Aussi froide que les glaces environnantes, elle est pourtant beaucoup plus sombre. Pourquoi ? Le spectromètre Omega, installé à bord de Mars Express, vient de relancer le débat.
Imaginez un morceau de désert du Sahara de plusieurs milliers de km2 qui ferait son apparition au beau milieu de la banquise antarctique chaque printemps. C'est à peu près ce à quoi ressemble la “région énigmatique” au pôle sud de Mars.
Ce désert présente en outre la particularité d'être presque aussi froid que les glaces environnantes (-135°C). Une explication avancée au tournant des années 2000 a été de dire que cette région à la fois sombre et froide n'était rien d'autre que du sol martien recouvert d'une couche de glace de C02 transparente, un peu comme une photo mise sous verre.
Glace contaminée
![Le pôle sud de Mars, d’après les images infrarouges d’Omega. En rose clair, la glace de CO2, et en bleu-vert, la glace d’eau. Crédits : ESA-OMEGA](https://cnes.fr/sites/default/files/styles/wysiwyg_popup/public/migration/automne/standard/2015_01/p5505_56e2c2eb9d1d089ee42430cf1a5889c7Bibring_figure0.jpg?itok=22vntCDo)
Omega analyse le rayonnement du sol martien dans le visible et l’infrarouge proche, ce dernier domaine permettant de distinguer à coup sûr la glace d’eau de celle de CO2 .
Comme le résume Yves Langevin, un des responsables scientifiques de l’instrument “ Contrairement aux instruments américains, Omega permet non seulement de déterminer la couleur et la température d’une région donnée, mais aussi de déterminer la contribution exacte de chaque type de glace dans cet état de fait”.
Autant en apporte le vent d’Hellas
De la poussière pourrait donc également être apportée par les tempêtes saisonnières depuis Hellas.”
La région énigmatique n’aurait-elle finalement guère plus de consistance qu’un souffle printanier ? Si la question est loin d’être tranchée, Omega vient d’apporter une pièce décisive au débat.
27 octobre 2006