21 Avril 2010

Eruption volcanique : les résultats des premières campagnes de vol de l'ATR42

21 avril 2010 A l’œuvre depuis plusieurs jours, les équipes scientifiques françaises ont mis au point une stratégie d’observation aéroportée. Objectif : détecter la présence de particules, estimer leur taille et leur concentration dans le nuage de cendre européen provoqué par le volcan Eyjafjöll. Des avions ATR-42 et Falcon20, exploités par Météo-France, le CNES et le CNRS, ont ainsi été reconfigurés et ont procédé à un premier vol scientifique.

Des concentrations faibles

Equipé d’un compteur de particules pour des tailles allant de 0,1 à 300 microns (µ), l’ATR 42 a effectué une première campagne de mesures dont les résultats ont été dépouillés durant la nuit.

Premières conclusions : sur la trajectoire de l'avion, toutes les particules détectées se situaient en dessous de 2000 m. A l’approche de Nantes et de Paris, les analyses mettent néanmoins en évidence des particules un peu plus grosses vers 1000 m d’altitude, probablement d’origine volcanique.

Les concentrations estimées sont néanmoins partout faibles, inférieures à 20µg/m3 en moyenne, les valeurs les plus importantes restant inférieures à 80 µg/m3.

Des conclusions cohérentes avec les résultats obtenus en parallèle par un lidar* implanté à Orsay : ce dernier avait détecté une couche de cendre vers 6000 m au début de l’éruption, se sédimentant progressivement vers 2000 m d’altitude où elle se stabilisait.

Des précipitations pour « lessiver » les vieilles particules

La France est actuellement relativement protégée par des conditions météorologiques anticycloniques. Les résultats des mesures réalisées indiquent que le pays est surtout surplombé par de vieilles cendres, concentrées vers les basses couches, et qu’elles sont plus présentes dans le nord du Pays.

Tant que les flux de Nord n’amèneront pas de nouvelles cendres, la situation ne devrait pas beaucoup changer.
Mais on peut espérer une dispersion de ces « vieilles » particules avec l’arrivée dans les prochains jours de vents de Sud-Ouest puis de précipitations.

Il reste à préciser la nature de ces particules détectées à basse altitude, ce que les capteurs de l’ATR 42 ne permettent pas. Ce sera l’objectif des analyses menées par l’INERIS lorsqu’elles atteindront le voisinage du sol.

Par ailleurs, les mesures de 2 autres vols sont à présent attendues, l’un grâce à l’ATR 42 de Météo-France, et l’autre grâce au Falcon 20 du CNRS, qui doit détecter la présence éventuelles de couches et leur altitude au moyen d’un lidar*.

 

* Un lidar est en quelque sorte un radar « optique » : les ondes radio des radars traditionnels sont remplacées par des impulsions laser

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