Une Terre qui ne serait plus habitable, est-ce plausible ?

Ce type de scénario catastrophe, certaines populations le vivent déjà. Des zones connaissent des chaleurs et des épisodes pluvieux extrêmes, une augmentation des typhons... Nous sommes nombreux à avoir l'impression d'être quelque part entre Don’t Look Up et Black Mirror. La projection de situation d'ici la fin du siècle (+4° C) est extrêmement préoccupante.

Quels sont les dangers du climatodénialisme ?

Cette propagande anti-scientifique peut prendre des formes très idéologiques et enfermer les populations dans des rejets forts de la science sur le temps long. Les organismes nationaux de recherche qui ont accès aux recherches de pointe doivent les partager et lutter contre ces contre-vérités.

Quel rôle la filière spatiale doit-elle jouer dans l’adaptation au changement climatique ?

Un rôle multiple via différents leviers. Le satellite SWOT surveille les réserves d’eau sur la planète, Biomass suit l’état de la biomasse, des sols et des stress hydriques. L’utilisation des données d’observation de la Terre permet d’aider les territoires dans leur stratégie d’adaptation. Enfin, le SCO (Space for Climate Observatory), Connect by CNES, leur fournit des outils pour surveiller les impacts du changement climatique. Avec l’intelligence artificielle ou l’algorithmie, il y a encore beaucoup de potentiels d’innovations au service de l’adaptation.

Ces satellites peuvent-ils élaborer des systèmes d’alerte ? 

Oui. La Charte Internationale Espace et Catastrophes majeures existe ainsi depuis une vingtaine d'années pour le suivi et le monitoring des catastrophes pour la sécurité civile. Au sein du SCO, des services permettent un suivi et l’anticipation d'événements catastrophiques majeurs. 

Les décideurs politiques écoutent-ils suffisamment les scientifiques ? 

Cela fait 30 ans que le GIEC nous alerte. Si les scientifiques avaient eu davantage d'écho, nous aurions pu investir et réagir bien plus en amont. Sur le changement climatique, on peut considérer que la parole scientifique n’est pas assez écoutée. Le CNES est un des lieux où les échanges avec les scientifiques sont cruciaux. Nous sommes particulièrement sensibilisés au sujet.