Published on August 21, 2024

SWOT au chevet des zones humides

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Image de la tourbière lacustre du lac Lispach dans les Vosges, France
Le lac Lispach et sa tourbière lacustre dans les Vosges. © Gettyimages/Pixel-68

Les zones humides, qu'est-ce que c'est ?

Présentes sur la totalité du globe, aussi bien dans les milieux arctiques que tropicaux, les zones humides - terrains inondés ou gorgés d’eau de manière permanente ou temporaire - ont pendant longtemps été regardées comme des terres inutiles, voire des sources de maladies, à assécher à tout prix. Cependant, leur rôle dans le cycle de l’eau, l’atténuation des inondations, l’absorption du carbone ainsi que leur riche biodiversité sont maintenant reconnus, accentuant la nécessité de les protéger et de les restaurer lorsque cela est possible.

Plus de 40% des plantes et animaux dépendent de ces zones pour vivre et plus d’un milliard d’humains en tirent tout ou partie de leurs ressources vitales. Or, selon la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), entre 1701 et 2000, 87% des zones humides ont disparu dans le monde. La convention internationale Ramsar de 1971 vise à enrayer la disparition de ces zones, en reconnaissant leurs fonctions écologiques ainsi que leur valeur tant écologique qu’économique, mais aussi culturelle, scientifique et récréative. Enfin, les zones humides ont un impact important sur le climat et aident à atténuer les effets du changement climatique. Leur observation est donc un enjeu d'intérêt général.

 

Zoom sur les tourbières

Dans le cercle Arctique, la plupart des zones humides sont des tourbières, des zones colonisées par la végétation et caractérisées par une lente dégradation des matières organiques en raison de la saturation en eau et du manque d’oxygène. Ce type de zones, qui couvrent 3% de l’ensemble des terres de la planète, permet de stocker environ 30% du carbone terrestre, deux fois plus que toutes les forêts du globe. Leur dégradation, liée aux activités humaines ainsi qu’au changement climatique, peut cependant les amener à relâcher d’importantes quantités de méthane, un puissant gaz à effet de serre, amplifiant ainsi le changement climatique. 
Bien qu'essentiel pour l'équilibre de l'écosystème terrestre ce type de zones humides reste difficile d'accès et de ce fait, peu cartographié et encore moins surveillé in situ.

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Les zones humides vues par SWOT

Dans ce contexte, la mission franco-américaine SWOT fournit des informations précieuses pour la sauvegarde des espaces naturels sensibles. Le satellite livre ci-dessous, une vision plus détaillée que jamais des zones humides qui entourent les lacs du delta du Yukon aux Etats-unis. Les zooms successifs sur les figures ci-dessous permettent d’observer avec précision des lacs et plans d’eau d’une superficie même inférieure à un hectare, dépassant ainsi les exigences de la mission.

Figure représentant les hauteurs d'eau du delta du Yukon mesurées par SWOT en juin 2023
Hauteurs d’eau mesurées par SWOT dans le delta du Yukon (Alaska, États-Unis) le 18 juin 2023. © T. Pavelsky, University of North Carolina
Figure représentant les hauteurs d'eau du delta du Yukon mesurées par SWOT en juin 2023
Hauteurs d’eau mesurées par SWOT superposées à une image optique à haute résolution du delta du Yukon (Alaska, États-Unis) le 18 juin 2023. © T. Pavelsky, University of North Carolina

L'image ci-dessus est issue de zooms successifs sur le carré rouge de la première figure (à gauche) puis sur le carré blanc de la vue de gauche (à droite). Les traits rouges représentent les contours des plans d’eau tels qu’observés par SWOT superposés à une image optique à haute résolution.

 

En observant la totalité du globe jusqu’à 78° nord et sud, la mission SWOT est en capacité de fournir des mesures des hauteurs d’eau de quasiment toutes les zones humides du globe y compris les plus reculées et cela à intervalle régulier. Elle permet aussi plus largement de détecter s’il y a, ou non, de l’eau afin de constater des variations d’une mesure à l’autre. L’assèchement ou au contraire l’augmentation du nombre, de l’étendue ou de la hauteur des surfaces d’eau observées seront ainsi examinées.

Les données de la mission SWOT sont à retrouver sur la plateforme AVISO pour l’océanographie et hydroweb.next pour l’hydrologie.

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