5 Janvier 2010

ACES : « super machine » à mesurer le temps

Le 15 décembre dernier, le CNES et l’ESA ont signé un accord pour la fabrication d’ACES, l’ensemble d’horloges atomiques spatiales le plus précis du monde. Il devrait rejoindre l’ISS en 2013.

6 janvier 2010

Le « Graal » de la physique

C’est un des « Graal » de la physique contemporaine : parvenir à unifier les différentes théories, relativité générale et physique quantique, efficaces séparément, mais incompatibles.

Tous les physiciens en rêvent. Mais avant d’espérer y parvenir, il faudrait pouvoir faire des mesures de temps d’une précision jamais atteinte.

C’est là qu’intervient l’accord signé entre le CNES et l’ESA. Pourquoi ?

Parce qu’il concrétise le projet de combiner les performances de 2 horloges atomiques : PHARAO du CNES et SHM de l’ESA, pour concevoir ACES (Atomic Clock Ensemble in Space).

Les secrets de PHARAO

L'horloge atomique du CNES devrait rejoindre la station spatiale internationale au sein de l'ensemble européen ACES en 2013. Crédits : CNES.

ACES à l'extérieur du module européen Columbus de l'ISS. Crédits : ESA/Ill. D. Ducros.
ACES à l'extérieur du module européen Columbus de l'ISS. Crédits : ESA/Ill. D. Ducros.

Rien moins que la plus précise et la plus stable horloge spatiale jamais construite : une erreur d’environ 1 sec tous les 300 millions d’années !

Gros cube d'1 m de côté, ACES sera lancé en 2013 et placé à l'extérieur du laboratoire européen Columbus de la Station spatiale internationale.

« Le cœur du système, c’est PHARAO, horloge spatiale de nouvelle génération, à atomes de césium refroidis par laser. Très stable à long-terme, elle doit s’appuyer sur un système stable à court-terme, SHM », explique Sylvie Léon-Hirtz, responsable de PHARAO au CNES.

 

Comparaison de mesures de temps

Pour unifier les théories, il faudra d’abord passer au crible de l’expérimentation la théorie de la relativité d’Einstein.

« Sur le chemin de la compatibilité, les physiciens sont dans une impasse. Ils prédisent de minuscules effets qui violeraient les principes de la relativité, par exemple des constantes qui ne seraient plus constantes » constate Sylvie Léon.

Avec des mesures d’une précision jamais atteinte, ACES va permettre de tester certaines de ses constantes, notamment la constante de structure fine « alpha », qui régit la force électromagnétique assurant la cohérence des atomes.

« Avec ACES, on pourra comparer toutes les horloges atomiques qui existeront à travers le monde en 2013, qu’elles soient au césium, au rubidium, ou d’autres atomes encore », s’enthousiasme Sylvie Léon-Hirtz.

Mais avant tout cela et en raison des nombreuses 1eres technologiques que représente le dispositif, il faudra valider et calibrer ACES pendant 6 mois.

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