Publié le 29 décembre 2025

2025, l’année d’Ariane 6 : quatre lancements et autant de réussites !

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Les quatre premiers vols commerciaux d’Ariane 6, opérés depuis le Centre spatial guyanais, ont permis de placer en orbite plusieurs satellites européens d’importance.

© CNES/ESA/Arianespace-ArianeGroup/Optique Vidéo CSG/P. Piron, 2025

Pour sa première année complète de service, le lanceur lourd européen n’a failli à aucune de ses missions ! Quatre fusées Ariane 6 se sont envolées avec succès depuis le Centre spatial guyanais (CSG), à Kourou, où le CNES coordonne les opérations de lancement. Le lanceur a placé en orbite avec succès d’importants satellites aux usages très concrets et aux missions cruciales pour la France et pour l’Europe. Retour en images.

6 mars 2025 : une nouvelle ère pour le transport spatial européen

Ce jeudi 6 mars 2025, le monde entier a les yeux rivés sur Kourou, en Guyane française. Il est 13h24 quand « 5… 4… 3… 2… 1… Top ! », les propulseurs d’Ariane 6 s’allument et le lanceur s’arrache du sol pour son second vol. Après un vol inaugural réussi huit mois plus tôt, la fusée convoie son tout premier passager commercial.

Ariane 6 en plein assemblage sur la zone de lancement. © CNES/ESA/Arianespace-ArianeGroup/Optique Vidéo CSG/T. Leduc, 2025

Pour cette toute première mission commerciale, Ariane 6 a la délicate tâche de mettre en orbite CSO-3, un satellite militaire d’observation français, pour le compte de la Direction générale de l’armement et du CNES, au profit du Commandement de l’espace. CSO-3 doit venir compléter le système CSO (Composante spatiale optique), une constellation de trois satellites dédiés à l’observation de la Terre à des fins de défense et sécurité, au service de la défense française et des besoins capacitaires de plusieurs pays partenaires. 

CSO-3, à l’abri sous la coiffe d’Ariane 6, se dirige vers le pas de tir. © CNES/ESA/Arianespace-ArianeGroup/Optique Vidéo CSG/S. Martin, 2025

À 14h31, heure de Kourou, l’opérateur Arianespace indique sur ses réseaux sociaux que CSO-3 a bien été déposé à son point de livraison. Le premier signal du satellite est acquis un peu plus tard, annonçant le succès total de la mission. Avec cette première réussite commerciale, Ariane 6 parvient à son plus précieux objectif : garantir à la France et à l’Europe un accès autonome à l’espace. 

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12 août 2025 : envol estival pour l’instrument français IASI-NG

C’est une soirée d’été un peu particulière au Centre spatial guyanais. Mercredi 12 août, Ariane 6 décolle à 21h37 locales (2h37 en métropole). Le spectacle se révèle grandiose depuis les sites de lancement situés à proximité de la base spatiale. 

Le décollage vu depuis la plage Pim-Poum, à Kourou, en Guyane. © CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/T. Leduc, 2025

Sous la coiffe du lanceur, le satellite météo européen de nouvelle génération MetOP-SG A-1, développé par l’ESA et opéré par Eumetsat (organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques). La mission de ce nouveau MetOP ? Effectuer des observations météorologiques et climatiques globales depuis l’orbite polaire à un niveau de précision sans précédent.

MetOP-SG A-1 prêt pour embarquer sous la coiffe d’Ariane 6. © CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/P. Piron, 2025

Parmi les six instruments de MetOP-SG A-1 figure IASI-NG, un instrument innovant développé par le CNES pour mesurer la température, l’humidité et plus de 25 composants atmosphériques avec une très grande précision. Au CNES à Toulouse, où l’instrument a été conçu, le lancement était ainsi particulièrement attendu ! L’équipe projet a veillé toute la nuit (il est 2h37 en métropole) pour suivre la retransmission depuis la Cité de l’espace. 

Placé de manière nominale sur son orbite, IASI-NG a livré ses premières données deux mois plus tard.

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4 novembre 2025 : un nouveau membre de la famille Sentinel en orbite

L’automne est là et Ariane 6 se prépare troisième vol commercial. Sous sa coiffe, pour la troisième fois consécutive, un satellite d’observation de la Terre. Après CSO-3 et MetOP-SG, le lanceur européen est chargé de convoyer Sentinel-1D, une vigie du changement climatique. 

