10 Novembre 2015

Il y a 50 ans, Diamant lançait Astérix, premier satellite français

Il y a 50 ans, la première fusée Diamant s’élançait d’Hammaguir et mettait sur orbite le satellite Astérix. La France devenait ainsi la troisième puissance spatiale mondiale.

À propos de Diamant

Le 26 novembre 1965 s’élevait du désert d’Hammaguir, en Algérie, le premier lance-satellite de conception et de fabrication française : la fusée Diamant. Elle met sur orbite avec succès le premier satellite français A1 surnommé Astérix. Huit ans après le Spoutnik des Soviétiques et 7 ans après l’Explorer des Américains, la France devient la 3e puissance spatiale mondiale en prouvant sa capacité de satellisation.

Le démarrage des activités du CNES intervient le 1er mars 1962. Il a pour mission de coordonner l’ensemble des activités spatiales françaises et de représenter la France au niveau international, mais, comme tout nouvel organisme, il doit trouver sa place dans le paysage français où il existe déjà plusieurs acteurs scientifiques, techniques ou industriels, civils et militaires. Il n’entreprend lui-même ni fabrication ni recherche, mais assure la définition et la conduite des programmes apportant un soutien financier et logistique aux laboratoires scientifiques, en même temps qu’il favorise l’émergence d’une industrie spatiale nationale. Ainsi, le 9 mai de la même année, un protocole d’accord entre la DMA et le CNES prévoit la construction de 4 exemplaires du lance-satellite Diamant et d’autant de satellites, et fixe les responsabilités respectives des 2 organismes dans le cadre du programme Diamant placé sous la maîtrise d’œuvre de la SEREB. Le 1er lancement est alors programmé pour le mois de mars 1965. L’accord précise également qu’en cas de réussite de 2 lancements, le CNES pourra utiliser les lanceurs restant pour placer sur orbite des satellites réalisés par ses soins. Le programme Diamant A est né.

La version du Diamant qui a été retenue par le gouvernement est un véhicule de 15 t et de 19 m de haut, capable de placer sur une orbite elliptique basse une charge utile de l’ordre de 80 kg, ce qui représente une performance inférieure à la capacité du lanceur Scout que les États-Unis proposent de mettre à la disposition de leurs alliés. Le véhicule Diamant se compose de 3 étages. Le 1er étage, propulsé par un moteur-fusée à propergols liquides, est dérivé de la technique des fusées Véronique du LRBA. Le 2ème étage, à propulsion solide, équipé d’un moteur à quatre tuyères orientables, est semblable au moteur développé pour l’étage Coralie dans le cadre du programme Europa du CECLES. Cet ensemble développé par la SEREB constitue le véhicule d’essais VE 231 Saphir, auquel est ajouté en 3ème étage un moteur à propergol solide utilisant pour la 1ère fois en Europe la technique du roving, qui consiste à remplacer l’enveloppe en acier du propulseur par un enrobage du bloc de poudre en fibre de verre.

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Salariés de la SEREB dans la salle de contrôle lors du lancement de DiamantA-1 depuis Hammaguir le 26 novembre 1965. Crédits : CNES, 1965.

Le 26 novembre 1965, la 1ère fusée Diamant lancée depuis le champ de tir d’Hammaguir place sur orbite le satellite A1, surnommé Astérix. Construit par la société Matra sur contrat militaire de la DMA, A1 ne comporte pas d’expériences scientifiques à son bord. Il s’agit d’une capsule technologique destinée à vérifier le bon fonctionnement du lanceur et à prouver sa capacité à injecter sur orbite un satellite. Malgré un incident survenu au moment du largage de la coiffe protégeant le satellite qui a endommagé les antennes et l’a rendu muet, cette 1ère tentative de satellisation se solde par un succès. Pour renforcer le caractère national de l’événement et souligner le prestige attaché à cette réussite – et peut-être aussi pour souligner le rôle essentiel joué par les militaires dans l’opération – une cocarde tricolore a été apposée sur le lanceur, à l’exclusion de toute autre inscription.

Images techniques du décollage des lanceurs européens Diamants, série A, B et BP4 depuis Hammaguir en Algérie et depuis le Centre spatial guyanais en Guyane Française. Crédits : CNES
Ainsi, 5 ans après son entrée dans le club des puissances nucléaires, la France accède à l’Espace et entre dans le club encore plus fermé des puissances spatiales mondiales, après l’Union soviétique et les États-Unis. L’objectif fixé par le gouvernement 4 ans plus tôt est atteint. Diamant et A1 participent au rayonnement de la science et de la technique françaises, démontrant au monde  la capacité des ingénieurs, techniciens et scientifiques français à résoudre les difficultés techniques dans le cadre d’un grand projet faisant appel aux hautes technologies. 

ARCHIVES VIDÉO 

Ces archives sont issues de la vidéothèque en ligne du CNES

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Le lanceur Diamant A sur sa base de lancement à Hammaguir (Algérie). Crédits : SEREB
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Premier lancement de Diamant-A le 26 novembre 1965
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Lancement du lanceur Diamant A depuis la base d'Hammaguir (Algérie) le 26 novembre 1965. Crédits : © CNES

  

 

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