9 mars 2012
L'ATV Edoardo Amaldi, 3e du nom
Réponse de René Bimbot, physicien nucléaire et directeur de recherche honoraire au CNRS
Dans la nuit du 28 au 29 mars, l'équipage de la station spatiale internationale va recevoir la visite d'un cargo de ravitaillement : l'ATV Edoardo Amaldi. Ce vaisseau européen - le 3e de sa génération après les ATV Jules Verne et Johannes Kepler - va livrer aux astronautes plusieurs tonnes de matériel. Après quoi, il se transformera en cargo poubelle en accueillant les déchets produits à bord. Mais la mission de l'ATV ne s'arrête pas là ! Pendant 6 mois, il va devenir l'un des moteurs de la station spatiale : il donnera des coups d'accélérateurs réguliers pour la rehausser sur son orbite et éviter qu'elle ne rentre en collision avec des débris spatiaux, nombreux à cette altitude de 400 km !
Un service de livraison express

4 t de carburant, 285 kg d'eau, 100 kg d'oxygène et plus de 2 t de matériel, sans oublier les colis et le courrier envoyés par les familles des astronautes... l'ATV Edoardo Amaldi est bien rempli ! C'est d'ailleurs sa taille qui le démarque des ravitailleurs russe Progress et japonais HTV.
Avec ses 10 m de long et ses 4,5 m de diamètre, l'ATV emporte 6,6 t de fret vers la station, autrement dit 3 fois plus que l’actuel vaisseau russe Progress.
Les ravitaillements de l’ISS ont lieu, en moyenne, tous les 2 mois. Ils sont essentiels aux activités de recherche de la station, plus encore depuis l'arrêt des navettes américaines en juillet 2011.
Un amarrage de précision
Comme son nom l'indique, l'ATV est un « véhicule de transfert automatisé. » Après avoir été propulsé dans l'espace par la fusée Ariane 5, cet énorme cargo de 20 t va donc naviguer de manière autonome en direction de la station spatiale. Sur les 250 derniers mètres, il sera guidé par des faisceaux laser et viendra s'amarrer automatiquement au module russe Zvezda. Toutefois, l'ATV n'est pas à l'abri d'une panne ou d'une collision avec un débris spatial. C'est pourquoi le centre de contrôle de Toulouse qui pilote l'ATV est sur le pont 24h/24, et ce, jusqu'au moment où le cargo se détachera de la station et ira se consumer dans l'atmosphère. |

Amarrage ou arrimage ?
Réponse dans la chronique mensuelle de Didier Jamet « Dans tous les sens »