Depuis plus de 40 ans, le programme Cospas-Sarsat a permis de sauver plus de 60 000 vies. À bord d’un bateau, d’un avion ou en trek, quand les utilisateurs déclenchent leur balise, les satellites Cospas-Sarsat captent le signal et localisent la balise. En quelques minutes, les secours sont informés.
Des balises pour les bateaux, les avions ou les randonneurs
Bateaux, avions ou encore randonneurs : nombre d’usagers sont équipés. Les balises sont obligatoires à bord des avions de ligne et des navires professionnels, ainsi que des navires de plaisance navigant à 60 nautiques et plus d’un abri. Plus de 60 000 personnes ont été secourues à travers le monde depuis la mise en service du système ! En 2022, près de 70% des personnes secourues se situaient en mer.
Depuis le signal d’urgence jusqu’à l’arrivée des secours, c’est une véritable chaine de transmission qui se met en place :
- L’utilisateur en détresse active sa balise. Elle émet un signal radio sur la fréquence 406 MHz contenant l’identité de la balise.
- Les satellites de la constellation Cospas-Sarsat captent le signal. Ils le transmettent à une ou plusieurs stations de réception au sol.
- Celle-ci calcule la position de la balise et envoie les données d’alerte à son centre de contrôle de mission associé.
- Le centre vérifie l’alerte et transmet, le cas échéant, les informations au centre de recherche et sauvetage compétent.
- Ce dernier dépêche les équipes de secours sur place.
Une panoplie d’équipements
Le système est composé d’une large panoplie d’équipements. Fin 2024, le segment spatial comporte :
- 4 satellites en orbite terrestre basse (LEOSAR, à environ 850 km)
- 47 satellites en orbite terrestre moyenne (MEOSAR, entre environ 19 000 et 23 000 km)
- 12 satellites en orbite géostationnaire (GEOSAR, à environ 36 000 km)
À terre, le segment sol est constitué de 80 stations de réception (baptisées LUT) et 32 centres de contrôle de mission (dits MCC) répartis à travers le monde.
Et en France ? Le centre de mission est hébergé au CNES de Toulouse, c'est le FMCC (French Mission Control Centre). On y trouve également 4 stations de réception. Nous jouons un rôle important dans le programme à travers les moyens techniques du FMCC qui collecte, traite, distribue les alertes et coordonne l’action opérationnelle de 6 autres centres (Chypre, Grèce, Italie, Norvège, Royaume-Uni et Turquie).
Chronologie
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1979
Les agences spatiales française, canadienne, américaine et russe créent le programme Cospas-Sarsat.
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1982
Au Canada, un avion accidenté est retrouvé et 3 personnes sont secourues. Alors que le programme est encore en phase expérimentale, c’est le premier succès pour Cospas-Sarsat.
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1993
L’Organisation maritime internationale rend obligatoire l’équipement des navires maritimes. Cela marque le début d’un développement important du système.
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1995
Suite au crash d’un avion en Alsace en 1992, une obligation réglementaire impose l’emporte de balises Cospas-Sarsat aux avions.
Géolocalisation instantanée et accusé de réception
Aujourd’hui, plus de 40 ans après sa mise en service, le système a été amélioré. La constellation Cospas-Sarsat est passée de 15 à 63 satellites ! Pourtant, aucun satellite n’a été lancé spécifiquement pour la mission… Le secret ? Utiliser les satellites de géolocalisation. Plusieurs existent : l’européen Galileo, l’américain GPS et le russe Glonass. Dans certains de ces satellites en orbite moyenne (entre 19 000 et 23 000 km), une charge utile de recherche et sauvetage a été embarquée. Elle est en quelque sorte un décodeur : elle rend les satellites compatibles avec les balises Cospas-Sarsat.
Grâce au programme SAR Galileo de la Commission européenne et opéré par le CNES, tous les satellites Galileo en sont équipés. 26 stations terriennes de réception dédiées complètent le segment sol. Résultat : depuis 2016, la localisation des balises est presque immédiate (contre 4h maximum auparavant), la Terre entière est couverte et la balise est géolocalisée au km près !
Cette nouvelle génération de satellites – baptisés MEOSAR – offre une fonctionnalité inédite. Auparavant, lorsque l’utilisateur activait sa balise, il ne se passait rien. Il fallait juste espérer que la balise fonctionne et attendre… Grâce à nos équipes qui travaillent sur le projet Return Link depuis 2017, un signal visuel s’allume désormais sur la balise pour indiquer que l’activation a bien été reçue !
Nous avons également mis en place depuis janvier 2023 le service d’activation à distance, appelé Remote beacon activation. En utilisant le lien retour des satellites Galileo, il est alors possible d’activer à distance la balise à bord d’un avion ! Une petite révolution : cette fonctionnalité permettra de localiser un avion disparu, comme lors de la catastrophe du vol Malaysia Airlines MH370 en 2014. Aucun doute : Cospas-Sarsat est un allié incontournable pour les services de secours du monde entier.
Cospas-Sarsat en chiffres
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3 000
personnes secourues chaque année dans le monde
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3,1 millions
de balises dans le monde (dont 94 000 en France)
Quizz
À quoi servent les satellites de localisation (GPS, Glonass et Galileo) ?
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