Les inondations font partie des catastrophes naturelles qui causent le plus de dommages. On comptait en 2018 près de 400 évènements de grande ampleur dans le monde et plus de 57 millions de personnes touchées par ces phénomènes climatiques en 2022, engendrant plus de 75 milliards d’euros de dégâts.
Entre 2023 et 2024, la ville de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, a connu plusieurs inondations. La rivière qui traverse la ville, l’Aa, est sortie de son lit en envahissant les rues et les champs environnants. Lors de ces inondations, plusieurs facteurs tels que le relief, des pluies abondantes et répétées se sont conjugués, saturant les sols en eau et dirigeant celle-ci vers des canaux et rivières proches de leur embouchure, donc soumis aux marées et aux variations du niveau de la mer.
L’image ci-dessus est une image recomposée à partir de deux acquisitions du satellite SWOT à un mois d'intervalle au-dessus de la ville de Saint-Omer. La partie supérieure délimitée par une ligne blanche montre l'écoulement normal de la rivière, l’Aa, le 3 décembre 2023. Les données du satellite, en violet, nous indiquent alors que sa largeur est de 50 mètres et sa hauteur d’eau d’environ 1,50 mètres.
La partie inférieure de l’image est issue de données acquises le 3 janvier 2024. On peut constater que les zones d’habitation et d’agriculture, habituellement sèches autour du lit de la rivière, sont inondées. La hauteur du niveau d’eau hors de son lit atteint 3 mètres par endroits.
Dans le contexte du changement climatique, le rapport du GIEC fait état qu’une quantité de plus en plus importante d’eau est stockée dans l’atmosphère, menant à des pluies plus abondantes et donc à des inondations plus fréquentes. Comprendre les différentes étapes qui constituent une inondation, caractériser finement les différentes zones à risque ainsi que les facteurs aggravants ou atténuants, devrait permettre de diminuer l’impact de ces événements pour la population.
La mission franco-américaine SWOT, développée par le CNES en coopération avec l’agence spatiale américaine, permet de mesurer les hauteurs d’eau sur l’ensemble des continents. Cette capacité, inédite parmi les satellites d’altimétrie, lui permet de repérer et mesurer avec précision les masses d’eau des fleuves, lacs, réservoirs, mais aussi celles récemment créées dans les zones habituellement sèches.
Avec une période de revisite, c'est-à-dire un passage au-dessus d’un même point du globe, tous les 10 jours en moyenne, les données acquises par le satellite ne peuvent constituer à elles seules un système d’alerte aux inondations en temps réel. Cependant, elles constituent un complément d'observation essentiel aux données des satellites à fort taux de revisite qui ne mesurent pas simultanément la hauteur et l'étendue couverte par les inondations.
Ces données devraient permettre aux scientifiques d’améliorer les modèles de prévisions des inondations afin de donner aux institutions publiques des informations essentielles pour l'aménagement des territoires, mais aussi la mise en sécurité des populations en cas d’alerte.
Les données de la mission SWOT sont à retrouver sur la plateforme AVISO pour l’océanographie et hydroweb.next pour l’hydrologie.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page dédiée à la mission SWOT.
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