C'est une nouvelle découverte pour le détective Euclid : grâce à l'œil de son spectrophotomètre proche infrarouge NISP, le télescope a dévoilé une multitude d'étoiles brillant à travers un nuage de poussières et de gaz.
Dans cette partie du ciel, très sombre, les observations dans le spectre de la lumière visible ne permettent pas de distinguer ces étoiles. C'est pourquoi l'instrument NISP, qui permet des observations dans l'infrarouge, y joue un rôle primordial.
Cette nébuleuse regorge d'étoiles très jeunes. Certains des objets enfouis dans cet environnement poussiéreux rejettent de la matière, signe que des étoiles sont en train de se former. En zoomant sur l'image, ces flux apparaissent sous forme de taches et de spirales de couleur magenta. Le cercle en haut de l'image point par exemple sur la jeune étoile HOPS 221. Située au centre sous deux étoiles brillantes, elle projette beaucoup de matière, rose à blanche.
Dans la partie supérieure gauche de l'image, les poussières sont moins denses : cela permet une vision de l'Univers plus lointain, avec de nombreuses galaxies se cachant derrière les étoiles de notre propre galaxie.
Le centre de l'image est une partie de LDN 1641, une nébuleuse interstellaire située dans la constellation d'Orion. Là, le fond noir profond est parsemé d'une multitude de points (étoiles) de différentes tailles et nuances de blanc brillant. Dans le voile de poussière orange, les trois cercles pointent, de haut en bas, vers les deux jeunes étoiles HOPS 215 et 216 et vers la paire d'étoiles HOPS 210. Tout en bas de l'image ont été repérées les jeunes étoiles HOPS 204 et HOPS 205.
Le cercle situé à droite de l'image entoure une galaxie naine proche jusqu'alors inconnue. En lumière visible, on peut clairement voir son amas nucléaire (central), y compris certaines étoiles individuelles.
Parcourez cette image plus en détail sur le site de l'ESA, l'agence spatiale européenne
Euclid, une mission pour percer les secrets de l'Univers
Le 1er juillet 2023, le satellite européen Euclid a quitté la Terre pour une mission hors-norme : cartographier tout un pan de l'Univers afin de comprendre comment il se structure et pourquoi son expansion s'accélère depuis ces 10 derniers milliards d'années. Ces phénomènes mettent en jeu l'énergie noire et la matière noire, dont Euclid tentera de percer les mystères. Une mission dans laquelle 40 laboratoires français sont impliqués.
Pour réaliser ce colossal travail de cartographie, Euclid embarque à son bord deux instruments :
- un spectrophotomètre proche infrarouge appelé NISP (Near Infrared Spectro Photometer)
- et un imageur travaillant dans le domaine visible, l'instrument VIS (VISible Instrument).
Ces deux instruments sont développés par un consortium international dirigé par la France, plus précisément par l'Institut d'astrophysique de paris (IAP/CNRS).
Le CNES est en charge de la production de toutes les données publiées. À travers le consortium, le CNES finance les activités de treize laboratoires ou instituts français travaillant sur ces instruments. Il assure également un rôle important dans la partie segment sol de la mission.