Au service des catastrophes
au secrétariat exécutif de la Charte
Les satellites font des rondes quotidiennes autour de la Terre… Et ils ont une bonne vue… Alors pourquoi ne pas les mettre au service des catastrophes ? Leur faire photographier, en urgence, les pays qui viennent d’être frappés par un cyclone, un séisme ou une inondation afin qu’ils aient une vision claire de la situation ? Voici l’idée qu’ont eue les agences spatiales française, européenne et canadienne en 1999 et qui a donné naissance à la Charte « Espace et catastrophes majeures. » Ainsi, à chaque catastrophe de grande ampleur, les satellites des membres de la Charte – au nombre de 14 aujourd’hui – adaptent leur mission du jour pour photographier le pays touché. Et sous les 48 h, des images sont envoyées gratuitement aux pays sinistrés, leur permettant d’évaluer les dégâts et de savoir où aller pour aider les survivants. Un véritable élan de solidarité venu de l’espace…

Retrouvez les chroniques de Jacques Arnould, chargé de mission éthique au CNES, dans notre rubrique de podcasts audio : « Mais qu’en pensent les étoiles ? »
Pléiades, un nouveau satellite sur le pont
Parmi les dernières recrues de la Charte : le satellite français Pléiades, qui a rejoint les 24 satellites de cette « brigade du ciel » en décembre 2011 (un 2e exemplaire devant être envoyé dans l'espace en cette fin d'année). Sa très haute résolution de 70 cm en fait un observateur idéal en cas de séismes ou de catastrophes touchant les zones urbaines. Pour ce type de désastre, il est en effet indispensable de pouvoir distinguer les routes coupées, les ponts détruits, les bâtiments écroulés, les regroupements de population…

au secrétariat exécutif de la Charte
Outre des résolutions de plus en plus fines (moins de 1 m), les satellites offrent un autre avantage : être suffisamment nombreux et diversifiés pour arriver à acquérir des images de qualité et sans nuage de la zone sinistrée. Ainsi, à chaque activation, ce sont les satellites les plus aptes à couvrir le lieu de la catastrophe qui sont mobilisés. Les images acquises sont ensuite compilées pour obtenir des cartes des dégats les plus précises possibles, et donc les plus utiles aux équipes de secours. |
Quand la charte s’active !
Aujourd’hui, seuls un certain nombre d’utilisateurs, et donc de pays, sont autorisés à déclencher la Charte. Et lorsqu’il s’agit de déclencher la Charte pour un pays voisin, les intermédiaires se multiplient et de précieuses heures sont perdues… C’est pourquoi, désormais, la Charte pourra être activée par n’importe quel pays ayant fait une demande au préalable. Un accès universel pour réagir toujours plus vite et venir en aide à un maximum de victimes.
au secrétariat exécutif de la Charte
Oui, il faut aller aussi vite que possible quand survient une catastrophe. Chaque heure compte. C’est ainsi qu’il existe un circuit simple et bien rodé pour déclencher la Charte. Il suffit en effet d’appeler un simple numéro de téléphone (confidentiel) pour mobiliser les satellites adéquats et obtenir des images de la zone sinistrée en moins de 48h. Ces images seront bien sûr interprétées par des experts en cartographie avant d’arriver entre les mains des autorités du pays sinistré. Depuis sa création, la Charte a ainsi été activée plus de 350 fois. |

des crises (COGIC) de la Direction de la Sécurité Civile française
*Système d'information géographique.
Voir aussi
- Site officiel de la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures. »
- La France prend la présidence de la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures. »
- La Charte « Espace et Catastrophes Majeures » désormais accessible à tous les pays
- Tous nos sujets du Journal de l'espace sur la Charte
- Actualités de la Charte en images dans notre blog image