24 Octobre 2014

À moins de 8 km de la surface du noyau

Toujours installée sur son orbite circulaire à moins de 10 km du centre du noyau, Rosetta nous permet de découvrir la surface qui défile à moins de 8 km sous ses panneaux solaires. Encore inexpliquées pour la plupart, les formations visibles sont intrigantes et spectaculaires.
24 octobre 2014

Survol cométaire

Le 18 octobre, alors qu’elle circulait à près de 9,8 km du centre du noyau de la comète 67P, Rosetta a utilisé sa caméra de navigation pour obtenir les, désormais habituelles, séquences d’images qui permettent aux responsables de la navigation de repérer des structures caractéristiques de la surface et de vérifier que la sonde ne dévie pas de son orbite.

Même avec la résolution de la caméra de navigation, pourtant bien inférieure à celle de la caméra OSIRIS-NAC, des détails de moins de 70 cm sont visibles (66,5 cm/pixel environ). Le champ couvert par chacune des images individuelles est d’environ 680 m de côté.

Gros plans sur le cou

Cette 1ere séquence révèle la région du cou avec les contreforts du gros lobe sur la gauche et ceux du petit sur la droite.

Chaque image a été posée 6 s et, dans le ciel de la comète, on distingue, d’une part, les jets poussiéreux qui fusent de la zone et, d’autre part, quelques petites traces dont certaines ont vraisemblablement été laissées par des agrégats poussiéreux.

Le noyau de la comète 67P. Images prises le 18 octobre 2014 par la NavCam à près de 7,8 km de la surface (résolution de 66 à 92 cm/pixel environ ; pose de 6 s). Crédits : ESA/Rosetta/NavCam.
Le noyau de la comète 67P. Images prises le 18 octobre 2014 par la NavCam à près de 7,8 km de la surface (résolution de 66 à 92 cm/pixel environ ; pose de 6 s). Crédits : ESA/Rosetta/NavCam.

Les abords de Cheops

La seconde séquence a été obtenue peu après par la caméra de navigation. Elle montre la portion du grand lobe où se situe la « plaine » au sein de laquelle trône le gros bloc baptisé Cheops par les responsables de la caméra OSIRIS.

Sous l’éclairage rasant du Soleil, les zones environnantes affichent un relief tumultueux et les ombres portées par certains blocs s’étirent sur des dizaines de mètres. De nombreuses formations circulaires de moins de 100 m de diamètre apparaissent, mais leur origine n’est pas encore expliquée : restes de cratères météoritiques ou traces laissées par l’érosion provoquée par le dégazage du noyau ou ?

On n’explique pas plus les sortes d’empilements plus ou moins érodés ou les affaissements des zones d’apparence très lisses qui parsèment ces images.

Le noyau de la comète 67P. Assemblage de 4 images prises le 18 octobre 2014 par la NavCam à près de 7,9 km de la surface (résolution de 67 cm/pixel environ). Crédits : ESA/Rosetta/NavCam/Guillaume Cannat.
Le noyau de la comète 67P. Assemblage de 4 images prises le 18 octobre 2014 par la NavCam à près de 7,9 km de la surface (résolution de 67 cm/pixel environ). Crédits : ESA/Rosetta/NavCam/Guillaume Cannat.

Rosetta est une mission de l’ESA avec des contributions de ses États membres et de la NASA. Philae, l’atterrisseur de Rosetta, est fourni par un consortium dirigé par le DLR, le MPS, le CNES et l'ASI. Rosetta sera la 1ere mission dans l'histoire à se mettre en orbite autour d’une comète, à l’escorter autour du Soleil, et à déployer un atterrisseur à sa surface.