus de l’ESA, puis à la NASA, puis à l’ISS », explique-t-il. Il est essentiel que toutes ces installations soient performantes et fiables, et Richard et son équipe cherchent en permanence à améliorer la robustesse et la redondance du système tout en maîtrisant les coûts. Pour cela, ils le font évoluer régulièrement en installant des logiciels spécifiques, en équipant de nouveaux postes informatiques dans la salle de contrôle, et en intégrant les technologies les plus avancées, comme la virtualisation. 

Et si les opérationnels rencontrent une difficulté ou une anomalie en cours d’expérience, ils interviennent rapidement pour trouver la solution. « Ce métier procure un sentiment d’utilité : je travaille dans le concret, pour résoudre des problèmes, faire évoluer le système, apporter des réponses le plus rapidement possible. Les astronautes ont un planning  très chargé, on ne peut pas perdre un créneau d’expérience à cause d’un ordinateur ou d’un réseau. Il faut que tout marche au bon moment ! » Et Richard apprécie cette pression qui fait le sel de son métier, qu’il exerce au CADMOS depuis 2016 après avoir passé 10 ans au CNES dans la sécurité informatique.

Je participe à mon niveau à la grande aventure du spatial et de l’ISS, en faisant en sorte que les expériences se déroulent le mieux possible. L’espace, l’exploration : c’est une chance de pouvoir travailler dans un domaine qui fait rêver.

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Richard Mathieu Crédits : CNES/DE PRADA Thierry

Emmanuel Van Dillen, le gardien de la Qualité

Pour Emmanuel Van Dillen, la qualité est bien plus qu’un métier, c’est une philosophie personnelle. « J’aime naturellement ce qui est bien fait et je suis très curieux de la technique depuis l’enfance : quand j’achète un objet, j’ai toujours envie de le démonter pour voir comment il est conçu ! » Découvrant la certification et le contrôle des risques lors de ses premières expériences professionnelles après l’obtention de son diplôme d’ingénieur généraliste, il a trouvé dans ce domaine un terrain particulièrement propice pour exprimer son goût de la rigueur et de la méticulosité. « C’est encore plus vrai dans le spatial. Je me régale au CNES où on a affaire à des technologies à la pointe et où on consacre plus de moyens qu’ailleurs à la Qualité. » 

Arrivé en 2011 au CADMOS pour le compte du bureau de contrôle Apave, Emmanuel est responsable de l’Assurance Produit opérationnelle, l’équipe de 3 personnes en charge du contrôle qualité. Appliqué aux expériences réalisées sur l’ISS, cela signifie faire en sorte que tous les produits opérationnels soient sûrs, disponibles et fiables, afin de remplir les objectifs demandés par les scientifiques. Ce qui demande un intense travail de préparation en amont, d’écriture de procédures, de vérifications, de validations des logiciels et de répétitions générales pour éliminer tous les grains de sable qui pourraient faire échouer une opération.

Le risque zéro n’existe pas, mais nous garantissons que tout a été fait pour atteindre le maximum de fiabilité le jour J.

Emmanuel se voit un peu comme le gardien du temple : « Au départ des projets, nous définissons des règles qualité que nous nous obligeons à respecter tous ensemble. Je suis là pour en rappeler l’importance. Nous allons jusqu’à nous contrôler nous-mêmes ! » Ce travail préparatoire est indispensable pour recevoir l’aval de l’ESA et de la NASA pour réaliser les opérations. En ce sens, Emmanuel et son équipe sont aussi les garants de la qualité de la contribution française à l’ISS. « La qualité finale, ce sont les opérateurs qui la font, mais au CADMOS, nous sommes toujours associés à la réussite des projets, c’est valorisant et motivant. »

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Emmanuel Van Dillen Crédits : CNES/DE PRADA Thierry

Et c'est ainsi que s'achève cette série de portraits. A bientôt pour de nouvelles aventures dans l'espace !

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