Ces nouvelles images font partie des premières observations, les ERO (pour Early Release Observations).
Pour les accompagner, 10 articles scientifiques paraissent également aujourd’hui afin de détailler les premières données scientifiques de la mission. Une étape importante pour Euclid.
Des images et découvertes scientifiques d'une incroyable diversité
En termes d'objets ou de distances observées, ces découvertes sont incroyablement variées. Et tout cela, en seulement 24 heures d'observation !
Pour ces premières observations, 17 objets astronomiques au total étaient ciblés : des nuages de gaz et de poussière proches, mais aussi de lointains amas de galaxies. La vue d'Euclid est en effet à la fois très détaillée et très large. Une polyvalence exceptionnelle, qui lui permet de capturer dans la même image un large panel d'objets, des moins lumineux aux plus brillants, des plus lointains aux plus proches, du plus massif des amas de galaxies aux plus petites planètes.
De quoi percer les secrets les plus sombres de la galaxie…
Des résultats au-delà des espérances
Les images obtenues par Euclid sont au moins quatre fois plus nettes que celles des télescopes terrestres. En combinant lumière visible et infrarouge, Euclid peut observer de grandes étendues du ciel avec une profondeur inégalée.
Une compétence essentielle pour remplir sa mission : comprendre comment notre Univers s'est formé et a évolué au fil de l'histoire cosmique, ainsi que les plus mystérieuses de ses composantes fondamentales : l'énergie et la matière noires.
Si ces images nous émerveillent par leur beauté et leur précision, elles apportent bien plus que cela : elles révèlent de nouvelles propriétés physiques de notre Univers. Ces secrets scientifiques sont détaillés dans un certain nombre d'articles connexes publiés par le consortium Euclid, mis à disposition ici, en même temps que cinq documents clés de référence sur la mission Euclid.
Que montrent ces premières découvertes ?
Les premières découvertes mettent en évidence la capacité d'Euclid dans plusieurs domaines majeurs :
- la recherche dans les régions de formation d'étoiles des planètes errantes, libres, dont la masse est quatre fois supérieure à celle de Jupiter ;
- l'étude des régions externes des amas stellaires avec un niveau de détail sans précédent ;
- la cartographie de différentes populations d'étoiles pour étudier comment les galaxies ont évolué au fil du temps ;
- la détection des amas stellaires individuels dans de lointains groupes et amas de galaxies ;
- l'identification d'une riche moisson de nouvelles galaxies naines ;
- l'observation de la lumière des étoiles arrachées à leurs galaxies parentes...
… et bien plus encore !
Euclid a produit ce premier catalogue en une seule journée, révélant plus de 11 millions d'objets en lumière visible et 5 millions d'autres en lumière infrarouge.
Euclid est la démonstration parfaite de la réussite des coopérations internationales dans le domaine du spatial. Si on se concentre uniquement sur la France, ce sont 40 laboratoires impliqués, dont 13 qui ont directement bénéficié d'un financement du CNES. Il n'en faut pas moins pour une mission d'une telle envergure !
Pierre Casenove, chef de projet segment sol Euclid au CNES.
Présentation des images
L'amas de galaxies Abell 2390
La pouponnière d'étoiles Messier 78
La galaxie spirale NGC 6744
L'amas de galaxies Abell 2764 (et étoile brillante)
Le groupe de galaxies de la Dorade
Euclid en bref
Euclid est une mission d'astrophysique, dédiée à la cosmologie, à savoir l'étude de la nature, de l'origine et de l'évolution de l'Univers. Il s'agit de la seconde mission européenne d'exploration spatiale à décoller en 2023 : elle a été précédée par JUICE, la sonde envoyée dans l'Espace en avril dernier pour étudier Jupiter et trois de ses lunes glacées.
Euclid est une mission M2 (dite moyenne) du programme scientifique Cosmic Vision de l'ESA. Elle a été décidée par l'agence spatiale européenne en 2011. 15 Etats Membres de l'ESA y ont participé : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Suisse et Canada, en plus des Etats-Unis. En 2012, le Consortium Euclid voit le jour : il est en charge de la contribution instrumentale et du développement du segment sol, qui servira pour la phase d'exploitation des données. Le consortium regroupe plus de 2 200 personnes (dont 425 en France) réparties dans environ 250 laboratoires (dont 40 en France). Il est piloté par l'IAP, l'Institut d'astrophysique de Paris. Le satellite a été développé sous maîtrise d'œuvre de Thales Alenia Space Italie.
En opérations, le CNES est entre autre responsable du traitement des données.
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