13 Août 2010

Le suivi des animaux

Grâce aux satellites, les scientifiques peuvent suivre les grandes migrations des baleines ou des caribous, mais aussi étudier le comportement des animaux face à la destruction de leur habitat ou au réchauffement climatique.

7 000 animaux équipés

Fixée sur le dos d’une cigogne, autour du cou d’un caribou, d'un éléphant ou même sur une méduse, la balise Argos mémorise tous les déplacements de l’animal, jour après jour, parfois pendant des années. Mais ce n’est pas tout !

« La balise est souvent couplée à des capteurs qui mesurent le rythme cardiaque de l’animal, sa température corporelle, la profondeur de ses plongées, le contenu de son estomac…. Et surtout, elle transmet toutes ces données directement aux chercheurs », explique Anne-Marie Bréonce, responsable des applications scientifiques ARGOS à CLS*.

Argos au service de la biodiversité

Depuis 30 ans, Argos prend le pouls de la planète et de sa faune. Crédits : CNES/CLS.

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Plusieurs fois par jour, ces petites balises « espions » envoient les données récoltées vers les 6 satellites de la constellation Argos. A leur tour, les satellites retransmettent ces informations vers les centres de traitement français et américains.

Plus de 7 000 animaux sont ainsi surveillés par des scientifiques du monde entier.

« Les données Argos mais aussi GPS servent à suivre le trajet des espèces migratrices dans leur globalité mais aussi à les protéger : empêcher la construction d’une autoroute sur la route de migration des caribous, interdire la pêche pendant les périodes de reproduction des tortues luths, protéger certaines zones pour que les baleines à bosse puissent mettre bas tranquillement… », énumère Anne-Marie Bréonce.

Des balises poids-plume et longue durée

Au fil des années, le nombre de satellites dédiés au suivi des animaux n’a cessé d’augmenter et les algorithmes de traitement d’être peaufinés.

« En couplant le système GPS, qui est très précis, et le système Argos, qui transmet les données à distance, il est possible de localiser un animal à une dizaine de m près », souligne Anne-Marie Bréonce.

Autre évolution : la miniaturisation des balises Argos. Seulement 22 g pour celle qui vient d’être posée sur un milan royal en Auvergne.

Les chercheurs souhaitent, grâce à elle, mieux connaître les habitudes de ce rapace menacé par la destruction de son habitat et tenter d’enrayer son déclin.

« Les balises ne doivent pas dépasser 3 % du poids de l’animal, pour ne pas le gêner. Aujourd’hui, les plus petits émetteurs ne pèsent que 10 g. Et des prototypes de 5 g sont actuellement à l’étude ! », annonce Anne-Marie Bréonce.

Equipées de panneaux solaires, les balises Argos ont aussi l’énorme avantage d’être endurantes.

Les pérégrinations d’une cigogne suisse, baptisée Max, sont suivies depuis maintenant 11 ans par des chercheurs du muséum d’Histoire naturelle de Fribourg. Un record qui ne sera sans doute pas le dernier !

 

 

* société « Collecte Localisation Satellites », filiale du CNES et de l’Ifremer

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