Remplissage en ergol du satellite Sentinel-1D au Centre spatial guyanais. © CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/P. Piron, 2025

Sentinel-1D fait partie de Copernicus, la composante d'observation de la Terre du Programme spatial de l’Union européenne. Grâce à un instrument disposant d’une technologie radar avancée, il a pour mission de fournir des images de la surface de la Terre de jour comme de nuit et par tous les temps. Ceci, afin de livrer des données essentielles pour suivre l’évolution de la glace de mer, des icebergs et des glaciers. Il détectera aussi les inondations, les glissements de terrain, les déforestations, les déversements d’hydrocarbure, et bien d’autres applications. 

Et c’est un trois sur trois ! Le lanceur décolle de Kourou à 18h02 heure locale (22h02 à Paris). Après un vol parfaitement nominal, Ariane 6 place Sentinel-1D en orbite héliosynchrone à 693 km. 

Décollage de la 3e Ariane 6 de 2025 depuis son pas de tir à Kourou. © CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/P. Piron, 2025

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17 décembre 2025 : deux nouveaux satellites lancés pour renforcer la constellation Galileo

Noël approche et les équipes du CSG sont absorbées par les préparatifs… du dernier lancement Ariane 6 de l’année. Cette fois, il est 2h01 locales lorsque le lanceur déchire le voile de la nuit guyanaise. « La trajectoire est nominale », annonce le directeur des opérations depuis le centre de contrôle. Sous sa coiffe, le lanceur emporte cette fois non pas un, mais deux satellites : SAT33 et SAT34, de la constellation européenne Galileo.

Pose de la coiffe sur un satellite Galileo. © CNES/ESA/Arianespace-ArianeGroup/Optique Vidéo CSG/S. Martin, 2025

Pour cette mission, la partie supérieure du lanceur a été adaptée à une nouvelle configuration de charge utile : une coiffe courte, un adaptateur de lanceur léger – utilisé pour la première fois sur un vol Ariane 6, comme l’indique ArianeGroup – et un dispenseur spécifique aux missions Galileo, qui permet la fixation latérale des deux satellites.

Autre spécificité de ce vol par rapport aux trois précédents : il ne s’agit pas d’une mission d’observation de la Terre. Galileo, le « GPS européen », client historique d’Ariane, offre des services ultra-précis de positionnement, de navigation et de synchronisation horaire à plus de 2,3 milliards d’usagers dans le monde. Ce système, qui représente la plus grande initiative infrastructurelle de l’Union européenne, garantit autonomie stratégique et souveraineté aux citoyens des États-membres de l’UE. 

Et c’est un sans-faute pour Ariane 6, qui libère SAT 33 et SAT 34 3h55 après le décollage. Grâce au lanceur, les deux satellites viendront améliorer la précision, la robustesse et la disponibilité de cette constellation européenne. Un symbole fort pour la souveraineté spatiale européenne qui vient clore l’année en beauté ! 

Retrait du portique quelques heures avant le dernier vol de l’année au CSG. © CNES/ESA/Arianespace-ArianeGroup/Optique Vidéo CSG /X. Girard, 2025

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Et après ?

En 2026, le CSG se prépare à une montée en cadence des lancements : trois sont déjà programmés, dont le premier lancement d’une A64, le modèle du lanceur à quatre propulseurs d’appoint. Ariane 6 nous promet encore de vivre de belles aventures avec elle !

Le rôle du CNES dans le projet Ariane 6

Maître d’ouvrage du programme, l’ESA, l’agence spatiale européenne, a confié à la société ArianeGroup la conception et l’intégration du lanceur Ariane 6, ainsi que sa commercialisation via sa filiale Arianespace. Elle a confié au CNES la maîtrise d’œuvre du développement des moyens sol en Guyane : la construction d’un nouveau pas de tir et l’aménagement de la base existante. Au sein du CSG, le CNES coordonne également chaque lancement et est responsable de la sauvegarde, c’est-à-dire la protection des personnes, des biens, de la santé publique et de l’environnement, en amont, pendant et en aval du décollage.

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